Sputnik
La résistance du Donbass ne faiblit pas
Mikhail Gamandiy-Egorov
© Sputnik.
Gennadiy Dubovoy
Lundi 13 février 2017
Source:
Sputnik
L’offensive de Kiev dans le Donbass, en
plus de violer les accords de Minsk-II,
rencontre une résistance farouche.
Devant l’impossibilité de gains
militaires, le régime de Kiev en est
réduit à avoir recours au terrorisme
pour affaiblir ses adversaires. Une
stratégie contre-productive ?
Drôle de façon de vouloir gagner les
cœurs des habitants du Donbass, en
visant régulièrement les habitations
civiles. Pire, Kieva même a utilisé des
missiles balistiques tactiques Totchka-U,
de près de 500 kg de charge utile, lors
de pilonnages de cibles civiles. Kiev
semble désormais ne reculer devant rien
pour anéantir ceux qui ont refusé de
reconnaître le « gouvernement » issu à
d'un coup d'État armé.
L'utilisation de
méthodes terroristes s'amplifie elle
aussi. On se souvient de l'attentat à la
bombe qui a tué en octobre dernier Arsen
Pavlov, dit Motorola, l'une des
figures des indépendantistes. Le 8
février, ce fut au tour d'une autre
figure du mouvement, Mikhail Tolstykh.
Surnommé Guivi, de périr lors de
l'attaque au lance-roquettes
thermobariques Shmel contre le quartier
général de son bataillon Somali.
Réponse de la
population: des dizaines de milliers
d'habitants de Donetsk ont rendu hommage
à Mikhail Toltstykh lors de ses
funérailles.
À défaut de pouvoir
remporter des victoires militaires, le
pouvoir de Kiev semble désormais
privilégier ces méthodes, selon
Alexandre Zakhartchenko, président de la
République populaire de Donetsk (DNR):
« Les putschistes
de Kiev enragent, car ils ne peuvent
toujours pas nous battre sur la ligne du
front. Ils passent donc de plus en plus
aux attaques terroristes, car étant
perdants. Qu'ils continuent s'ils le
souhaitent. Nous, on continuera à les
vaincre dans les combats au front ».
Pour beaucoup
d'observateurs, Kiev souhaite surtout
jouer le tout pour le tout au moment où
la menace de perdre le soutien
occidental, en premier lieu étasunien,
se précise, au besoin en risquant de
s'attirer des critiques, certes bien
timides, de la part de l'UE. Kiev sait
aussi pertinemment qu'elle aura
énormément de mal à garder le pouvoir,
notamment en raison du marasme
économique ambiant, si elle venait à
perdre le soutien américain, qui est
vital pour elle.
Et si l'argument est fondé, il n'en
reste pas moins que même si l'occident
continue à soutenir le pouvoir
ukrainien, le Donbass, lui, ne compte
pas reculer. Et malgré toutes les
attaques subies, les Républiques
populaires de Donetsk et de Lougansk
(DNR-LNR) ont déjà prouvé leur
efficacité défensive.
Une question
demeure: quelle sera la suite des
événements? Kiev n'a pas abandonné
l'idée d'une solution violente, au
mépris des accords conclus et surtout de
la vie des civils. Les républiques du
Donbass comptent poursuivre leur
résistance aux attaques, mais
entrevoient même la possibilité d'une
contre-offensive en cas de besoin. Et au
vu des précédents affrontements, l'armée
ukrainienne et les différents bataillons
« punitifs » d'obédience ouvertement
extrémiste (néonazie et
ultranationaliste) risquent une fois
encore de subir des revers. On se
souvient d'ailleurs du résultat
catastrophique pour les forces de Kiev
du fameux chaudron de Debaltsevo. Les
forces de la DNR-LNR promettent de
nombreux autres chaudrons dans le cas où
Kiev s'obstinerait à poursuivre les
pilonnages de quartiers civils et
l'offensive contre le Donbass.
Et si cette
dernière hypothèse venait à se réaliser,
le risque pour Kiev de perdre de
nouveaux territoires serait très
important. En conséquence, un Minsk-III
ou autre accord se négocierait alors
avec de nouvelles réalités
territoriales. Kiev en est-elle
consciente? En même temps, il faut
garder en tête que le régime de Kiev
sait pertinemment que sans la poursuite
de la guerre, il aura le plus grand mal
à garder le pouvoir, car il est devenu
aujourd'hui simplement impossible de
cacher les énormes problèmes économiques
et de corruption auxquels l'Ukraine fait
face, et qui sont bien fois pires qu'au
temps de Ianoukovitch. La thèse de «
l'agresseur russe » passe aussi de moins
en moins.
Une question que
beaucoup d'Ukrainiens aujourd'hui se
posent: c'est donc à cela qu'a servi le
fameux Maidan? On verra aussi si les
mentors occidentaux de Kiev sauront
jouer un rôle au minimum positif, pour
forcer Kiev à respecter les accords déjà
conclus. Le Donbass, lui, malgré les
pertes subies, compte tenir.
© 2017 Sputnik
Tous droits réservés.
Publié
le 14 février 2017 avec l'aimable autorisation de l'auteur.
Le sommaire de Mikhaïl Gamandiy-Egorov
Le
dossier Ukraine
Les dernières mises à jour
|