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Le Burundi ou le courage de tout un pays
Mikhail Gamandiy-Egorov
© Flickr/
UNIDO
Mercredi 9 novembre 2016
Source:
Sputnik
Dans un monde où la multipolarité
s’impose de jour en jour, il ne faut pas
forcément être grand ou puissant pour
assumer pleinement sa souveraineté et
défendre ses intérêts nationaux.
Une conférence de presse a été organisée
à Moscou par l'ambassade du Burundi en
Russie. A ce titre l'ambassadeur
burundais, Dr. Edouard Bizimana, a fait
un exposé de la situation au Burundi,
des pressions occidentales auxquelles
fait face le pays, des éclairages
politisés émanant des médias du
mainstream occidental, de l'initiative
de quitter la Cour pénale internationale
(CPI) et des soutiens extérieurs.
Tout d'abord M. Bizimana a rappelé les
raisons invoquées par certaines forces,
intérieures comme extérieures, pour
créer la déstabilisation dans le pays
dans le cadre de la dernière élection
présidentielle. Et avait expliqué les
positions du gouvernement burundais. Il
a également noté que les attaques armées
contre les forces de l'ordre ne
pouvaient plus être caractérisées comme
étant des « manifestations pacifiques »,
ce sur quoi insistaient les élites
occidentales, politiques comme
médiatiques. En passant, cela ne vous
rappelle rien? La Syrie? L'Ukraine? Le
Venezuela? Comme quoi, les méthodes de «
certains » restent les mêmes un peu
partout.
Malgré les défis lancés à la
nation burundaise et les grandes
pressions extérieures, la situation a
réussi à se stabiliser. Le pays a
aujourd'hui retrouvé une vie normale.
D'ailleurs un fait notoire qui a été
rappelé par l'ambassadeur du Burundi:
celui qu'aucune ambassade étrangère
n'avait fermé ses portes à Bujumbura, y
compris durant la période annoncée comme
« critique » dans les médias
occidentaux. M. Bizimana a aussi rappelé
que les pays occidentaux avaient adopté
la mauvaise approche dès le départ et
devraient à ce titre revoir leur
politique envers le Burundi. Une
politique qui selon l'ambassadeur reste
la recherche de la domination de la vie
politique du pays et l'exploitation de
ses ressources. Ce à quoi s'oppose
radicalement le leadership de la
République du Burundi.
L'ambassadeur burundais n'a pas manqué
d'évoquer aussi la récente annonce du
Burundi de quitter la Cour pénale
internationale, décision largement
soutenue par le parlement du pays,
faisant du Burundi le premier pays
africain à avoir officiellement annoncé
son retrait de cette institution,
accusée par de nombreux Africains et
observateurs étrangers d'être une cour
servant les intérêts néocolonialistes.
Une décision pour rappel presque
immédiatement suivie par l'Afrique du
Sud, leader du continent africain ayant
déjà rempli tout le protocole de retrait
de la CPI, puis par la Gambie. A notre
question posée à Dr. afin
d'avoir son opinion si ce processus de
retrait de la CPI par les Etats
africains serait global au niveau
continental, y compris au niveau des
pays francophones, l'ambassadeur s'est
dit optimiste et croit effectivement à
un retrait généralisé des pays africains
de cette institution, à la réputation
fortement négative.
Le représentant de
la mission diplomatique burundaise en
Russie n'a pas manqué de remercier les
pays ayant soutenu le Burundi dans la
défense de sa souveraineté nationale et
ce malgré les fortes pressions exercées,
aussi bien au niveau africain
qu'externe. En l'occurrence la
République démocratique du Congo, pays
voisin du Burundi et avec lequel la
coopération n'a jamais cessé, à la
différence du Rwanda, autre voisin qui
lui est accusé d'avoir participé aux
tentatives de déstabilisation. En outre,
la Russie et d'autres pays amis du
Burundi ont été remerciés pour leur
soutien international, y compris au
niveau du Conseil de sécurité de l'ONU.
L'ambassadeur a d'ailleurs rappelé que
la Russie et le Burundi traversent
actuellement un moment important de
leurs relations bilatérales, aussi bien
au niveau politique qu'économique. En
parlant d'économie, des investisseurs
russes s'intéressent à investir au
Burundi, certains s'y sont déjà
implantés.
Comme quoi et une fois de plus,
le temps est plus que jamais au
changement. Si les élites occidentales
ont toujours du mal à se débarrasser de
leur mentalité d'imposer un diktat dans
ce qu'ils considèrent encore comme leur
« pré-carré », l'exemple du Burundi,
pays d'un petit plus de 10 millions
d'habitants, confirme à lui seul que
l'heure est plus que jamais à la
souveraineté et à la dignité, dans un
cadre multipolaire. Chaque nation,
quelle qu'elle soit, est libre de
choisir la politique à adopter pour son
développement, de même que dans le choix
de ses partenaires. Si l'Occident
politique a encore beaucoup de mal sur
ce sujet, il devra néanmoins se rendre
rapidement à l'évidence, au risque de
perdre tous ses intérêts en Afrique sur
le long-terme. L'Afrique digne se
réveille. Le processus enclenché par le
Burundi, l'Afrique du Sud et la Gambie
vis-à-vis de la CPI ne fait que le
confirmer. D'autres suivront sous peu.
Quant aux puissances non-occidentales
comme la Russie et la Chine, ou encore
l'Iran, ils soutiendront certainement à
leur niveau aussi ce processus qui ne
compte nullement s'arrêter.
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Publié le 9 novembre 2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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