Sputnik
Actualités BRICS & Afrique:
la Russie et la Chine renforcent
leur unité au sein du CS de l’ONU
Mikhaïl Gamandiy-Egorov
© Flickr/
Mark Turner
Mercredi 6 mai 2015
Les élites
occidentales finiront par s’y habituer :
la Russie et la Chine ont clairement
montré une fois encore leur unité et
leur vision commune quant à l’avenir des
relations internationales dans un monde
multipolaire.
Dernier exemple en
date: la Fédération de Russie et la
République populaire de Chine ont bloqué
la proposition de résolution française
sur le Burundi.
En effet et une
fois encore, les élites politiques
occidentales n'ont pas été ravies de
voir que deux membres permanents du
Conseil de sécurité de l'ONU bloquent
communément les visées néocolonialistes
de certains autres membres. D'autant
plus lorsque cela concerne l'Afrique, un
continent martyrisé depuis bien
longtemps par les pays occidentaux. Un
continent dont de plus en plus de pays
privilégient désormais le partenariat
avec la Chine, la Russie et les autres
pays BRICS.
La République du
Burundi connaitra des élections
présidentielles fin juin prochain. Le
président en exercice, Pierre Nkurunziza,
a décidé de se porter candidat pour un
troisième mandat présidentiel. Une
annonce qui a vraisemblablement déplu
aux représentants des élites
occidentales, qui avaient déjà un plan
bien à eux en ce qui concerne le futur
de ce pays. Plus encore, des tentatives
évidentes de déstabilisation sont
aujourd'hui observées au Burundi (comme
dans d'autres pays africains), ou en
d'autres termes des révolutions de
couleur (déjà en cours ou à venir), made
in USA.
Il n'est pas de
notre ressort de commenter si le
président en exercice du Burundi, Pierre
Nkurunziza, a eu raison ou non de se
porter candidat pour un troisième mandat
présidentiel. Seuls les citoyens du
Burundi sont habilités à faire le choix
sur l'avenir de leur nation. Et c'est
dans ce cadre, que la Russie et la Chine
ont bloqué la proposition de résolution
française (soutenue par d'autres pays
occidentaux), qui voulait interférer
dans le processus électoral burundais,
ainsi que dans les questions
constitutionnelles. Certains se poseront
d'ailleurs la question pourquoi cette
proposition était « française » si les
principaux intéressés sont
outre-Atlantique? Vraisemblablement pour
deux raisons relativement simples:
francophonie oblige et puis la France
d'aujourd'hui se trouve de fait dans une
situation de colonie vis-à-vis des USA.
Il est donc peu surprenant que la France
ait une fois encore joué le rôle du
sous-traitant des intérêts étasuniens,
d'autant plus que dans le cas de
l'Afrique leurs intérêts
néocolonialistes se rejoignent de temps
à autre.
Pour revenir à la
Russie et à la Chine, voici ce qu'a
déclaré Vitali Tchourkine, représentant
permanent de la Fédération de Russie
auprès de l'Organisation des Nations
unies: « Si certains membres du Conseil
de sécurité souhaitent discuter avec les
citoyens du Burundi la façon
d'interpréter la constitution de leur
pays, c'est leur droit. Mais le Conseil
de sécurité en lui-même n'a aucunement à
intervenir dans les affaires
constitutionnelles de pays souverains ».
Tout est dit.
Pour finir, il
serait bon de rappeler que les relations
avec l'Afrique constituent l'une des
priorités des pays BRICS, aussi bien sur
le plan individuel qu'au niveau des
actions communes de l'alliance: la Chine
est le premier partenaire économique et
commercial de ce beau continent et ne
cache pas que l'Afrique représente l'une
des priorités chinoises en matière de
politique extérieure. La Russie revient
activement en Afrique et sa présence se
fait désormais sentir y compris dans les
pays qui n'étaient pas nos alliés même à
l'époque soviétique (on pense notamment
au Cameroun avec lequel une page très
intéressante s'est ouverte récemment
dans le cadre des relations
bilatérales). L'Inde et le Brésil sont
eux aussi des acteurs importants et de
plus en plus représentés sur le
continent. L'Afrique du Sud est
elle-même un pays africain. Continuons
d'avancer.
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