LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY
Les États-Unis proclament
unilatéralement
le retour des sanctions contre l'Iran
Luc Michel
Mardi 22 septembre 2020
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour
EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2020 09 20/
(Série
III/2020-1240) Les Etats-Unis ont
unilatéralement proclamé dans la nuit de
samedi à dimanche le retour aux
sanctions des Nations unies contre
l'Iran et ont promis de punir ceux qui
les violent …
ESQUISSE DE
L’UNILATERALISME AMERICAIN
Après la phase de
la toute puissance américaine du
« Nouvel Ordre Mondial » des Années 1991
(implosion de l’URSS, fin de la Guerre
froide) à 2011 (destruction de la
Jamahiryia de kadhafi), les USA ont
progressivement perdu le contrôle absolu
des institutions internationales. A
commencer par la neutralisation du
Conseil de Sécurité par Moscou et Pékin,
en passant par l’UNESCO (en 2019 un
équato-guinéen devient le patron) et
l’OMS (un éthiopien, soutenu par Pékin,
accède à la direction). La soi-disant
CPI suit le même chemin, et Trump
sanctionne sa procureur-générale il y a
quelques jours. Trump, et Pompeo, dans
le sillage des Néoconservateurs (Bolton
et les Néocons du Régime Bush II) ont
choisi de jeter les bébés onusiens avec
l’eau du bain multilatéral. Le but étant
de saisir et d’imposer directement des
institutions américaines …
* Ecoutez mon
Podcast sur
LUC-MICHEL-TV/
LUC MICHEL: TRUMP ET POMPEO VS CPI.
L’UNILATERALISME AMERICAIN CONTRE LES
INSTITUTIONS INTERNATIONALES (AFRIQUE
MEDIA 20 09 2020)
https://vimeo.com/459910953
LES ÉTATS-UNIS
PROCLAMENT UNILATERALEMENT LE RETOUR DES
SANCTIONS CONTRE L’IRAN
Les Etats-Unis ont
unilatéralement proclamé dans la nuit de
samedi à dimanche le retour aux
sanctions des Nations unies contre
l'Iran et ont promis de punir ceux qui
les violent, s'attirant immédiatement
les foudres de Moscou et des Européens.
Une action qui s’inscrit dans la même
position d’unilatéralisme.
Le ministère russe
des Affaires étrangères a dénoncé ce
dimanche matin dans un communiqué une
initiative « illégitime » qui ne pouvait
avoir « par définition de
conséquences légales internationales
pour les autres pays ». Les ministres
des Affaires étrangères de la France, de
l'Allemagne et du Royaume Uni ont de
même souligné dans un communiqué que
cette initiative américaine était « sans
effet en droit ».
Ce geste de défi au
reste du monde, puisque les Etats-Unis
sont en fait l'un des seuls pays au
monde à estimer que ces sanctions sont
en vigueur, risque en effet d'accroître
les tensions internationales.
« Aujourd'hui, les Etats-Unis saluent le
retour de quasiment toutes les sanctions
de l'ONU contre la République islamique
d'Iran auparavant levées », qui sont « à
nouveau en vigueur » depuis samedi 20H00
(00H00 GMT dimanche), a déclaré le
secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo
dans un communiqué.
UN SYSTEME DE
SANCTIONS AMERICAINES DITES SECONDAIRES
« POUR PUNIR TOUT PAYS OU ENTITE QUI
VIOLERAIT CES SANCTIONS » !
Surtout, le
gouvernement de Donald Trump menace
clairement de mettre en place un système
de sanctions dites secondaires pour
punir tout pays ou entité qui violerait
ces sanctions.
"Si des Etats
membres de l'ONU ne remplissent pas
leurs obligations pour appliquer ces
sanctions, les Etats-Unis sont prês à
utiliser leurs propres outils pour punir
ces défaillances", a prévenu Mike
Pompeo. Il a promis que des "mesures"
américaines seraient annoncées « dans
les prochains jours contre ceux qui
violent les sanctions de l'ONU ».
A six semaines de
briguer un second mandat, le président
Trump pourrait dévoiler ces mesures lors
de son discours de mardi à l'Assemblée
générale de l'ONU. Mais Washington est
quasiment seul et contre tous: les
autres grandes puissances, la Russie, la
Chine, mais aussi les alliés européens
des Américains, contestent cette
affirmation, basée sur une manoeuvre
juridique, le « snapback », qui n'est
pas légitime. « Toute décision ou action
qui serait prise sur le fondement de
cette procédure ou de son issue sont
sans effet en droit », avaient répondu
par avance la France, le Royaume-Uni et
l'Allemagne dans une lettre commune
adressée vendredi à la présidence du
Conseil de sécurité, et publiée
officiellement dimanche.
MOSCOU REPLIQUE
Moscou a également
dénoncé cette affirmation unilatérale de
Washington. « Nous avions tous
clairement dit en août que cette
manoeuvre était illégitime. Est-ce que
Washington est sourd? », a déclaré
l'ambassadeur adjoint russe aux Nations
Unies, Dmitri Polianski. » Il est très
douloureux de voir un grand pays
s'humilier ainsi et s'opposer dans son
délire obstiné aux autres membres du
Conseil de Sécurité de l'ONU », a-t-il
tweeté.
Les Américains « se
rendent compte eux-mêmes qu'il s'agit
d'une déclaration mensongère », a lancé
de son côté le ministre iranien des
Affaires étrangères Mohammad Javad
Zarif, appelant le monde à « parler
d'une seule voix » face à Washington.
COMMENT EN EST-ON
ARRIVE A CE FACE-A-FACE SPECTACULAIRE
ENTRE LA PREMIERE PUISSANCE MONDIALE ET
LE RESTE DE LA PLANETE?
Pour le comprendre,
il faut revenir en arrière d'un mois.
Mi-août, le gouvernement Trump essuie un
revers retentissant au Conseil de
sécurité de l'ONU dans sa tentative de
prolonger l'embargo sur les armes
conventionnelles visant Téhéran, qui
expire en octobre. Accusant dans une
attaque d'une rare violence Paris,
Londres et Berlin d'avoir « choisi de
s'aligner sur les ayatollahs » au
pouvoir dans la République islamique,
Mike Pompeo déclenche le 20 août une
procédure controversée, surnommée
« snapback » et censée rétablir un mois
plus tard toutes les sanctions de l'ONU
contre l'Iran.
Ces sanctions
avaient été levées en 2015, lorsque
Téhéran s'était engagé, dans un accord
international, à ne pas se doter de
l'arme nucléaire. Or, le président
Trump, jugeant insuffisant ce texte
négocié par son prédécesseur Barack
Obama, en a retiré en 2018 les
Etats-Unis, qui ont dans la foulée
rétabli voire durci leurs propres
sanctions bilatérales. A présent, dans
une pirouette juridique, les Etats-Unis
invoquent leur statut de pays
« participant » à cet accord qu'ils ont
quitté avec fracas, dans le seul but
d'activer le « snapback ». La capacité
de Washington à se prévaloir de ce
statut est contestée par la
quasi-totalité des autres pays membres
du Conseil de sécurité, qui n'a donc pas
donné suite à sa démarche.
Mais le dialogue de
sourds continue: l'administration Trump
fait désormais comme si les sanctions
internationales étaient de retour,
tandis que les autres puissances le
contestent. La diplomatie américaine
martèle notamment que l'embargo sur les
armes est prolongé « indéfiniment » et
que de nombreuses activités en lien avec
les programmes nucléaire et balistique
de Téhéran sont désormais passibles de
punitions au niveau international. « Il
ne va rien se passer », prédit un
diplomate à l'ONU. « C'est comme quand
on appuie sur la gâchette et que la
balle ne part pas ». Un autre déplore un
acte « unilatéral »: « La Russie et la
Chine observent satisfaites, en mangeant
du popcorn, les Européens et les
Américains se diviser ».
L'IRAN APPELLE LE
MONDE A « PARLER D'UNE SEULE VOIX »
L'Iran a appelé
dimanche le monde à « parler d'une seule
voix » contre les « actions
irresponsables » américaines, après la
déclaration unilatérale de Washington de
rétablissement des sanctions des Nations
unies contre Téhéran. « Nous attendons
de la communauté internationale et de
tous les pays du monde qu'ils s'opposent
à ces actions irresponsables du régime à
la Maison Blanche et qu'ils parlent
d'une seule voix », a déclaré Saeed
Khatibzadeh, porte-parole du ministère
iranien des Affaires étrangères, lors
d'une conférence de presse. Les
Etats-Unis ont unilatéralement proclamé
dans la nuit de samedi à dimanche que
les sanctions des Nations unies contre
l'Iran étaient de nouveau en vigueur,
promettant de punir ceux qui les violent
quand bien même ils sont les seuls au
monde à estimer qu'elles sont en
vigueur.
« Le monde entier
dit que rien ne s'est passé. Cela s'est
simplement passé dans le monde
imaginaire » du secrétaire d'Etat
américain Mike Pompeo, a relevé M.
Khatibzadeh. « C'est beaucoup de bruit
pour rien et je pense que ce sont les
jours et les heures les plus amers des
Etats-Unis ». Estimant que Washington
était « isolé » et « du mauvais côté de
l'histoire », le porte-parole iranien a
indiqué que Téhéran adressait un message
aux Etats-Unis: ils doivent « retourner
au sein de la communauté internationale,
de (respecter) leurs engagements,
d'arrêter de se rebeller et le monde les
acceptera » …
REVELATRICE DES
METHODES BRUTALES DES TRUMP ET POMPEO,
LA MENACE MILITAIRE APPUYE LA PRESSION
DIPLOMATIQUE AMERICAINE
En effet, le
porte-avions USS Nimitz, accompagné de
deux croiseurs lance-missiles et d’un
destroyer, « a achevé ce 18 septembre
une traversée du détroit d’Hormuz pour
entrer dans le golfe Persique », a
indiqué la Ve Flotte américaine dans un
communiqué. « L’USS Nimitz (CVN-68) a
traversé le détroit d’Hormuz avec les
croiseurs lance-missiles USS Princeton
(CG-59) et USS Philippine Sea (CG-58) et
le destroyer lance-missiles USS Sterett
(DDG-104) », précise le communiqué
publié le vendredi 18 septembre. « Le
[Carrier Strike Group] opérera et
s’entraînera aux côtés de partenaires
régionaux et de la coalition, et
fournira un soutien à l’aviation navale
à l’opération Inherent Resolve », lit-on
dans le communiqué. Le Nimitz est le
premier transporteur à opérer dans le
golfe Persique depuis que l’USS Abraham
Lincoln (CVN-72) a fait le transit du
détroit d’Hormuz en novembre dernier. Le
dernier grand navire US à naviguer dans
le golfe Persique était l’USS Bataan
(LHD-5) ayant sillonné les eaux de la
région en avril.
« CE QUI A RENFORCE
LA MENACE PERSISTANTE D’UN CONFLIT
MILITAIRE ENTRE LES PAYS » (FARSI)
L’arrivée du Nimitz
au Moyen-Orient a vu l’Iran mener un
exercice de tir réel visant une maquette
de porte-avions lui ressemblant, « ce
qui a renforcé la menace persistante
d’un conflit militaire entre les pays »
dit Farsi (Iran). « Il convient de
rappeler qu’en 2014, il apparut que
l’Iran construisait une réplique d’un
porte-avions américain de la classe
Nimitz à l’échelle 2/3 au chantier naval
de Bandar Abbas. Il fut alors avancé que
cette maquette allait être utilisée par
la composante navale du Corps des
gardiens de la Révolution islamique
(CGRI) ainsi que par la marine iranienne
pour les exercices visant à tester de
nouvelles tactiques contre ce type de
navire que l’US Navy envoie
régulièrement dans le golfe Persique ».
« Le mardi 28
juillet 2020, les forces armées
iraniennes ont détruit avec missiles la
maquette d’un porte-avions américain
lors d’exercices militaires dans les
eaux du golfe Persique dans le sud de
l’Iran », avait annoncé la télévision
iranienne d’État. Les exercices, appelés
« Grand Prophète-14 », ont eu lieu près
du détroit d’Hormuz, incontournable
couloir de navigation notamment pour les
pétroliers. Au cours des manœuvres
navales « Grand Prophète 14 », la
maquette en question, en réalité, une
barge ayant l’allure d’un porte-avions,
fut visée par des missiles de haute
précision tirés depuis la côte et les
hélicoptères pour être ensuite conduite
au large de l’île de Qechm par le CGRI.
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
(Sources : AFP – Farsi – EODE Think
Tank)
* Avec le
Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique –
Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire
–
Géopolitismes -
Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et
Malabo) :
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