LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
Conférence annuelle 2018 du Président
Poutine :
au cœur de la confrontation géopolitique
mondiale
et de la ʽnouvelle guerre froide 2.0ʼ
Luc Michel
Vendredi 21 décembre 2018
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 12 21/
« Pour Poutine, l'Occident veut freiner
la montée en puissance de la Russie »
- AFP (ce 20 déc.).
« Nous assistons actuellement à un
effondrement du système international de
contrôle des armes nucléaires (…) Je met
en garde contre une tendance globale à
sous-estimer la menace d'une guerre
atomique. Le danger d’un tel scénario
dans le monde est occulté, alors que
cela peut entraîner la disparition de la
civilisation et même de la planète »
- V.V. Poutine (ce 20 déc.).
« Nous savons où se trouve cet
état-major qui tente de gérer le monde,
et il n’est pas à Moscou. Les accusions
disant que la Russie tente de diriger le
monde sont un cliché occidental dicté à
la société »
- V.V. Poutine (ce 20 déc.).
Lors de sa grande conférence de presse
annuelle, Vladimir Poutine a accusé hier
les Occidentaux de tout faire pour
freiner la "montée en puissance" de la
Russie, dénonçant au cours de son
face-à-face annuel avec la presse les
sanctions contre son pays et des
scandales d'espionnage "inventés".
Pendant cet échange « parfois
émotionnel » (dixit l’AFP) de près de
quatre heures, le président russe a
également annoncé un ambitieux plan de
croissance économique et dénoncé le
retrait programmé d'un important traité
nucléaire par les Américains, y voyant
un risque de nouvelle courses aux
armements.
Cette 14e conférence de presse annuelle
de Vladimir Poutine, « qui a
soigneusement évité de répondre à toute
question sur sa vie privée », a duré
trois heures et 43 minutes, près d'une
heure de moins que son record de 2008.
La première a eu lieu en 2001, un an
après son arrivée au poste de chef de
l'Etat, et, depuis 2004, elles ont
toutes dépassé les trois heures …
* Voir (en russe et
anglais) sur EODE-TV/
V.V. PUTIN: Y
EARLY PRESS CONFERENCE 2018 (EXCERPTS)
sur
https://vimeo.com/307543731
LA RUSSOPHOBIE REPONSE OCCIDENTALE A LA
« MONTEE DE LA PUISSANCE RUSSE »
Interrogé sur les sanctions occidentales
prises contre la Russie depuis
l'annexion de la péninsule ukrainienne
de Crimée en 2014, il a estimé que cela
était dû à la "montée en puissance de la
Russie". "Un acteur puissant est apparu,
avec lequel il faut compter. Il y a peu
encore, ils pensaient que ce n'était
même plus un pays", a-t-il déclaré
devant les 1.700 journalistes accrédités
pour l'occasion.
Faisant ensuite allusion aux scandales
d'espionnage et aux accusations contre
la Russie, en particulier à
l'empoisonnement en Grande-Bretagne de
l'ex-agent double Sergueï Skripal, VV
Poutine y a vu la même logique à
l'oeuvre : "S'il n'y avait pas eu
Skripal, ils auraient imaginé autre
chose. L'objectif est simple : freiner
le développement de la Russie (vu) comme
un possible concurrent".
S'il a salué l'annonce par Donald Trump
du retrait des troupes américaines de
Syrie, une décision "juste", il a en
revanche critiqué sa volonté de se
retirer du traité INF interdisant la
mise au point d'armes nucléaires d'une
portée de 500 à 5.000 kilomètres. "Nous
assistons actuellement à un effondrement
du système international de contrôle des
armes" nucléaires, a-t-il déclaré,
mettant en garde contre une tendance
globale à "sous-estimer" la menace d'une
guerre atomique.
« QUI A IMPOSÉ UN BLOCUS ENTRE LE
DONBASS ET LE RESTE DE L’UKRAINE ? CE
SONT LES AUTORITÉS UKRAINIENNES QUI
L’ONT FAIT »
Abordant la question de la provocation
de Kiev dans le détroit de Kertch,
Vladimir Poutine a indiqué qu’elle
visait à aggraver la situation à la
veille des élections, au détriment de
l’Ukraine. « Porochenko a fait monter sa
cote de popularité préélectorale au
détriment des intérêts du pays, c’est un
mauvais moyen. Les provocations sont
toujours mauvaises, visant à aggraver la
situation. L’on comprend bien qu’il y a
des élections, qu’il est nécessaire de
relever la cote du gouvernement actuel
», a déclaré Poutine. Quant aux
militaires ukrainiens envoyés vers les
frontières russes, « ils y ont été
dépêchés avec l’espoir qu’ils y meurent
», a ajouté le Président.
« Le journal de bord des navires
ukrainiens contenait une note à pénétrer
en secret », selon Poutine. « Des marins
russes avaient aidé en septembre dernier
des navires ukrainiens à passer. Mais
dans le cas de la provocation de Kertch,
tout était différent. Le journal de bord
des navires ukrainiens contenait une
note à pénétrer en secret. C’était une
provocation électorale évidente ».
POUTINE ESTIME QU’IL EST TEMPS QUE
L’OCCIDENT RECONNAISSE LA CRIMÉE RUSSE
Poutine a déclaré qu’en Occident, la
réunification de la Crimée avec la
Russie était qualifiée d’annexion,
c’est-à-dire comme une saisie forcée. «
Pour quelle raison alors ont-ils imposé
des sanctions? Si c’est à cause du vote,
alors il est temps de reconnaître qu’il
a bien eu lieu ».
« La Russie peut et met en place sa
politique militaire sur son territoire
comme bon lui semble, y compris en
Crimée ». Le Président a rappelé que les
« Criméens s’étaient prononcés pour leur
réunification avec la Russie, raison
pour laquelle les autorités renforcent
la sécurité dans cette région ».
LES « GRANDES AMBITIONS ÉCONOMIQUES » DE
POUTINE POUR LA RUSSIE
Vladimir Poutine a par ailleurs mis en
avant ses grandes ambitions pour son
pays : "Nous avons les forces requises
pour occuper la cinquième place
(mondiale) en matière économique. Et je
pense que nous le ferons", a-t-il
notamment dit. Il a assuré que la Russie
- la 12e économie mondiale selon la
Banque mondiale - avait connu une
croissance de son PIB de 1,7 % sur les
10 derniers mois et que celle-ci devrait
atteindre 1,8 % sur l'année, disant en
outre constater une hausse "mineure" des
revenus réels en Russie après "une
longue pause".
La Russie a connu une récession en 2015
et 2016, sur fond de chute des prix du
pétrole et de sanctions occidentales
liées à la crise ukrainienne. Elle a
depuis retrouvé le chemin de la
croissance mais celle-ci reste modeste.
« Il y a un avantage issu des sanctions
occidentales, elles nous ont forcé à
brancher nos cerveaux (…) La Russie vit
presque toute son histoire sous des
sanctions. Notre économie s’y est déjà
adaptée», a-t-il déclaré, en ajoutant
que ce sont des mesures supplémentaires
afin de contenir la Russie. « Selon le
parlement européen, l’économie
européenne a subi des pertes d’environ
500 milliards d’euros à cause des
sanctions qui ont introduit eux-mêmes »,
a encore déclaré, VV Poutine.
Le dollar quitte-t-il la Russie? Quels
seront les défauts et les avantages de
ce processus? Vladimir Poutine répond
aussi sur la Dédolarisation de
l’économie russe. « Selon le FMI, les
échanges en dollars ont diminué dans le
monde », a rappelé Poutine. « Bien que
les principaux produits d’exportation
russes soient exprimés en dollars, les
règlements dans d’autres devises
deviennent de plus en plus nombreux ».
« Le rôle du rouble dans les règlements
internationaux est en cours de
renforcement, il concerne tout d’abord
l’Union économique eurasiatique », a
déclaré le chef de l’État. « Le cours
est stable et a rompu avec les
fluctuations des prix du pétrole ».
LE REGARD DE POUTINE SUR LA POLITIQUE
OCCIDENTALE
Vladimir Poutine a aussi dénoncé le
"manque de respect", sans préciser qui
exactement il visait, pour le vote aux
Etats-Unis en faveur de Donald Trump et
de ceux ayant soutenu le Brexit au
Royaume-Uni. "Trump a gagné, c'est un
fait évident. Mais ils ne veulent pas
reconnaître cette victoire", a-t-il
lancé, mettant cette élection en
parallèle avec le référendum pour la
sortie du Royaume-Uni de l'UE que, selon
lui, "personne ne veut appliquer".
Poutine a abordé la question des Gilets
jaunes en France. « En Russie, les prix
du gaz ont augmenté en raison de la
hausse des prix du pétrole, le
gouvernement se bat contre cette
augmentation, a noté le Président. C’est
la différence entre nous et la France,
où le coût du carburant a été augmenté
volontairement ». Poutine a supposé ce
qui a été à l’origine des Gilets jaunes
en France. « La hausse des prix du
carburant n’avait servi que de
déclencheur aux manifestations des
Gilets jaunes et que le mécontentement
général vis-à-vis de la situation était
ainsi ressorti. Il est nécessaire de
garantir le droit des citoyens à se
rassembler, a déclaré M. Poutine.
Cependant, ces activités devraient
rester dans le cadre de la loi ».
Conformément à la tradition, les
journalistes venus de toute la Russie et
des cinq continents ont rivalisé
d'effets pour tenter d'attirer
l'attention du président russe : deux
d'entre eux ont ainsi enfilé des gilets
jaunes, portant une pancarte "Paris nous
attend". "Laissez parler l'Europe !",
"Ecoutez le Kamtchatka !" (Extrême-orient
russe), "Nous sommes là, nous aussi !",
ont crié ici et là les journalistes...
Au point de pousser Vladimir Poutine à
leur demander - sur un ton badin - de ne
pas transformer la conférence de presse
en une "manifestation non autorisée".
« Le Brexit, ce n’est pas notre affaire,
sinon nous risquons encore d’être
accusés de quelque chose ». Selon le
Président russe, Moscou est intéressé
par une normalisation des relations avec
Londres: «Les relations
russo-britanniques sont dans une
impasse, et il est dans l’intérêt des
deux pays de sortir de cette impasse».
Le Brexit affectera les relations du
Royaume-Uni avec l’Union européenne,
avec d’autres pays, dont la Russie, a
ajouté le Président.
SYRIE: LA DÉCISION DE RETRAIT DES
TROUPES AMÉRICAINES DE TRUMP EST "JUSTE"
DÉCLARE POUTINE
L'annonce par le président américain
Donald Trump de son intention de retirer
les troupes américaines de Syrie est
"juste", s'est félicité encore le
président russe Vladimir Poutine,
répondant à une journaliste américaine.
« Le fait que les Etats-Unis ont décidé
de retirer leurs troupes est juste »,
a-t-il affirmé, ajoutant cependant que
Moscou « ne voyait pas encore les signes
de ce retrait » annoncé mercredi par
Washington. « Nous ne voyons pas encore
les signes du retrait des troupes
américains, mais j'admets que ce soit
possible », a estimé M. Poutine. Selon
VV Poutine, le risque persiste toutefois
d'un "débordement" des forces de l'EI
dans "d'autres pays".
En outre, le Président a rappelé que la
présence des troupes américaines en
Syrie était inutile, car elle était
«illégitime». …
(Sources : AFP – Interfax – Kremlin.ru –
EODE-TV)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe
Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie –
Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme –
Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
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