# LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY/
Le vrai tournant géopolitique en Syrie :
Damas reprend le contrôle du ʽRojinaʼ
et de sa frontière avec la Turquie !
Luc Michel
Lundi 14 octobre 2019
(AGRESSION TURQUE CONTRE L’ETAT
SYRIEN II)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2019 10 14/
« Face à la menace
turque, les Kurdes s'allient à Bachar
al-Assad
En Syrie, les
Kurdes ont annoncé un accord avec Bachar
al-Assad. »
- (France2, Paris,
ce jour).
« Il n’y a plus que
Bachar al Assad pour sauver les kurdes »
- LCI (Paris, ce
jour).
«"Des unités de
l'armée arabe syrienne en route pour le
Nord pour affronter l'agression turque
sur le territoire syrien »
- SANA (Damas, ce
matin).
Alors que
l'offensive d'Ankara dans le nord de la
Syrie a engendré le déplacement de
130.000 personnes, l'armée arabe
syrienne est « appelée à libérer toutes
les localités occupées par l'armée
turque », dans le cadre d'un accord
surprise passé dimanche soir entre Damas
et les Kurdes. Dans ma précédente
analyse, j’annonçais que les kurdes du
‘Rojina’ n’avaient qu’une seule
alternative pour « sauver leur peau ».
L’allégence à Damas et le retour dans le
giron de l’Etat syrien unitaire. Ce
jour, sous les acclamations des kurdes,
l’Armée Arabe Syrienne reprenait le
territoire national occupés par les YPD.
Exit la sécession
du « Kurdistan syrien » trahie par
Washington et Paris !
Exit aussi la
blitzkrieg d’Erdogan qui veut s'emparer
d'une bande de territoire syrien longue
de 120 km et profonde d'une trentaine de
kilomètres dans le nord du pays !
* Voir mon
analyse :
POURQUOI LE
PRETEXTE DE L’OFFENSIVE TURQUE CONTRE
LES FORCES KURDES EN SYRIE EST UNE
AGRESSION TURQUE CONTRE L’ETAT SYRIEN !?
sur
http://www.lucmichel.net/2019/10/10/luc-michels-geopolitical-daily-pourquoi-le-pretexte-de-loffensive-turque-contre-les-forces-kurdes-en-syrie-est-une-agression-turque-contre-letat-syrien/
En Syrie, la
situation est toujours très tendue
depuis le début de l'offensive turque. À
Tal Abyad (Syrie), des hommes armés
circulent dans les rues. Ce ne sont pas
des Turcs, mais ce sont leurs alliés.
Des supplétifs qui ont pris le contrôle
de la ville. Elle est quasiment déserte.
Les Kurdes ont fui la zone. Ces Arabes
tiennent leur revanche, ils avaient dû
quitter cette région quand les Kurdes
l'avaient prise. "Je suis d'ici, on nous
a chassés il y a cinq ans à cause de
Daech et des Kurdes", explique un homme.
De l'autre côté de
la frontière, en Turquie, on assiste à
une liesse populaire. Les forces du
président Erdogan ont repris une route
stratégique. Le territoire des Kurdes
est désormais scindé en deux, leur ligne
d'approvisionnement est coupée. Pendant
ce temps, les forces américaines
quittent la région. Donald Trump a
décidé dimanche 13 octobre de retirer
les 1 000 hommes stationnés dans le
nord-est syrien. Les Kurdes, en position
de faiblesse, n'ont donc eu d'autre
choix que de se tourner vers Bachar
al-Assad. Qui a pris tout le monde de
vitesse !
LES KURDES
ANNONCENT UN ACCORD AVEC DAMAS SUR LE
DEPLOIEMENT DE L'ARMEE ARABE SYRIENNE A
LA FRONTIERE TURQUE
Malgré le refus de
leur autonomie par Damas, les Kurdes ont
conclu un accord avec l'armée syrienne
pour qu'elle se déploie près de la
frontière turque. Les Kurdes syriens ont
annoncé ce dimanche soir avoir conclu un
accord avec Damas pour le déploiement de
l'armée syrienne près de la frontière
turque, au cinquième jour de l'offensive
d'Ankara contre les forces kurdes dans
le nord-est de la Syrie. "Afin de faire
face à l'agression turque et empêcher
qu'elle se poursuive, nous sommes
parvenus à un accord avec le
gouvernement syrien pour que l'Armée se
déploie le long de la frontière
turco-syrienne dans le but de soutenir
les Forces démocratiques syriennes
(FDS)", a annoncé dans un communiqué
l'administration kurde.
Outre le soutien à
cette alliance de combattants kurdes et
arabes, il est précisé dans le
communiqué que l'armée syrienne est
"appelée a libérer toutes les localités
occupées par l'armée turque et ses
supplétifs syriens" depuis le début de
cette offensive.
DES SOLDATS SYRIENS
EN ROUTE VERS LE NORD
L'agence de presse
étatique Sana avait annoncé peu
auparavant que « l'armée syrienne allait
envoyer des troupes dans le nord du pays
pour affronter l'agression de la
Turquie », qui y mène depuis cinq jours
une offensive pour éloigner de sa
frontière la milice kurde des Unités de
protection du peuple (YPG, la branche
armée du PKK en Syrie), épine dorsale
des FDS, considérée comme une
organisation terroriste par Ankara et
l’Union Européenne. "Des unités de
l'armée arabe syrienne en route pour le
Nord pour affronter l'agression turque
sur le territoire syrien", avait indiqué
Sana sur son site Internet.
Fin 2018, alors
qu'Ankara avait déjà menacé de lancer
une opération contre les forces kurdes
en Syrie, les YPG avaient déjà appelé
l'armée à se déployer dans les environs
de la ville de Minbej, dans le nord, en
annonçant leur propre retrait du
secteur. L'armée s'était effectivement
déployée aux environs de la ville, sans
y entrer.
Les forces de Damas
se sont rapprochées lundi de la
frontière avec la Turquie, où les
troupes d'Ankara et des supplétifs
syriens mènent toujours des combats
contre une milice kurde, a rapporté un
correspondant de l'AFP. Brandissant des
drapeaux syriens, entourées par des
habitants venus saluer leur arrivée, les
forces se sont déployées à la périphérie
de Tal Tamr, au sud de la ville
frontalière de Ras al-Aïn, où se
déroulent des combats. L'agence
officielle syrienne Sana a confirmé
l'arrivée «des unités de l'armée arabe
syrienne» à la localité de Tal Tamr,
située à une trentaine de kilomètres de
Ras al-Aïn. Selon des sources, certaines
unités de l'armée sont même arrivées
jusqu'à près de six kilomètres de la
frontière.
DES TROUPES
SYRIENNES SERAIENT PAR AILLEURS ENTREES
DANS LA VILLE DE TABQA
En milieu de
journée, selon le correspondant sur
place de la chaîne de télévision
libanaise Al Mayadeen, des troupes
syriennes seraient par ailleurs entrées
dans la ville de Tabqa (gouvernorat de
Racca), jusqu'à présent contrôlée par
les Kurdes, et située à 200 km à l'est
de Tal Tamr. Cette même chaîne de
télévision libanaise avait affirmé dès
dimanche « que l'armée syrienne
pourrait, dans les 48 heures à venir,
reprendre le contrôle de plusieurs
villes frontalières, dont celle de
Manbij et de Kobané », respectivement
situées dans l'est et le nord du
gouvernorat d'Alep.
DAMAS N’A FAIT
AUCUNE CONCESSION ET REFUSE L'AUTONOMIE
DES KURDES
les Kurdes ont
instauré une autonomie de facto dans le
nord du pays, à la faveur du conflit
déclenché en 2011. Encouragé par
l’autonomie totale du Kurdistan irakien,
organisée depuis 1995 sous parapluie
américain. Damas refuse cette autonomie
et, par le passé, le pouvoir est même
allé jusqu'à qualifier de "traîtres" les
combattants de la minorité pour leur
alliance avec Washington dans le cadre
de la lutte antijihadiste. Craignant une
offensive turque, les Kurdes avaient
amorcé l'an dernier des pourparlers avec
Damas, mais aussi Moscou, sur l'avenir
de leurs régions, mais ces négociations
sont restées sans suite.
Coup de théâtre
dimanche soir, au cinquième jour de
l'offensive d'Ankara contre les
forces kurdes dans le nord-est de la
Syrie. Les Kurdes de Syrie ont donc
annoncé avoir conclu un accord avec
Damas pour le déploiement de l'armée
syrienne près de la frontière turque. Un
accord qui paraissait complètement
impossible il y a quelques mois encore
alors que tout semblait opposé le
gouvernement syrien aux milices kurdes.
« Afin de faire face à l'agression
turque et empêcher qu'elle se poursuive,
nous sommes parvenus à un accord avec le
gouvernement syrien pour que l'armée se
déploie le long de la frontière
turco-syrienne dans le but de soutenir
les Forces démocratiques syriennes (FDS)
», a annoncé dans un communiqué
l'administration kurde. Et de préciser
qu'outre le soutien à cette alliance de
combattants kurdes et arabes, l'armée
syrienne est « appelée à libérer toutes
les localités occupées par l'armée
turque et ses supplétifs syriens »
depuis le début de cette offensive.
ECHEC AU VERITABLE
BUT DE GUERRE D’ERDOGAN :
LA TURQUIE VOULAIT
UNE ZONE DE SECURITE DE 3.000 KM2 !
C’est Damas et pas
les kurdes que vise vraiment Erdogan !
Ankara voulait,
dans une première phase, s'emparer d'une
bande de territoire syrien longue de 120
km et profonde d'une trentaine de
kilomètres dans le nord du pays, allant
des villes de Tal Abyad, à Kobané et Ras
al-Aïn, avant de peut-être élargir ce
territoire sur une longueur de 480 km.
Ankara affirme que cette zone tampon
accueillerait une partie des 3,6
millions de Syriens actuellement
réfugiés en Turquie, ce qui semble
toutefois impossible pour des raisons de
logistique et de sécurité.
« L'offensive
turque devrait impliquer des dizaines de
milliers de soldats, appuyés par des
blindés et des chasseurs F16, face à des
YPG aguerris par des années de combat.
Cette offensive est la troisième
d'Ankara en Syrie depuis 2016. La
dernière, en mars 2018, avait permis à
son armée de s'emparer d'une partie du
canton d'Afrine, l'un des trois de la
région « fédérale » kurde autoproclamée
en 2016. Selon l'ONU, la moitié des
320.000 habitants de l'enclave avaient
dû fuir leurs foyers, dont beaucoup
avaient été pillés », dit une source
citée par Les Echos.
MAIS AUSSI ECHEC DE
LA POLITIQUE FRANCAISE DE SOUTIEN AU
« KURDISTAN » ET A LA DIVISION DE L’ETAT
SYRIEN !
La carte kurde est
jouée contre l’unité arabe syrienne
depuis les Accords Sykes-Picot (1) en
191§ et l’éphémère Kurdistan de 1918.
Les kurdes seront joués contre les
arabes pendant toute la durée du mandat
colonial français sur la Syrie et le
Liban jusqu’en 1945. Lors de l’agression
contre la Syrie ba’athiste en 2011,
Paris jouera à nouveau la carte kurde et
nouera des relations militaires et
diplomatiques avec les YPG/FDS et le
« Rojina » …
« Depuis que Trump
a jeté le pavé dans la marre en
annonçant le retrait de ses 1 000
soldats du nord-est de la Syrie,
l’Élysée est dans tous ses états »,
commentait Pars Today (Iran). Au fait,
si la France de Sarkozy puis celle de
Hollande s'est engagée sur les pas US
dans le bourbier syrien était justement
pour faire tirer des ruines de la Syrie
ce fameux « Rojava » (Kurdistan syrien
indépendant) ne serait-ce que pour
s'assurer un repose-pied sûr en Syrie à
l'image du Kurdistan irakien. « De son
coup, la France était tellement sûre que
début 2019 l'ex- ministre français des
A.E. Kouchner s'est rendu au nord-est
syrien pour remettre aux kurdes et ce,
sur le dos de l'Etat syrien, la
Constitution du Rojava », dit encore
Pars Today ! C'était
sans compter avec ce coup fourré de
Trump.
Au conseil de
défense tenu ce dimanche, le président
Macron dont le pays possède une
vingtaine de bases à Raqaa, à Manbij à
Hassaké entre autre, n'a pas osé évoquer
un retrait des forces spéciales
françaises pas plus que le pétrin dans
lequel la diplomatie absurde de Paris a
plongé la France dans le dossier syrien.
Macron s'est contenté uniquement
de dire « qu'il allait annoncer dans les
heures à venir les mesures sécuritaires
à prendre » (sic). Mais quelles mesures?
Les forces spéciales françaises
iront-elles se heurter à l'armée turque
pour défendre les Kurdes que Paris n'a
cessé de choyer ? Ou alors, ce sera
contre l'armée syrienne que la France se
battra?
Le coup de théâtre
de l’accord Assad-Rojina est un coup de
Jarnac pour Paris ! Une délégation
militaire russe est arrivée vendredi
soir à Qamishli. Sa mission ?
Selon des sources
d’information, l'armée syrienne va être
déployée à la frontière turque, et les
forces kurdes vont se retirer derrière
les lignes de déploiement de l'armée
syrienne. Ce que disent maintenant les
Kurdes devraient bien alarmer la France:
« Dès le débout, notre plan n'était pas
de se séparer de la Syrie, mais nous
sommes toujours pour une solution
politique », a annoncé dimanche
l'administration kurde dans un
communiqué. Et de poursuivre : « Pour
contrer l'agression turque, nous avons
convenu avec le gouvernement syrien à
qui revient la responsabilité de la
protection des frontières et de la
souveraineté du pays ». Un autre signe
encore plus alarmant pour Paris : les
habitants de la ville de Hassaké ont
scandé des slogans en soutien aux
troupes syriennes avant de les
accueillir chaleureusement. Et tout ceci
alors que les troupes américaines se
sont retirées d'une nouvelle base
d'observation située au sud de la ville
syrienne de Kobané (2).
NOTES :
(1) Les accords
Sykes-Picot, typiquement impérialistes
ou colonialistes, sont des accords
secrets signés le 16 mai 1916, après
négociations entre novembre 1915 et mars
1916, entre la France et le Royaume-Uni
(avec l'aval de l'Empire russe et du
royaume d'Italie), prévoyant le partage
du Proche-Orient à la fin de la guerre
(espace compris entre la mer Noire, la
mer Méditerranée, la mer Rouge, l'océan
Indien et la mer Caspienne) en plusieurs
zones d'influence au profit de ces
puissances, ce qui revenait à dépecer
l'Empire ottoman. Ces accords secrets
n'ont été finalement révélés au grand
public que le 23 novembre 1917 dans un
article des Izvestia et de la Pravda et
le 26 novembre 1917 puis repris dans un
article du Manchester Guardian.
Les accords
Sykes-Picot ont pris de l'importance
sous la forme d'une légende noire
attribuant certains événements supposés
aux Alliés pendant la Première Guerre
mondiale, nourrissant plus tard les
prétentions nationalistes arabes et
islamistes.
Mark Sykes, et
François Georges-Picot, l'accord dit
Sykes-Picot est conclu entre la France
et le Royaume-Uni à Downing Street entre
Paul Cambon, ambassadeur de France à
Londres, et Sir Edward Grey, secrétaire
d'État au Foreign Office. Il prévoit à
terme un découpage du Proche-Orient,
c'est-à-dire l'espace compris entre la
mer Noire, la mer Méditerranée, la mer
Rouge, l'océan Indien et la mer
Caspienne, alors partie intégrante de
l'Empire ottoman. L'Empire russe
participe aux délibérations et donne son
accord, comme l'Italie, aux termes du
traité secret. Le Proche-Orient est
découpé, malgré les promesses
d'indépendance faites aux Arabes, en
cinq …
(2) La base a été
située au sud de la ville de Kobané dans
la province d'Alep, et était utilisée
comme base de surveillance par l'armée
américaine. Cette annonce intervient
quelques heures à peine après que des
sources locales syriennes aient fait
part du retrait des troupes américaines
de leur base à Manbij à Alep. « L'armée
américaine a complètement évacué la base
d’al-Matahen à Manbij, la plus grande
base américaine où abrite des
restaurants, des hôpitaux et d’autres
installations mises en place en juin
dernier ».
(Sources : SANA – France2 – LCI – Les
Echos - Al Mayadeen- Pars Today -
Syria-Committees-TV – EODE Think Tank)
Photo :
Des Syriens et des
Kurdes, unis, accueillent les forces de
l’Armée Arabe Syrienne à l'entrée de la
ville de Tal Tamr, dans la campagne de
la province de Hasakeh, dans le nord-est
de la Syrie. SANA / AFP
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe
Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie –
Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme –
Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical
Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
WEBSITE
http://www.lucmichel.net/
PAGE OFFICIELLE III
– GEOPOLITIQUE
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel.3.Geopolitique/
TWITTER
https://twitter.com/LucMichelPCN
LUC-MICHEL-TV
https://vimeo.com/lucmicheltv
* EODE :
EODE-TV
https://vimeo.com/eodetv
WEBSITE
http://www.eode.org/
LINKEDIN
https://www.linkedin.com/in/luc-michel-eode-600661163/
Le sommaire de Luc Michel
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|