LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY
Qui a vaincu Hitler ? : 9 mai 1945 :
La victoire du national-bolchévisme
stalinien ! (I)
Luc Michel
Mardi 14 juillet 2020
GEOHISTOIRE/ QUI A VAINCU HITLER ? :
9 MAI 1945 : LA VICTOIRE DU
NATIONAL-BOLCHEVISME STALINIEN !
(PARTIE 1). UN DEBAT
SUR LA SECONDE GUERRE MONDIALE VIEUX DE
20 ANS
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2020 07 14/
« Plus un pas en
arrière »
(Joseph Staline,
1942)
« Pour De Gaulle,
c’est en apprenant, à Londres, les
premiers succès soviétiques dans la
résistance de leurs armées contre
l’envahisseur allemand qu’il se persuade
que la victoire des alliés sera acquise
plus vite que prévu. Sans les batailles
de Russie, pas de débarquement en
Afrique du Nord, en Italie, en Provence,
en Normandie. Dit autrement : sans le
national-bolchévisme, point de combat
efficace contre le national-socialisme
».
(Jean Daniel, «
Voyage au bout de la Nation »)
« Chaque être
humain qui aime la liberté doit plus de
remerciements à l’Armée Rouge qu’il ne
puisse payer durant toute une vie ! »
(Ernest Hemingway)
En cette année 2020 et ce 75e
anniversaire de la Seconde Guerre
Mondiale, le débat a repris sur
l’histoire de celle-ci et le
révisionnisme occidental anti-soviétique
flambe de plus belle. Mais ce débat n’a
rien de nouveau, comme le croient et
l’écrive ses protagonistes. Il
emflammait déjà la mémoire historique
dans les Années 2000-2010. J’ai publié
des versions de cette analyse (ici
remaniée et actualisée) en 2000, 2008 et
2015. Ce qui a changé en 2020 c’est la
perspective géopolitique (la Russie
anémiée des Années Eltsine est redevenue
avec Poutine une grande puissance qui
rivalise avec les USA et s’est ouverte
la « nouvelle Guerre froide 2.0 ») et ce
sont les protagonistes (les petits états
baltes revanchards onf fait place à la
pologne et à la Roumanie, et l’UE ou la
Grande-Bretagne servent de chiens
courants aux USA) …
PARTIE 1 :
UN DEBAT SUR LA SECONDE GUERRE MONDIALE
VIEUX DE 20 ANS
Un faux « débat » –
parce qu’il n’y a rien à débattre et que
les véritables questions sur le sujet
sont ailleurs – s’était déjà ouvert à
l’occasion du 70e anniversaire de la
défaite nazie de 1945, resucée d’un
débat similaire en 2005, lors du 60e
anniversaire. Les politiciens
révisionnistes des Etats baltes, de
Pologne et de Roumanie, n’avaient été
dans cette affaire – attitude qui leur
est traditionnelle depuis 30 ans – que
les porteurs de valise de la politique
impérialiste américaine et atlantiste en
Europe de l’Est.
Ce qui avait permis
ce pseudo débat, c’est d’une part le
travail de sape mené depuis le début des
années ‘90 par l’Ecole historique
révisionniste atlantiste sur la victoire
antinazie de 1945 et d’autre part la
méconnaissance fondamentale des media et
politiciens occidentaux sur l’histoire
des Pays baltes et de l’Europe
orientale. On voyait ainsi des media
importants – comme LE FIGARO – poser des
questions qui avaient reçu depuis
longtemps leurs réponses et reprendre
sans aucun recul critique les mensonges
de la propagande – qui visait notamment
à réhabiliter les fascismes locaux – des
régimes baltes.
QUELQUES RAPPELS
HISTORIQUES SUR L’HISTOIRE DES PAYS
BALTES
Nous commencerons
donc par rappeler quelques faits
historiques oubliés ou méconnus, parce
qu’ils démontrent qu’il n’y a ici aucun
débat :
La Lettonie a été
un des foyers révolutionnaires de
1917-1920 et a fourni à la Révolution
bolchévique de nombreux cadres (à
commencer par les régiments de fusiliers
lettons qui ont protégé Lenine à
Petrograd). C’est l’intervention armée
des « corps francs » allemands
proto-fascistes et de la Flotte
britannique (qui agissait dans le cadre
de l’intervention occidentale contre les
Bolchéviques de 1918-1921 aux côtes des
Armées blanches contre-révolutionnaires)
qui a empêché la Lettonie de devenir une
république soviétique dès 1918.
Au cours des années
20 et 30, les régimes baltes ont évolué
vers le fascisme et ont développé des
législations antisémites (notamment un
statut spécial sans droits civiques pour
les juifs lettons). La Pologne suivra le
même chemin dictatorial.
Une partie
importante de la classe politique balte
est issue de cette matrice pro-fasciste.
Cette situation explique pourquoi la
collaboration pro-nazie a été si
importante en 1941-45 et la
participation directe des Baltes à
l’organisation et à l’exécution du
génocide des juifs. Elle explique aussi
le rôle important des fascistes baltes
émigrés après 1945 – et revenus au
pouvoir après 1990 – dans le combat
anti-soviétique. Le révisionnisme des
régimes baltes, tel qu’il s’étale à
l’occasion de chaque 9 mai, est
directement issu de cette matrice
idéologique (1).
En 1940, les pays
baltes entrent – légalement et selon les
lois internationales – dans l’URSS, qui
libère son territoire en 1944-45. Le
Kremlin réfute donc à juste titre le
terme d’ « occupation » avancé par les
régimes baltes à propos de leur
intégration dans l’URSS. « Plusieurs
pays tentent de récrire l’histoire à
leur avantage en profitant du contexte
», estimait dès 2005 le journal
moscovite IZVESTIA.
L’arrivée des Nazis
en juin 1941 sonne l’heure de la
revanche pour la bourgeoisie balte,
accueillant à bras ouvert les armées
allemandes, fournissant légions SS et
formations policières, dont la première
tache sera le massacre des juifs, dont
bien peu survivront.
L’épuration
soviétique de 1945, qui vise plusieurs
dizaines de milliers de Kollabos baltes
dans trois pays où la base de la
collaboration pro-nazie a été
importante, frappe les collaborateurs
des nazis et notamment ceux qui ont
participé au génocide des juifs. Ce
qu’oublient les révisionnistes baltes.
Elle est de même nature que celle opérée
en France, Belgique ou Italie.
La
participation directe des fascistes
baltes au génocide juif,
particulièrement en Lettonie – ce que
niait en 2005 la présidente lettone Vike-Freiberga qui avait tenu des propos
négationnistes, où le camp nazi
d’extermination de Salaspils – l’ «
Auschwitz letton », près de Riga, où les
nazis réalisèrent des expériences
médicales sur des enfants – devient un «
camp de travail correctif » (2) – n’est
nullement discutable ni discutée.
Notamment après les travaux de
l’historien letton Andrew Ezergailis
(3).
De 1940 à 1990, les
pays baltes font partie de l’URSS. Ils
sont administrés par une classe
politique locale et disposent de
l’égalité des droits, notamment en
matière culturelle. Les langues baltes
sont des langues officielles de l’URSS.
Et, selon la politique stalinienne, les
cultures locales sont non seulement
favorisées mais développées. Parmi les
dirigeants soviétiques qui s’opposent à
l’éclatement de l’URSS en 1988-91, on
trouve de nombreux baltes. Notamment le
colonel letton Victor Alknis, dirigeant
du groupe Soyouz – le plus
pro-soviétique – au Soviet suprême
d’URSS, qui deviendra ensuite député de
la Douma russe.
1991 voit le retour
des émigrés pro-fascistes. Trois
exemples parlent d’eux-mêmes : en 2005,
la présidente lettone a un passeport
canadien, le précédent président
lithuanien avait la nationalité
américaine, Janis Kazocinu le chef de la
Sûreté lettone en 2005 est un « ex »
général britannique et le général Jonas
Kronkaitis commandant l’armée
lituanienne en 2005 est un général de
l’US Army « à la retraite » (4). La
réhabilitation des anciens fascistes, y
compris les légionnaires SS, avec
l’accord des gouvernements et de la
nouvelle classe politique balte, est
immédiate dans les trois pays baltes
(avec un bémol en Lituanie depuis 1998).
La population des
pays baltes n’est homogène dans aucun
des trois pays, bien au contraire. On y
trouve des minorités importantes (qui en
Lettonie notamment forment la majorité
de la population réelle) : non seulement
russes – 40% en Lettonie et 80% à Riga
–, mais ukrainiens, biélorusses,
polonais, juifs (rescapés du génocide).
La citoyenneté étant définie selon le
droit du sang et l’origine ethnique dans
les pays baltes, les minorités n’ont pas
les droits civiques et politiques
(qu’ils ne peuvent acquérir qu’après un
processus long et difficile). La
majorité des minorités de Lettonie est
donc constituée de non-citoyens en
raison de leur ethnie, y compris plus de
20.000 juifs de Lettonie. Des citoyens
de seconde zone, privés de passeports,
de droits civils et politiques. Ce
qu’avalisent les faux « démocrates » de
Bruxelles. A Riga, la capitale lettone,
la langue russe est bannie, totalement
absente. Mais les Russes y représentent
pourtant près de 80% de la population !
Voilà tout ce que
les media aux ordres de l’OTAN ne
disaient pas en 2000 ou 2005. En donnant
la parole à grande échelle aux
révisionnistes baltes, la presse
européenne et les politiciens européens
– comme Blair, le 1er ministre belge de
l »époque, le libéral atlantiste
Verhofstad (5) ou le danois Uffe
Ellemann-Jensen (6) – se sont fait
directement les complices du
révisionnisme et du négationnisme
baltes.
QU’EN PENSENT LES
DEPORTES JUIFS ?
A ces mensonges
issus des pires heures de la Guerre
froide (7), les premiers concernés, les
déportés juifs, ont déjà répondu.
Ainsi Simonas
Alperavicius, ex-président de la
communauté juive, qui « entretient la
mémoire de la Shoah à Vilnius » : «
L’occupation soviétique nous a sauvé la
vie (…) la défaite des nazis a été un
bien pour l’ensemble de l’humanité (…)
Le 9 mai est, pour nous, l’un des jours
les plus importants. Sans la libération,
aucun d’entre nous ne serait en vie »
(8).
« La victoire dans
la guerre contre le nazisme aurait été
impossible sans la participation de
l’Union soviétique », estimait pour sa
part l’israélien Shimon Peres. « L’Union
soviétique a joué un rôle essentiel dans
la défaite de l’Allemagne nazie. La
Victoire a coûté la vie à un grand
nombre de Soviétiques, y compris des
Juifs. Je doute que sans la
participation à la guerre de l’Union
soviétique et de son Armée rouge, il ait
été possible de l’emporter sur les
fascistes. Pour ce rôle remarquable,
nous devons dire « Hourra ! » au peuple
soviétique et à ses soldats », a ajouté
Shimon Peres. Il rappelait également que
« plus de 500.000 Juifs avaient combattu
dans l’Armée rouge, dont 198.000 ont
péri sur le champ de bataille et 143
avaient reçu le titre de Héros de
l’Union soviétique ». Ceci pour le
soi-disant « antisémitisme soviétique »
(dont la maîtresse était à l’époque la
sœur de Lazare Kaganovitch).
LE REVISIONNISME
BALTE POUSSE SUR LE TERREAU FERTILE DU
REVISIONNISME ATLANTISTE
Mais venons-en au «
9 mai 1945 ». Le révisionnisme balte
n’aurait pas trouvé un tel écho à
l’époque si il ne s’était pas développer
sur le terreau fertile du révisionnisme
atlantiste. Qui s’est notamment
manifesté spectaculairement en 2005 avec
vigueur lors du 60e anniversaire de
Stalingrad et de la libération
d’Auschwitz. Et elle remettait çà en
2015, avec notamment les délires
révisionnistes d’un BHL, affirmant avec
le régime atlantiste de Kiev (qui a
réhabilité le fasciste antisémite
Bandera), que ce serait « l’Ukraine qui
aurait libéré Auschwitz » (sic).
C’est l’Armée rouge
qui a libéré Auschwitz ! L’Armée rouge
et non pas « les alliés », comme le
martèlent fallacieusement et
régulièrement nos medias aux ordres de
l’OTAN, qui veulent associer les
Anglo-Américains à la geste glorieuse
des soldats soviétiques. La réalité est
que les Anglo-saxons, pourtant avertis
du génocide, ont refusé d’aider les
juifs, de bombarder l’infrastructure des
camps. Et même de les laisser entrer aux
Etats-Unis. La présence du président
russe Poutine à Auschwitz lors du 60e
anniversaire avait aussi pour but de
rappeler le rôle des Soviétiques, au
moment où se déchaînait le révisionnisme
occidental. « Nous rendons hommage au
courage des soldats soviétiques dont six
cent mille ont donné leur vie pour la
libération de la Pologne, avait-il
déclaré. Nous n’oublierons jamais le
prix exorbitant de 27 millions de vies
humaines que l’Union Soviétique a payé
pour la Grande victoire (…) Les premiers
qui ont vu les horreurs d’Auschwitz ont
été des soldats soviétiques. Ils ont
éteint à jamais les fours d’Auschwitz et
d’autres camps de concentration, ils ont
libéré Cracovie. 600 000 soldats
soviétiques ont laissé ici leurs vies,
ils ont sauvé le peuple juif et beaucoup
d’autres ».
On oublie trop
souvent – et toute la propagande
atlantiste vise à cet oubli – que le
Nazisme n’a été vaincu que par le
formidable effort de l’URSS et de la
ligne nationale-bolchévique imposée par
Staline (9). Comme le rappelle
l’essayiste Jean Daniel, dans son «
VOYAGE AU BOUT DE LA NATION » : « sans
le national-bolchevisme, point de combat
efficace contre le national-socialisme »
(10). Les juifs et les tsiganes
n’étaient qu’une étape dans le plan de
domination nazi, le « Drang nach Osten
», qui prévoyait l’extermination de 30
millions de Slaves entre l’Oder et
Moscou. Les premières victimes
d’Auschwitz furent polonaises et slaves.
Pour briser ce rêve nazi, les
Soviétiques perdirent 27 millions des
leurs. Les pertes des Alliés
anglo-saxons sont infimes comparées à ce
tribut sanglant.
Auschwitz, tout
comme la victoire de 1945, sont
aujourd’hui l’occasion d’une immense
récupération au profit de la propagande
occidentale, des USA et de l’OTAN,
c’est-à-dire de ceux qui aujourd’hui
commettent encore et toujours des crimes
de guerre, de la Yougoslavie à l’Irak et
à la Libye et la Syrie. Ceux-là même qui
osent parler à Auschwitz ou parader à
Moscou, ont participé à la
réhabilitation des bandes fascistes et
antisémites qui ont collaboré hier au
génocide des juifs dans les pays baltes
ou encore en Ukraine. Les anciens SS ont
leur place dans le monde made in NATO !
(11)
A Riga – épicentre
de ce révisionnisme – on célèbre chaque
année la gloire des SS lettons, avec la
complicité du gouvernement qui participe
à l’OTAN et à l’Union Européenne. Et on
y persécute les résistants soviétiques.
En Estonie, on inaugure des monuments à
la gloire des SS estoniens. Et l’Ecole
des cadets de l’Armée estonienne,
fleuron de la nouvelle OTAN, inaugurée
en 2000 en présence de généraux
allemands de la Bundeswehr, porte le nom
du commandant de la Légion SS estonienne
Anton REBANE. En Ukraine, les bataillons
spéciaux du type Azov, sont les
héritiers directs des bandes antisémites
ukrainiennes et des SS ukrainiens. Dans
la foule rameutée à coup de dollars pour
soutenir la Junte de Kiev, on pouvait
voir flotter les drapeaux de la Division
SS ukrainienne et entendre de nombreux
chants antisémites. On les avait déjà vu
et entendu en 2004, lors de la pseudo «
révolution orange » (12).
C’est ce
révisionnisme, qui ne choque visiblement
pas grand monde dans l’Occident
américanisé, que dénonçait déjà la
Russie en 2005. « La participation du
président de la Fédération de Russie à
ces actions (les commémorations du 60e
anniversaire de la libération
d’Auschwitz) est appelée à rehausser
l’apport que notre pays a fait dans la
victoire sur le nazisme, victoire qui a
réuni les conditions nécessaires à un
développement libre de la civilisation
contemporaine », avait déclaré alors à
RIA NOVOSTI un représentant du Kremlin.
« Alors que certains milieux tentent de
revoir les résultats de la Seconde
guerre mondiale et les valeurs y
afférentes, cela servira à rappeler
l’intangibilité des faits historiques
connus », a-t-il ajouté. « L’appel du
président de la Russie à rendre hommage
aux héros de la guerre et à leurs
exploits aura d’autant plus de poids
qu’il sera lancé en terre polonaise
abreuvée du sang de 600.000 soldats
soviétiques qui ont donné leur vie au
nom de sa liberté ». 15 ans plus tard,
c’est encore pire !
LE SILENCE DES
IMPOSTEURS
Tout cela dans le
silence assourdissant des groupes «
anti-fascistes » autoproclamés, du style
Ras’l Front, Reflex, RésistanceS ou
Searchlight, qui démontent à nouveau
qu’ils ne sont que des appendices
para-policiers des appareils d’état
bourgeois occidentaux et atlantistes.
Il y a en effet
apparemment, pour la morale à géométrie
variable du parti américano-occidental,
de bons et de mauvais fascistes. Nos
journalistes et nos politiciens
atlantistes, si prompts à hurler au «
Fascisme » contre les partis dits
populistes, sont bien silencieux
lorsqu’il s’agit des néofascistes et
néonazis de l’extrême-droite xénophobe
des pays baltes, du Belarus ou
d’Ukraine.
Plus honteux encore
est le silence des associations juives,
que l’on n’a pas non plus entendues
protester quand Bush, petit-fils de
Prescot Bush (13), un des financiers des
Nazis, paradait à Auschwitz.
LES REALITES DE
L’HISTOIRE CONTE LE REVISIONNISME ET
L’ « AMERICANISATION DE L’HISTOIRE »
Pourtant ce
révisionnisme atlantiste ne repose pas
sur une lecture objective de l’Histoire.
Sans Moscou et sans Stalingrad, sans les
27 millions de morts soviétiques (pour
quelques centaines de milliers chez les
« libérateurs » yankee), sans la fermeté
inflexible de STALINE aux heures les
plus sombres de 1941-42 (fin 1941 les
nazis étaient à 17 km du Kremlin), il
n’y aurait jamais eu de débarquement
allié en Méditerranée ou en Normandie.
C’est cette
évidence que la propagande libérale
dominante tente de dissimuler
maladroitement, au nom d’un
révisionnisme occidental reposant sur la
manipulation de l’Histoire et que
dénonçait en son temps courageusement
l’historien Marc Ferro. Dans L’HUMANITE,
l’historien Marc Ferro exposait comment
la guerre froide et « l’américanisation
de l’histoire » ont minimisé le rôle
majeur de Stalingrad : « Dans l’ordre
symbolique toutefois, la victoire de
Stalingrad est beaucoup plus importante
que les autres, elle signifie pour la
première fois qu’une grande armée de la
Wehrmacht est battue, elle souligne
l’entêtement mortel de Hitler dans sa
stratégie militaire qui trouve plus fort
que lui. Le général Paulus contraint de
se rendre, ça veut dire que le vent de
l’histoire a tourné à l’Est, du côté des
Soviétiques qui brisent l’invincibilité
allemande. A Stalingrad, les Allemands
font en effet l’expérience d’une
puissance de feu et d’une capacité
technologique qui leur est supérieure.
Ils diront avoir été battus par l’hiver
: ils l’ont surtout été par les chars et
les canons fabriqués par une industrie
soviétique qui a pris la relève de la
vieille industrie russe et qui n’a pas
baissé les bras. L’URSS, il faut le
rappeler, produisait alors plus de
canons que l’Allemagne. Peu à peu
pourtant on oubliera Stalingrad, à cause
de la guerre froide et de
l’américanisation de l’histoire qui s’en
suivit ».
En 1992, Marc ferro
écrivait déjà : « Il y aurait un tabou a
posteriori qui n’existait pas pour les
contemporains: dire que c’est l’armée
soviétique qui a brisé la Wehrmacht, et
qu’ensuite, grâce à cela, le
Débarquement a pu se faire, et les
Américains et les Anglais sauver,
libérer l’Europe de l’Ouest. Opérations
liées chronologiquement mais
mécaniquement aussi. Or, à mesure que
les années ont passé, que la guerre
froide s’est installée, que
l’historiographie occidentale s’est
imposée, on a fini par réduire la part
et le rôle que la puissance soviétique a
joués. Et aujourd’hui, où elle se
décompose, on a de plus en plus tendance
à créditer exclusivement les
Anglo-Saxons des succès militaires qui
ont pu suivre ». Il dénonçait déjà « ce
refus intériorisé à admettre qu’il peut
y avoir eu, à certains moments de
l’Histoire, une supériorité technique,
industrielle, des Russes sur l’Allemagne
pendant cette guerre ».
A suivre dans la 2e
partie
NOTES ET RENVOIS DE
LA 1e PARTIE :
(1) Le parcours du
colonel estonien Alfons Rebane symbolise
cette situation : dirigeant fasciste et
putschiste avant 1941, commandeur de la
légion SS estonienne de 1941 à 1945,
dirigeant de maquis fasciste – aidé par
la CIA et le Groupe Gehlen – jusqu’en
1947 en Estonie (où il trouve la mort en
1947 croix de fer nazie au col, son
corps étant exfiltré en RFA), réinhumé
en Estonie en 2000 en présence
d’officiers supérieurs de la Bundeswehr
et de l’OTAN, l’Ecole de cadets de
l’armée estonienne (membre de l’OTAN)
porte son nom (que dirait-on si l’école
de cadets de l’Armée belge portait le
nom de Degrelle ou celle de l’Armée
française le nom de Doriot ?)
(2) Rappelons les
liens de Vaira Vike-Freiberga et de son
mari avec les milieux fascistes lettons
: « Une manifestation de Waffen SS s’est
tenue, le 16 mars 2005, au cœur de la
capitale d’un Etat nouvellement membre
de l’Union européenne et de l’OTAN, la
Lettonie. Les autorités ont choisi de
l’autoriser et de réprimer durement les
citoyens qui protestaient. Loin d’être
un fait divers, cet événement est
l’aboutissement d’un processus de
négation de l’extermination et de
réhabilitation du nazisme conduit par la
présidente de la République, Vaira
Vike-Freiberga (…) Il ne s’agit pas là
d’un affrontement folklorique entre
skinheads d’extrême-droite et
d’extrême-gauche, mais d’un acte
politique mûrement réfléchi,
personnellement organisé par la
présidente de la République, marquant
l’aboutissement d’un rapide processus de
réhabilitation du nazisme. Il ne s’agit
pas non plus d’une répugnante
provocation à usage interne, mais d’une
stratégie internationale pilotée par
l’OTAN, de gages délibérément donnés à
des organisations clandestines que l’on
tient à remercier pour leur contribution
à la désoviétisation de l’Europe et qui
sont déjà associées à divers
gouvernements, notamment en Ukraine «
orange » (…) Le professeur Vaira
Vike-Freiberga joue un rôle central dans
ce dispositif. La famille de cette
canadienne, qui a fuit la Lettonie à la
chute du Reich, était liée aux agents
nazis des réseaux stay-behind de l’OTAN,
via une association clandestine destinée
à la diaspora, Les Faucons de la rivière
Daugava (Daugavas Vanagi). Celle de son
époux, Imants Freibergs, est passée par
le camp du MI6 en Allemagne à la fin de
la Seconde Guerre mondiale. Professeur
de psychologie à l’université de
Toronto, spécialiste de l’influence des
drogues sur le comportement humain, Mme
Vike- Freiberga s’installe à Riga début
1999, prend la nationalité lettone et
est élue au printemps présidente de la
République ; mandat qui lui sera
renouvelé quatre ans plus tard. Au cours
des dernières années, la présidente
Vike-Freiberga s’est attelée à réécrire
l’histoire européenne (…)
En janvier 2005, le
gouvernement letton a publié un ouvrage
intitulé HISTOIRE DE LA LETTONIE : XXe
SIECLE. Il est précisé à l’intérieur du
livre qu’il a été imprimé avec le
soutien financier de l’ambassade des
Etats-Unis. Le lancement a été effectué
lors d’une conférence de presse de la
présidente de la République. On y lit
avec surprise, entre autres, que le camp
de Salaspils, où les nazis réalisèrent
des expériences médicales sur des
enfants et où 90.000 personnes furent
assassinées, n’était qu’un « camp de
travail correctif » et que les Waffen SS
étaient des héros de la lutte contre les
occupants soviétiques. Cet ouvrage,
ainsi que divers manuels scolaires, a
soulevé la colère des parlementaires et
du gouvernement russe, et l’émoi dans de
nombreux pays d’Europe centrale et
orientale ».
(3) Cfr. Andrew Ezergailis, THE HOLOCAUST IN LATVIA, 1941-1944 : THE
MISSING CENTER, Historical Institute of
Latvia (June, 2002).
(4) Dans son livre
KGB ET CIE, A L’ASSAUT DE L’EUROPE,
Roumania Ougartchinska explique que la
population lettone désabusée appelle ces
émigrés « la bande des étrangers ».
« C’est dans cette
perspective que le MI6 et la CIA ont
pris le contrôle de la Lettonie. À la
faveur du chaos post-soviétique, ils y
ont placé leurs hommes à la tête de
l’Etat (…) A titre d’exemple, le Bureau
de protection de la Constitution (SAB),
notamment chargé de défendre la
démocratie, est dirigé par Janis
Kazocinu. Or, celui-ci est en réalité un
général de l’armée britannique, devenu
attaché militaire à Riga lors de
l’indépendance, puis adjoint du chef
d’Etat-major. Il n’a pris la nationalité
lettone qu’à l’occasion de sa nomination
».
Cfr. Roumania
Ougartchinska, KGB ET CIE, A L’ASSAUT DE
L’EUROKE, Editions Anne Carrère, 2005 et Edward W.
Baranauskas, « The Jonas Konkraitis
story », LITHUANIAN WEEKLY, Vilnius,
5-18 août 2003.
(5) Plusieurs pays
occidentaux ont soutenu la présidente
négationniste lettone, qui « montre
clairement qu’un an après que la
Lettonie a pris une nouvelle fois la
place qui lui revenait de droit dans
l’Europe et 14 ans après avoir regagné
son indépendance, vous êtes capables
d’aller de l’avant avec la
réconciliation et de faire des efforts
(afin de nouer) des relations
constructives avec la Russie » (sic),
déclarait le Premier ministre Tony Blair
dans une lettre adressée à
Vike-Freiberga. Pour le chef du
gouvernement belge Guy Verhofstadt, la
décision de participer aux cérémonies du
9 mai à Moscou – tout en insultant la
Russie – est « une forte affirmation de
votre volonté et celle de votre pays de
consacrer des efforts pour construire
l’avenir » (resic).
Le congrès
américain a débattu sur un projet de
résolution demandant à la Russie de
reconnaître et condamner « le fait
qu’entre 1940 et 1991 l’Union soviétique
a occupé illégalement et annexé
l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ».
(6) Uffe
Ellemann-Jensen, Ancien ministre des
Affaires étrangères du Danemark, «
Comprendre le passé et regarder l’avenir
», LE FIGARO, 9 mai 2005 : « J’admire le
troisième président balte, Vaira
Vike-Freiberga, de Lettonie, qui a
décidé de se rendre à Moscou, pour
honorer ce qui le mérite et dire haut et
fort ce qu’il ne faut pas dissimuler.
Elle montre par ce geste la position
forte de son pays en tant que membre de
l’Otan et de l’Union Européenne, et
adopte une attitude morale qui inspire
le respect. C’est tout à son honneur »
(sic). Uffe Ellemann-Jensen ne nous dit
pas ce qu’il pense des propos
négationnistes de la présidente lettone
concernant le camp nazi d’extermination
de Riga …
(7) L’historien
Marc Ferro rappelait dans L’EXPRESS («
Les 100 jours qui ont changé le monde »,
Paris, 2 mai 2005) que le révisionnisme
letton plonge ses racines l’idéologie
atlantiste de la Guerre froide : « Ces
Baltes perpétuent ce qu’on appelait
alors l’ « esprit de Riga »,
c’est-à-dire la résistance,
successivement, à l’impérialisme
tsariste puis soviétique. Ce refus était
incarné par des émigrés baltes aux
Etats-Unis, puis par des diplomates en
poste dans ces pays qui avaient
contesté, en 1941, la conclusion de la «
grande alliance » entre Washington et
Moscou, et plus encore l’esprit de
conciliation qui avait régné à Yalta.
Derrière George Kennan, Loy Henderson,
Charles Bohlen, diplomates et
collaborateurs du Département d’Etat,
ils mettaient en place le futur
argumentaire de la guerre froide (…)
Plus tard, ces mêmes hommes énoncèrent
la doctrine du containment : bloquer les
Soviétiques sur leurs positions ».
(8) in « La mémoire
de la Shoah à Vilnius », COURRIER
INTERNATIONAL, Paris, n° 757, 4 mai
2005.
(9) Des historiens
du Stalinisme comme Mikhail AGURSKY ou
David BRANDENBERGER font du «
National-bolchevisme russe » et de la «
Troisième Rome » bolchévique l’essence
même de l’idéologie du régime. On ne
peut en effet ignorer dans les débats
sur le National-bolchevisme aussi bien
en Russie qu’en Allemagne, la
personnalité et la figure de STALINE.
Nul plus que lui n’a influencé le
National-bolchevisme. Il l’a fait parce
que dans son combat pour la conquête du
parti et de l’Etat soviétique, il s’est
appuyé sur les éléments
nationaux-bolcheviques à l’intérieur et
à l’extérieur du Parti. Il a également
avec sa « théorie du socialisme dans un
seul pays », reprise de LENINE,
contribué à établir à la direction même
de l’URSS ce que le professeur Mikhail
AGURSKY, spécialiste de la question,
appelle le « National-bolchevisme russe
».
Cfr
David Brandenberger, « NATIONAL
BOLSHEVISM.
STALINIST MASS CULTURE AND THE FORMATION
OF MODERN RUSSIAN NATIONAL IDENTITY,
1931-1956 », Cambridge, Mass., Harvard
University Press, 2002.
Et Mikhail AGURSKY, « THE THIRD ROME »,
Boulder, Colo: Westview Press, 1987.
(10) Jean DANIEL,
VOYAGE AU BOUT DE LA NATION, Ed. Arléa,
Paris, 1995.
(11) Lire : Luc
MICHEL, « LES S.S. DE L’OTAN », «
NATION-EUROPE HEBDO », n° 31 – 21 avril
2000.
(12) La base de
l’activisme pro-occidental mobilisé
derrière Yushenko et sa « révolution
orange » de 2004 est l’extrême-droite
nationaliste, les nostalgiques des
fascistes ukrainiens de 1919-50. Le
GUARDIAN (Londres) révélait ainsi en
2004 que les pseudo « démocrates » de
PORA chantent de vieux hymnes
antisémites des années 20-40 !
Pour ceux qui
auraient encore des doutes sur la nature
réelle, d’extrême-droite, antisémite et
néofasciste des hooligans de PORA, voici
ce qu’en dit le reporter du quotidien
britannique SPECTATOR (6 novembre 2004),
John Laughland : « A few years ago, a
friend of mine was sent to Kiev by the
British government to teach Ukrainians
about the Western democratic system.
His pupils were young
reformers from western Ukraine,
affiliated to the Conservative party.
When they produced a manifesto
containing 15 pages of impenetrable
waffle, he gently suggested boiling
their electoral message down to one
salient point. What was it, he wondered?
A moment of furrowed brows produced the
lapidary and nonchalant reply, “To expel
all Jews from our country”. It is in the
west of Ukraine that support is
strongest for the man who is being
vigorously promoted by America as the
country’s next president: the former
prime minister Viktor Yushchenko. On a
rainy Monday morning in Kiev, I met some
young Yushchenko supporters, druggy
skinheads from Lvov. They belonged both
to a Western-backed youth organisation,
Pora, and also to Ukrainian National
Self-Defence (Unso), a semi-paramilitary
movement whose members enjoy posing for
the cameras carrying rifles and wearing
fatigues and balaclava helmets. Were
nutters like this to be politically
active in any country other than Ukraine
or the Baltic states, there would be
instant outcry in the US and British
media; but in former Soviet republics,
such bogus nationalism is considered
anti-Russian and therefore democratic ».
Sur le coup d’état
rampant de l’OTAN en Ukraine en 2004,
lire :
Luc MICHEL, «
NOUVELLE OFFENSIVE DE L’OTAN A L’EST : «
L’UKRAINE ENJEU DE L’IMPERIALISME
AMERICAIN MENACEE PAR LA PESTE ORANGE !
», 27 novembre 2004, « LA CAUSE DES
PEUPLES – NEWS » – N° 9.
(13) Sur les
rapports de la famille Bush avec les
nazis, lire :
- Luc MICHEL, «
PROPAGANDE ET REVISIONNISME HISTORIQUE A
WASHINGTON », PCN-Infos Hebdo, 16
septembre 2003.
- Toby ROGERS, « LA
FORTUNE DES BUSH ENTACHEE DU SANG DES
DEPORTES ».
On parle beaucoup
de « repentance », le nouveau terme à la
mode. Il n’y a pas de repentance chez
les Bush. Le dernier petit-fils de
Georges W Bush, né en 2004, a reçu le
prénom de Prescot. Celui là même du «
grand ancêtre » qui collaborait avec le
IIIe Reich.
(Sources : PCN-Info – PCN-TV - EODE
Think Tank)
Photo :
Couverture de
NATSIA EVROPA, édition spéciale
franco-russe de NATION EUROPE éditée par
le PCN pour le 9 mai 2005.
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe
Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie –
Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme –
Néopanafricanisme
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