LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY
Syrie. La bataille pour Afrin (II) :
La fin des équivoques en Syrie
Luc Michel
Jeudi 8 février 2018
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour
EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 02 07/ Le « Grand jeu
syrien » bat son plein. Avec des
partenaires multiples aux agendas et aux
ambitions incompatibles. La bataille d’Ifrin
est bien la première
bataille de la nouvelle guerre de Syrie.
Elle voit la fin des équivoques
autour de la Turquie et de ses coups de
poker opportunistes. Que
reste-t-il des illusions de la
Conférence de Sotchi, avec la
confrontation turco-syrienne, les doutes
motivés de Moscou et la colère
de Téhéran (où le discours anti-Erdogan
domine) ?
C’est la fin des
équivoques en Syrie et un nouveau
bouleversement des lignes
géopolitiques …
* Lire aussi sur
LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ SYRIE : LA BATAILLE
POUR AFRIN. LE BASCULEMENT DE
LA TURQUIE CONTRE DAMAS ET FACE A LA
RUSSIE
sur
http://www.lucmichel.net/2018/01/22/luc-michels-geopolitical-daily-syrie-la-bataille-pour-afrin-le-basculement-de-la-turquie-contre-damas-et-face-a-la-russie/
- I/
LES REALITES DU
FRONT : LA TURQUIE S’ENLISE A AFRIN
Le samedi 20
janvier, l’armée turque a lancé une
offensive d’envergure, dite
opération « Rameau d’olivier », afin de
faire reculer les Unités
de protection du peuple (YPG) de la
ville syrienne d’Afrin. Plus de 6
000 soldats sont engagés dans cette
opération.
Selon l’agence de
presse turque Anadolu, l’armée de la
Turquie a récemment
intensifié ses attaques et réussi à
s’emparer de régions stratégiques comme
le mont de Barsaya, en banlieue d’Afrin,
et le village d’Umar
Ushaghi. Sur le terrain, l’Armée turque
s’enlise, loin d’une « guerre
éclair » …
Le journal ‘Asharq
al-Awsat’, cite l'un des commandants des
YPG, Siban Hamou, qui confirme
l'information selon laquelle Damas «
enverrait vivres et
médicaments » aux forces kurdes. « La
Turquie a lancé son offensive "Rameau
d'olivier", croyant pouvoir l'emporter
en l'espace de quelques jours.
Or, 17 jours plus tard, l'armée turque
en est toujours au point
de départ. Elle voulait prendre le
contrôle d'Afrin avant de s'emparer
des banlieues est et ouest d'Alep puis
de mettre le grappin sur Alep
elle-même », car Erdogan « croit que
cette ville appartient à la
Turquie » …
VERS UNE GUERRE
D’USURE ?
Le conflit d’Afrin
risque de se transformer en une guerre
d’usure qui va coûter cher à la
Turquie …
Interviewé par
l’agence de presse iranienne Mizan,
Hassan Hani-Zadeh, expert iranien des
questions du Moyen-Orient, a déclaré que
la ville syrienne d’Afrin
était occupée par l’armée turque. « La
Turquie s’enlise dans un
bourbier d’où le gouvernement d’Erdogan
ne pourra pas sortir facilement,
car les Kurdes syriens, grâce aux
formations militaires qu’ils
ont reçues, seront capables de s’engager
dans une guerre d’usure
contre l’armée turque. En plus, les
Kurdes syriens sont sur la même
longueur d’onde que les Kurdes turcs, et
ce lien ethnique crée une sorte de
convergence entre ces deux groupes et
les rassemble dans le désir de
porter atteinte à l’armée turque. En
réalité, les États-Unis ont
tendu un piège à la Turquie dont elle ne
pourra pas sortir aisément. »
Hassan Hani-Zadeh a
ajouté que la présence de l’armée turque
en Syrie « lui coûterait
cher, si elle ne se retire pas
immédiatement du territoire syrien
». Il a aussi prévu « le déclenchement
d’une guérilla opposant
les Kurdes syriens à l’armée turque »,
ce qui ne serait nullement «
dans l’intérêt de la Turquie à long
terme ».
LES MASQUES TOMBENT
: LES DJIHADISTES
D’AL-QAIDA AU SECOURS D’ANKARA
Un grand convoi
militaire arrive en Turquie, « en
transit », pour appuyer l’armée
turque dans l’opération « Rameau
d’olivier », en cours contre les unités
kurdes du Nord syrien. Un grand convoi
militaire, composé
d’équipements et de forces, a été
acheminé par les groupes terroristes ‘Faylaq
al-Cham’ et ‘Nour al-Din al-Zenki’ (1)
pour rejoindre l’armée
turque, impliquée actuellement dans
l’opération « Rameau d’olivier »
visant les Kurdes syriens.
Les photos de ce
convoi ont été rendues publiques le
dimanche 4 février. Le convoi
est arrivé sur le sol turc via la
province d’Idlib et il va regagner
la Syrie, via la province d’Alep. Les
éléments terroristes qui
accompagnent le convoi sont sous le
commandement d’Abou Walid al-Homsi
et aideront les militaires turcs à
attaquer les régions à
peuplement kurde, en Syrie.
Le groupe
terroriste Front Fatah al-Cham (ex-Front
al-Nosra) ainsi que certains médias de
l’opposition syrienne ont critiqué les
terroristes de Faylaq al-Cham
et de Nour al-Din al-Zenki pour avoir
décidé de rejoindre
l’opération « Rameau d’olivier », « en
échange d’une poignée de dollars », au
lieu de poursuivre leur lutte contre le
gouvernement syrien.
- II/
LES REACTIONS DE
MOSCOU
Même si Moscou
officiellement reste dans les illusions
du processus de Sotchi concernant
la Turquie, dans la réalité l’irritation
de Moscou est visible envers
Ankara.
QUAND MOSCOU
APPELLE ANKARA A L'ORDRE
À en croire le
journal ‘Al-Quds al-Arabi’, « la Russie
aurait demandé à Ankara de cesser
ses frappes aériennes sur Afrin ». Cité
par le journal, ce sont
les activistes kurdes dans le nord
syrien qui annoncent cette
information, bien qu'elle ne soit
confirmée ni par les officiels russes ni
par les autorités turques. Aucun raid
aérien n'a été mené ces
dernières 48 heures à Afrin où l'armée
turque et ses mercenaires
continuent toutefois à avancer et à
multiplier le feu d'artillerie sur
les positions des Kurdes des YPG.
Lundi, l'Iran de
son côté a officiellement demandé à la
Turquie de « cesser ses raids
aériens contre Afrin » et de « respecter
l'intégrité territoriale
syrienne ».
L’INCIDENT GRAVE DE
L’AVION RUSSE ABATTU : QUELLE SERA LA
REACTION DE POUTINE A LA MORT DU PILOTE
RUSSE ?
Les autorités
russes ont annoncé que « e pilote du
Soukhoï S-25 avait été tué peu de
temps après que l’avion eut été abattu
». L’éditorialiste du
journal ‘Rai al-Youm’, Abdel Bari Atwan,
s’attarde sur les différents
aspects de la destruction d’un Soukhoï
russe S-25 par le Front al-Nosra
dans la province d’Idlib en Syrie. Selon
le journaliste arabe,
« le communiqué émis par le commandant
militaire de la coalition
terroriste Hayat Tahrir al-Sham, Mahmoud
al-Turkamani, sur l’écrasement de
l’avion de chasse russe au-dessus de la
ville de Saraqib dans la
province d’Idlib, marque un tournant
dans la guerre en Syrie. Une nouvelle
phase se déclare désormais dans la crise
syrienne, qui sera porteuse
de graves conséquences
politico-militaires, non sans détériorer les
relations entre les deux puissances que
sont les États-Unis et la
Russie ».
« Les rapports
préliminaires confirment que le Soukhoï
russe a été abattu par un
missile thermique tiré à épaule de type
MANPADS, ce qui prouve qu’une
partie a récemment fourni cette arme au
Front al-Nosra [rebaptisé Front
Fatah al-Cham].
Mais quelle partie
? Deux hypothèses sont envisageables :
- « Les États-Unis
auraient fourni directement ce type de
missile au Front al-Nosra de
Mohammed al-Jolani, le plus important
groupe terroriste de la
coalition ‘Hayat Tahrir al-Cham’, et ce,
dans le cadre du nouveau
plan américain d’étendre la guerre en
Syrie et d’intensifier les
pressions sur la Russie et ses alliés »
(2). Mais quelques heures
après que les opposants armés ont abattu
un avion russe Su-25 au
cours d'un vol au-dessus de la zone de
désescalade d’Idlib, un
porte-parole du Pentagone, Eric Pahon a
souligné que son pays « n’avait mis
aucun missile sol-air à la disposition
des alliés kurdes des
Etats-Unis ». « Les États-Unis se
concentrent encore sur la bataille contre
Daech. Ils n’ont fourni d'armes sol-air
à aucun de leurs alliés en
Syrie et ils n’ont pas l’intention de le
faire », a-t-il indiqué.
- Reste la seconde
hypothèse, où Ankara apparaît comme
lapiste la plus évidente. Ce serait
« une partie régionale qui aurait fourni
cette arme aux
terroristes. Et les noms de quatre pays
viennent respectivement à
l’esprit : la Turquie, le Qatar, la
Jordanie et l’Arabie saoudite
».
« Si nous croyons
le démenti américain, cela veut dire
qu’“un pays” a décidé de fournir
ces missiles à ce groupe terroriste,
afin de changer le rapport de
forces à Idlib en faveur des Nosratistes
et ce, en vue de stopper
l’avancée de l’armée syrienne qui, avec
l’appui de l’aviation russe, a
réussi à libérer des centaines de
villages mais aussi et surtout
l’aéroport militaire Abu al-Dohur », dit
encore ‘Rai al-Youm’.
L’OMBRE DE
L’AFGHANISTAN DES ANNEES ’80 : SUKHOÏ-25, POURQUOI
LE DEMENTI AMERICAIN ?
‘Rai al-Youm’
ajoute que « L’envoi par les Américains
d’une grande quantité de
missiles tirés à l’épaule Stinger aux
moudjahidine afghans afin qu’ils mènent
la guerre à son terme a abouti à la
chute de l’ex-Union
soviétique, qui a fini par retirer
toutes ses forces de la région. Ce ne
serait pas une exagération si l’on
disait que ces missiles avaient
marqué le début de la fin de l’ordre
communiste. Une question s’impose :
est-ce que les Américains souhaitent
répéter la même expérience en
Syrie, en utilisant les missiles PADMANS
pour vaincre la
Fédération de Russie en Syrie, et ainsi
mettre fin à la présence militaire
des Russes et de leurs alliés dans le
ciel syrien ? »
Pour l’instant, la
colère de Moscou s’esprime sur le
terrain : « Il n’est donc pas
exclu que la première conséquence de la
destruction du Soukhoï russe et de
la mort dans des conditions tragiques de
son pilote consiste à
accélérer les efforts dans le sens d’une
reprise complète d’Idlib et
d’une destruction totale du Front al-Nosra
et d’autres groupes
que Moscou a mis sur sa liste de groupes
terroristes ».
L’ENQUETE RUSSE
La Russie compte
récupérer la carcasse de son Su-25
abattu par les terroristes à
Idlib, afin d’identifier le constructeur
du missile qui a détruit l’avion
de chasse russe. Le
ministère russe de la Défense a demandé, ce mardi 6
février, à la Turquie de l’aider à
récupérer la carcasse de son
avion de chasse Su-25, abattu le samedi
3 février par les terroristes
opérant dans la province d’Idlib. Le
ministère russe de la Défense a
annoncé sa décision d’identifier le
constructeur du missile tiré sur le
Su-25, et en conséquence la partie ayant
fourni le missile aux
terroristes du Front Fatah al-Cham
(ex-Front al-Nosra), en examinant les
pièces détachées de la carcasse de
l’avion russe.
C’est la première
mesure adoptée par la Russie pour
identifier les parties qui étaient
à l’origine de la destruction de ce
Su-25 en plein vol au-dessus de la
Syrie. Par ailleurs, le corps du pilote
russe Roman Filippov, qui
s’est fait exploser après la destruction
de son avion par les
terroristes, a été transféré dans une
base aérienne, près de Moscou. Les
funérailles du pilote russe auront lieu
le 8 février.
« LES
TERRORISTES D’AL-NOSRA SONT SOUTENUS PAR
LES PAYS QUI N’AIMENT PAS LA PRESENCE
RUSSE EN SYRIE » (MAE RUSSE)
Le ministère russe
de la Défense a annoncé que les
terroristes du Front Fatah al-Cham
(ex-Front al-Nosra) étaient
instrumentalisés par un ou plusieurs
pays. Dans un communiqué publié ce
mercredi 7 février, le Ministère russe
de la Défense a annoncé que les
terroristes du Front Fatah al-Cham
étaient instrumentalisés par un ou
plusieurs pays qui n’appréciaient
pas l’implication de la Russie dans la
lutte antiterroriste en
Syrie.
« Les éléments du
Front Fatah al-Cham, affiliés à al-Qaïda
(voir Note 1), sont la
principale source d’instabilité en
Syrie. Les terroristes de ce groupe, qui
bénéficient d’un large soutien financier
et militaire,
cherchent à perturber le processus de
paix en cours dans les zones de
désescalade en Syrie, ce qui constitue
une importante source de
préoccupation pour Moscou », indique le
texte. Le souci c’est que les «
nosristes » sont liés à Ankara. Ces
terroristes du Front Fatah al-Cham
ont abattu, le 3 février 2018, par un
missile, un Su-25 russe, aux
alentours d’Idlib.
L’OBJECTIF IMMEDIAT
DE POUTINE EN SYRIE : LA FIN D’AL-NOSRA
Dans son dernier
éditorial du journal ‘Rai Al-Youm’, le
célèbre analyste arabe
Abdel Bari Atwan a examiné les dernières
évolutions dans le Nord
syrien. « La dépouille du pilote du
Su-25 russe qui a été abattu par un
lance-missile sol-air portable
appartenant aux éléments du groupe
terroriste Front al-Nosra (rebaptisé
“Hayat Tahrir al-Cham”) dans la province
syrienne d’Idlib, a été rapatrié. »
Abdel Bari Atwan a
rappelé que le président russe, Vladimir
Poutine, a qualifié ce jeune
pilote de 33 ans, Roman Fillipov, de «
héros » et lui remis la plus
haute distinction du pays à titre
posthume pour son acte héroïque de «
ne pas se livrer à l’ennemi et se faire
sauter par une bombe lorsqu’il
s’est vu encerclé par les terroristes »
d’al-Nosra après s’être éjecté
de son avion. « Pourtant, le président
Vladimir Poutine a préféré
garder le silence et attendre le
résultat des enquêtes que mène
actuellement l’armée russe pour savoir
si le Su-25 a été abattu par un
missile Stinger de fabrication
américaine ou un missile surface-air
du type SAM de fabrication russe ».
Abdel Bari Atwan
souligne dans son article « qu’il est
plus probable que le Su-25 russe
a été abattu par un missile sol-air
portable fabriqué aux
États-Unis puis tombé dans les mains des
terroristes d’al-Nosra par
l’intermédiaire d’une tierce partie.
Pourtant, il ne faut pas exclure
l’éventualité que le missile ait été un
ancien missile surface-air
de fabrication soviétique sorti des
dépôts d’armes et de munitions de
l’armée gouvernementale syrienne ou
venue récemment d’un pays comme
l’Ukraine ».
Reuters rapporte,
citant un haut commandant des forces
militaires russes, « que
l’armée syrienne a installé de nouveaux
systèmes de défense
antiaérienne et des missiles sol-air
dans plusieurs points des provinces d’Idlib
et d’Alep, ce qui permettra à l’armée
syrienne de couvrir une grande
partie du ciel du Nord syrien ». D’après
Abdel Bari Atwan, « cela nous
laisse deviner que la Russie et son
allié syrien prépareraient la
vengeance du crash du Su-25 russe et de
la mort de son pilote, en
détruisant les lieux de rassemblement
des éléments du groupe terroriste
al-Nosra ».
« Néanmoins, la
question se pose de savoir pourquoi
l’armée syrienne y déploie ses
systèmes antiaériens, tandis que le
Front al-Nosra ne dispose d’aucune
force aérienne », a écrit avec
pertinence l’éditorialiste du
journal Rai al-Youm. D’après Abdel Bari
Atwan, « un élément de réponse
peut être trouvé dans les déclarations
récentes du vice-Premier
ministre syrien, Fayçal Meqdad, qui,
avant même que la Turquie n’entame
son opération militaire à Afrin, avait
annoncé que l’armée syrienne
abattrait tout avion militaire étranger
qui violerait l’espace aérien du
pays ».
Awan a ajouté : «
En effet, les seuls avions militaires
qui survolent actuellement la
région d’Afrin sont les avions de combat
turcs qui bombardent les
positions des forces kurdes des Unités
de protection du peuple (YPG). Après
le déclenchement de l’opération turque à
Afrin, les autorités de la
région autonome d’Afrin ont appelé
l’armée nationale syrienne
à défendre la ville face aux attaques
des militaires turcs. »
L’éditorialiste de Rai al-Youm estime
que l’installation de
ces systèmes antiaériens syriens serait
un message commun de Damas et
de Moscou à l’adresse du gouvernement du
président turc, Recep Tayyip
Erdogan, pour faire comprendre à Ankara
qu’ils sont mécontents de la
poursuite de l’opération militaire
turque dans les régions du nord de
la Syrie.
« Cela n’est sans
doute qu’une spéculation. Mais une chose
est certaine : Vladimir
Poutine est prêt à se venger des
terroristes du Front al-Nosra, et
il préfère que ce soit la Turquie du
président Erdogan qui lui
offre la tête d’al-Nosra sur un plateau
», a écrit Abdel Bari Atwan.
Selon le
journaliste, il y a trois éléments qui
pourraient rendre ce scénario plausible
:
- « D’abord,
l’armée turque et ses alliés n’ont pas
obtenu de grands succès militaires
sur le terrain.
- Ensuite,
Washington a rejeté toutes les menaces
d’Ankara concernant la poursuite des
militaires américains à Manbij.
- Et enfin, il faut
se rappeler qu’auparavant, la Turquie
s’était abstenue
d’intervenir à l’est d’Alep lorsque
l’armée syrienne et ses alliés voulaient
prendre en main le contrôle de toute la
ville, de peur de ne pas
mettre en colère les Russes. »
Abdel Bari Atwan
écrit : « Poutine attend et fait preuve
de retenue en attendant le
résultat des enquêtes. Il ne veut pas
agir hâtivement et cela veut dire que
la riposte de Moscou à la mort de son
pilote de guerre sera plus
violente que l’on ne le croit. Que la
guerre continue ou qu’elle cesse,
Poutine semble vouloir réaliser deux
buts pour le moment : la reprise
d’Idlib et la fin du Front al-Nosra. »
- III/
SYRIE/AFRIN :
L’IRAN APPELLE A L’ARRET DES AMBITIONS
TURQUES
Dans une conférence
de presse, ce lundi 5 février, le
porte-parole de la diplomatie
iranienne, Bahram Qassemi, souligne le
rôle essentiel de l’Iran dans la
région pour dire que Téhéran participera
toujours activement dans les
négociations d’Astana sur la Syrie.
« Les trois pays, impliqués
dans les négociations tripartites
d’Astana pour la paix en Syrie
poursuivent toujours aussi fermement
leurs coopérations » a déclaré le
diplomate avant d’exhorter Ankara « à
cesser son action militaire dans la
région syrienne d’Afrin et à respecter
la souveraineté et
l’intégrité territoriale de la Syrie ».
Bahram Qassemi a
mis en garde les autorités turques
contre leur opération à Afrin «
qui pourrait favoriser un retour des
terroristes en Syrie ». « Nous
surveillons en permanence les évolutions
dans la région et suivons
tous les agissements des terroristes » a
ajouté M. Qassemi avant de
demander à la Turquie « d’agir en
conformité avec les accords d’Astana et
d’être en harmonie avec Damas. »
Quant aux relations
turco-syriennes, « l’Iran joue les
médiateurs », a fait savoir Qassemi.
- IV/
DAMAS EN
CONFRONTATION DIRECTE AVEC ANKARA
« Au moins deux
soldats turcs ont été blessés suite à
une attaque de l’artillerie
syrienne » ce mardi 6 février contre un
lieu de déploiement des
militaires turcs au sud de la province
d’Alep. Les deux soldats turcs
ont été blessés dans région de Tal al-Eis,
dans le sud de la province
d’Alep, ont rapporté des sources
syriennes citées par le quotidien
égyptien Al-Youm al-Saba'a. Selon le
rapport, les blessés ont été
transférés vers un hôpital en Turquie.
L’information sur les deux
soldats turcs blessés intervient alors
qu’Ankara annonce un mort et 5
blessés parmi ses soldats. L'armée
turque a répondu à l’attaque des
forces syriennes « par des tirs de
roquette sur les régions d'al-Hadher
et de Tell Aran dans le Nord syrien.
Plus tôt, « l’armée
turque avait l’intention de se déployer
dans la région, mais elle a
été forcée à se retirer après
l’intervention des forces syriennes »,
ajoute le rapport.
Toujours dans les
évolutions syriennes, l’agence de presse
Reuters citant un
commandant de la coalition pro-Damas, a
fait part du « déploiement de
nouveaux systèmes de défense
anti-aérienne en banlieue d’Alep et Idlib qui
couvriront le nord de la Syrie ».
NOSTALGIES
NEO-OTTOMANES :
LA TURQUIE A NOMME
DES GOUVERNEURS POUR TROIS VILLES
SYRIENNES !
Le ministre turc de
l'Intérieur, Süleyman Soylu a déclaré
lors d'une conférence du Parti
de la justice et du développement à
Denizli ce 29 janvier : « La
Turquie a nommé des gouverneurs, des
responsables de la sécurité et des
gendarmes dans les villes d'Azaz, de
Jarablus et de Mare, dans le nord
de la Syrie. Nous espérons que les 3,5
millions de Syriens touchés par
la guerre pourront bénéficier de la
sécurité grâce à nos opérations
actuelles dans ce pays ». Soylu a
ajouté: « Nous ne lorgnons pas sur le
territoire d'aucun pays. Nous
garantissons le retour de 100 000
Syriens sur leurs terres. Nous sommes un
grand peuple ! »
Tout ceci nous
renvoie à l'ère de l'Empire ottoman en
Syrie. La Syrie au cours de l'ère
ottomane (1516 à 1920) incluait la
Syrie, le Liban, la Palestine
occupée (Israël), la Cisjordanie, la
Bande de Gaza, la Jordanie et des
parties de l'Irak et de la Turquie.
Le 24 août 2016, la
Turquie avait lancé en coopération avec
l'Armée syrienne libre
(ASL), l'opération
"Bouclier de l'Euphrate" pour « dégager les
frontières des deux pays de la présence
de Daech »; opération qui s'est
terminée avec le contrôle turc instauré
sur les trois villes d'Azaz,
de Jarablus et d'al-Bab. Enfin, il est
utile de rappeler
l'opération turque appelée "Rameau
d'olivier" a été lancée il y a une dizaine de
jours pour prendre cette fois-ci le
contrôle de la ville syrienne d'Afrin.
NOSTALGIES
NEO-OTTOMANES (II) :
IDLIB: ANKARA
ENTEND CREER UNE BASE AERIENNE DANS
L'AEROPORT DE TAFTANAZ
L’armée turque a
décidé de créer huit bases militaires à
Idlib ! Des sources
d’information (crédibles), proches des
opposants syriens, annoncent qu’une «
délégation militaire turque en
déplacement à Idlib, avait visité
l’aéroport de Taftanaz ». Selon l’agence
de presse iranienne ‘Fars’,
une source sous le seau de l’anonymat, a
fait part de la visite d’une
délégation militaire liée à l’armée
turque dans la province d’Idlib,
occupée par les terroristes du Front al-Nosra.
Cette source proche des
opposants syriens a confié à l’agence de
presse allemande DPA, que
« la Turquie cherchait à créer une base
aérienne dans l’aéroport de
Taftanaz, à Idlib ».
Un convoi militaire
turc de quatre véhicules est
effectivement entré en Syrie dans la
nuit de mardi à mercredi en direction de
l’aéroport de Taftanaz, dans
la province d'Idlib, dans le nord du
pays. À leur arrivée, les forces
turques sont restées sur le site pendant
plusieurs heures avant de
repartir pour la Turquie. Des sources de
l'opposition signalent que la
Turquie envisage de prendre le contrôle
de l’aéroport de Taftanaz et de
l'utiliser comme Centre d'opérations
pour gérer tous les «points
d'observation», récemment établis par
ses forces dans le nord-ouest de la
Syrie.
Cela intervient
deux jours après que l'armée turque a
déclaré avoir achevé la
construction d'un quatrième point de
contrôle dans la région d'al-Eis, dans le
sud d'Alep face aux lignes de l’armée
syrienne. L’armée turque a
établi, fin 2017, des points
d’observation, dans les rifs d’Alep et
Idlib. Dans ce droit fil, le site web
‘al-Madan’ lié à l’opposition
syrienne a annoncé pour sa part que «
des troupes turques s’installeraient
dans les prochains jours dans l’aéroport
de Taftanaz pour en faire leur
propre base aérienne ».
Cette base
militaire sera complétée par sept sites
militaires turques qui seront situés
près des lignes de contact à l'ouest du
chemin de fer al-Hayaz dans
les rifs de Hama et d'Idlib. Le village
de Tell al-Sultan dans le
gouvernorat d’Idlib est une autre région
où les forces turques ont
mené une opération de reconnaissance
afin d’y créer un siège militaire.
Pour justifier ces
mesures, la Turquie prétend « vouloir
protéger le ciel d’Afrin »
(sic) et « d’empêcher les Unités de
protection du peuple (YPG)
d’étendre leur influence en Syrie » (resic),
d’autant plus que pour la
Turquie, les forces des YPG constituent
une branche du PKK, Parti des
travailleurs du Kurdistan. Mais ceci
n'est plus une guerre contre le
PKK, c'est purement une invasion d'un
pays souverain, la Syrie !
L’ARMEE SYRIENNE
DEPLOIE DES SYSTEMES DE DEFENSE
ANTI-MISSILE DANS LES BANLIEUES D’IDLIB
ET D’ALEP
Damas déploie des
systèmes anti-missiles sur les fronts de
guerre contre les
terroristes. Ce qui implique un accord
russe. Un commandant de l’armée syrienne
a annoncé le déploiement de systèmes de
défense anti-missile dans
les banlieues d’Idlib et d’Alep. Selon
un rapport de l'agence ‘Fars
news’, citant Reuters, un commandant des
forces gouvernementales
syriennes a annoncé « que l’armée
syrienne avait envisagé de
déployer de nouveaux systèmes de défense
anti-aérienne qui couvrira le nord de
la Syrie ».
De vastes
territoires dans la province d’Idlib
sont toujours contrôlés par des « groupes
d’opposition » et le Front al-Nosra.
Après avoir repris le contrôle
d’Alep, il y a des mois, l’armée a lancé
des opérations depuis
l’ouest de cette ville et le nord de la
ville de Hama vers les zones
contrôlées par les terroristes.
- V /
LA QUESTION
CENTRALE POUR DAMAS CE NE SONT PAS LES
KURDES MAIS COMMENT METTRE DEHORS LES
AMERICAINS ET LES TURCS ?
Près de deux
semaines après avoir lancé une offensive
contre le canton d’Afrin, force est
de constater que les choses ne vont pas
dans le sens souhaité par
Ankara. Dimanche, un char de l’armée
turque, avec à son bord cinq
militaires, a été détruit par un missile
antichar que les Kurdes avait
reçu des Américains. Mais il y a plus.
L’État syrien semble contribuer
de façon indirecte à la guerre,
apportant son appui aux Kurdes.
POUR DAMAS, LA
PRESENCE MILITAIRE TURQUE EN SYRIE
RELEVE DE L’OCCUPATION
MILITAIRE
Pour la Syrie, la
présence militaire turque en Syrie
relève en effet de l’occupation
militaire. Heureusement pour les Kurdes,
car Damas est plutôt satisfaite
de voir les Kurdes des YPG traverser son
territoire pour renforcer les
défenses d’Afrin et faire grimper le
coût de l’invasion pour la
Turquie et les terroristes de l’ASL qui
se battent sous sa bannière.
Existe-t-il une
certaine complicité entre Damas et les
YPG ?
«
Nous savons que les FDS (Forces
démocratiques syriennes, NDLR) ont repositionné
certaines forces en réponse à des
tensions récentes, mais ce n’était pas sous
la direction de la coalition américaine
», a déclaré le
commandant Adrian Rankine Galloway,
porte-parole du ministère russe de
la Défense.
Il semblerait que
les deux camps aient décidé de
s’accorder mutuellement un
passage limité : les Kurdes permettent à
l’armée syrienne d’avoir un
accès limité à ses positions à Qamishli
et Hassaka et en retour, le
quartier d’Alep Sheikh Maqsood, contrôlé
par des Kurdes, jouit de
droits similaires. L’ironie est que dans
leur lutte contre la Turquie,
les Kurdes syriens reçoivent plus d’aide
du gouvernement syrien
contre lequel ils se rebellent que des
États-Unis qui sont censés les
soutenir !!!
De son côté, Damas
se sert de combattants entraînés et
équipés par les États-Unis contre
la Turquie, tous deux membres de l’OTAN,
tous deux des puissances qui
cherchaient auparavant la chute de
l’État syrien. Mais Damas vise
encore plus loin. À l’heure où le bilan
des pertes s’alourdit dans le
camp turc, les troupes syriennes
poursuivent leur poussée vers le
nord à un rythme jamais vu dans
l’histoire de la Syrie. Leur mission
? Récupérer Idlib, ville limitrophe de
la Turquie dans le Nord-Ouest,
et consolider les postes d’observation
le long de l’Euphrate dans le
Nord-Est.
Les forces de la
défense populaire ont déjà devancé
l’armée régulière, notamment à Idlib,
où de très violents combats les opposent
à al-Nosra et à l’ASL. Le 10
décembre 2017, l’armée syrienne a repris
l’aérodrome stratégique d’Abou
al-Duhur et depuis lors, des MiG-21,
MiG-23 et des Albatros L39 sans
maintenance ont repris leurs raids
contre les positions des
terroristes et assurent des missions
limitées de bombardement
tactique en soutien à la progression des
troupes au sol.
LA BATAILLE
STATEGIQUE DE SARAQIB
L’objectif immédiat
des forces syriennes semble être la
localité très stratégique de
Saraqib, une ville occupée par une
coalition de terroristes, qui
est située près de la frontière turque
et relie les limites
septentrionales des provinces d’Alep et
d’Idlib. La ville revêt une
importance vitale pour les terroristes
qui ont commencé à creuser des
tranchées en espérant retarder au
maximum les forces syriennes dans une
guerre statique en attendant des
renforts et une progression des
forces soutenues par la Turquie ou les
États-Unis.
La chute de ce
verrou stratégique mettra en contact
direct les armées syrienne et turque
dont les unités se retrouveront face à
face pour la première fois
depuis le début du conflit syrien,
entamé le 15 mars 2011. « C’est dans
ce contexte que la Turquie et les
États-Unis ont décidé d’un commun
accord d’abattre un Su-25 russe », dit
une source syrienne, dans
l’espoir de pouvoir dissuader la Russie
de poursuivre ses frappes en
soutien aux forces « alliées ». La
violence avec laquelle le pilote
russe a été lynché par les terroristes «
nosristes » (alliés d’Ankara)
« semble faire écho à la colère et à la
panique qui règnent dans le
camp des ennemis de la Syrie ». « La
bataille de Saraqib a le mérite
de mettre les points sur les i : la
guerre par procuration risque
à tout moment de se transformer en une confrontation
directe ».
« AFRIN: ERDOGAN
PIEGE PAR ASSAD ?! » (PRESSE IRANIENNE)
…
La bataille d'Afrin
a connu un nouveau tournant, mardi 6
février, quand des centaines
de miliciens kurdes ont pénétré la ville
à la faveur du soutien
de l'État syrien qui a laissé le convoi
traverser les zones sous
contrôle de l'armée syrienne.
Selon les sources
d'information, des centaines de renforts
kurdes ont pénétré, mercredi 7
février, la ville syrienne d'Afrin pour
venir en aide aux forces sur
place et affronter l'armée turque.
L'agence de presse turque
Anadolu a rapporté que des centaines de
"miliciens kurdes
multinationaux séparatistes" étaient
entrés à Afrin depuis le nord-ouest de la
province d'Alep contrôlée par l'armée
syrienne et ses alliés.
Après avoir quitté
la ville de Manbij dans le nord-est
d'Alep au moins 500 nouveaux
renforts kurdes ont pénétré les régions
étant sous le contrôle du
gouvernement de Damas depuis où ils se
sont dirigés vers Afrin. Les
combattants kurdes ont dû passer par les
villes d'al-Darbasiyah,
Qamichli, Hassaké, Kobané, Nubl et
al-Zahra pour atteindre Afrin.
« Un retour des
Kurdes dans le giron de l'État ? »
Selon l'analyste
Ghassan Kadi, « l’Amérique cherchait
depuis très longtemps la moitié
d’une excuse pour envahir la Syrie, et
sachant qu’elle n’était pas
en mesure d’avoir une présence totale
qui lui permettrait de
bombarder tout le pays, elle a utilisé
l’excuse kurde et le faux prétexte
de créer une « zone de sécurité » pour
justifier sa présence sur le
sol syrien et ce, contre la volonté de
la Syrie (…)
Pour ce faire,
l’Amérique avait besoin d’alliés sur le
terrain, et au lieu de travailler
avec son partenaire naturel et membre de
l’OTAN, la Turquie, elle a
repoussé celle-ci, quitte à s'allier aux
Kurdes. Cette alliance a été
qualifiée par Damas de trahison, ce qui
n'empêche pas l'armée syrienne de
venir en aide aux Kurdes ».
… OU PAR LES
AMERICAINS ?
À quoi joue Damas? « À l'heure où les
États-Unis cherchent à s'implanter
définitivement en Syrie, le fait
de mettre face à face la Turquie et les
États-Unis semble la meilleure
option au gouvernement syrien dont
l'armée devrait éviter une
confrontation directe avec les USA pour
enlever à ces derniers tout
prétexte à justifier leur présence
prolongée », conclut Ghassan Kadi. «
Car, seules les troupes turques peuvent
faire le travail sans causer
de graves ravages à l’échelle
internationale », estime l'expert qui
« écarte d'emblée toute approbation
tacite de la part du
gouvernement syrien pour l’opération
dite « rameau d’olivier » et croit au
contraire d'Erdogan s'est laissé piéger
par son rival américain » ….
NOTES :
(1) Voir (en
anglais) sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL
DAILY/
SIRYA WAR: ‘TURKEY
ALIGNED WITH AL-QAEDA AFFILIATE IN
IDLIB’
sur
http://www.lucmichel.net/2018/01/18/luc-michels-geopolitical-daily-sirya-war-turkey-aligned-with-al-qaeda-affiliate-in-idlib/
(2) Peu après la
revendication par le groupe terroriste
Front al-Nosra (rebaptisé Front
Fatah al-Cham) de l’attaque contre un
Sukhoï-25 dans la province
syrienne d’Idlib, le Pentagone a annoncé
« n’avoir jamais fourni d'armes à
épaule aux groupes terroristes opérant
en Syrie ».
Dans une note, le
journal libanais al-Binaa s’attarde dans
sa plus récente édition sur
les raisons de ce comportement. « Premièrement, les
États-Unis craignent que la Russie ne
les représente comme
étant responsables de l’écrasement de
son avion Sukhoï-25 ;
beaucoup de preuves viennent d’ailleurs
corroborer cette hypothèse. Et une
fois confirmée une telle accusation, la
complicité entre les
États-Unis et les groupes terroristes
sera révélée au grand jour et cela
pourrait nuire à l’image des États-Unis
dans le monde.
Deuxièmement, les
États-Unis craignent que les Russes
montrent une réaction en dehors
des ententes jusqu’ici obtenues sur la
crise syrienne, une
réaction qui exige de Washington qu’il
augmente son intervention
militaire en Syrie. Or, l’opinion
publique américaine rejette fermement
une présence militaire renforcée en
Syrie et s’inquiète du fait
que les États-Unis s’embourbent dans un
nouvel imbroglio, après la
guerre en Irak et Afghanistan ».
C’est pourquoi,
selon le journal libanais al-Binaa, «
les Américains se sont précipités
pour démentir la fourniture de missiles
à épaule aux terroristes ayant abattu
l’avion russe ».
(Sources : Fars –
Anadolu - al-Madan – SANA – MAE russe –
DPA - Rai al-Youm - Al-Quds
al-Arabi –EODE Think-Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le
Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique : Géopolitique –
Géoéconomie – Géoidéologie – Néoeurasisme –
Néopanafricanisme (Vu de Moscou et
Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc
MICHEL’s Geopolitical Daily
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* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
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