LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY
Comment Moscou s'éloigne chaque jour
davantage de Tel-Aviv !?
Luc Michel
Jeudi 1er février 2018
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour
EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 01 31/ Le cycle
géopolitique précédent avait vu, depuis
l’implosion de l’URSS, Moscou
manifester une neutralité bienveillante
vis-à-vis de Tel-Aviv. La
victoire russe dans la guerre de Syrie
aux côtés de l’Axe de la Résistance –
Damas, Téhéran et le Hezbollah libanais
– , l’alliance
eurasiatique Moscou-Pékin qui s’oriente
vers un Axe
Moscou-Pékin-Téhéran, mais aussi
l’alliance étroite entre les USA et Israël et
l’hostilité des israéliens à la Syrie
des Assad (1), ont changé tout cela.
Lire aussi sur LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ GRAND JEU AU
PROCHE-ORIENT: POUTINE ‘NOUVEAU TSAR’ DE
L’ORIENT (III). LA FIN DE LA
NEUTRALITE BIENVEILLANTE AVEC ISRAEL
Sur
http://www.lucmichel.net/2017/12/20/luc-michels-geopolitical-daily-grand-jeu-au-proche-orient-poutine-nouveau-tsar-de-lorient-iii-la-fin-de-la-neutralite-bienveillante-avec-israel/
Malgré un forcing
diplomatico-politique de Netanyahu,
plein de maladresses
(notamment des tentaives de pression
vers Moscou, le fossé entre la Russie et
Israël ne cesse de s’approfondir. Parmi
ces maladresses, il y a
la campagne des médias israéliens,
alimentés par les officines de
désinformation de Tsahal (comme
‘Debka’), pour tenter de persuader les
russes de la « nocivité de l’alliance
iranienne ». En vain, Téhéran étant
un des pivot géopolitiques de
l’expansion eurasiatique (1) …
SYRIE ET IRAN : LES
ESPOIRS DECUS DE NETANYAHU
Le Premier ministre
israélien a rencontré ce lundi 29
janvier le président russe
Vladimir Poutine. Selon l’agence de
presse ‘Fars News’, le bureau du
Premier ministre israélien a annoncé que
« cette rencontre a eu lieu
au Musée juif de Moscou où les deux
hommes ont eu un court entretien
».
Benjamin Netanyahu
avait auparavant affirmé avoir
l’intention de parler avec le
président russe Vladimir Poutine sur «
les activités de l’Iran dans la
région ». Avant de prendre l’avion à
destination de Moscou, Netanyahu
avait prétendu, dans son style qui
rappelle celui de Trump, que « l’Iran
essayait d’affirmer sa présence en Syrie
et d’y créer une base
militaire ». Devant les journalistes,
Netanyahu avait aussi prétendu
qu’Israël préparait déjà des mesures en
réaction à la conduite de l’Iran.
Le Premier ministre israélien avait
continué ses allégations sans
fondement sur l’Iran, en disant que
l’Iran « envisageait de
transformer le Liban en une énorme base
de missile » (sic). Netanyahu
avait prétendu « qu’il parlerait aussi
avec Poutine » de ce qu’il avait
appelé « les efforts iraniens en vue de
frapper Israël par des
missiles à haute précision depuis le
territoire libanais ».
Il avait ajouté
maladroitement que « ses multiples
visites en Russie s’effectuaient dans
le cadre des coordinations militaires
entre les armées israélienne
et russe concernant la Syrie ».
Côté russe, le
service de presse du Kremlin a annoncé
que « Netanyahu et Poutine doivent
s’entretenir des questions liées à
l’augmentation des coopérations
bilatérales économiques, commerciales et
culturelles, ainsi que de la
situation au Moyen-Orient et surtout en
Syrie ».
Le journal
israélien ‘Haaretz’ avait écrit
auparavant que « Netanyahu avait aussi
l’intention de parler avec Poutine du
Plan global d’action conjoint (PGAC,
accord sur le nucléaire iranien) et sur
le délai établi par le
président américain Donald Trump pour un
changement de cet accord », ce
que les Iraniens ont toujours
catégoriquement rejeté.
Restait à voir si
le Premier ministre israélien allait
réussir à dissuader Moscou de
son alliance avec l’Iran en ce qui
concerne la crise syrienne ?
LE PARI PERDU DE
NETANYAHU EN RUSSIE
À peine 48 heures
après avoir rencontré le président
russe, Vladimir Poutine, le Premier
ministre israélien, Benjamin Netanyahu «
semble ne pas se sentir
satisfait, et ce, en dépit des
apparences ».
L’Intéressé avait
axé ses pourparlers avec le chef du
Kremlin sur l’Iran et la Syrie.
Lundi soir, au sortir de cette
rencontre, Netanyahu avait
tenté d’afficher sa satisfaction en
affirmant que ses entretiens avec son
hôte avaient été « bons » et « profonds
», mais le « show » n’a
convaincu personne : au lieu de
rapporter les supposées réponses de Poutine
à ses inquiétudes, comme il se devait de
se faire, Netanyahu a repris
ses allégations contre l’Iran, allant
jusqu’à les assortir de «
menace de guerre ». Signe que la colère
l’a remporté sur tout autre
sentiment.
En effet, dans ses
rêves les plus fous, Netanyahu verrait
désormais l’Iran « ériger un
énorme site balistique dans le sud du
Liban » (resic) en
violation totale de la souveraineté
libanaise, sur quoi il n’a cessé de mettre
l’accent, puisqu’en Syrie, « les
Iraniens craindraient les
frappes israéliennes ». On se souvient
de ce même Netanyahu qui
accusait l’été dernier l’Iran de vouloir
« construire une usine
d’armement dans le Sud syrien » et de «
nuire ainsi à la sécurité
israélienne ». C’était l’époque où
l’Iran, la Russie et la très opportuniste
Turquie travaillaient ensemble à l’idée
des « zones de désescalade en
Syrie », époque où Israël a senti avoir
perdu la guerre.
« Aujourd’hui
encore, c’est Sochi et la perspective
d’une fin de la guerre en Syrie qui
met Tel-Aviv hors de lui et qui le
pousse à délirer », dit avec
raison la presse iranienne. Surtout que
selon certaines sources,
la clause 11 - que la Russie a tenu à
inclure dans l’avant-texte de la
déclaration finale des pourparlers -
insiste sur le droit du peuple
syrien de se faire restituer « le Golan
» (annexé illégalement par
Israël après la Guerre des Six jours) en
« ayant recours à des
mécanismes légaux reconnus par la charte
de l’ONU et le droit international
», et cela n’est pas du tout pour plaire
aux Israéliens. « Dire
que la guerre syrienne, Israël et ses
alliés l’ont déclenchée pour que
le Golan soit annexé à Israël et que
cette perspective est
plus que jamais inaccessible », commente
‘Fars News’ !
L’axe
israélo-américain, aidé par ses alliés
du golfe Persique (3), a d’ailleurs lancé
une vague de pressions sans précédent
pour que la Conférence de
Sotchi soit une défaite. Le site ‘Debka’
(qui se voudrait un
‘Stratfor’ israélien, mais n’est qu ‘une
officine de désinformation de
Tsahal et du Mossad), proche des milieux
du Renseignement de
l’armée israélienne, parlait, juste
avant la rencontre
Netanyahu-Poutine, « des mesures prises
par la Russie et destinées à mettre
à la porte de la Syrie, le Hezbollah et
l’Iran » (sic) et à faire
d’Assad « un président de pacotille »
(resic).
DES PROPOS
INCENDIAIRES A LA REALITE GEOSTRATEGIQUE
…
La déception est
grande au sein du camp américain où en
dépit de tous les actes de
sabotage les pourparlers viennent de
commencer à Sotchi. « Les Israéliens
feraient donc mieux de revoir leur
politique « syrienne » à défaut
de quoi ils pourraient avoir à faire
face à de plus graves
problèmes » : il y a
deux jours, la presse russe citait le président Assad
qui dit « ne plus hésiter à prendre pour
cible l’aéroport ‘Ben
Gourion’ » en Israël, si « les chasseurs
israéliens se payaient une
nouvelle fois le luxe de bombarder le
sol syrien ».
Les propos d’Assad
ont été pris au sérieux puisque les voix
s’élèvent au sein de l’armée
israélienne pour dire à Netanyahu de
mettre de l’eau dans son vin
: « bombarder l’aéroport ‘Ben Gourion’
revient à déclarer la guerre
à Israël. Il faut que nous gardions
notre sang-froid »,
soulignent certains officiers de l’armée
israélienne. Le Premier ministre
vient de perdre à nouveau un pari, celui
de pousser Poutine à changer
de camp.
PREMIER SIGNAL FORT
DE L’HOSTILITE RUSSE : ABBAS SE RAPPROCHE
DE MOSCOU ET LA RUSSIE S’INVITE DANS LA
QUESTION
ISRAELO-PALESTINIENNE
Ce 30 janvier,
quelques heures après la rencontre entre
Poutine et Netanyahu, Mikhaïl
Bogdanov, vice-ministre russe des
Affaires étrangères et Abdul
Hafiz Noafel, ambassadeur de l’Autorité palestinienne se
sont rencontrés à Moscou, et « ont
insisté sur l'unité
palestinienne ». Bogdanov a affirmé «
avoir également parlé avec l’ambassadeur
palestinien des relations
russo-palestiniennes ». « Les solutions
censées renforcer l’unité palestinienne
ont également été évoquées », a
souligné le vice-ministre russe.
Abdul Hafiz Noafel,
a aussi déclaré, ce mardi, que « la
visite du président, Mahmoud
Abbas, à Moscou prévue en février, sera
axée autour de la discussion
des mécanismes proposés pour la gestion
du dossier des négociations et
la position internationale à l'égard du
processus politique ». Dans
une interview accordée à la radio
officielle ‘La Voix de la
Palestine’, Naofel a ajouté que « le
rôle de la Russie dans le processus de
négociation sera également discuté lors
de cette visite ».
L'ambassadeur
palestinien à Moscou a encore évoqué une
réunion tenue ce lundi avec le
représentant spécial du président de la
Fédération de Russie pour le
Proche Orient, Mikhaïl Bogdanov, pour
préparer la visite du président
de l'Autorité palestinienne. Le 19
janvier dernier,
l'ambassadeur palestinien avait déclaré
à ‘Anadolu’ qu'Abbas « effectuera une
visite de deux jours à Moscou le 12
févrie »r, soulignant qu'il
discutera avec les responsables russes
de « l'accélération de
la présentation d'une vision ou d'une
nouvelle initiative pour la
paix ». L'ambassadeur palestinien a
affirmé que cette décision
revêt une grande importance notamment
après la décision américaine
au sujet de Jérusalem », « et le retrait progressif des
Etats-Unis du processus de paix ».
Le 6 décembre, le
président américain Donald Trump avait
annoncé la reconnaissance de
Jérusalem-Est et Ouest comme capitale
d'Israël et le transfert de
l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à
la ville occupée (4). Les
négociations de paix entre Israël et la
Palestine sont bloquées depuis
2014 à cause du refus de Tel-Aviv de
mettre fin à la colonisation et
d'accepter les frontières d'avant 1967
comme base à la Solution à deux
Etats.
SECOND SIGNAL FORT
DE L’HOSTILITE RUSSE : « MOSCOU BARRICADE
LE CIEL SYRIEN »
« Moscou barricade
le ciel syrien » titre ce mercredi
‘Prerss TV’ ! «Les drones
permettent aux forces russes de
maîtriser tout le territoire syrien»,
a en effet annoncé ce 30 janvier le
ministre russe de la Défense.
Lors d’une
Conférence « sur la performance des
forces russes en Syrie », le ministre
russe de la Défense a fait état du «
déploiement de près de 70 drones
russes dans le ciel syrien par jour ».
Sergueï Choïgou a
évoqué « le rôle décisif des forces
navales russes dans les opérations
de ce pays en Syrie » avant de souligner
: « Jusqu’à présent la
flotte maritime russe a effectué 171
opérations et les navires et
sous-marins ont lancé plus de 100
missiles de croisière Kalibr contre les
fiefs des terroristes en Syrie. » Il a
également ajouté que le
porte-avions Amiral-Kouznetsov, qui
portait les avions russes lors des
opérations des forces de ce pays en
Syrie, a réussi « à détruire 1.252
bases des terroristes ».
La flotte maritime
russe, qui comporte près de dix navires
et sous-marins, est
active dans la mer Méditerranée.
Précisément sur une diagonale
géostratégique Sébastpol (Crimée) –
Tartous (Syrie), qui conditionne la
présence russe en Méditerranée. Un Axe
pour laquelle Moscou lutte depuis
Catherine la Grande ! Et qui explique
pourquoi les dossiers de Crimée
et de Syrie sont des questions
géopolitiquement essentielles à la
puissance russe …
Depuis 2015, la
Russie mène des opérations
anti-terroristes en Syrie et elle a infligé
de lourdes défaites aux terroristes.
Vladimir Poutine a annoncé,
le mois dernier, le retrait d’une partie significative des
forces russes en Syrie, quelques jours
après l'annonce par
Moscou de la « libération totale » du
pays de l'emprise des terroristes. Et
pourtant, elle continue à combattre les
résidus de Daech. Il y a deux
jours, les avions russes ont frappé une
zone à Alep contre laquelle
l'armée turque comptait lancer une
offensive dans le cadre de son
opération « Rameau d'olivier ».
Présence
stratégique essentielle de la base
navale russe en Syrie et alliance
géopolitique, elle aussi essentielle,
avec Téhéran en Caspienne et en
Eurasie, voici pourquoi Israël pèse peu
dans l’équation
orientale de Moscou …
NOTES :
(1) Voir sur LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ SYRIE D’UNE GUERRE
A L’AUTRE (V): ISRAEL
GRAND PERDANT DE LA GUERRE QUI SE TERMINE EN
SYRIE
Sur
http://www.lucmichel.net/2018/01/16/luc-michels-geopolitical-daily-syrie-dune-guerre-a-lautre-v-israel-grand-perdant-de-la-guerre-qui-se-termine-en-syrie/
(2) Voir sur LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ LA MER CASPIENNE :
PIVOT STRATEGIQUE DE L’INTEGRATION
EURASIATIQUE VERS L’IRAN
Sur
http://www.lucmichel.net/2017/12/26/luc-michels-geopolitical-daily-la-mer-caspienne-pivot-strategique-de-lintegration-eurasiatique-vers-liran/
(3) Voir sur LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ AXE WASHINGTON –
TEL-AVIV – RYAD : ‘TRUMP S’ALIGNE SUR LE
SCENARIO DE NETANYAHU’ CONTRE
L’IRAN
Sur
http://www.lucmichel.net/2017/10/20/luc-michels-geopolitical-daily-axe-washington-tel-aviv-ryad-trump-saligne-sur-le-scenario-de-netanyahu-contre-liran/
(4) Voir sur LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ RECONNAISSANCE DE
JERUSALEM COMME CAPITALE D’ISRAEL: TRUMP
LACHE SA BOMBE GEOPOLITIQUE
SUR LE PROCHE-ORIENT !
Sur
http://www.lucmichel.net/2017/12/07/luc-michels-geopolitical-daily-reconnaissance-de-jerusalem-comme-capitale-disrael-trump-lache-sa-bombe-geopolitique-sur-le-proche-orient/
(Source : Fars
Today – Press TV – Presse russe – Debka
– Times of Israel – EODE
Think-Tank)
Photo : Poutine et
Netanyahu au Musée juif de Moscou,
Poutine et Abbas, leader de l’Autorité
palestinienne, lors d’une précédente
visite à Moscou.
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le
Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique : Géopolitique –
Géoéconomie – Géoidéologie – Néoeurasisme –
Néopanafricanisme (Vu de Moscou et
Malabo) : PAGE SPECIALE Luc
MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
WEBSITE
http://www.lucmichel.net/
PAGE OFFICIELLE III
– GEOPOLITIQUE
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel.3.Geopolitique/
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