Al-Manar
"La riposte avant le discours",
a tranché S.Nasrallah. Opération
parfaite
Leila Mazboudi
Photo:
Al-Manar
Jeudi 29 janvier 2015
C’est l’opération parfaite!. Celle
que la Résistance a effectué mercredi
contre un convoi israélien dans les
hameaux occupés de Chébaa, pour venger
le raid meurtrier israélien dans le
Golan syrien.
Et pour preuve elle a été réalisée en
dépit de l’état d’alerte maximale
décrétée par l’armée d’occupation
israélienne tout au long de la frontière
avec le Liban et la Syrie .
Et pour preuve aussi : elle a été
décidée, planifiée et mise à exécution
dans un court laps de temps : en 10
jours seulement.
De surcroit, aucun des combattants qui
l’ont réalisée n’a été tué ni même
blessé.
Et enfin l'essentiel: elle a réalisé
son objectif : Oeil pour œil, dent pour
dent.
En échange de 2 véhicules des
résistants détruits au Golan, ce sont 2
véhicules de type Hummer israéliens qui
ont subi le même sort. Concernant le
nombre des tués, il est difficile de se
fier aux chiffres israéliens qui parlent
de 2 tués et de 7 blessés. Depuis la
guerre 2006, voire durant la période qui
a précédé la libération de l'an 2000, la
censure israélienne a toujours imposé
une version qui minimise les pertes
israéliennes.
Pourtant cette opération est très
difficile à réaliser.
Et pour cause principale: la région
dans laquelle elle a été faite est celle
qui est la plus surveillée par les
Israéliens. Elle se trouve sur le flanc
d’une importante position de
surveillance israélienne sur le Jabal
cheikh (Mont Dov, selon l’appellation
israélienne).
Selon l’expert militaire libanais le
général à la retraite Amine Hoteite,
elle s’est faite contre des forces
mobiles et non fixes, ce qui nécessite
un effort de surveillance incomparable.
Sa difficulté réside aussi dans
l’utilisation des missiles antichars,
tirés manuellement et d’une distance
relativement proche, au grand risque
pour la vie des tireurs, à la différence
de l’opération à l’engin piégée.
Kornet
de 4ème génération
et Obus de
mortier
Or il semble que les Kornet sont de
nouveau pour quelque chose derrière cet
exploit. Ils avaient fait leur preuve en
2006, rappelons-le, dans la bataille
baptisée « le massacre des chars »,
israéliens en l'occurrence.
A Chébaa, c’est leur 4ème génération
qui aurait été utilisée : le tireur n’a
pas besoin de rester sur place jusqu’à
la fin du tir, écrit le journal libanais
al-Diar. Il lui suffit de fixer la
désignation de la cible par laser, de
tirer, et de camper sur le champ.
Nouveautés de ce missile qui permet
de lancer deux missiles en même temps:
quel que soit sa distance de tir, entre
150 mètres et 10 kilomètres, aucune
lacune n’altère sa capacité de
précision. Le système de tirs et de
guidage se fait automatiquement, par
laser, et permet de frapper la cible
quand bien même elle est équipée d’un
système d’alerte anti laser, et quelque
soient les conditions météorologiques.
Il est capable de foncer un blindage de
1.300 mm, grâce entre autre à sa charge
ultra explosive de 7 kg.
Mais ce n’est pas tout. Pas seulement
les Kornet ont été maniés dans cette
opération. Selon des chroniqueurs
israéliens qui ont qualifié l’embuscade
du Hezbollah de « complexe », elle a été
exécutée sur trois étapes : la
première au moyen de missile anti char
contre les véhicules visés ; la deuxième
au moyen d’obus de mortier contre les
renforts dépêchés sur le lieu de
l’attaque, et la troisième également au
moyen d’obus de mortier contre les
positions israéliennes.
"La
riposte avant le discours"
Sans contredire cette version des
trois étapes, le journal libanais
assafir présente la version libanaise de
cette opération :
((Après le crime de Quneitra, une grande
discussion s’est faite au sein de la
résistance sur les différentes options
de riposte, avec la consultation de
Téhéran et de Damas, et il a été dès le
début été décidé qu’elle se fera dans
les hameaux de Chébaa occupés.
Le plus tôt possible, pour empêcher
Israël de tirer profit de l’opération de
Quneitra pour changer les règles
d’engagements.
Un groupe de la résistance a été
chargé d’activer les opérations de
surveillance et de définir la cible à
frapper.
C’est à ce moment-là que
l’intervention du numéro un du Hezbollah
Sayed Hassan Nasrallah a été reportée
jusqu’au vendredi...
C’est lui qui en a décidé ainsi : "la
riposte devra avoir lieu avant le
discours et non le contraire", a-t-il
tranché. « Ce sera notre premier
versement, dans le compte ouvert entre
les Israéliens et nous », a-t-il dit
averti, rapporte assafir.
La Diversion
au Golan
Aussitôt la décision d’exécution
donnée, il y a eu d’abord la phase
préparatoire à l’opération, lorsque deux
obus ont été tirés sur le Golan occupé
dans l’après-midi de mardi. Son but de
diversion consistait à détourner
l’attention de l’ennemi israélien de la
région des fermes de Chébaa. La réaction
israélienne est tombée à pic comme le
prévoyait la résistance.
Entre temps, les résistants du Groupe
des Martyrs de Quneitra prenaient
position dans une région tortueuse mais
camouflée et attendaient le passage du
convoi. ..
Dans la matinée de mercredi, à peine
le convoi militaire israélien est-il
arrivé, avec à son bord deux officiers
et 10 soldats, il est tombé dans le
collimateur des résistants, et a essuyé
6 missiles ultra sophistiques de type
Kornet. Celui-ci appartient à la 4ème
génération, confirme as-Safir.
En quelques instants, presque en même
temps, tous les véhicules ennemis
étaient bombardés. Les soldats à son
bord n’ont même pas eu l’occasion de
riposter et aucun accrochage ne s’en est
suivi... les résistants se sont retirés
sans être nullement inquiétés.
Ce fut une frappe dans une seule
direction, signe supplémentaire que
l'opération est parfaite.
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