Monde
Les manifestations violentes à Hong Kong
atteignent leur dernier stade
Moon of Alabama
Vendredi 16 août 2019 Par
Moon of Alabama − 14 août 2019
Les émeutes à
Hong Kong sont sur le point de se
terminer.
Les
manifestations, qui avaient débuté en
juin, étaient dirigées contre une loi
qui aurait permis l’extradition des
criminels vers Taiwan, Macao et la Chine
continentale. La loi a été retirée et
les grandes manifestations se sont tues
depuis. Il ne reste que quelques
milliers d’étudiants qui, comme
conseillé dans un éditorial du
New York Times, cherchent
intentionnellement à provoquer la police
par une « violence marginale » :
De telles actions
sont un moyen de faire du bruit et
d'attirer l'attention. Et s’ils incitent
la police à réagir avec une force
inutile, comme cela s’est passé le 12
juin, le public désapprouvera et sera
dégoûtée des autorités.
Les
manifestants devraient intensifier de
manière réfléchie la non-violence, voire
même recourir à une force modérée, pour
pousser le gouvernement à bout.
C’était l’objectif de nombreuses
personnes qui ont encerclé et barricadé
le quartier général de la police pendant
des heures le 21 juin.
Les manifestants
utilisent maintenant les mêmes méthodes
violentes que celles
employées lors des manifestations de
Maidan en Ukraine. Les États-Unis
semblent espérer que la Chine
interviendra et
créera une deuxième scène de
Tianamen. Cette
tentative américaine de
révolution de couleur avait échoué
mais était un excellent instrument pour
diaboliser la Chine. Une répétition à
Hong Kong permettrait de déclarer un
« choc de civilisation » et
d’accroître l’hostilité
« occidentale » contre la Chine.
Mais même si la Chine est
prête à intervenir, il est peu
probable qu’ils accordent États-Unis une
telle faveur. Son gouvernement s’est dit
confiant que les autorités locales
seront en mesure de gérer le problème.
Il y a des rumeurs
selon lesquelles des oligarques de Hong
Kong auraient été à l’origine des
manifestations pour empêcher leur
extradition en raison d’accords obscurs
conclus en Chine. Il peut y avoir une
certaine vérité en cela. Le président
chinois Xi Jingpin mène une campagne
acharnée contre la corruption et Hong
Kong constitue un environnement
privilégié pour lutter contre ce crime.
L’ancienne colonie
britannique est
dirigée par une poignée d’oligarques
qui détiennent des monopoles sur les
marchés du logement, de l’électricité,
du commerce et des transports :
Le livre à lire est
Le terrain et la classe dirigeante à
Hong Kong (2010) d'Alice Poon, qui
explique comment l'absence de droit de
la concurrence a créé une richesse
scandaleuse pour les magnats. C’est un
sujet complexe, mais l’essentiel est
qu’à Hong Kong, tous les terrains sont à
bail et appartiennent en définitive au
gouvernement, qui les utilise comme un
moyen de générer des revenus. Cela
remonte à l'époque de l'empire où la
politique britannique exigeait que les
colonies s'autofinancent. Le système a
permis de réduire les impôts et
d’attirer les entreprises, mais l’un des
effets secondaires a été qu’il incitait
le gouvernement à rationner les terres
pour les maintenir coûteuses. Cela
importait peu lorsque l’économie locale
comprenait quelques commerçants, mais
dans le monde technologique moderne de
2012, le gouvernement est en conflit
avec toute personne et chaque entreprise
désirant un espace abordable. En effet,
cela incite le gouvernement à fausser et
à nuire à l'économie, voire à la
société.
Ce système a permis
à une poignée de familles de Hong Kong
de devenir incroyablement riches en
mettant la main sur des terres bon
marché dans les jours qui ont précédé le
boom économique de la ville.
Les loyers et les
prix des appartements à Hong Kong sont
élevés. Les gens de la partie
continentale qui achètent des
appartements, avec probablement de
l’argent gagné illégalement ne font
qu’augmenter la pénurie. C’est l’une des
raisons pour lesquelles les manifestants
de langue cantonnaise de Hong Kong
ont insulté les citoyens du continent
parlant le mandarin.
Les
habitants de Hong Kong sont également
attristés par la diminution de leur
importance. Hong Kong a perdu sa
position économique autrefois
importante. En 1993, la part de Hong
Kong dans le PIB de la Chine était de
27%. C’est maintenant moins d’un dixième
de cela et la ville est plus ou
moins sans-intérêt pour la Chine
continentale.
La démocratie à
Hong Kong se
limite à défendre les intérêts des
oligarques :
Dans la législature
de 70 sièges, seulement la moitié des
membres sont élus directement. L'autre
moitié est sélectionnée par des groupes
d'intérêts particuliers - tels que les
professions financières et immobilières
-, ce qui signifie que le corps tend à
être contrôlé par une élite affairiste
majoritairement pro-Pékin, plutôt que
par des électeurs. La directrice
générale Carrie Lam, soutenue par
Beijing, n'a également pas de mandat
populaire.
Les manifestations
actuelles ne sont sûrement pas une
incitation à lever ces restrictions ou à
investir à Hong Kong. Elles sont
contre-productives.
Alors que les
protestations contre le projet de loi
sur l’extradition ont pu être soutenues
par certains magnats, il est évident
qu’il existe également une forte
influence du gouvernement américain. Ce
sont les États-Unis, pas certains
oligarques, qui sont à l’origine de la
phase actuelle des émeutes.
En 1992, le Congrès
a
adopté la loi sur la politique entre
les États-Unis et Hong Kong, qui
préconise les politiques
«pro-démocratiques» du gouvernement
américain à Hong Kong. Certains
sénateurs et lobbyistes
demandent maintenant une loi sur les
droits de l’homme et la démocratie,
visant à renforcer l’ingérence. Avant
les manifestations de juin, le
secrétaire d’État – et ancien patron de
la CIA -, Mike Pompeo, a
rencontré le dirigeant de la
«démocratie» à Hong Kong, Martin
Lee, puis le
magnat des médias
«pro-démocratie», Jimmy Lai. L’ONG
US, la National Endowment of
Democracy finance
plusieurs des groupes de manifestants.
Une telle ingérence
est contraire à la
loi fondamentale de Hong Kong :
La région
administrative spéciale de Hong Kong
édicte elle-même des lois interdisant
tout acte de trahison, de sécession, de
sédition, de subversion contre le
gouvernement populaire central ou de vol
de secrets d'État, et interdit aux
organisations ou organes politiques
étrangers de mener des activités
politiques dans la région. et interdit
aux organisations ou organes politiques
de la région d’établir des liens avec
des organisations ou organismes
politiques étrangers.
En dépit de cette
loi, le National Endowment of
Democracy des États-Unis
consacre des millions de dollars aux
organisations de Hong Kong :
Le responsable
politique du consulat américain à Hong
Kong, le plus grand au monde, rencontre
des voyous notoires comme
Yoshua Wong.
Le fait que
certains manifestants
chantent (vidéo) l’hymne national
américain et agitent des drapeaux
américains ou
tirent avec des lance-grenades
fabriqués aux États-Unis (vidéo) ne
motivera pas les habitants patriotes à
les rejoindre. Les manifestants
arborent également les drapeaux de
la grenouille Pepe et utilisent ce
symbole, représentant une frange
politique de droite, sur leurs tracts et
leurs libelles. Cela convient plutôt à
Hillary Clinton et à
Dominic Raab qui les soutiennent.
Utiliser le drapeau
colonial britannique pour appeler les
«colons» chinois à quitter le pays
nécessite quelques exercices de
gymnastique cérébrale.
L’équipement des
émeutiers
provient « d’étrangers » qui
créent des dépôts de masques à gaz, de
casques, de pointeurs laser, etc., que
des manifestants de confiance
distribuent ensuite à leurs semblables.
Mystérieusement, des centaines de
tickets de métro apparaissent et sont
distribués gratuitement aux étudiants
universitaires qui, pendant leurs
vacances actuelles, composent la masse
du black bloc violent qui attaque
la police.
La Confédération
des syndicats de droite de Hong Kong
est
financée depuis longtemps par des
organisations américaines de changement
de régime. Le fait que ce syndicat
représente les travailleurs de
l’aéroport est peut-être la raison pour
laquelle les manifestations ont
récemment augmenté. Les trois derniers
jours, les manifestants ont bloqué
l’aéroport de Hong Kong et violemment
empêché les personnes de partir sur
leurs vols réservés.
Les voyageurs qui
parlaient mandarin ont été attaqués. La
scène est devenue extrêmement moche
lorsqu’un journaliste du Chinese
Global Times a été battu jusqu’à
s’évanouir. Les manifestants ont affirmé
qu’il se trouvait avec la police et
empêché les ambulanciers paramédicaux
d’atteindre et de prendre soin de
l’homme. Ce n’est que lorsque la police
est intervenue que les secouristes ont
pu évacuer la personne inconsciente.
L’un des émeutiers qui a
battu l’homme avait un drapeau
américain à la main (vidéo). Lorsque la
civière a été sortie de l’aéroport, un
autre manifestant avec un drapeau
américain sur un bâton a couru après et
a
battu le patient (vidéo).
James Griffith, un
producteur de CNN International,
était sur place.
La confrontation
hideuse entre une foule de manifestants
et un homme qui, selon eux, est un
policier caché est en cours depuis plus
d'une heure maintenant. Ils ont attaché
les mains de l’homme et l'ont
battu au lieu de le déplacer. Il s’est
évanoui deux fois. ...
C'est tellement
moche, coléreux et nihiliste. Ils ont
demandé aux jeunes qui ont dit qu'il
faisait semblant, et s'il ne faisait pas
semblant, ils ont dit qui s'en
fichaient. On a demandé : et s'il
mourait, on s'en fout. On leur a demandé
ce qu’ils pensaient qu’il allait se
passer s’il était un policier et qu’il
mourait, "alors ils vont fermer
Hong-Kong ? Bien ! Nous sommes prêts
pour cela, nous le voulons." ...
Ce mouvement était
réputé pour avoir écarté des milliers de
personnes dans la rue afin de laisser
passer une ambulance. Il bloque
désormais une civière tandis qu'une
poignée de personnes plus raisonnables
en larmes essaie de les raisonner. ...
Les moments les
plus surréalistes ont été des gens
(voyant un gilet de presse) venus
«m'expliquer» ce qu'ils reprennent
clairement de
Telegram, affirmant
que le mec est à 100% un flic parce que
quelqu'un l'a cherché sur Google, ou
qu'il avait des armes, selon un autre
mec, ou qu’il faisait semblant de
s’évanouir.
Lire le fil entier
de Griffiths
ici. Il y a aussi beaucoup de
vidéos de la scène qui documentent
l’horrible comportement.
Plus tard,
Griffiths a expliqué :
(1) Homme retrouvé
avec une arme semblable à un numchuk,
relâché après une brève confrontation et
montrant sa carte d'identité.
(2) Homme accusé
d'être un policier caché, battu et
retenu avec des attaches zip. Un
ambulancier l'a atteint pour lui donner
de l'oxygène et de l'aide après son
évanouissement, évacué en ambulance
après 4-5 heures.
(3) Un homme,
confirmé par la suite comme étant
journaliste du Global Times.
Brièvement retenu puis relâché après
l'intervention des secouristes.
Un autre
journaliste « occidental » a
exprimé une compréhension plutôt
misérable de la liberté de la presse :
Ce qui est arrivé à
l'homme arrêté et maltraité physiquement
par certains manifestants à l'aéroport
de Hong Kong est effroyable et doit
cesser maintenant. Mais il travaille
pour le Global Times, un organe
de propagande de l'État chinois, et il
n'est pas journaliste et ne devrait pas
s'appeler ainsi.
Melissa Chan
travaillait pour Al Jazeerah,
l’organe de propagande de l’émir du
Qatar. Elle
travaille maintenant pour DW,
l’organe de propagande du gouvernement
allemand. Selon ses propres critères,
elle n’est pas une journaliste, ni ne
devrait l’être.
L’aéroport a
maintenant
reçu une ordonnance du tribunal lui
permettant de restreindre d’autres
manifestations.
La police se
retient toujours autant qu’elle peut.
Dans la plupart des autres pays, cette
scène, dans laquelle un policier
battu tire brièvement son arme, se
serait terminée de manière meurtrière.
Le mois dernier, le
gouvernement de Hong Kong a fait sortir
un ancien officier supérieur de la
retraite pour
prendre en charge les
manifestations. Depuis, la tactique de
la police a changé. Là où auparavant les
manifestants avaient réussi à construire
des barricades et à lancer des pierres,
ils sont maintenant arrêtés et se
retrouvent en prison. Des policiers en
civil ont attrapé des leaders émeutiers
dans la rue.
Les populations
locales se
tournent de plus en plus contre les
émeutiers. Ceux qui dépendent du
tourisme ont de bonnes raisons d’appeler
à la répression. Le comportement violent
des manifestants donne à la police plus
de latitude pour réagir durement. Il
existe de nombreuses méthodes
supplémentaires pouvant être utilisées.
La police s’est abstenue jusqu’à présent
de cerner et d’arrêter en masse des
émeutiers, une tactique utilisée dans de
nombreux autres pays. Ses véhicules à
canons à eau ont été montrés mais pas
mis en action. La police n’a pas encore
réprimé les communication avec les
« étrangers », même s’il est
probable qu’elle écoute certaines
d’entre elles. Cette phase finale
viendra bientôt.
Il existe également
une date de fin automatique pour les
émeutes. Le 2 septembre, le nouveau
semestre commence et les étudiants vont
reprendre leurs études. Les émeutiers
vont perdre leur masse critique.
Toute l’histoire finira par être un
échec de plus, les États-Unis ne
réalisant aucun de leurs objectifs.
Les Chinois de la
partie continentale qui voient le chaos
à Hong Kong dans toute sa splendeur vont
maintenant rejeter tout discours « pro-démocratique« .
Pendant ce temps,
la Chine
intensifie la mise en place de la
Nouvelle route de la soie et Trump
perd sa guerre commerciale :
Répondant à la
pression des entreprises et aux craintes
grandissantes qu’une guerre commerciale
ne menace l’économie américaine, le
gouvernement Trump retarde la plupart
des taxes à l’importation qu’il
prévoyait d’imposer sur les produits
chinois et en supprime d’autre par
ailleurs.
L'administration a
annoncé qu'elle envisageait toujours
d'appliquer 10% de droits de douane sur
environ 300 milliards de dollars
d'importations ...
Toutefois, sous la
pression des détaillants et d'autres
entreprises, le bureau commercial du
président Donald Trump a annoncé qu'il
reportait jusqu'au 15 décembre les
droits de douane sur près de 60% des
importations destinées à supporter les
nouvelles taxes à compter du 1er
septembre. Parmi les produits qui vont
bénéficier du sursis de trois mois et
demi il y a des biens de consommation
populaires tels que les téléphones
portables, les ordinateurs portables,
les consoles de jeux vidéo, certains
jouets, les écrans d’ordinateur, les
chaussures et les vêtements.
L'administration
supprime également complètement d'autres
articles de la liste tarifaire, sur la
base de ce qu'elle a appelé «la
santé, la sécurité, la sécurité
nationale et d'autres facteurs».
L’agriculture russe
prospère grâce aux ventes à la
Chine, tandis que les agriculteurs
américains
perdent des parts de marché. Le
volet anti-chinois du MAGA de Trump n’a
encore remporté aucun succès.
Moon of Alabama
Traduit par jj,
relu par Wayan pour le Saker Francophone
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