Le Saker
La tentative de coup d’État menée par
les États-Unis
en Irak risque
d’affaiblir encore plus ce pays
Moon of Alabama
Mercredi 9 octobre 20169 Par
Moon of Alabama – Le 6 octobre 2019
Les
troubles actuels en Irak ont
commencé il y a une semaine, juste après
la destitution d’un éminent général
:
Le général de corps
d'armée Abdul Wahab al-Saadi est un
héros militaire irakien de la guerre
contre État Islamique. C’est lui qui
dirigeait l'assaut contre Mossoul et a
repris la capitale de facto de E.I.
après un siège de neuf mois, en 2017.
Mais le week-end
dernier, le Premier ministre Adel Abdel
Mahdi l’a soudainement renvoyé de son
poste de commandant des troupes de choc
du Service antiterroriste (CTS), le
corps d'élite des forces armées
irakiennes, pour le remplacer. On l’a
placé à un poste que ce général
considérerait comme un non-emploi au
ministère de la Défense.
Saadi refuse
d'accepter cette décision prise contre
lui et a décrit sa nouvelle affectation
comme une "insulte" et une
"punition". Sa rétrogradation a
provoqué une vague de soutien populaire
en faveur du général le plus estimé
d'Irak, aussi bien dans la rue que sur
les médias sociaux.
Le CTS est une
force qui coopère souvent avec l’armée
américaine. Abdul Wahab al-Saadi est un
officier formé aux États-Unis. Il était
soupçonné d’être à la tête d’un
renversement imminent du gouvernement.
Depuis des mois,
des rumeurs courent sur un coup d’État
américain en Irak :
République de Sumer
@Sumer_Iraq -
14:30 UTC - 4 oct, 2019
Il y a plus de deux
mois, Qays Khaz'ali a dit :
"Il est prévu de
changer de gouvernement à Bagdad en
novembre, avec des manifestations
débutant en octobre. Les manifestations
ne sont pas spontanées, mais organisées
par des factions en Irak. Retenez bien
mes mots."
Qays Khaz’ali est
le dirigeant d’un groupe chiite qui, il
y a douze ans, combattait les
envahisseurs américains et britanniques.
Sharmine Narwani
@snarwani -
00:34 UTC - 5 oct, 2019
Selon le journal
Al Akhbar, le gouvernement irakien
apprenait il y a trois mois qu'un coup
d'état planifié par des officiers
militaires, soutenu par les États-Unis,
devait être suivi d'une action de rue.
Est-il encore temps d'être sceptique
face aux événements en Irak ?
Au cours des cinq
derniers jours, il y a eu des
manifestations dans tout le sud de
l’Irak où la majorité de la population
est chiite. En quelques jours, la
manifestation a dégénéré en fusillades,
faisant plus d’une centaine de morts.
Dans plusieurs villes, les bureaux du
parti et du gouvernement ont été
incendiés et divers groupes se
bousculent pour prendre position dans ce
mouvement « sans chef ».
Il y a des raisons
légitimes de protester. La majorité de
la population irakienne a moins de 20
ans. Les gens ont peu de chances de
trouver un emploi. L’État est faible et
beaucoup de ses acteurs sont corrompus.
Les services que l’État est censé
fournir ne le sont pas.
L’approvisionnement en électricité et en
eau est souvent difficile.
Mais ce ne sont pas
les raisons pour lesquelles les
manifestations sont rapidement devenues
violentes :
Liz Sly @LizSly -
22:19 UTC - 4 oct, 2019
De nombreux
manifestants irakiens se plaignent de
tireurs d'élite inconnus qui les
attaquent depuis les toits, et
il est
possible qu'ils visent à la fois les
manifestants et les forces de sécurité.
Citation : Rapport
sur l'Irak @TFPOI - 4 oct.
Les manifestants
confirment la présence de tireurs
d'élite dans les bâtiments, ciblant les
manifestants qui s'approchent de la
place Tahrir.
Un jeune homme a
été tué par des snipers. Des preuves
sous forme de photo peuvent être vues.
#iraq #baghdad
#save_the_iraqi_people
Lors du coup d’État
américain de 2014 en Ukraine, la même
méthode a été utilisée pour enflammer le
pays.
Al Sura
@AlSuraEnglish -
15:36 UTC - 5 oct, 2019
#BREAKING - #Les
forces spéciales irakiennes lancent une
mission de recherche et destruction
contre des tireurs d'élite inconnus qui
ont tué au moins 4 manifestants dans la
capitale #Baghdad.
Les snipers ne sont
pas le seul signe que les protestations
ne sont pas authentiques :
Marc Owen Jones
@marcowenjones -
5:59 UTC - 4 oct, 2019
1/ Celui-ci
concerne l'Irak. Quelques personnes ont
mentionné des activités suspectes sur
Twitter et j'ai jeté un coup d’œil à
quelques hashtags. L'un d'entre eux, en
particulier, commence par
"Montrez
votre soutien au droit du peuple irakien
à manifester pacifiquement". Je ne
doute pas qu'il y ait une campagne
d'influence....
4/ Tout d'abord,
comme vous pouvez le voir sur le
graphique ci-dessous, les hashtags ont
commencé à fluctuer assez brusquement à
15h30 UTC le 2 octobre. Cependant, l'un
des premiers comptes à poster le hashtag
a été celui qui a été capturé ici >
@AlshiblyRamy - qui a beaucoup de photos
de drapeaux saoudiens et irakiens...
5/ La mesure la
plus importante de l'activité
inorganique est la création de comptes
dans un court laps de temps. Sur les
quelque 6 500 comptes de l'échantillon,
1 118 ont été créés en seulement 3 jours
- les 1er, 2 et 3 octobre.
C'est stupéfiant - environ 17 % de
l'échantillon ! #Iraq
Les protestations
font partie du conflit entre les
États-Unis, leurs mandataires saoudiens
et l’Iran.
L’objectif immédiat
est de renverser le gouvernement du
Premier ministre Adel Abdel Mahdi qui
s’est efforcé de
rester neutre dans le conflit entre
les États-Unis, Israël, l’Arabie
saoudite et l’Iran :
Les récentes
décisions d'Abdel Mahdi l'ont rendu
extrêmement impopulaire auprès des
États-Unis. Il a déclaré Israël
responsable de la destruction des cinq
entrepôts des forces de sécurité
irakiennes, Hashd al-Shaabi, et du
meurtre d'un commandant aux frontières
entre l'Irak et la Syrie. Il a ouvert le
point de passage d'Al-Qaem entre l'Irak
et la Syrie, au mécontentement de
l'ambassade américaine à Bagdad, dont
les officiers ont exprimé leur malaise
aux responsables irakiens. Il a exprimé
sa volonté d'acheter le S-400 et
d'autres matériels militaires à la
Russie. Abdel Mahdi a convenu avec la
Chine de reconstruire l'infrastructure
essentielle en échange de pétrole et a
donné 284 millions de dollars à une
société allemande plutôt qu'américaine
pour la fourniture d'électricité. Le
Premier ministre irakien a refusé de
respecter les sanctions américaines et
continue d'acheter de l'électricité à
l'Iran et d'autoriser les échanges
commerciaux qui apportent de grandes
quantités de devises étrangères et
stimulent l'économie iranienne. Enfin,
Abdel Mahdi a rejeté le
"Deal of the
Century"
[accord sur le conflit
israélo-palestinien, NdT] proposé
par les États-Unis : il tente de faire
office de médiateur entre l'Iran et
l'Arabie Saoudite et montre donc son
intention de se tenir à l'écart des
objectifs politiques des États-Unis au
Moyen-Orient.
La récente
tentative d’assassinat du général de
division Qassem Soleiman, le chef de la
force iranienne Qods, en fait partie :
Les suspects
avaient comploté pour tuer Soleimani
lors des commémorations religieuses de
l'Achoura les 9 et 10 septembre, selon
Taeb.
Ils ont cherché à
acheter une propriété près d'une mosquée
construite par
le père de
Soleimani dans la ville de Kerman, à
creuser un tunnel sous le site et y
installer "350 à 500 kilogrammes
d'explosifs",
a-t-il dit.
L'équipe avait
prévu de "faire sauter tout le lieu"
dès que Soleimani serait entré dans la
mosquée pour la cérémonie de deuil
chiite.
Taeb a dit que les
suspects "se sont rendus dans un pays
voisin" et que
"d'importantes
sommes d'argent ont été dépensées pour
les entraîner et les préparer" à
mener l'attaque.
De nouvelles
sanctions américaines contre les
banques libanaises qui soutiendraient le
Hezbollah font également
partie des efforts des États-Unis,
d’Israël et des Saoudiens pour harceler
l’Iran et ses mandataires :
L'administration
Trump a intensifié les sanctions contre
le groupe militant libanais et les
institutions qui lui sont liées à un
niveau sans précédent, ciblant pour la
première fois des législateurs ainsi
qu'une banque locale qui, selon
Washington, ont des liens avec le
groupe.
Deux responsables
américains se sont rendus à Beyrouth en
septembre et ont averti que les
sanctions allaient s’intensifier pour
priver le Hezbollah de ses sources de
revenus. Cet élan ne fait qu'aggraver la
grave crise financière et économique du
Liban, les autorités libanaises
avertissent que l'économie et le secteur
bancaire du pays ne peuvent supporter
cette pression.
"Nous avons
récemment pris plus de mesures contre le
Hezbollah que dans toute l'histoire de
notre programme antiterroriste", a
déclaré
Sigal P. Mandelker, sous-secrétaire
au terrorisme et au renseignement
financier pour le Trésor américain, le
mois dernier aux Émirats arabes unis.
Mandelker, qui est
née et a grandi en Israël et
s’intéresse de plus en plus à ce
pays, a récemment
annoncé qu’elle allait quitter
l’administration. Cela pourrait être un
signe que la politique de pression
contre l’Iran et d’autres pays va
changer.
Esfandyar
Batmanghelidj @yarbatman -
18:06 UTC - 2 oct. 2019
Mis à part John
Bolton, c'est peut-être le changement de
personnel le plus important si Trump
veut relancer la diplomatie avec l'Iran
et mettre fin à la
"pression
maximale". Mandelker est considérée
comme une fonctionnaire déraisonnable et
dogmatique par les diplomates du monde
entier.
Mais pour
l’instant, les émeutes en Irak risquent
de s’intensifier.
Hiwa Osman @Hiwaosman
-
21:16 UTC - 5 oct, 2019
Dernières nouvelles
: Des hommes armés en cagoules ont
attaqué les bureaux des chaînes de
télévision suivantes à Bagdad : Dijla,
NRT, Arabiya, Arabiya Hadath, Fallouja,
Alghad Alaraby, Al-Sharqiya et Skynew
Arabia. Ils ont saccagé les bureaux,
détruit les équipements et les
installations de diffusion. #IraqProtestts
L’une
des demandes des manifestants est la
démission du gouvernement, une autre est
la modification de la loi électorale
pour éliminer les grands blocs de partis
au Parlement. L’une ou l’autre
affaiblirait davantage le pays.
Moon of Alabama
Liens
Traduit par Wayan,
relu par Jj pour le Saker Francophone
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