Opinion
Les jappements féroces d’un piètre
général
Khidr Ali
Photo:
D.R.
Samedi 26 septembre 2015
Quand le secrétaire général du parti
FLN a critiqué comme de juste les états
de service du général Mohamed Médiène
alias Toufik, à la tête des services de
renseignements, la presse du DRS, d’ici
et de là bas s’est déchainée contre lui,
le traitant de tous les noms d’oiseaux.
L’Empire DRS a sorti pour la
circonstance l’artillerie lourde et a
tiré à boulets rouges sur lui, Drabki,
homosexuel, traitre, voleur et même
espion…. on a même même dit que c’était
un crime de lèse majesté de s’attaquer à
une institution alors que le DRS n’est
pas une institution, c’est l’Armée
nationale populaire qui est une
institution et le DRS est un
Département, un organe parmi tant
d’autres, et en tant que service de
renseignement a le droit d’être critiqué
voire d’être contrôlé pour éviter les
manquements et les dépassements dont il
a été accusé.
Un petit général
Aujourd’hui un obscur général à la
retraite, Hocine Benhadid pour ne pas le
nommer, évincé du MDN par feu le général
de corps d’armée, chef d’état major de
l’ANP Mohamed Lamari, en 1996 pour
incompétence et alcoolisme, rue dans les
brancards mû par des obsessions
maladives. Malgré la réputation de cadre
compétent qui lui a été faite, Hocine
Benhadid n’a réussi à être qu’un petit
général à qui on a retiré son premier
commandement pour essai non concluant.
Narcissique, imbu de sa personne et
surtout alcoolique invétéré, le piètre
militaire qu’il a été se permettait
d’apporter, à tort et à travers, la
contradiction à ses supérieurs se
prévalant d’être passé par de hautes
institutions étrangères de formation.
Il était déjà déchu de son
commandement lorsque le Général Liamine
Zeroual fut coopté ministre de la
défense nationale. Ce dernier le racheta
en le nommant conseiller auprès de lui.
Plus cinglé que jamais, son delirium
tremens n’a cessé de se manifester à
travers une présomption démesurée qui
lui faisait tout dénigrer publiquement
des actes de gestion du commandement de
l’armée. Rien n’avait grâce à ses yeux
jusqu’au moment où les responsables de
la défense nationale décidèrent
unanimement de le radier des effectifs
pour le mettre hors d’état de nuire.
Depuis, il tient une bonne place
parmi les officiers ratés qui sont loin
de compter parmi les bons et loyaux
officiers qui ont, en toutes
circonstances, servi la patrie avec
dévouement et abnégation. Rejeté comme
un déchet, sa folie s’est aggravée;
trouvant néanmoins grâce auprès de
certains journalistes pour recueillir et
faire publier ses délires, se permettant
de descendre en flammes le président de
la république, le vice ministre de la
défense et chef d’état-major de l’ANP
alors que « la presse en deuil » se
délecte, se lèche les babines et en fait
ses choux gras, dans une jouissance
pathologique.
Le retraité de l’armée avance que le
président n’est rien sans Toufik, que
Said dirige le pays, que Gaid Salah n’a
aucune emprise sur l’armée et les
inepties de ce grand adepte de Bacchus
n’ont fait broncher personne.
L’institution présidentielle et
l’institution militaire sont attaquées
par un général aigri, et ça ne gène
personne, le camouflage est de mise, les
fumigènes sont utilisés, la politique de
l’autruche est manifestement l’apanage
de cette « presse en deuil » alors que
les partis politiques de la soi-disant
opposition ont choisi d’enfouir
bien profondément leurs têtes dans le
sable. Le silence est devenu
assourdissant, une chape de plomb s’est
soudainement abattue, l’amnésie est
générale. Les vierges effarouchées qui
ont crié haro sur Saâdani et les pseudo
défenseurs du droit, de la constitution,
des institutions, la queue entre les
jambes, se sont éclipsés, effacés,
disparus, battus en retraite, se sont
barrés esquivant toute discussion sur le
sujet.
Passible des
tribunaux
Les appels du soudard à la sédition
de l’armée, à sa division, à la
désobéissance (« l’armée ne lui obéit
pas », « l’armée est divisée »),
l’atteinte aux institutions
républicaines, l’outrage au président de
la république, chef des armées (article
77 de la constitution), sa propension à
contester au chef de l’Etat d’exercer
ses prérogatives constitutionnelles….
tous ces faits sont passibles des
tribunaux et aucun homme politique de la
dite opposition ni aucun journaliste
digne de ce nom n’ont élevé la moindre
objection alors que le pauvre Saâdani
qui a dit tout haut ce que tout le monde
pense tout bas, a été voué aux gémonies,
aux enfers et c’est un miracle qu’il
soit toujours en vie.
Au service
de Benflis
Cet ancien militaire revanchard qui a
appelé à voter pour Benflis en 2004 et
en 2014, parle au nom d’une institution
qui l’a jetée comme un mal propre et qui
n’a pas avalé sa radiation d’où ses
attaques incessantes contre
l’institution présidentielle et
l’institution militaire.
Décidément prolifique, le félon
s’attaque également au conseiller à la
présidence, Said Bouteflika, traité de
« malade mental » et de « fou », qu’il
accuse d’avoir dégommé le général
Médiène, sans la moindre preuve pour
étayer ses propos. Les affabulations du
pauvre bougre qu’il est devenu depuis
son éviction de l’ANP, servent bien sûr
les intérêts de Ali Benflis. car il est
clair que les interventions médiatiques
du gus ne sont que le reflet d’une peur
panique chez son mentor, âgé de 71 ans
et qui en aura 76 en 2019 lorsque le
président de la république actuel
terminera son mandat d’où cette course
contre la montre pour destabiliser les
institutions républicaines et accéder au
plus vite au pouvoir. D’autant que,
facteur aggravant, Said Bouteflika
risque, selon leurs calculs chimériques,
de se présenter au suffrage universel et
de l’emporter et cette éventualité est
tout simplement insupportable voire
cruelle pour l’ancien militaire et son
mentor.
Le FIS, les
harkis, le MAK et les frontières
En effet, Benflis, on l’a vu durant
les dernières élections présidentielles,
ne reculait devant rien pour arriver à
Al Mouradia. Il était sur le point de
pactiser avec le diable en prenant le
risque de remettre en cause les
sacrifices des forces patriotiques pour
la sauvegarde de la République.
Utilisant les bons offices de Ahmed
Merani, membre fondateur du FIS, Ali
Benflis, qui était contre l’interruption
du processus électoral en 1992 ce qui
lui a valu d’être démis de ses
fonctions, avait rencontré durant la
campagne présidentielle Ali Djeddi,
Abdelkader Boukhamkham, El Hachemi
Sahnouni et Kamel Guemazi le bras droit
de Ali Belhadj. Deux autres membres
fondateurs du FIS qui ont discuté avec
le candidat qu’il était, lui ont affirmé
qu’ils avaient la bénédiction de Rabah
Kebir et l’aval de Abassi Madani, c’est
alors que Ali Benflis s’est engagé, s’il
est élu à réhabiliter le FIS pour
« approfondir la réconciliation
nationale » dans le cadre d’une «
Constitution consensuelle ».
Autre époque autre traumatisme, celui
causé par les harkis, ces algériens qui
ont pris le parti de l’Occupant en
devenant des supplétifs de l’armée
coloniale. Ceux là aussi ont été une
redoutable machine à broyer leurs
compatriotes. Benflis, là aussi a voulu
faire main basse sur le passé alors que
les blessures sont toujours béantes. Des
contacts ont été pris avec les milieux
harkis en vue d’un soutien à la
candidature de Benflis qui voulait les
intégrer dans sa « nouvelle Constitution
consensuelle au terme d’un large
dialogue sans exclusive et sans
marginalisation ».
Dans sa démarche désespérée
consistant à faire feu de tout bois,
Benflis a voulu s’emparer d’une autre
fibre aussi sensible : la réouverture
des frontières avec le Maroc, pour,
selon ses arguments, faire aboutir le
rêve maghrébin. Dans sa vaine tentative
de ratisser large, quitte à vouloir
marier la carpe avec le lapin, le
candidat Benflis avait fait également
les yeux doux aux séparatistes du MAK,
en leur proposant dans le cadre de son
projet politique, la régionalisation,
qui signifie dans l’esprit du MAK
séparation.
Mais qu’à Dieu ne plaise, il n’a
recueilli enfin de compte que 12,18 % de
suffrages, autrement les portes de
l’enfer se seraient ouvertes une
nouvelle fois en Algérie où les
citoyens, marqués par dix ans d’extrême
violence ponctuée par 200.000 morts, des
centaines de milliards de dinars de
préjudice et un traumatisme collectif
inexpiable, ne rêvent que de deux choses
: paix et stabilité.
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