Opinion
La Ligue Arabe au service de l’Arabie
saoudite
Khidr Ali
Photo:
D.R.
Dimanche 10 janvier 2016
La Ligue arabe, en exprimant sa
« solidarité totale » avec l’Arabie
Saoudite face aux « actes hostiles et
provocations de l’Iran », a montré
qu’elle était bien au service du royaume
moyenâgeux.
L’organisation panarabe qui n’a pas
levé le petit doigt pour dénoncer les
attaques barbares de l’Arabie saoudite
au Yémen ni les attaques meurtrières
d’Israël les palestiniens, a condamné
« les déclarations iraniennes hostiles »
qui ont suivi l’exécution début janvier
en Arabie saoudite du dignitaire
religieux cheikh Nimr al-Nimr, dans un
communiqué commun des chefs de la
diplomatie des pays de la Ligue arabe
réunis au Caire.
Le communiqué de la Ligue arabe
accuse le gouvernement iranien de
« laxisme dans la protection des
missions diplomatiques saoudiennes à
Téheran et condamne la découverte d’une
cellule terroriste à Bahrein », qui
serait liée à Téheran selon les
allégations du régime des Khalifa qui ne
doit sa survie qu’à la protection du
royaume wahhabite.
Dans le texte, les ministres arabes
ont décidé de former un comité de
consultation afin de discuter de la
crise avec l’Iran et définir les mesures
à prendre à l’avenir.
Par ailleurs, faisant du zèle comme à
son habitude pour les saoudiens mains
bien silencieux pour oser dénoncer le
massacre des palestiniens, le secrétaire
général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi
(photo) a dénoncé les « actes de
provocation » de Téhéran.
Nabil al-Arabi s’exprimait à
l’ouverture au Caire d’une réunion
extraordinaire des ministres des
Affaires étrangères de la Ligue arabe,
réclamée par Riyad pour dénoncer « les
ingérences » de l’Iran dans les affaires
des pays arabes.
Al-Arabi a appelé les ministres
arabes, réunis au siège de la Ligue,
à »adopter une position commune, forte
et claire, pour appeler l’Iran à stopper
toute forme d’ingérence dans les
affaires de la nation arabe ».
Pour sa part, le ministre des
affaires étrangères irakien a déclaré
que » l’Irak a refusé la condamnation
du gouvernement iranien inclus dans le
texte du communiqué et a émis ses
remarques et sa réserve ».
Le chef de la diplomatie libanaise
Gebran Bassil a affirmé pour sa part que
le Liban « prend ses distances avec
cette crise afin de préserver sa
stabilité nationale ». Il a par ailleurs
affirmé que le Liban « n’appuie pas la
déclaration finale de la réunion car
elle lie le Hezbollah au terrorisme ».
« Nous avons demandé le retrait de cette
mention du texte final », a-t-il ajouté.
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