Russie politics -
Billet du vendredi
Le coronavirus aurait-il contaminé
les élections en Macronie ?
Karine Bechet-Golovko
Vendredi 28 février 2020
Le vice-président
de la région du Nord (Hauts-de-France,
puisque le Nord est en haut - logique) a
affirmé qu'une réunion se tenait à
Matignon pour envisager le report des
élections municipales, qui doivent se
tenir le 15 mars. Pourquoi ? Non pas
parce que les LREM ne se sentent pas
particulièrement à l'aise dans cette
campagne (d'ailleurs, ce ne sont pas les
seuls ...), mais parce que la pandémie
coronavirusienne guette le bon peuple de
France. Donc le Gouvernement veille.
Toutefois, la porte-parole du
Gouvernement (oui, celle qui affirme
mentir pour protéger le Président)
assure que rien de tel n'est envisagé.
Pour le moment. Une publication
étonnante attire l'attention dans la
presse
régionale, qui n' a pas manqué de
faire réagir :
Vice-président
aux transports à la Région
Hauts-de-France et ancien député, Franck
Dhersin affirme qu’en raison de
l’épidémie de coronavirus « la
question du report des municipales se
pose en ce moment même au cours d’une
réunion à Matignon ».
Plus concrètement,
il déclare:
« Le sujet
devrait aussi être abordé par le Premier
ministre qui doit rencontrer ce jeudi le
président du Sénat et de l’Assemblée
Nationale ainsi que les présidents des
partis. Ce sera ensuite au Président de
la République de prendre une décision. »
Il n'affirme pas
que la décision est prise, mais que la
question se pose, puisque le processus
électoral suppose la réunion d'un nombre
important de personnes en un même lieu.
Ce qui est dangereux en situation
épidémiologique.
Soit. En France,
comme nous le lisons
ailleurs, deux personnes sont
mortes, une 60 ans et une de 80 ans.
L'on compte à ce jour 12 guérisons et 4
personnes hospitalisées. Un peu comme la
grippe qui touche les plus faibles. Mais
moins que la grippe (voir
notre texte comparatif).
Rassurons-nous, avec le changement des
critères d'évaluation du coronavirus,
les données sont reparties à la hausse,
car pour l'instant, malgré tout le
soutien international, il est difficile
de parler sérieusement de pandémie -
sauf politico-médiatique.
Difficile avec cela
de reporter des élections ...
Heureusement, notre chère porte-parole
du Gouvernement affirme que:
"Compte tenu des
données à notre portée aujourd'hui, nous
n'envisageons pas d'empêcher les
élections municipales"
Et d'ajouter :
"Dans aucune des
réunions ministérielles qui concernent
le coronavirus, la question ne s'est
posée d'annuler les élections
municipales"
Le problème est de
savoir comment croire quelqu'un qui
affirme mentir pour défendre le
Président. En revanche, ce qui est
clair, c'est que - en soi - le report
d'élections n'est pas rejeté par
principe. Cela dépend des "données". Y
a-t-il une guerre pour que le report
possible des élections soit discuté ?
Dans quelle autre situation encore des
élections n'ont-elles pas eu lieu, qui
correspondrait à une vingtaine de
personnes touchées par une maladie, dont
au moins dans 80% des cas la forme est
bénigne (selon le
New York Times) ?
Cette mise en scène
atteint des sommets ... assez
pitoyables. Et pendant ce temps-là,
l'hôpital public agonise, d'une mort
programmée et voulue.
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