Russie politics
Affaire Navalny : la Russie annonce des
sanctions
contre les dirigeants des
organes d'Etat
en France
et en Allemagne
Karine Bechet-Golovko
Samedi 14 novembre 2020 La position
agressive de la France et de l'Allemagne
dans le show international Navalny
conduit la Russie à réagir. Comme le
ministre russe des Affaires étrangères
Sergueï Lavrov l'a déclaré, si Navalny a
été empoisonné, ce ne peut être que dans
l'avion l'emportant vers l'Allemagne ou
en Allemagne. Quant aux sanctions
adoptées contre la Russie, concernant
notamment le directeur du FSB et le
vice-président de l'Administration
présidentielle, elles appellent une
réponse équivalente contre les
dirigeants des organes d'Etat en France
et en Allemagne et celles-ci déjà
adoptées seront bientôt communiquées.
Maintenant une question à nos dirigeants
européens : ce jeu anti-russe autour de
la résurrection de Navalny entre dans
les intérêts des pays européens ? Ou
bien, l'Europe est-elle officiellement
utilisée pour défendre d'autres
intérêts, contradictoires avec ceux des
pays européens, pour lesquels la
consolidation des relations
interétatiques sur l'ensemble du
continent européen, comprenant donc la
Russie, est stratégique ?
Nous avions déjà écrit sur les
déclarations de la France et de
l'Allemagne, accusant ouvertement la
Russie en substance de mener une guerre
chimique sur le continent européen (voir
notre texte ici). Suite à quoi, des
sanctions, sans grande originalité, ont
été adoptées contre la Russie et des
officiels russes, notamment le directeur
du FSB Alexandre Bortnikov et le
vice-président de l'Administration
présidentielle Sergueï Kirienko - ce qui
est un pas significatif dans l'escalade
du conflit diplomatique.
Rappelons aussi que
Navalny est parti en Allemagne sans
encombre, sans victimes collatérale sur
le territoire russe suit à son
soi-disant empoisonnement au novitchok,
sans que du poison n'ait été trouvé dans
son organisme en Russie, que les
médecins l'ont embarqué sans mesure de
protection particulière n'ont pas été
touchés, qu'il a été débarqué en
scaphandre, etc. Donc, comme le déclare
très justement
Lavrov, Navalny a pu être
empoisonné, si réellement empoisonnement
il y a eut, soit lors de son transport,
soit en Allemagne. Cette version semble
parfaitement rationnelle, correspond à
l'absence de victimes collatérales,
autant qu'aux intérêts russophobes, qui
se développent au sein des instances
européennes, prises en main par les
globalistes américains.
Donc, la Russie
avait deux raisons, et même deux
obligations, pour réagir : certes contre
les sanctions adoptées, mais également
(dans la logique occidentale actuelle)
en "punition" de l'atteinte portée à un
citoyen russe. Lors de sa conférence de
presse du 12 novembre, Sergueï
Lavrov a donc annoncé que la Russie
a déjà adopté des sanctions en réaction
à celles adoptées le 15 octobre au
niveau européen :
"Puisque les
sanctions de l'Union européenne liées à
Navalny touchent directement des membres
dirigeants de l'Administration
présidentielle de la Fédération de
Russie, nos sanctions seront une réponse
équivalente. Elles sont déjà adoptées et
bientôt nous les communiquerons à nos
collègues Allemands et Français."
Les
sanctions russes vont concerner les
dirigeants des organes d'Etat de la
France et de l'Allemagne, au même titre
que la Russie a été touchée.
La dégradation des
relations entre les pays de l'Union
européenne et la Russie, qui est aussi
culturellement européenne, n'entre pas
dans les intérêts de ces pays. En
revanche, cela fait parfaitement le jeu
des forces globalistes américaines, et
leur intérêt va bien au-delà du gaz et
du pétrole, c'est une vision stratégique
de consolidation de la globalisation. Il
est regrettable de ne pas voir de forces
politiques gouvernantes, ni en France,
ni en Allemagne, qui soient capables
finalement de défendre les intérêts de
nos pays.
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