Russie politics
Question : comment le Conseil de
l'Europe pouvait-il prévoir dès août une
discussion à la rentrée ...
sur le cas Navalny ?
Karine Bechet-Golovko
Samedi 12 septembre 2020
Une information
aussi surprenante que significative
vient d'être dévoilée par le chef de
file de la délégation russe à
l'Assemblée parlementaire du Conseil de
l'Europe : dès le mois d'août, avant que
l'on ne sache ce qui se passe avec
Navalny, l'ordre du jour des séances
prévoyait à la rentrée une discussion
... sur Navalny. Si le politiquement
correct nous oblige à écarter la voie de
la mise en scène concertée de
l'exfiltration du blogueur-opposant et
de la relance de l'attaque de la Russie,
il ne reste qu'une seule explication
possible : le Conseil de l'Europe a
recours à des voyants ... C'est tout
aussi plausible que le novichok.
Pietr Tolstoï, à la tête de la
délégation russe à l'APCE vient de faire
une
déclaration qui, à n'en pas douter,
passera inaperçue dans les médias
occidentaux. Et pour cause.
"Pour moi, ça a
été particulièrement surprenant de voir,
encore en août, à l'odre du jour des
séances de la commission des questions
juridiques et des droits de l'homme un
point prévoyant la discussion de ce
sujet (Navalny). Alors qu'à ce moment,
il n'y avait absolument aucune
information sur l'état de santé de
Navalny et ni sur son diagnostic. (...)
Il a été demandé aux collègues européens
une aide concertée dans l'enquête sur
l'incident avec le blogueur Navalny,
pour que par la suite, il soit possible
de discuter de la confirmation des faits
et non pas des rumeurs."
Donc, avant que
l'on ne sache rien sur Navalny, il était
déjà prévu de le mettre à l'ordre du
jour à la rentrée et les "collègues
européens" ont été priés de trouver des
faits. Le hasard des calendriers est
incroyable ...
Il faut dire que
les choses ne cessent de s'enchaîner.
Navalny s'est réveillé, frais comme un
garon. Prêt à parler, ayant toute sa
mémoire. Décidément, le novichok est de
plus en plus mauvaise qualité ...
D'autant plus qu'aucune des personnes
l'accompagnant pendant ce voyage n'a été
contaminée ... Soit. Il y en a même une,
Maria
Pevtchykh, grande patriote de
l'opposition russe vivant de manière
permanente à Londres, qui vient de
s'enfuir ... en Allemagne, dès que le
Comité d'enquête l'a convoqué comme
témoin. A moins que sur le modèle de
l'opposition biélorusse, l'on n'affirme
qu'elle aussi soit parti à l'insu de son
plein gré sous la contrainte. A ce
rythme-là, l'Allemagne va dépasser
l'Angleterre comme Eldorado des
"opposants" russes ...
Nous vivons
vraiment une époque merveilleuse,
passablement primaire, mais merveilleuse
!
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