Algérie
patriotique
La chaîne française BFM TV qualifie
les
terroristes algériens de «combattants
islamistes» :
peur ou inconscience ?
Houari Achouri
Lundi 20 juin 2016
Certains médias français se rendent
coupables de complicité avec les
terroristes islamistes. Le font-ils
exprès ? Une lectrice, la députée Chafia
Mentalecheta, nous a fait parvenir une
image qui montre une information telle
qu’elle est donnée au bas de l’écran par
BFM TV, dans la bande réservée aux
actualités : «L’armée algérienne a tué
14 combattants islamistes et saisi des
armes lors d’une opération au sud
d’Alger (Défense).» Elle accompagne son
envoi de quelques lignes qui expriment
sa réaction indignée devant cette
infamie : «Une fois de plus, le média
BFM TV remplace l'information par
sa propagande malsaine en lien avec la
thèse du "qui tue qui". Qualifier de
combattants les 14 terroristes barbares
prêts à commettre le pire contre la
population algérienne relève au mieux
du terrorisme intellectuel, au pire
d'une complicité quand les victimes
du terrorisme sont sur l'autre rive. Un
terroriste ne sera jamais un
combattant car cela
sous-entendrait qu'il aurait une cause à
défendre, ce qui n'est pas le cas.» Ce
n’est pas la première fois que des
médias français traitent avec une
ambiguïté douteuse les faits se
rapportant au terrorisme quand ils se
produisent en Algérie. Cette façon de
faire laisse entendre que le terrorisme
qui frappe la France, avec une fréquence
plus grande et un bilan plus lourd
depuis quelques mois, n’est pas de la
même nature que celui qui a endeuillé
notre pays dans les années 1990 et qui a
diminué d’ampleur ces derniers temps
grâce à la riposte que lui a infligée
notre armée, appuyée activement par la
population. Que penserait-on, de l’autre
côté de la Méditerranée, si une chaîne
de télévision algérienne adoptait le
même mode rédactionnel en faisant
défiler en bas de l’écran une
information qui serait rédigée ainsi :
«Le combattant islamiste qui a assassiné
deux policiers en France a été tué par
la police française» ? Est-ce par
irresponsabilité ou par peur que BFM TV
a choisi le terme de «combattants» pour
qualifier des criminels mis,
heureusement, hors d’état de nuire ? On
a pu constater que l’irresponsabilité de
certains médias français est allée
jusqu’à reprendre les noms de
personnalités citées dans le texte de
revendication lu sur Facebook, après son
double crime, par le terroriste qui
a tué un commandant et une fonctionnaire
de police à leur domicile, à
Magnanville, dans les
Yvelines. Pourtant, le ministre français
de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait
appelé les médias à faire preuve d'une
prudence particulière dans la couverture
de l’attentat. Jamais un média algérien
n’a fait preuve d’une telle
irresponsabilité dans le traitement des
questions sécuritaires liées à des
affaires de terrorisme. Quant à la peur,
elle peut s’expliquer quand on sait que
le criminel qui a tué les deux policiers
français a précisé, en lisant son
message de revendication, que parmi les
cibles du terrorisme en France figurent
les journalistes. Mais il faut que le
personnel de BFM TV comprenne que le
fait de qualifier des terroristes de
«combattants» ou d’un autre titre plus
valorisant, qui peut aller jusqu’à
l’apologie inconsciente du terrorisme,
ne dispense pas d’être ciblé. La
rédaction de BFM TV devrait faire preuve
d’une plus grande vigilance dans la
rédaction de ses dépêches se rapportant
au terrorisme pour éviter de tomber dans
un style qui pourrait être assimilé à
l’apologie du terrorisme.
Houari Achouri
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