Opinion
Le Crif, Hanouna, Elfassi, Darmon :
tous veulent la peau d’Aymeric Caron
Hicham Hamza
Photo:
D.R.
Mardi 13 mai 2014
INFO PANAMZA. Le président
du Crif a discrètement saisi le CSA à la
suite de la critique émise par le
journaliste Aymeric Caron à l'encontre
de l'armée israélienne. D'autres
personnalités ont manœuvré différemment.
Révélations.
Le 8 mai, Roger Cukierman,
président du Conseil représentatif des
institutions juives de France (Crif),
était à New York pour donner une
conférence au sein de
l'accueillant consulat de France.
Après avoir
assimilé antisémitisme et antisionisme,
fustigé
"l'influence" du Qatar sur
l'économie française, salué le tandem
Hollande-Valls pour son "soutien"
envers la communauté juive
hexagonale et souligné que Marine Le Pen
n'osait pas critiquer Israël, le
dirigeant du Crif a également fait
savoir, lors d'un débat avec le public,
qu'il était intervenu auprès du Conseil
Supérieur de l'Audiovisuel pour
protester contre les déclarations tenues
-face au réalisateur Alexandre
Arcady- par
Aymeric Caron au sujet de l'armée
israélienne.
La censure de cette séquence
audiovisuelle,
rapportée jusque dans la
presse israélienne, avait été
révélée par le site Causeur et
contextualisée par Panamza.
Consterné par "le
journaliste d'extrême gauche"
Aymeric Caron, Roger Cukierman a
aussi précisé à l'audience réunie jeudi
dernier qu'il était intervenu
discrètement afin de ne pas
susciter la réaction de la corporation
médiatique, ajoutant avoir vécu une
telle situation à propos de Charles
Enderlin lors de l'affaire Al-Dura.
Effectivement: à ce jour, ni
le site du Crif ni
celui du CSA ne font état d'une
telle discussion entre ces deux
organismes.
Dans le collimateur
de la mouvance sioniste
Soutenu par son codirecteur
Gilles-William Goldnadel (qui a
rédigé une tribune publiée par Le
Figaro et relayée par
le Crif), le président du Crif n'est
pas le seul à tenter de diaboliser
Aymeric Caron malgré l'explication -ou
le rétropédalage- de celui-ci chez
Thierry Ardisson, diffusée cinq jours
plus tôt sur Canal+.
L'animateur Cyril Hanouna,
également pro-israélien, a fait
savoir son sentiment au lendemain de la
polémique. Selon lui, Aymeric Caron ne
"connait pas bien ses dossiers"
et devrait ne pas être reconduit à la
rentrée en dépit de sa
volonté affichée de demeurer à
l'antenne.
Chose ironique: une semaine
auparavant,
Hanouna faisait encore l'éloge de
Caron. C'était juste avant la
controverse sur l'armée israélienne.
Détail intéressant: Hanouna a été
soutenu dans sa manoeuvre par le
journaliste Gilles Verdez -auteur d'une
biographie mièvre et idyllique sur Manuel
Valls- qui
fit savoir qu'Aymeric Caron avait
un « côté léger sur des sujets
dangereux et de société ».
Plus menacant est le Franco-Israélien Jean-Claude
Elfassi. Ce paparazzi (qui a servi
avec fierté dans Tsahal et qui a
obtenu -nul ne sait comment- la
photographie du cadavre de Mohamed Merah
ainsi que les images de la
video-surveillance du collège-lycée juif
de Toulouse) a encouragé les milices
juives (LDJ
et
Bétar) à rendre visite au
journaliste.
Enfin, un homme a priori
non militant de la cause sioniste a
également fustigé Aymeric Caron sur un
mode plus feutré: Michaël Darmon, ancien
correspondant de TF1 à
Jérusalem, responsable du service
politique sur I Télé et chroniqueur dans
la chaine israélienne i24news, a
caricaturé la critique d'Aymeric Caron
avant de faire connaître en filigrane
son souhait que France 2 prenne "une
décision" contre lui (séquence
visible de 11' à 15').
HICHAM HAMZA
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