Tueries en Irak : Le Premier ministre
Adel Abdel Mahdi doit rendre des comptes
Gilles Munier
Le Premier ministre
irakien Adel Abdel Mahdi
Vendredi 11 octobre 2019
Emmanuel Macron se
rendra-t-il à Bagdad d’ici la fin de
l’année, comme il l’a promis, en février
dernier, au président irakien à Barham
Saleh ? Si oui, il devra serrer la main
du Premier ministre Adel Abdel Mahdi,
considéré maintenant en Irak comme un
incapable doublé d’un assassin.
Les manifestants
qui le conspuent - des jeunes
majoritairement chiites - réclament
la chute du gouvernement, des emplois,
et la fin de la corruption (plusieurs
dizaines de milliards de dollars
empochés par les dirigeants qui se sont
succédé depuis 2003).
Accuser
périodiquement « la main de
l’étranger » d’être à l’origine de
la colère populaire ne dispense pas les
tenants du régime de Bagdad de leurs
responsabilités.
Pour avoir ordonné
aux forces de l’ordre irakiennes et aux
milices de tirer à balles réelles sur
des manifestants pacifiques, Abdel Mahdi
est passible du Tribunal Pénal
International. A moins que les Irakiens
ne s’occupent un jour de lui, ce que je
ne lui souhaite pas.
Selon
Amnesty International, le nombre
des manifestants tués par les forces
antiémeutes dépasserait maintenant les
150. Celui des blessés, plus de 6 000.
Les réseaux sociaux irakiens ont affirmé
que les snipers postés sur les toits,
tirant sur des jeunes leur semblant plus
actifs que d’autres, étaient des membres
de la garde personnelle du Premier
ministre Adel Abdel Mahdi (dirigée
par son beau-frère kurde).
Quand on sait qu’en
Irak les familles de victimes -
craignant d’être arrêtées - font
tout pour que la dépouille d’un parent
décédé ne soit pas déposée dans une
morgue, on peut en déduire que le nombre
des morts et blessés est plus élevé.
On n’en saura pas
plus sur les atrocités commises, pour
l’instant, car le régime
a bloqué Internet et fermé, le 2
octobre, les médias sociaux. Il s’en
prend maintenant
à la presse indépendante.
Déchoir Abdel
Mahdi de la nationalité française
En attendant –
et quelle que soit la suite des
événements - le gouvernement
français doit retirer la nationalité
française à Adel Abdel Mahdi, naturalisé
du temps où il était opposant à Saddam
Hussein, et placer sous séquestre
l’argent sale qu’il aurait camouflé en
France.
Qu’en pense
Emmanuel Macron ? Le projet - annoncé
lors de la visite d’Abdel Mahdi en
France, en mai dernier - de faire
coprésider par l’Irak la prochaine
« Conférence de soutien aux victimes des
violences ethniques et religieuses au
Moyen-Orient », est mal parti…
Pour info :
Manifestations en
Irak : "C'est un cri de la jeunesse
abandonnée d'Irak" - Vidéo (5’25)
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