Opinion
Les citations non
« politically correctes » de Mandela
Gilles Munier
Mardi 10 décembre 2013
Revue de presse : Il Fatto Quotidiano.fr
(9/13/13)*
Alors que le monde entier vénère
l’héritage de Nelson Mandela comme
premier président noir de l’Afrique du
Sud et comme icône antiapartheid, il
convient de rappeler qu’il fut toujours
extrêmement sceptique vis-à-vis de la
puissance américaine, de l’invasion de
l’Irak, et qu’il était surtout l’un des
soutiens essentiels de l’Organisation
pour la Libération de la Palestine.
Vous allez prendre connaissance de sept
citations du leader sud-africain qui ont
très peu de chances d’être rendues
publiques, alors que tous rendent
hommage à sa vie et commémorent son
décès dans les médias mainstream.
Avant l’invasion de l’Irak, Mandela
critiqua durement les actions des
États-Unis, à l’occasion d’un discours
prononcé au Forum international des
femmes à Johannesburg, où il déclara que
la principale motivation de
l’ex-président George W. Bush n’était
autre que le pétrole, ajoutant que Bush
était en train de
«
torpiller » les Nations unies.
«
S’il y a un pays qui a commis des
atrocités indicibles dans le monde, ce
sont bien les États-Unis d’Amérique. Ils
n’ont rien à faire des êtres humains,
» s’insurgea Mandela.
Le président sud-africain ne s’est pas
privé de faire des déclarations féroces
à l’encontre des États-Unis, et a
plusieurs fois mis en garde contre leur
intention d’envahir l’Irak. Au moment où
les USA préparaient leur invasion
massive en 2002, Mandela déclara à
Newsweek :
«
Si l’on étudie ces choses, on arrive
à la conclusion que le comportement des
États-Unis d’Amérique est une menace
pour la paix dans le monde. »
Mandela était un soutien de longue date
de l’Organisation
pour la Libération de la Palestine,
et a prononcé en 1999 un discours devant
un parterre de journalistes, dans lequel
il acceptait de servir de médiateur
politique entre Israël et ses voisins.
«
Israël devrait se retirer de toutes
les zones qu’il a conquises aux dépens
des Arabes en 1967, et en particulier,
Israël devrait de retirer complètement
du plateau du Golan, du Sud Liban et de
la Cisjordanie, » a-t-il
affirmé, comme l’a rapporté Suzanne
Belling de l’agence Jewish Telegraph.
Mandela a rencontré Fidel Castro en
1991, et a prononcé avec lui un discours
intitulé « Comme nous sommes allés
loin, nous autres, esclaves ». Le
pays était en train de commémorer le 38e
anniversaire de la prise de Moncada, et
Mandela rendit hommage à la « place
toute spéciale » de Cuba dans le coeur
des Africains, sa révolution, et tout le
chemin parcouru par ce lointain pays.
«
Depuis les premiers jours, la
Révolution cubaine a également été une
source d’inspiration pour toutes les
personnes éprises de liberté. Nous
admirons les sacrifices du peuple cubain
pour maintenir sa propre indépendance et
sa souveraineté face à la sinistre
campagne impérialiste orchestrée dans le
but de détruire les avancées
impressionnantes réalisées au cours de
la révolution cubaine… Vive la
Révolution cubaine. Longue vie au
camarade Fidel Castro. »
Mandela demanda officiellement à mettre
fin aux dures sanctions imposées par
l’ONU à la Libye en 1997, et promit de
soutenir le leader libyen Mouammar
Kadhafi, qui était lui-même un soutien
de longue date de Mandela.
«
Il est de notre devoir d’aider
fraternellement ce dirigeant… surtout en
ce qui concerne les sanctions, qui ne le
frappent pas lui, mais plutôt la masse
des gens anonymes… nos frères et soeurs
africains, » déclara Mandela.
À l’occasion de la Journée
internationale de solidarité avec le
Peuple palestinien, le 4 décembre 1997,
Mandela rassembla un groupe «
en qualité de Sud-Africains, de
Palestiniens qui sont nos hôtes, et
d’humanistes, pour exprimer notre
solidarité avec le peuple de Palestine.
» Lors de ce discours, il lança un appel
pour que les flammes métaphoriques de la
solidarité, de la justice et de la
liberté soient toutes allumées.
«
L’ONU a adopté une position forte
contre l’apartheid, et avec les années,
un consensus international s’est
constitué et a contribué à mettre fin à
ce système injuste. Mais nous
savons bien que notre liberté est
incomplète sans la liberté des
Palestiniens. »
Source :
http://rt.com/news/mandela-sharp-quotes-media-860/
*Publication en langue française :
http://ilfattoquotidiano.fr/les-citations-non-politically-correctes-de-mandela/
© G. Munier/X.
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Publié le 10 décembre 2013 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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