L'actualité du
droit
Le président du Sénat, un
perroquet pas savant
Gilles Devers
Mercredi 9 septembre 2015
Comment les
prendre au sérieux, même cinq minutes ?
Larcher, le président du Sénat, s’est
fait rédiger des « éléments de langage »
par le Quai d’Orsay avant sa visite en
Algérie, qui commence aujorud'hui. Sauf
que
le document secret a été fuité. Nul,
rigolo, désespérant : un peu tout ça à
la fois…
Le président
du Sénat, c’est un personnage important
de notre divine République. Notamment,
c’est lui qui assure l’intérim de la
présidence de la République, si le chef
d’État n’est plus en mesure de le faire.
Vu son rang protocolaire, il est de
toutes les grandes manifestations
internationales. Donc pour assurer ce
type de fonction, on choisit un costaud,
avec une solide expérience, et un fin
connaisseur de dossiers.
Bon très
bien,… sauf que la petite aventure qui
arrive au camarade Larcher est bien
décalée, et nous montre un mec plus nul
que nul.
Larcher est
parti hier pour une visite en Algérie,
et comme manifestement il ne connaît
rien des problématiques, il s’est fait
rédiger des « éléments de langage » par
les services du Quai d’Orsay. C’est du
prémâché pour gros bébé !
Les mecs du
Quai d’Orsay considèrent visiblement que
le type est une bouse, car ils ont même
rédigé le propos liminaire. De la grande
et fine littérature : «Je suis très
heureux d'être aujourd'hui en Algérie, à
l'invitation du président du Conseil de
la Nation, que je remercie, ainsi que
l'ensemble des autorités algériennes,
pour la chaleur de leur accueil».
On trouve
ensuite une série de 32
questions-réponses, de telle sorte que
le perroquet Larcher va prendre de
jolies formules, et les réciter à la
première occasion prenant l’air
intelligent.
Par exemple,
s’il y a une question sur la liberté de
la presse, Larcher sera prêt à dégainer
: «Vous connaissez l'attachement de la
France à la liberté d'expression et à la
liberté de la presse, comme partout dans
le monde. Cela étant, il ne me revient
pas de faire acte d'ingérence dans les
débats qui concernent l'Algérie et les
Algériens».
Ce qui est
également intéressant, c’est de voir les
questions posées. Il n’y a aucune vision
prospective du rôle que joue l’Algérie
comme pôle de stabilité en Afrique, l’un
des très rares grands pays à tenir, ou
du grand avenir que nous avons avec
l’Algérie. Toutes les questions sont sur
le thème d’un pays qui ne va pas et qui
ne fait que nous poser des problèmes. Et
toutes les réponses sont sur le même
modèle : comment répondre sans répondre
à la question…
Oui vraiment,
comment prendre au sérieux ce personnel
politique, qui survit en mendiant nos
votes ?
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