L'actualité du
droit
Peut-on faire confiance à ceux qui
ont fait tant de mal au pays pour le
redresser ?
Gilles Devers
Samedi 5 décembre 2015
Dimanche soir, le FN fêtera des
résultats électoraux toujours en
hausse,… et on verra les politiques –
qui sont les responsables de cette
déliquescence – nous expliquer doctement
que maintenant ils vont redresser la
barre. Non, il est impossible de leur
faire confiance, et leur prétention est
d’une insupportable irresponsabilité. De
tous côtés, ils ont perdu : ce sont des
gens du passé, dépassés… Qu’ils
dégagent.
François Hollande a été élu en
mai 2012, sans enthousiasme, mais un
mandat clair : combattre le chômage, qui
mine la société ; redresser
l’endettement de la France car cette
dette, qui nous place sous la tutelle
des banques, est un fardeau pour nos
enfants ; mettre fin aux dérives de
Sarkozy en matière de droits et
libertés.
Les
premiers pas du gouvernement avaient
montré qu’il n’y aurait pas de rupture,
et que le risque était de voir l’odieux
discours moral de la Gauche utilisé pour
aller plus loin que n’oserait le faire
la Droite.
À ce jour, le bilan est clair.
1/ C’est un échec patent pour
le dossier numéro un c’est-à-dire
l’emploi. En cette fin du troisième
trimestre 2015, le taux de chômage
atteint
10,6 % de la population active, soit
3 millions de personnes, en
accroissement constant depuis trois ans.
Aucune perspective de redressement, dans
un modèle économique fondé sur la
croissance, croissance qui reste atone
2/ S’agissant de la dette
publique française, c’est
une pure catastrophe. Cette dette
représentait 16 % du PIB en 1974. Elle
est passée en 1995 à 55 %, puis à 67% en
2005, 90 % en 2012, 95 % en 2014, et
97,6% en mi-2015. Le chiffre va
s’amplifier, car au prétexte du « pacte
de sécurité » la France renonce à tous
ses
engagements économiques internationaux.
3/ Sur le plan des libertés, le
constat objectif est que Hollande est
allé beaucoup plus loin que Sarko dans
les atteintes aux droits fondamentaux.
Sur le plan international, la France
viole la résolution du Conseil de
sécurité en bombardant en Syrie, et
Hollande a été le seul chef d’État du
monde
à soutenir Netanyahou pour
l’agression militaire criminelle contre
la population de Gaza en juillet 2014.
Sur le plan interne, le bilan est
carbonisé : la
persécution des Roms « qui ont
vocation à rentrer chez eux », la
fermeture des frontières aux réfugiés,
la misère endémique pour les étrangers à
Calais, l’interdiction de manifestations
pour la Palestine, loi sur le
renseignement, déchéance de nationalité…
la liste est longue, et a commencé par
les renoncements à modifier les lois
pénales de Sarko.
Mais le pire est cet état
d’urgence, combiné à la
suspension de la Convention européenne
des droits de l’homme, rendue inefficace
pour toutes les questions sensibles.
Nous pouvions vivre sereins en attendant
les lois liberticides d’un pouvoir
autoritaire – quel qu’il soit : PS, Les
Rep, ou FN – car la France, État de
droit, se plaçait sous l’autorité d’une
juridiction internationale, la Cour
européenne des droits de l’homme.
L’histoire nous a appris qu’un pays
démocratique peut se laisser aveugler et
adopter des lois contraires aux droits
fondamentaux, d’où la garantie
essentielle du contrôle international.
Or, en un discours, Hollande a
fracassé cette protection : il va
désormais suffire d’invoquer le combat
contre Daech - qui va durer des années -
pour porter des atteintes irrémédiables
à l’état de droit, contre les
populations les plus vulnérables, et
avec la perte d'un recours effectif en
droit européen.
Ainsi, qu’il s’agisse du
chômage, de l’endettement, des droits
fondamentaux, le bilan du gouvernement
socialiste est une catastrophe.
El Blanco en fait la semaine
dernière expliquait qu’il fallait
reconstruire
des pans entiers de la République.
Donc acte sur le constat,… mais une
question alors : comment imaginer que
l’on puisse confier cette reconstruction
à ceux qui ont exercé le pouvoir ces
vingt dernières années, et qui sont eux
les responsables de la destruction ? Ce
serait l’histoire d’un médecin, passé
totalement à côté du diagnostic, n’ayant
prescrit que de la poudre de
perlimpinpin, et qui devant la
découverte d’une aggravation de l’état
de santé, soutient qu’il est le plus
compétent pour l’opération chirurgicale…
On lui demanderait simplement de
dégager.
Dimanche ce sont les
régionales, et si vous avez un candidat
sympathique, ayant réuni une équipe
honnête, surtout n’hésitez pas.
Mais ensuite, vont commencer
les choses sérieuses, avec un vrai cas
de conscience pour nous citoyens :
impossible de confier l’avenir du pays à
ceux qui l’ont amené si bas, et
impossible de s’en remettre à la SARL Le
Pen, et son programme d’enfermement et
de « purification » de la France. Voter
pour faire barrage au pire, pour se
retrouver avec le PS qui adopte les
propositions du FN, c’est non.
Aussi, et pour être clair, y
aura-t-il une autre solution que
l’abstention ? En l’état, je ne vois pas
laquelle. Ce ne sera pas l’inaction :
penser une doctrine, agir par le social,
défendre les droits… mais voter pour
« le moins pire », c’est fini. Ils sont
prisonniers de leur passé, et nous
devons construire l’avenir sans eux.
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