Centre
d'information sur la Résistance en
Palestine
Résistance en Palestine :
poursuivre le
chemin de la libération août 2020
CIREPAL
Lundi 24 août 2020 La normalisation
est une crime
L’accord entre
l’entité sioniste et l’Etat des Emirats
arabes Unis, annoncé par le président
américain Trump, il y a quelques jours,
ouvre une nouvelle phase de la
normalisation de l’occupation sioniste
par les Etats arabes, musulmans ou
autres Etats dans le monde. Que signifie
normaliser la présence de l’occupant ?
D’abord, une reconnaissance d’une entité
coloniale, construite au détriment du
peuple palestinien, dont le pays a été
occupé et qui a été expulsé par cette
entité. Ensuite, pour les Etats arabes
et musulmans plus particulièrement, un
désengagement de la question
palestinienne, qui veut dire abandonner
le peuple palestinien à affronter seul
une entité coloniale soutenue
militairement et économiquement
par les Etats-Unis et l’Europe,
essentiellement et par le lobby sioniste
dans le monde. Alors que les Etats
arabes et musulmans devraient, au moins,
constituer un rempart de sauvegarde de
la question palestinienne, en apportant
un soutien politique, diplomatique,
économique, et même militaire, au peuple
palestinien et à sa résistance, le
désengagement livre le peuple
palestinien et la Palestine à l’ogre
sioniste.
L’Etat des Emirats
arabes unis n’est pas le premier Etat
arabe à normaliser ses relations par un
accord qui n’est en réalité que la fin
d’un processus commencé il y a plus de
vingt ans, de relations secrètes,
semi-secrètes ou même publiques, entre
les dirigeants émiratis et les occupants
sionistes. Les visites des sionistes aux
Emirats, les rencontres entre
dirigeants, les accords commerciaux et
les manoeuvres militaires communes dans
des pays européens, les ventes par les
sionistes de matériel électronique et la
participation des sionistes aux
conférences internationales et aux
compétitions sportives aux Emirats ont
été largement suivis et dénoncés par les
médias arabes.
L’Etat des Emirats
n’est pas le premier, car il y a eu tout
d’abord, les accords de Camp David en
1977 (Egypte – entité sioniste), puis
les accords d’Oslo ( 1993 OLP – entité
sioniste), puis les accords de Wadi
Araba en 1995 (Jordanie – entité
sioniste), qui ont formellement reconnu
la présence de l’entité coloniale sur
une partie de la Palestine (frontières
d’avant juin 1967). Mais ce qui
différencie ces accords signés
auparavant et celui envisagé par l’Etats
des Emirat c’est : 1) les accords
précédents étaient signés par des Etats
ou entité politique en conflit direct
avec l’entité sioniste, où ces Etats
sont parvenus à récupérer des morceaux
de leurs territoires en contrepartie de
l’abandon de la terre palestinienne
occupée en 48, alors que l’Etat des
Emirats n’a pas de territoires à
récupérer.
2) les accords
signés précédemment n’ont pas été
accompagnés de campagnes haineuses
envers les Palestiniens, de
falsifications historiques et
religieuses, de reniements de soi aussi
flagrants que ceux qui ont accompagné
l’accord entre l’Etat émirati et les
sionistes, 3) le contexte dans lequel
intervient cet accord, le deal du siècle
américano-sioniste, financé par
précisément des Etats du Golfe qui
envisageraient de suivre l’Etat émirati.
4) Si les accords précédents avec
l’entité sioniste ne suppriment pas tous
les droits palestiniens, l’accord avec
l’Etat des Emirats et probablement avec
les autres Etats qui le suivraient nie
les droits palestiniens et s’élève au
rang d’une alliance avec l’entité
spoliatrice, sous l’égide américain,
contre le peuple palestinien dans son
ensemble et contre sa résistance
principalement, jugée « terroriste ». Il
s’agit donc d’une alliance, et non d’un
accord de reconnaissance, ou d’un accord
de cessez-le-feu.
L’accord entre
l’Etat des Emirats et l’entité coloniale
sioniste va au-delà de la normalisation
des relations, que la plupart des pays
arabes ont implicitement accomplie,
après la conférence de Madrid en 1992,
lorsqu’ils ont ouvert sur leur sol des
bureaux sionistes de liaison,
commerciaux ou autres. Ces bureaux
fermés après le déclenchement de
l’Intifada al-Aqsa en 2000, fonctionnent
toujours dans certains pays, comme dans
l’Etat du Qatar, dont le régime interdit
toute allusion à ses relations
bienveillantes avec l’entité
d’occupation.
Mais la
normalisation c’est aussi la
normalisation des individus, souvent des
intellectuels et sportifs en mal de
reconnaissance, les institutions ou
associations, souvent victimes des
pressions et chantages exercés par des
Etats Européens et les organisations
internationales. La normalisation c’est
aussi l’établissement de contacts
économiques, culturels, sportifs,
religieux (avec les sionistes),
touristiques, sans nécessairement passer
par les officiels sionistes. Ce sont
tous ces contacts personnels ou
collectifs qui reconnaissent
implicitement ou explicitement, l’entité
spoliatrice sioniste.
Peu de jours après
l’annonce de l’accord, l’occupant
sioniste a commencé à bombarder la bande
de Gaza, sous le prétexte que les
Palestiniens envoient des ballons
chargés d’explosifs vers les colonies
adjacentes. Depuis plusieurs mois, il
refuse d’alléger le blocus contre la
bande de Gaza, et fort du soutien
américain et de l’accord de
normalisation, il envisagerait de
modifier les termes de l’accord de
cessez-le-feu de 2014. Or, la résistance
refuse. Et quelques jours après
l’accord, intervient la 51ème
commémoration de l’incendie de la
mosquée al-Aqsa (août 1969), qui
rappelle aux musulmans que la mosquée
al-Aqsa est placée sous occupation et
est en danger de judaïsation.
1 - Le peuple
palestinien dénonce l’accord
Le peuple
palestinien a été unanime à dénoncer
l’accord de normalisation. Les
responsables de l’Autorité palestinienne
ont mis l’accent sur la prétention
émiratie à avoir gelé ou plutôt supprimé
le projet d’annexion de la Cisjordanie
par les sionistes, disant que c’est
plutôt la mobilisation populaire et
officielle palestinienne qui a fait
reculer les sionistes. Aussitôt, et à
cause des dissensions internes entre
sionistes, Netanyahu a été obligé de
démentir les responsables émiratis,
annonçant que le plan d’annexion de la
Cisjordanie se poursuivra.
Pour l’Autorité
palestinienne, les Emirats n’ont pas le
droit de piétiner le droit palestinien à
l’auto-détermination (FDLP) mais pour le
Fateh, il s’agit aussi de contrer la
ligne de Mohammad Dahlan, considéré
comme le pion émirati en Palestine. Ce
qui pourrait expliquer une partie des
manifestations populaires contre les
Emirats dans les principales villes
palestiniennes, en soutien au président
Mahmud Abbas.
Cependant la colère
des Palestiniens va au-delà de la
querelle Dahlan-Abbas, et la
mobilisation populaire contre l’accord
de normalisation fait suite à la
mobilisation populaire contre le plan
d’annexion envisagé par l’occupant et au
« deal du siècle » concocté par les USA
pour supprimer les droits palestiniens
sur leur terre et leur pays, et pour
supprimer également « la solution aux
deux Etats », chère à l’Autorité
palestinienne et aux Etats Européens.
Au lieu de répondre
aux réclamations répétées des
organisations palestiniennes de la
résistance, qui proposent une rencontre
au sommet entre Mahmoud Abbas et les
secrétaires généraux des mouvements de
la résistance pour définir les lignes de
la nouvelle stratégie palestinienne face
à l’occupant, au deal du siècle et ce
qui en découle, le président de
l’Autorité palestinienne a proposé une
« réunion » à Ramallah le 18/8 , qui a
été acceptée par l’ensemble des
mouvements palestiniens. Mais, comme s’y
attendaient la plupart, cette rencontre
n’a été qu’un show où Mahmoud Abbas a
pris la parole pour être applaudi
chaudement par les responsables des
appareils sécuritaires et quelques
officiels de l’Autorité, et où il a
rejeté l’accord de normalisation et mis
en garde d’autres pays arabes de suivre
cette voie. Une fois encore, Mahmoud
Abbas considère que le simple fait de
répondre à son appel signifie de facto
un plébiciste palestinien à sa voie, et
non pas un effort vers une unité dans la
lutte.
L’Autorité
palestinienne a décidé de supprimer sa
participation à Expo Dubaï,
manifestation grandiose prévue dans la
capitale émiratie, et auquel l’entité
sioniste a été invitée il y a quelques
mois.
Les Maqdissis et
les ulémas
Les manifestations
et les rassemblements réguliers dans
al-Quds et la mosquée al-Aqsa pour
dénoncer l’accord de normalisation, où
les photos de Mohammad b. Zayed ont été
piétinées, ont été farouchement réprimés
par les appareils de répression
sionistes, qui ont procédé à de
nombreuses arrestations. Pour les
Maqdissis, il s’agit de défendre la
ville d’al-Quds contre la judaïsation
rampante et de dénoncer un accord qui
signifie l’approbation émiratie à la
judaïsation et la destruction de la
mosquée al-Aqsa, notamment après les
multiples « achats » frauduleux de
vieilles maisons maqdissies par un
réseau dirigé par des émiratis au profit
des colons, achats largement dénoncés
par la presse palestinienne et arabe,
depuis plusieurs années.
La position ferme
des ulémas, orateurs et responsables des
awqafs musulmans dans la ville d’al-Quds
a été attentivement suivie par les
masses palestiniennes et arabes. Tous
ont dénoncé cet accord et une fawa émise
par sheikh Mohammad Hussayn interdit aux
émiratis, venus sous la houlette de
l’occupation, de visiter et de prier
dans la mosquée al-Aqsa. Pour sheikh
Mohammad Hussayn, une telle visite ou
prière serait invalide, si elle
intervient dans le cadre de l’accord de
normalisation, qui vise à dénaturer la
mosquée al-Aqsa et la cause
palestinienne. Il a indiqué que la
visite et la prière dans la mosquée sont
autorisées à quiconque vient à partir de
la porte légale palestinienne, et non à
ceux qui récompensent les Etats-Unis et
l’occupation « israélienne ».
Sheikh Ikrima
Sabri, orateur de la mosquée a annoncé
que les émiratis qui viendraient dans la
mosquée recevront l’accueil populaire
fait à leurs prédécesseurs, des
journalistes saoudiens venus provoquer
les Maqdissis aux alentours de la
mosquée, il y a quelques mois, et qui
ont été poursuivis et hués par les
jeunes Maqdissis.
L’archimandrite
grec-orthodoxe Hanna Atallah a déclaré :
« nous refusons toutes les formes de
normalisation, notamment celles qui se
développent en relations diplomatiques
et économiques avec l’occupant ». Il a
dénoncé les négociations avec l’occupant
jugeant qu’elles n’ont rien apporté à la
Palestine et aux Palestiniens, sinon un
surplus de colonies, de vols de terres
et le bafouement de son identité et de
ses lieux saints. Il se demande : « la
rencontre entre un responsable
palestinien et un responsable
« israélien » n’est-elle pas une
normalisation ? ».
Le père Emmanuel
Msallam, président du conseil populaire
mondial pour la justice et la paix dans
al-Quds, a déclaré que personne n’a le
droit d’abandonner la ville d’al-Quds,
et les normalisateurs sont des
étrangers, parce qu’ils sont dénués
d’al-Quds ». S’adressant aux
normalisateurs, il a déclaré : vous les
normalisateurs, les agenouillés sous
« Israël », al-Quds n’est pas les restes
de vos capitales pour que vous la jetiez
à nos ennemis ».
Hassan Abdo,
journaliste et analyste, a jugé que cet
accord dépasse le terme normalisation
car il s’agit d’un accord basé sur une
stratégie profonde, qui est une alliance
sécuritaire, militaire et économique
entre l’Etat des Emirats et l’entité
sioniste. Pour lui, l’accord met les
Palestiniens dans une position critique,
à cause de l’absence d’une stratégie
commune.
Pour l’écrivain et
l’analyste dr. Mohammad Rafiq Awad, il
« nous faut modifier nos relations avec
l’occupant « Israélien » et empêcher
toute partie palestinienne d’avoir des
contacts avec lui. Nous devons revenir à
la lutte et la résistance, qui suscite
le soutien des peuples à notre cause ».
L’intellectuel
palestinien Adil Samara a considéré que
l’Autorité palestinienne est le
principal moteur ayant conduit des Etats
arabes à normaliser leurs relations avec
l’entité d’occupation. Il a souligné
l’ampleur du refus populaire de la
normalisation, et a mis en cause les
accords d’Oslo et la collaboration
sécuritaire avec l’occupant. Pour lui,
il faut que l’Autorité palestinienne
stoppe ses relations avec l’occupant et
que l’OLP se déplace hors de la
Palestine pour reprendre sa fonction de
lutte nationale, sinon la normalisation
des régimes arabes va se poursuivre.
Le mouvement Abna’
al-Balad (fils du pays) dans les
territoires occupés en 48 a dénoncé
l’accord et a jugé que les accords
d’Oslo entre l’OLP et l’entité sioniste
doivent être annulés, car ces accords
sont responsables de la normalisation de
pays arabes avec l’entité d’occupation.
Les Palestiniens
en exil
Comme lors de tous
les soulèvements palestiniens en
Palestine, les réfugiés palestiniens
manifestent leur colère, désapprobation,
dénonciation.. pour affirmer l’unité du
peuple palestinien, là où il se trouve.
Dans les camps de réfugiés palestiniens
au Liban, malgré la crise économique, le
désastre qui a frappé le Liban et le
virus corona, les Palestiniens ont
manifesté et se sont rassemblés pour
dénoncer l’accord de normalisation entre
les Emirats et l’entité coloniale
sioniste.
Tous les
représentants au Liban des mouvements de
la résistance palestinienne ont dénoncé
l’accord, en expliquant ses nuisances
envers le peuple palestinien et sa lutte
de libération. Pour Ali Barake (Hamas),
l’accord est un coup de poignard dans le
dos des Palestiniens et est une
récompense à Netanyahu. Nous appelons
les peuples arabes à soutenir la
résilience de notre peuple jusqu’au
retour (des réfugiés) et la réalisation
de notre indépendance. »
Les institutions
palestiniennes en Italie ont exprimé
leur refus et leur dénonciation de
l’accord de normalisation, et l’ont
considéré comme un acte d’agression sur
les droits nationaux et historiques du
peuple palestinien.
Le congrès des
Palestiniens en exil, qui rassemble des
milliers de Palestiniens vivant dans
divers pays, a dénoncé l’accord de
normalisation.
La résistance
palestinienne
Le secrétaire
général du mouvement du Jihad Islamique,
Ziyad Nakhalé a qualifé l’accord de
« honteux », d’une chute supplémentaire
du mur arabe, qui est déjà branlant, et
cet accord a été devancé par l’accord de
Camp David (avec l’Egypte), l’accord de
Wadi Araba (avec la Jordanie) et les
accords d’Oslo (avec l’OLP). Il a ajouté
« quelle honte ! ils piétinent tout, se
barbouillent le visage et souillent leur
hitoire avec le sang des Palestiniens et
celui des peuples arabes qui se sont
sacrifiés pour la Palestine et pour
al-Quds. Ils abandonnent le sacré pour
la souillure, pour demeurer esclaves et
serviteurs d’ « Israël » et des
Etats-Unis, et pour rester au pouvoir ».
Il a ajouté : « quelle honte et quelle
insolence ! Ils sont arrivés au point de
devenir des tremplins pour Netanyahu et
Trump, afin que ces derniers demeurent
au pouvoir ». Nakhalé a appelé le peuple
palestinien et ses forces politiques à
ne pas se tourner en arrière, mais à
unir leurs rangs selon une vision claire
et sur la base de la résistance. Il a
appelé les officiels palestiniens à
abandonner leurs illusions de paix
« avant de demander aux autres de cesser
leurs affronts ».
Les organisations
de la résistance réunies à Gaza ont
déclaré, dans un communiqué, que
l’accord renie clairement le sang versé
par la nation pour la défense de la
Palestine, et est une trahison des
droits de notre peuple sur toute
parcelle de la Palestine.
Dr Youssef
Hassayna, membre du BP du mouvement du
Jihad islamique en Palestine, a déclaré
que l’accord humiliant exprime le degré
de défaitisme et de soumission qui
secouent ces régimes. Cependant, cela ne
change aucunement les constantes du
droit, de l’histoire et de la
géographie, car l’entité sioniste
restera une entité d’occupation et
l’ennemi central de la nation. « Malgré
la chute assourdissante de ces régimes,
nous, en tant que forces de la
résistance et en tant que peuple
palestinien, nous ne comptons pas sur
ces régimes, mais d’abord sur la
promesse divine de la victoire faite aux
combattants, puis sur les capacités de
notre peuple et son endurance, puis sur
nos frères arabes et musulmans, sur les
forces de l’axe de la résistance qui
accumule les réalisations et repousse
progressivement les forces
impérialistes ».
Le président du BP
du mouvement Hamas, Isma’il Haniyé, a
dénoncé l’accord de normalisation et
réclamé le retrait de la reconnaissance
de l’occupant « israélien » par l’OLP.
Il s’est adressé à « quiconque pense
normaliser ses relations avec
l’occupant, sur le dos des droits de
notre peuple, doit s’arrêter, car nous
sommes en mesure d’installer des
équations, et nous refusons qu’elles
nous soient imposées. Le peuple
palestinien lutte depuis plus de cent
ans, et il ne s’est pas soumis, il ne
reconnaîtra pas « Israël », ajoutant que
« les Emirats et son peuple font partie
intégrante de la nation, et je suis
certain que le peuple émirati est
hostile à ce pas normalisateur, qui
représente un coup de poignard traître
et ne sert que l’occupant ».
2 - les peuples
arabes
Les
personnalités et les organisations
politiques
L’ancien premier
ministre libanais, Salim Hoss, a
fermement dénoncé l’accord entre les
Emirats et l’entité sioniste, « l’ennemi
spoliateur de la Palestine ». Pour lui,
il s’agit « d’un crime historique contre
la Palestine, l’arabité et nos lieux
saints » et un pas extrêmement dangereux
car il ouvre la voir à une normalisation
arabe à longue échelle avec l’entité
sioniste ».
Plusieurs partis
koweitiens ont dénoncé l’accord,
affirmant qu’il est injustifié et sans
intérêt pour les Emirats et la nation
arabo-islamique. Ils ont affirmé qu’ils
refusent toute normalisation avec
l’occupant sioniste et qu’ils refusent
toute reconnaissance de cette entité,
car il s’agit d’un crime contre la
Palestine, son peuple et la nation
arabo-islamique. Le communiqué est signé
par 7 partis.
L’union mondiale
des ulémas musulmans a dénoncé l’accord
et considéré qu’il est une récompense
pour les crimes des sionistes dans
al-Quds et contre les Palestiniens. Pour
l’union, l’accord est une reconnaissance
implicite du droit « d’Israël » à assoir
sa souveraineté sur la Cisjordanie
occupée. L’Union a appelé les ulémas,
les penseurs et les responsables
politiques d’assumer leurs
responsabilités envers la cause
palestinienne.
La ligue des
« parlementaires en faveur d’al-Quds » a
dénoncé l’accord de
normalisation, le considérant nuisible
aux droits du peuple palestinien et un
encouragement au régime de l’apartheid
de poursuivre ses crimes. La Ligue a
appelé, dans un communiqué, les pays du
monde à juger l’accord selon les
critères juridiques et humains, et à ne
pas mettre en avant leurs intérêts
étroits immédiats et illusoires.
Le congrès national
islamique a dénoncé l’accord affirmant
qu’il s’agit d’un acte de trahison qui
va au-delà de toutes les lignes rouges
et qui va de pair avec les plans
américano-sionistes qui visent à
liquider la cause palestinienne. Le
congrès a appelé toutes les composantes
de « notre nation, officielles et
populaires » à refuser cet accord
« traître » et de continuer à protéger
la cause de la Palestine et à soutenir
le peuple palestinien dans la lutte pour
la libération et le retour et à
construire son Etat indépendant sur
toute la Palestine, avec al-Quds pour
capitale.
Le Groupe d’action
nationale pour la Palestine » au Maroc a
appelé les autorités marocaines à
« prendre une position politique et
diplomatique, ferme et rapide » contre
l’accord entre les Emirats et
« Israël ». Pour le groupe, l’accord est
une trahison des dirigeants émiratis et
une propagande électorale pour Netanyahu
et Trump.
Des partis
algériens, représentant le pouvoir et
l’opposition, ont dénoncé l’accord « de
la trahison » des droits du peuple
palestinien. Le FLN le décrit comme un
coup de poignard dans le dos des
Palestiniens. Le mouvement pour une
société musulmane, l’un des plus
importants partis islamiques en Algérie,
a dit que l’accord n’est pas une
surprise, et qu’il sert les intérêts de
l’entité sioniste. Le parti Liberté et
justice, a décrit l’accord comme un coup
de poignard dans le dos de la nation
arabe et une trahison de la question
palestinienne. Le parti a appelé à
affermir les capacités de résilience du
peuple palestinien frère, financièrment,
militairement et politiquement ».
Le conseil des
fatwas en Libye a dénoncé l’acte de
normalisation et a appelé les musulmans
à boycotter les Emirats dans tous les
domaines économiques et politiques.
Le mufti du
sultanat d’Oman, Ahmad b. Hamad Khalili
a mis en garde contre l’abandon de la
mosquée al-Aqsa. Il a déclaré que la
libération d’al-Aqsa et de ses
alentours, de toute occupation, est un
devoir sacré pour toute la nation. Il a
déclaré, sur twitter, que si les
conditions ne permettent pas aux
musulmans de libérer al-Aqsa, ils ne
devraient cependant pas la brader. La
position du mufti omani est en
contradiction avec les officiels du pays
qui ont affirmé être favorables à
l’accord de normalisation.
20
militants émiratis ont signé un
communiqué dénonçant l’accord de
normalisation, dans lequel ils
expliquent que la normalisation est une
reconnaissance du droit de l’occupant
« israélien » sur la terre de Palestine.
Ils ajoutent : « le silence du peuple
émirati ne signifie pas qu’il accepte
l’accord, mais comme cela est connu par
tous, il n’y a pas dans les Emirats un
espace pour la liberté d’expression, et
quiconque s’oppose à la politique de
l’Etat est susceptible d’être malmené et
arrêté. »
Des opposants
émiratis ont annoncé avoir constitué une
ligue contre la normalisation des
relations avec « Israël ». Le communiqué
annonce que la Ligue a l’intention de se
battre contre toute forme de
normalisation, économique, sportive,
sécuritaire et politique. Elle considère
que l’accord représente une trahison de
la nation et un déni de son histoire qui
refuse le projet sioniste dans la
région, ajoutant : « notre devoir est de
protéger les valeurs instaurées par nos
prédécesseurs » qui sont le soutien aux
droits palestiniens, la fidélité à la
cause palestinienne qui est notre cause
première, et à tous ceux qui se sont
sacrifiés pour elle parmi ceux qui
croupissent dans les prisons
aujourd’hui », pour finir : « nous
devons exprimer le refus des Emiratis à
cet accord et faire parvenir la voix
populaire hostile à la normalisation ».
37 députés
koweitiens ont publié un communiqué dans
lequel ils expriment leur refus de la
normalisation et saluent la direction
politique du pays qui a refusé
d’abandonner la Palestine et les droits
palestiniens. Les députés ont rappelé
qu’ils ne peuvent « supprimer ou
arracher des esprits de nos enfants les
crimes commis par l’entité sioniste.
Cette entité spoliatrice continue à
accomplir des crimes contre les espèces
humaine, végétale et animale » et la
mosquée al-Aqsa continue à être
désacralisée et judaïsée. »
Le secrétaire
général de l’Union mondiale des ulémas
musulmans s’est dit choqué par
l’utilisation des enfants par le régime
émirati pour propager l’accord de
normalisation.
Plusieurs partis
politiques tunisiens et le réseau
tunisien pour affronter la normalisation
ont organisé un rassemblement devant
l’ambassade émiratie dans leur pays, à
l’appel du syndicat des journalistes,
pour protester contre l’accord de
normalisation.
Au Soudan, le parti
« al-Umma » dirigé par As-Sadiq Mahdi et
le conseil des ulémas du Soudan ont
dénoncé l’accord et les déclarations du
porte-parole soudanais du ministère des
affaires étrangères. Pour le parti
Al-Umma, « Israël » est une entité
d’occupation et rien ne justifie,
jusqu’à présent, un accord de « paix ».
Pour le conseil des ulémas, « nous
refusons tout pas vers la normalisation,
et le peuple soudanais soutient la cause
palestinienne ».
Des dizaines de
milliers de manifestants ont parcouru
les rues de plusieurs villes au Pakistan
(Karashi, Islamabad, Lahore, Pishawar,
...) dénonçant l’accord de
normalisation. Les manifestants ont
exprimé, par les banderoles, leur refus
de toute normalisation et leur soutien
aux Palestiniens.
Les
intellectuels arabes
Pendant des
décennies, les Emirats arabes unis ont
voulu se présenter comme un Etat qui
soutient les intellectuels arabes, en
fondant des prix littéraires qui
récompensent les auteurs, qu’ils soient
poètes, romanciers, chercheurs,
traducteurs, etc... Cette vitrine
intellectuelle a été conçue pour masquer
la dépendance du pays envers les grandes
puissances, notamment les Etats-Unis et
la Grande – Bretagne et le rôle des
Emirats dans l’élargissement et
l’approndissement de la présence
américaine et occidentale dans les Etats
arabes et africains.
A peine l’accord de
normalisation conclu par les Emirats que
plusieurs auteurs arabes ont décidé de
retirer leurs oeuvres littéraires de la
compétition pour recevoir les prix.
Parmi ces auteurs, le poète marocain
Mohammad Bennis, la romancière marocaine
Zahra Rmaij, le critique algérien Bashir
Fadlallah, le poète libanais Mohammad
Ali Shamseddine. Les premiers à avoir
retirer leurs oeuvres sont le romancier
marocain Abu Youssef Taha qui a affirmé
que le prix a été souillé par la
normalisation. Le traducteur marocain
Ahmad Wayzi s’est également retiré du
prix émirati, affirmant que son retrait
« n’est qu’un geste modeste par lequel
il affirme sa solidarité avec le peuple
palestinien qui lutte pour la
récupération de ses droits légitimes ».
L’écrivain tunisien Nassir Qawasmi a
retiré son roman de la compétition pour
un prix émirati, et l’écrivain tunisien
Mohamad Loumi a affirmé son refus de
participer à une quelconque
manifestation culturelle dans les
Emirats.
Se sont également
retirés le poète palestinien Ahmad Abu
Salim, le photographe palestinien
Mohammad Badarneh, et l’écrivain Abdel
Rahim Giran a démissionné de la
rédaction d’une revue littéraire
émiratie.
Par ailleurs,
plusieurs intellectuels irakiens ont
dénoncé cet accord, dans un communiqué,
affirmant que la question palestinienne
juste sera toujours leur boussole, et
terminant par : « nous ne ferons pas de
paix avec un spoliateur et nous ne
tendrons pas la main à un occupant ».
Des journalistes
égyptiens ont dénoncé l’accord de
normalisation, insistant sur les effets
néfastes de cet accord sur les
Palestiniens et les Arabes en général.
Malgré la
répression, 25 militants omanais ont
publié un communiqué dénonçant l’accord
et affirmant qu’ils s’opposent à toute
normalisation et qu’ils soutiennent le
peuple palestinien.
3 - les Etats
arabes et musulmans
L’ancien premier
ministre malaisien, Mahatir Mohammad, a
considéré que l’accord de normalisation
est un « dangereux pas en arrière » dans
la voie de la paix et qu’il divise le
monde musulman, et cela permettra aux
« Israéliens » de jeter le feu sur les
dissensions. Cet accord va consolider la
position « israélienne » qui considère
la Palestine comme lui appartenant.
Quant au parlement malaisien, il a
réclamé au gouvernement d’expulser
« Israël » des Nations-Unies. Une
délégation de parlementaires
représentant divers partis s’est dirigée
vers les ambassades américaine et
palestinienne, ainsi que vers la
représentation des Nations-Unies, pour
exprimer leur colère contre l’accord et
affirmer leur soutien à la lutte du
peuple palestinien.
Le président
tunisien, Qays Saïed, a affirmé son
soutien total et absolu au droit
palestinien. Il avait considéré, dans
son discours d’investiture, que toute
normalisation avec l’occupant, est une
haute trahison envers la Palestine.
Le ministère des
affaires extérieures soudanais a démis
de ses fonctions le porte-parole du
ministère qui avait affirmé, suite à
l’annonce de l’accord, que les relations
entre l’entité sioniste et le Soudan
vont dans le sens de la normalisation
des relations, après avoir salué le
geste émirati. Dans sa déclaration, le
porte-parole soudanais avait affirmé que
son pays visait à la normalisation pour
le bien des pays arabes. Ces paroles ont
été démenties par le ministre des
affaires extérieures. Depuis la chute du
régime soudanais, les luttes entre le
mouvement national et le courant
pro-occidental se sont envenimées.
La Turquie a
dénonçé l’accord, le considérant comme
une trahison des droits palestiniens. Le
ministre des affaires étrangères et le
président Erdogan ont manifesté leur
désapprobation, et Erdogan a déclaré que
la Turquie envisage la fermeture de son
ambassade aux Emirats et le gel des
relations diplomatiques avec les Emirats
(mais pas avec l’entité sioniste).
Le président du
parlement turc a considéré que l’accord
de normalisation est un « acte grave »
qui bafoue le droit international et les
résolutions des Nations-Unies.
Un communiqué du
ministère des affaires étrangères en
Iran juge que l’accord est « un pas très
grave et illégal et constitue une erreur
stratégique », mais qu’il n’aboutira
qu’à renforcer l’axe de la résistance.
Le commandant des
forces armées iraniennes, Mohammad
Baqeri, a déclaré que le comportement du
peuple iranien envers l’Etat des Emirats
va être entièrement modifié, et les
forces armées iraniennes vont avoir un
autre regard sur les Emirats, après
l’accord de normalisation. Il a ajouté :
« je conseille à Abu Dhabi de ne pas
poursuivre cette voie qui nuit à la
sécurité de la région, et cela est
entièrement refusé ».
Le président
iranien, Hassan Ruhani, a déclaré que
les Emirats ont commis une « erreur
magistale » en parvenant à un accord de
normalisation avec l’entité sioniste. Il
a mis en garde les Emirats de permettre
à « Israël » d’avoir un pied dans la
région.
Le sommaire de Cirepal
Le dossier des prisonniers palestiniens
Les dernières mises à jour
|