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Centre d'information sur la Résistance en Palestine

Résistance en Palestine :
poursuivre le chemin de la libération août 2020

CIREPAL

Lundi 24 août 2020

La normalisation est une crime

L’accord entre l’entité sioniste et l’Etat des Emirats arabes Unis, annoncé par le président américain Trump, il y a quelques jours, ouvre une nouvelle phase de la normalisation de l’occupation sioniste par les Etats arabes, musulmans ou autres Etats dans le monde. Que signifie normaliser la présence de l’occupant ? D’abord, une reconnaissance d’une entité coloniale, construite au détriment du peuple palestinien, dont le pays a été occupé et qui a été expulsé par cette entité. Ensuite, pour les Etats arabes et musulmans plus particulièrement, un désengagement de la question palestinienne, qui veut dire abandonner le peuple palestinien à affronter seul une entité coloniale soutenue militairement et économiquement par les Etats-Unis et l’Europe, essentiellement et par le lobby sioniste dans le monde. Alors que les Etats arabes et musulmans devraient, au moins, constituer un rempart de sauvegarde de la question palestinienne, en apportant un soutien politique, diplomatique, économique, et même militaire, au peuple palestinien et à sa résistance, le désengagement livre le peuple palestinien et la Palestine à l’ogre sioniste. 

L’Etat des Emirats arabes unis n’est pas le premier Etat arabe à normaliser ses relations par un accord qui n’est en réalité que la fin d’un processus commencé il y a plus de vingt ans, de relations secrètes, semi-secrètes ou même publiques, entre les dirigeants émiratis et les occupants sionistes. Les visites des sionistes aux Emirats, les rencontres entre dirigeants, les accords commerciaux et les manoeuvres militaires communes dans des pays européens, les ventes par les sionistes de matériel électronique et la participation des sionistes aux conférences internationales et aux compétitions sportives aux Emirats ont été largement suivis et dénoncés par les médias arabes.

L’Etat des Emirats n’est pas le premier, car il y a eu tout d’abord, les accords de Camp David en 1977 (Egypte – entité sioniste), puis les accords d’Oslo ( 1993 OLP – entité sioniste), puis les accords de Wadi Araba en 1995 (Jordanie – entité sioniste), qui ont formellement reconnu la présence de l’entité coloniale sur une partie de la Palestine (frontières d’avant juin 1967). Mais ce qui différencie ces accords signés auparavant et celui envisagé par l’Etats des Emirat c’est : 1) les accords précédents étaient signés par des Etats ou entité politique en conflit direct avec l’entité sioniste, où ces Etats sont parvenus à récupérer des morceaux de leurs territoires en contrepartie de l’abandon de la terre palestinienne occupée en 48, alors que l’Etat des Emirats n’a pas de territoires à récupérer.

2) les accords signés précédemment n’ont pas été accompagnés de campagnes haineuses envers les Palestiniens, de falsifications historiques et religieuses, de reniements de soi aussi flagrants que ceux qui ont accompagné l’accord entre l’Etat émirati et les sionistes, 3) le contexte dans lequel intervient cet accord, le deal du siècle américano-sioniste, financé par précisément des Etats du Golfe qui envisageraient de suivre l’Etat émirati. 4) Si les accords précédents avec l’entité sioniste ne suppriment pas tous les droits palestiniens, l’accord avec l’Etat des Emirats et probablement avec les autres Etats qui le suivraient nie les droits palestiniens et s’élève au rang d’une alliance avec l’entité spoliatrice, sous l’égide américain, contre le peuple palestinien dans son ensemble et contre sa résistance principalement, jugée « terroriste ». Il s’agit donc d’une alliance, et non d’un accord de reconnaissance, ou d’un accord de cessez-le-feu.

L’accord entre l’Etat des Emirats et l’entité coloniale sioniste va au-delà de la normalisation des relations, que la plupart des pays arabes ont implicitement accomplie, après la conférence de Madrid en 1992, lorsqu’ils ont ouvert sur leur sol des bureaux sionistes de liaison, commerciaux ou autres. Ces bureaux fermés après le déclenchement de l’Intifada al-Aqsa en 2000, fonctionnent toujours dans certains pays, comme dans l’Etat du Qatar, dont le régime interdit toute allusion à ses relations bienveillantes avec l’entité d’occupation.

Mais la normalisation c’est aussi la normalisation des individus, souvent des intellectuels et sportifs en mal de reconnaissance, les institutions ou associations, souvent victimes des pressions et chantages exercés par des Etats Européens et les organisations internationales. La normalisation c’est aussi l’établissement de contacts économiques, culturels, sportifs, religieux (avec les sionistes), touristiques, sans nécessairement passer par les officiels sionistes. Ce sont tous ces contacts personnels ou collectifs qui reconnaissent implicitement ou explicitement, l’entité spoliatrice sioniste.

Peu de jours après l’annonce de l’accord, l’occupant sioniste a commencé à bombarder la bande de Gaza, sous le prétexte que les Palestiniens envoient des ballons chargés d’explosifs vers les colonies adjacentes. Depuis plusieurs mois, il refuse d’alléger le blocus contre la bande de Gaza, et fort du soutien américain et de l’accord de normalisation, il envisagerait de modifier les termes de l’accord de cessez-le-feu de 2014. Or, la résistance refuse. Et quelques jours après l’accord, intervient la 51ème commémoration de l’incendie de la mosquée al-Aqsa (août 1969), qui rappelle aux musulmans que la mosquée al-Aqsa est placée sous occupation et est en danger de judaïsation.

1 - Le peuple palestinien dénonce l’accord

Le peuple palestinien a été unanime à dénoncer l’accord de normalisation. Les responsables de l’Autorité palestinienne ont mis l’accent sur la prétention émiratie à avoir gelé ou plutôt supprimé le projet d’annexion de la Cisjordanie par les sionistes, disant que c’est plutôt la mobilisation populaire et officielle palestinienne qui a fait reculer les sionistes. Aussitôt, et à cause des dissensions internes entre sionistes, Netanyahu a été obligé de démentir les responsables émiratis, annonçant que le plan d’annexion de la Cisjordanie se poursuivra.

Pour l’Autorité palestinienne, les Emirats n’ont pas le droit de piétiner le droit palestinien à l’auto-détermination (FDLP) mais pour le Fateh, il s’agit aussi de contrer la ligne de Mohammad Dahlan, considéré comme le pion émirati en Palestine. Ce qui pourrait expliquer une partie des manifestations populaires contre les Emirats dans les principales villes palestiniennes, en soutien au président Mahmud Abbas.

Cependant la colère des Palestiniens va au-delà de la querelle Dahlan-Abbas, et la mobilisation populaire contre l’accord de normalisation fait suite à la mobilisation populaire contre le plan d’annexion envisagé par l’occupant et au « deal du siècle » concocté par les USA pour supprimer les droits palestiniens sur leur terre et leur pays, et pour supprimer également « la solution aux deux Etats », chère à l’Autorité palestinienne et aux Etats Européens.

Au lieu de répondre aux réclamations répétées des organisations palestiniennes de la résistance, qui proposent une rencontre au sommet entre Mahmoud Abbas et les secrétaires généraux des mouvements de la résistance pour définir les lignes de la nouvelle stratégie palestinienne face à l’occupant, au deal du siècle et ce qui en découle, le président de l’Autorité palestinienne a proposé une « réunion » à Ramallah le 18/8 , qui a été acceptée par l’ensemble des mouvements palestiniens. Mais, comme s’y attendaient la plupart, cette rencontre n’a été qu’un show où Mahmoud Abbas a pris la parole pour être applaudi chaudement par les responsables des appareils sécuritaires et quelques officiels de l’Autorité, et où il a rejeté l’accord de normalisation et mis en garde d’autres pays arabes de suivre cette voie. Une fois encore, Mahmoud Abbas considère que le simple fait de répondre à son appel signifie de facto un plébiciste palestinien à sa voie, et non pas un effort vers une unité dans la lutte.

L’Autorité palestinienne a décidé de supprimer sa participation à Expo Dubaï, manifestation grandiose prévue dans la capitale émiratie, et auquel l’entité sioniste a été invitée il y a quelques mois.

Les Maqdissis et les ulémas

 Les manifestations et les rassemblements réguliers dans al-Quds et la mosquée al-Aqsa pour dénoncer l’accord de normalisation, où les photos de Mohammad b. Zayed ont été piétinées, ont été farouchement réprimés par les appareils de répression sionistes, qui ont procédé à de nombreuses arrestations. Pour les Maqdissis, il s’agit de défendre la ville d’al-Quds contre la judaïsation rampante et de dénoncer un accord qui signifie l’approbation émiratie à la judaïsation et la destruction de la mosquée al-Aqsa, notamment après les multiples « achats » frauduleux de vieilles maisons maqdissies par un réseau dirigé par des émiratis au profit des colons, achats largement dénoncés par la presse palestinienne et arabe, depuis plusieurs années.

La position ferme des ulémas, orateurs et responsables des awqafs musulmans dans la ville d’al-Quds a été attentivement suivie par les masses palestiniennes et arabes. Tous ont dénoncé cet accord et une fawa émise par sheikh Mohammad Hussayn interdit aux émiratis, venus sous la houlette de l’occupation, de visiter et de prier dans la mosquée al-Aqsa. Pour sheikh Mohammad Hussayn, une telle visite ou prière serait invalide, si elle intervient dans le cadre de l’accord de normalisation, qui vise à dénaturer la mosquée al-Aqsa et la cause palestinienne. Il a indiqué que la visite et la prière dans la mosquée sont autorisées à quiconque vient à partir de la porte légale palestinienne, et non à ceux qui récompensent les Etats-Unis et l’occupation « israélienne ».

Sheikh Ikrima Sabri, orateur de la mosquée a annoncé que les émiratis qui viendraient dans la mosquée recevront l’accueil populaire fait à leurs prédécesseurs, des journalistes saoudiens venus provoquer les Maqdissis aux alentours de la mosquée, il y a quelques mois, et qui ont été poursuivis et hués par les jeunes Maqdissis.

L’archimandrite grec-orthodoxe Hanna Atallah a déclaré : « nous refusons toutes les formes de normalisation, notamment celles qui se développent en relations diplomatiques et économiques avec l’occupant ». Il a dénoncé les négociations avec l’occupant jugeant qu’elles n’ont rien apporté à la Palestine et aux Palestiniens, sinon un surplus de colonies, de vols de terres et le bafouement de son identité et de ses lieux saints. Il se demande : « la rencontre entre un responsable palestinien et un responsable « israélien » n’est-elle pas une normalisation ? ».

Le père Emmanuel Msallam, président du conseil populaire mondial pour la justice et la paix dans al-Quds, a déclaré que personne n’a le droit d’abandonner la ville d’al-Quds, et les normalisateurs sont des étrangers, parce qu’ils sont dénués d’al-Quds ». S’adressant aux normalisateurs, il a déclaré : vous les normalisateurs, les agenouillés sous « Israël », al-Quds n’est pas les restes de vos capitales pour que vous la jetiez à nos ennemis ».

Hassan Abdo, journaliste et analyste, a jugé que cet accord dépasse le terme normalisation car il s’agit d’un accord basé sur une stratégie profonde, qui est une alliance sécuritaire, militaire et économique entre l’Etat des Emirats et l’entité sioniste. Pour lui, l’accord met les Palestiniens dans une position critique, à cause de l’absence d’une stratégie commune.

Pour l’écrivain et l’analyste dr. Mohammad Rafiq Awad, il « nous faut modifier nos relations avec l’occupant « Israélien » et empêcher toute partie palestinienne d’avoir des contacts avec lui. Nous devons revenir à la lutte et la résistance, qui suscite le soutien des peuples à notre cause ».

L’intellectuel palestinien Adil Samara a considéré que l’Autorité palestinienne est le principal moteur ayant conduit des Etats arabes à normaliser leurs relations avec l’entité d’occupation. Il a souligné l’ampleur du refus populaire de la normalisation, et a mis en cause les accords d’Oslo et la collaboration sécuritaire avec l’occupant. Pour lui, il faut que l’Autorité palestinienne stoppe ses relations avec l’occupant et que l’OLP se déplace hors de la Palestine pour reprendre sa fonction de lutte nationale, sinon la normalisation des régimes arabes va se poursuivre.

Le mouvement Abna’ al-Balad (fils du pays) dans les territoires occupés en 48 a dénoncé l’accord et a jugé que les accords d’Oslo entre l’OLP et l’entité sioniste doivent être annulés, car ces accords sont responsables de la normalisation de pays arabes avec l’entité d’occupation.

Les Palestiniens en exil

Comme lors de tous les soulèvements palestiniens en Palestine, les réfugiés palestiniens manifestent leur colère, désapprobation, dénonciation.. pour affirmer l’unité du peuple palestinien, là où il se trouve. Dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban, malgré la crise économique, le désastre qui a frappé le Liban et le virus corona, les Palestiniens ont manifesté et se sont rassemblés pour dénoncer l’accord de normalisation entre les Emirats et l’entité coloniale sioniste.

Tous les représentants au Liban des mouvements de la résistance palestinienne ont dénoncé l’accord, en expliquant ses nuisances envers le peuple palestinien et sa lutte de libération. Pour Ali Barake (Hamas), l’accord est un coup de poignard dans le dos des Palestiniens et est une récompense à Netanyahu. Nous appelons les peuples arabes à soutenir la résilience de notre peuple jusqu’au retour (des réfugiés) et la réalisation de notre indépendance. »

Les institutions palestiniennes en Italie ont exprimé leur refus et leur dénonciation de l’accord de normalisation, et l’ont considéré comme un acte d’agression sur les droits nationaux et historiques du peuple palestinien.

Le congrès des Palestiniens en exil, qui rassemble des milliers de Palestiniens vivant dans divers pays, a dénoncé l’accord de normalisation. 

La résistance palestinienne

Le secrétaire général du mouvement du Jihad Islamique, Ziyad Nakhalé a qualifé l’accord de « honteux », d’une chute supplémentaire du mur arabe, qui est déjà branlant, et cet accord a été devancé par l’accord de Camp David (avec l’Egypte), l’accord de Wadi Araba (avec la Jordanie) et les accords d’Oslo (avec l’OLP). Il a ajouté « quelle honte ! ils piétinent tout, se barbouillent le visage et souillent leur hitoire avec le sang des Palestiniens et celui des peuples arabes qui se sont sacrifiés pour la Palestine et pour al-Quds. Ils abandonnent le sacré pour la souillure, pour demeurer esclaves et serviteurs d’ « Israël » et des Etats-Unis, et pour rester au pouvoir ». Il a ajouté : « quelle honte et quelle insolence ! Ils sont arrivés au point de devenir des tremplins pour Netanyahu et Trump, afin que ces derniers demeurent au pouvoir ». Nakhalé a appelé le peuple palestinien et ses forces politiques à ne pas se tourner en arrière, mais à unir leurs rangs selon une vision claire et sur la base de la résistance. Il a appelé les officiels palestiniens à abandonner leurs illusions de paix « avant de demander aux autres de cesser leurs affronts ».

Les organisations de la résistance réunies à Gaza ont déclaré, dans un communiqué, que l’accord renie clairement le sang versé par la nation pour la défense de la Palestine, et est une trahison des droits de notre peuple sur toute parcelle de la Palestine.

Dr Youssef Hassayna, membre du BP du mouvement du Jihad islamique en Palestine, a déclaré que l’accord humiliant exprime le degré de défaitisme et de soumission qui secouent ces régimes. Cependant, cela ne change aucunement les constantes du droit, de l’histoire et de la géographie, car l’entité sioniste restera une entité d’occupation et l’ennemi central de la nation. « Malgré la chute assourdissante de ces régimes, nous, en tant que forces de la résistance et en tant que peuple palestinien, nous ne comptons pas sur ces régimes, mais d’abord sur la promesse divine de la victoire faite aux combattants, puis sur les capacités de notre peuple et son endurance, puis sur nos frères arabes et musulmans, sur les forces de l’axe de la résistance qui accumule les réalisations et repousse progressivement les forces impérialistes ».

Le président du BP du mouvement Hamas, Isma’il Haniyé, a dénoncé l’accord de normalisation et réclamé le retrait de la reconnaissance de l’occupant « israélien » par l’OLP. Il s’est adressé à « quiconque pense normaliser ses relations avec l’occupant, sur le dos des droits de notre peuple, doit s’arrêter, car nous sommes en mesure d’installer des équations, et nous refusons qu’elles nous soient imposées. Le peuple palestinien lutte depuis plus de cent ans, et il ne s’est pas soumis, il ne reconnaîtra pas « Israël », ajoutant que « les Emirats et son peuple font partie intégrante de la nation, et je suis certain que le peuple émirati est hostile à ce pas normalisateur, qui représente un coup de poignard traître et ne sert que l’occupant ».

2 - les peuples arabes

Les personnalités et les organisations politiques

L’ancien premier ministre libanais, Salim Hoss, a fermement dénoncé l’accord entre les Emirats et l’entité sioniste, « l’ennemi spoliateur de la Palestine ». Pour lui, il s’agit « d’un crime historique contre la Palestine, l’arabité et nos lieux saints » et un pas extrêmement dangereux car il ouvre la voir à une normalisation arabe à longue échelle avec l’entité sioniste ».

Plusieurs partis koweitiens ont dénoncé l’accord, affirmant qu’il est injustifié et sans intérêt pour les Emirats et la nation arabo-islamique. Ils ont affirmé qu’ils refusent toute normalisation avec l’occupant sioniste et qu’ils refusent toute reconnaissance de cette entité, car il s’agit d’un crime contre la Palestine, son peuple et la nation arabo-islamique. Le communiqué est signé par 7 partis.

L’union mondiale des ulémas musulmans a dénoncé l’accord et considéré qu’il est une récompense pour les crimes des sionistes dans al-Quds et contre les Palestiniens. Pour l’union, l’accord est une reconnaissance implicite du droit « d’Israël » à assoir sa souveraineté sur la Cisjordanie occupée. L’Union a appelé les ulémas, les penseurs et les responsables politiques d’assumer leurs responsabilités envers la cause palestinienne.

La ligue des « parlementaires en faveur d’al-Quds » a dénoncé l’accord  de normalisation, le considérant nuisible aux droits du peuple palestinien et un encouragement au régime de l’apartheid de poursuivre ses crimes. La Ligue a appelé, dans un communiqué, les pays du monde à juger l’accord selon les critères juridiques et humains, et à ne pas mettre en avant leurs intérêts étroits immédiats et illusoires.

Le congrès national islamique a dénoncé l’accord affirmant qu’il s’agit d’un acte de trahison qui va au-delà de toutes les lignes rouges et qui va de pair avec les plans américano-sionistes qui visent à liquider la cause palestinienne. Le congrès a appelé toutes les composantes de « notre nation, officielles et populaires » à refuser cet accord « traître » et de continuer à protéger la cause de la Palestine et à soutenir le peuple palestinien dans la lutte pour la libération et le retour et à construire son Etat indépendant sur toute la Palestine, avec al-Quds pour capitale.

Le Groupe d’action nationale pour la Palestine » au Maroc a appelé les autorités marocaines à « prendre une position politique et diplomatique, ferme et rapide » contre l’accord entre les Emirats et « Israël ». Pour le groupe, l’accord est une trahison des dirigeants émiratis et une propagande électorale pour Netanyahu et Trump.

Des partis algériens, représentant le pouvoir et l’opposition, ont dénoncé l’accord « de la trahison » des droits du peuple palestinien. Le FLN le décrit comme un coup de poignard dans le dos des Palestiniens. Le mouvement pour une société musulmane, l’un des plus importants partis islamiques en Algérie, a dit que l’accord n’est pas une surprise, et qu’il sert les intérêts de l’entité sioniste. Le parti Liberté et justice, a décrit l’accord comme un coup de poignard dans le dos de la nation arabe et une trahison de la question palestinienne. Le parti a appelé à affermir les capacités de résilience du peuple palestinien frère, financièrment, militairement et politiquement ».

Le conseil des fatwas en Libye a dénoncé l’acte de normalisation et a appelé les musulmans à boycotter les Emirats dans tous les domaines économiques et politiques.

Le mufti du sultanat d’Oman, Ahmad b. Hamad Khalili a mis en garde contre l’abandon de la mosquée al-Aqsa. Il a déclaré que la libération d’al-Aqsa et de ses alentours, de toute occupation, est un devoir sacré pour toute la nation. Il a déclaré, sur twitter, que si les conditions ne permettent pas aux musulmans de libérer al-Aqsa, ils ne devraient cependant pas la brader. La position du mufti omani est en contradiction avec les officiels du pays qui ont affirmé être favorables à l’accord de normalisation.

 20 militants émiratis ont signé un communiqué dénonçant l’accord de normalisation, dans lequel ils expliquent que la normalisation est une reconnaissance du droit de l’occupant « israélien » sur la terre de Palestine. Ils ajoutent : « le silence du peuple émirati ne signifie pas qu’il accepte l’accord, mais comme cela est connu par tous, il n’y a pas dans les Emirats un espace pour la liberté d’expression, et quiconque s’oppose à la politique de l’Etat est susceptible d’être malmené et arrêté. »

Des opposants émiratis ont annoncé avoir constitué une ligue contre la normalisation des relations avec « Israël ». Le communiqué annonce que la Ligue a l’intention de se battre contre toute forme de normalisation, économique, sportive, sécuritaire et politique. Elle considère que l’accord représente une trahison de la nation et un déni de son histoire qui refuse le projet sioniste dans la région, ajoutant : « notre devoir est de protéger les valeurs instaurées par nos prédécesseurs » qui sont le soutien aux droits palestiniens, la fidélité à la cause palestinienne qui est notre cause première, et à tous ceux qui se sont sacrifiés pour elle parmi ceux qui croupissent dans les prisons aujourd’hui », pour finir : « nous devons exprimer le refus des Emiratis à cet accord et faire parvenir la voix populaire hostile à la normalisation ».

37 députés koweitiens ont publié un communiqué dans lequel ils expriment leur refus de la normalisation et saluent la direction politique du pays qui a refusé d’abandonner la Palestine et les droits palestiniens. Les députés ont rappelé qu’ils ne peuvent « supprimer ou arracher des esprits de nos enfants les crimes commis par l’entité sioniste. Cette entité spoliatrice continue à accomplir des crimes contre les espèces humaine, végétale et animale » et la mosquée al-Aqsa continue à être désacralisée et judaïsée. »

Le secrétaire général de l’Union mondiale des ulémas musulmans s’est dit choqué par l’utilisation des enfants par le régime émirati pour propager l’accord de normalisation.

Plusieurs partis politiques tunisiens et le réseau tunisien pour affronter la normalisation ont organisé un rassemblement devant l’ambassade émiratie dans leur pays, à l’appel du syndicat des journalistes, pour protester contre l’accord de normalisation. 

Au Soudan, le parti « al-Umma » dirigé par As-Sadiq Mahdi et le conseil des ulémas du Soudan ont dénoncé l’accord et les déclarations du porte-parole soudanais du ministère des affaires étrangères. Pour le parti Al-Umma, « Israël » est une entité d’occupation et rien ne justifie, jusqu’à présent, un accord de « paix ». Pour le conseil des ulémas, « nous refusons tout pas vers la normalisation, et le peuple soudanais soutient la cause palestinienne ».

Des dizaines de milliers de manifestants ont parcouru les rues de plusieurs villes au Pakistan (Karashi, Islamabad, Lahore, Pishawar, ...) dénonçant l’accord de normalisation. Les manifestants ont exprimé, par les banderoles, leur refus de toute normalisation et leur soutien aux Palestiniens.

Les intellectuels arabes

Pendant des décennies, les Emirats arabes unis ont voulu se présenter comme un Etat qui soutient les intellectuels arabes, en fondant des prix littéraires qui récompensent les auteurs, qu’ils soient poètes, romanciers, chercheurs, traducteurs, etc... Cette vitrine intellectuelle a été conçue pour masquer la dépendance du pays envers les grandes puissances, notamment les Etats-Unis et la Grande – Bretagne et le rôle des Emirats dans l’élargissement et l’approndissement de la présence américaine et occidentale dans les Etats arabes et africains.

A peine l’accord de normalisation conclu par les Emirats que plusieurs auteurs arabes ont décidé de retirer leurs oeuvres littéraires de la compétition pour recevoir les prix. Parmi ces auteurs, le poète marocain Mohammad Bennis, la romancière marocaine Zahra Rmaij, le critique algérien Bashir Fadlallah, le poète libanais Mohammad Ali Shamseddine. Les premiers à avoir retirer leurs oeuvres sont le romancier marocain Abu Youssef Taha qui a affirmé que le prix a été souillé par la normalisation. Le traducteur marocain Ahmad Wayzi s’est également retiré du prix émirati, affirmant que son retrait « n’est qu’un geste modeste par lequel il affirme sa solidarité avec le peuple palestinien qui lutte pour la récupération de ses droits légitimes ». L’écrivain tunisien Nassir Qawasmi a retiré son roman de la compétition pour un prix émirati, et l’écrivain tunisien Mohamad Loumi a affirmé son refus de participer à une quelconque manifestation culturelle dans les Emirats.

Se sont également retirés le poète palestinien Ahmad Abu Salim, le photographe palestinien Mohammad Badarneh, et l’écrivain Abdel Rahim Giran a démissionné de la rédaction d’une revue littéraire émiratie.

Par ailleurs, plusieurs intellectuels irakiens ont dénoncé cet accord, dans un communiqué, affirmant que la question palestinienne juste sera toujours leur boussole, et terminant par : « nous ne ferons pas de paix avec un spoliateur et nous ne tendrons pas la main à un occupant ».

Des journalistes égyptiens ont dénoncé l’accord de normalisation, insistant sur les effets néfastes de cet accord sur les Palestiniens et les Arabes en général.

Malgré la répression, 25 militants omanais ont publié un communiqué dénonçant l’accord et affirmant qu’ils s’opposent à toute normalisation et qu’ils soutiennent le peuple palestinien.

3 - les Etats arabes et musulmans

L’ancien premier ministre malaisien, Mahatir Mohammad, a considéré que l’accord de normalisation est un « dangereux pas en arrière » dans la voie de la paix et qu’il divise le monde musulman, et cela permettra aux « Israéliens » de jeter le feu sur les dissensions. Cet accord va consolider la position « israélienne » qui considère la Palestine comme lui appartenant. Quant au parlement malaisien, il a réclamé au gouvernement d’expulser « Israël » des Nations-Unies. Une délégation de parlementaires représentant divers partis s’est dirigée vers les ambassades américaine et palestinienne, ainsi que vers la représentation des Nations-Unies, pour exprimer leur colère contre l’accord et affirmer leur soutien à la lutte du peuple palestinien.

Le président tunisien, Qays Saïed, a affirmé son soutien total et absolu au droit palestinien. Il avait considéré, dans son discours d’investiture, que toute normalisation avec l’occupant, est une haute trahison envers la Palestine.

Le ministère des affaires extérieures soudanais a démis de ses fonctions le porte-parole du ministère qui avait affirmé, suite à l’annonce de l’accord, que les relations entre l’entité sioniste et le Soudan vont dans le sens de la normalisation des relations, après avoir salué le geste émirati. Dans sa déclaration, le porte-parole soudanais avait affirmé que son pays visait à la normalisation pour le bien des pays arabes. Ces paroles ont été démenties par le ministre des affaires extérieures. Depuis la chute du régime soudanais, les luttes entre le mouvement national et le courant pro-occidental se sont envenimées.

La Turquie a dénonçé l’accord, le considérant comme une trahison des droits palestiniens. Le ministre des affaires étrangères et le président Erdogan ont manifesté leur désapprobation, et Erdogan a déclaré que la Turquie envisage la fermeture de son ambassade aux Emirats et le gel des relations diplomatiques avec les Emirats (mais pas avec l’entité sioniste).

Le président du parlement turc a considéré que l’accord de normalisation est un « acte grave » qui bafoue le droit international et les résolutions des Nations-Unies.

Un communiqué du ministère des affaires étrangères en Iran juge que l’accord est « un pas très grave et illégal et constitue une erreur stratégique », mais qu’il n’aboutira qu’à renforcer l’axe de la résistance.

Le commandant des forces armées iraniennes, Mohammad Baqeri, a déclaré que le comportement du peuple iranien envers l’Etat des Emirats va être entièrement modifié, et les forces armées iraniennes vont avoir un autre regard sur les Emirats, après l’accord de normalisation. Il a ajouté : « je conseille à Abu Dhabi de ne pas poursuivre cette voie qui nuit à la sécurité de la région, et cela est entièrement refusé ».

Le président iranien, Hassan Ruhani, a déclaré que les Emirats ont commis une « erreur magistale » en parvenant à un accord de normalisation avec l’entité sioniste. Il a mis en garde les Emirats de permettre à « Israël » d’avoir un pied dans la région.

 

 

   

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Source : CIREPAL
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