Algérie
19 MARS 1962 : Cessez-le-feu en Algérie
Anaaf
Jeudi 17 mars 2016
Il y a 54 ans, le 19 Mars
1962, le cessez-le-feu proclamé
officiellement sur le terrain ouvrait la
porte à la fin de la guerre d’Algérie.
Les accords d’Evian du 18 mars étaient
approuvés par un référendum adopté par
91 % des Françaises et des Français.
Ainsi, la très grande majorité des
citoyennes et citoyens voyaient enfin
finir un cauchemar pour les peuples de
France et d’Algérie.
L’exigence de commémoration
officielle du 19 mars 1962 aurait dû
être, depuis plusieurs années, un acte
de mémoire et de vérité qui doit
permettre de regarder l’Histoire
coloniale de la France telle qu’elle a
été, et non pas comme l’ont voulu les
initiateurs de la loi du 23 février 2005
pour banaliser et réhabiliter, aux yeux
des gens, le colonialisme subi par
l’Algérie pendant 132 ans.
Aujourd’hui toutes celles et tous
ceux qui sont attachés aux valeurs
républicaines, de Liberté, d’Égalité et
de Fraternité doivent s’unir pour
s’opposer aux tentatives négationnistes
et révisionnistes de tous ceux qui
veulent absoudre les criminels de la
nuit coloniale, condamner leurs
descendants ou complices revanchards qui
tentent de semer et d’entretenir
politiquement la haine, le mépris et le
racisme anti algérien.
Cinquante-quatre ans après la fin de
la Guerre d’Algérie, il est grand temps
que les peuples Français et Algérien
cheminent, enfin et sincèrement, vers
des relations apaisées, confortées par
une coopération loyale et une solidarité
amicale, nécessaires à la paix en
Méditerranée et en Afrique.
Le lundi 19 mars 1962 restera à
jamais pour le peuple algérien le
symbole de sa victoire et de son
indépendance nationale retrouvée, de la
liberté et de la souveraineté des
peuples à disposer d’eux-mêmes, contre
le colonialisme et la barbarie de la
guerre.
Le Président le République française
– Monsieur François HOLLANDE
a pris la décision de participer aux
commémorations du 19 mars 1962.
Par ce geste hautement symbolique
mais qui fait en même temps polémique,
il confirme que La France doit
résolument s’engager, en pleine clarté,
dans un travail de mémoire historique
objectif, pour que les souffrances de
toutes les victimes du colonialisme
soient enfin reconnues.
Les 7 années d’une guerre impitoyable
débouchent, après les Accords d’Évian du
18 mars 1962 et le
cessez le feu du 19 mars,
sur l’indépendance de l’Algérie, le
5 juillet de la même
année.
Le terme officiellement employé à
l’époque par la France était «
événements d’Algérie », bien que
l’expression « guerre d’Algérie » ait eu
cours dans le langage courant.
L’expression « guerre d’Algérie » a
été officiellement adoptée en France le
18 octobre 1999 sous le gouvernement
Jospin, après un vote unanime des deux
chambres. Malgré ou à cause de la
brutalité de cette guerre, celle-ci est
restée volontairement ou inconsciemment
enfouie dans le non-dit, sujet longtemps
tabou et controversé.
En France, beaucoup continuent
malheureusement de s’opposer à toute
commémoration officielle susceptible de
construire l’oubli d’un conflit qu’ils
veulent conserver enfoui dans la mémoire
respective du peuple Algérien et du
peuple Français
La date du 5 décembre, retenue par le
président de la République Jacques
Chirac en 2003, en référence à
l’inauguration du mémorial national
d’AFN quai Branly, n’a pas apaisé les
tensions.
Que s’est-il passé le 19 mars 1962 ?
C’est en effet ce jour-là que l’ordre de
paix, proclamant le cessez-le-feu, est
donnée à l’armée française, suite aux
accords d’Evian signés la veille.
Pour l’historien Jean Lacouture «Le
19 mars 1962 fût le premier jour où la
France ne fut en guerre avec aucun
peuple et la fin d’une ère coloniale aux
lourdes conséquences.».
Les partisans de la commémoration du
19 mars soutiennent la proposition
depuis plusieurs décennies sans en avoir
obtenu l’adoption par les deux chambres.
Initialement, le 9 février 2000 Bernard
Charles (Radical-citoyen-vert) dépose
une proposition de loi « tendant à
instituer une journée nationale du
souvenir des victimes civiles et
militaires de la guerre d’Algérie et des
combats du Maroc et de Tunisie. » fixée
par l’Article 2 au 19 mars, entre 2000
et 2001.
Cette proposition est redéposée par
Jean-Pierre Soisson (UMP), Alain Bocquet
(Parti communiste français), Jean-Pierre
Michel (Radical-citoyen-vert), Alain
Néri (Parti Socialiste) et Didier Julia
(UMP).
Le texte dit « petite loi » est
adopté par l’Assemblée nationale en
première lecture le 22 janvier 2002.
Dernièrement, la Fédération Nationale
des Anciens Combattants en Algérie
(FNACA) fait valoir que la date du 5
décembre, retenue par le Président de la
République Jacques CHIRAC en 2003 en
référence à l’inauguration du mémorial
national quai Branly en 2002, n’a aucune
valeur historique.
La tradition républicaine française
veut qu’une date commémorative reprenne
la date historique marquant la fin des
hostilités. Les accords signés à Evian,
le 18 mars 1962, marquent la fin des
opérations militaires et de toute action
armée sur le territoire algérien au 19
mars à 12 heures, date officielle du
cessez le feu.
En dépit des interprétations
politiques des uns ou des autres, le 19
mars 1962 exprime bien la fin de la
guerre d’Algérie et son cortège de
souffrances des différentes populations
mais aussi des horreurs et des crimes
commis contre le peuple algérien.
C’est pourquoi le 19 mars apparait
bien comme la date qui a le plus de sens
et de légitimité historique parce
qu’elle marque la proclamation de la
souveraineté retrouvée du peuple
algérien mais aussi en France la «
Journée du Souvenir » de toutes les
victimes de la guerre d’Algérie.
Alliance Nationale des
Associations des Algériens de France –
ANAAF
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