Algérie
K. Drareni un «Larbi Ben M’hidi»,
F. Gheras un piètre
et impénitent leader
d’une gauche en désarroi ?
Amar Djerrad
Jeudi 20 août 2020
M. Fethi Ghares,
sur une de ses récentes vidéos, en
croyant faire dans le purisme et le
sensationnel, vient de commettre une
erreur manifeste majeure qui non
seulement anéantie toutes ses
argumentations mais, surtout, peut
tromper les jeunes militants de son
parti, voire la jeunesse qui le suit ! Il n’est pas à sa
première bourde puisqu’il avait déjà
émis une vidéo, abusive dans son
langage, à la limite de l’outrage ; du
vivant de l’ex chef d’état-major. Une
vidéo où, se cachant trompeusement
derrière le peuple et le Hirak, il nous
avait montré, en s’associant à la
propagande des valets des pontes, qu’il
était du même « Zbel » (en reprenant son
mot) que les pontes du pouvoir déchu !
Il fustigeait et interpellait, alors,
(feu) Gaid-Salah en personne, alors
qu'il savait parfaitement qu’il était le
représentant et la voix de l'état-major,
que l'Armée n'intervenait que dans les
cas de sécurité nationale en conformité
avec la Constitution. Avoir «
personnalisé » les interventions du Chef
d'Etat-major, lors de ses visites
d'inspection, c'était faire croire qu'il
y avait dysfonctionnement, voire
division au sein de l’Armée !
Récidiver avec
cette récente vidéo, sur un autre
registre, montre qu’il y a incompétence
avérée à diriger un parti politique !
Affirmer, tout de
go, que Khaled Drareni est le nouveau « Larbi
Ben M’hidi » est incongru et
inconvenant par rapport aux faits
historiques et à la personnalité de ce
martyr d’une grande cause, d’une
« Algérie algérienne » contre la
colonisation française ! Deux figures
sans ressemblance ou lien.
Voici pourquoi et
comment ensuite nous reviendrons à F.
Ghares:
M. K. Drareni est
un algérien qui se trouve être un
correspondant de médias étrangers sans
que cette fonction ne soit contraire à
la législation algérienne ou à la
morale. Cependant, il s’est avéré, selon
le ministère de la communication, qu’il
n’est pas accrédité comme l’exige la
réglementation comme pour tout
journaliste travaillant, dans un pays,
pour une chaîne étrangère ! Il « n’a
jamais été détenteur de la carte de
presse professionnelle prévue par
l’article 76 de la loi organique 12-05
relative à l’information du 12 janvier
2012 …Aucune demande n’est parvenue à
cet effet aux services compétents de la
part de K. Drareni... aucun organe …
ayant diffusé ses couvertures … n’a
sollicité des autorités compétentes la
délivrance de l’accréditation préalable
requise … » ; « sa condamnation ne
relève pas du libre exercice du métier
de journaliste … ». Dans une vidéo,
sur berbère Tv, K. Drareni reconnaît et
assume avoir travaillé sans
accréditation.
Il devrait donc
perdre les droits liés à cette condition
en exerçant ce métier « au noir ». Sa
condamnation par la justice algérienne
qui l’accuse « d'incitation à
attroupement non armé » et « d'atteinte
à l'unité nationale » a suscité
réprobation des uns (surtout de certains
journaux) et acquiescement des autres
sur les réseaux sociaux.
Pour les premiers,
il s’agit d’une atteinte à la « liberté
d’expression », au « droit d’informer »,
« au libre exercice du métier de
journaliste ».
Pour les seconds,
il s’agit d’une personne qui joue double
jeu en s’abritant derrière le métier de
journaliste tout en activant
« négativement en manipulateur au sein
du Hirak ».
Les réactions des
deux bords :
- Le SG de
RSF Christophe Deloire a tweeté :
« Cette décision soulève le cœur et
l'esprit par son caractère arbitraire,
absurde et violent… fustigeant une
« justice aux ordres » et une
« persécution judiciaire ».
- « Comité de
soutien » monté par RSF : « Face au
caractère absurde, arbitraire et violent
de la condamnation et en solidarité avec
Khaled Drareni, victime de persécution
judiciaire alors qu’il n’a fait
qu’exercer son droit à informer en toute
indépendance, nous appelons les
internautes à remplacer leur photo de
profil par le visuel #WeAreKhaled et à
manifester leur soutien dans leur fil
d’actualité »
- Comité pour la
protection des journalistes (CPJ), ONG
basée aux Etats-Unis : « Les autorités
algériennes doivent relâcher
immédiatement et sans condition Khaled
Drareni, d'autant qu'il n'existe aucune
preuve qu'il ait fait autre chose que
son métier de journaliste »
- Amnesty
rediffuse (ce 16 Août) en remettant au
goût du jour une vidéo, datant de 3
mois, d’Edwy Plenel, intitulée « des
journalistes du monde entier appellent à
la libération de K. Drareni » dans
laquelle apparaissent des personnes
exigeant, chacun dans sa langue, sa
libération « immédiate et sans condition
» !
Rediffusons aussi
un extrait de notre article/réponse
(datant de 3 mois) à Amnesty et Plenel :
Ces journalistes qui se sont prêtés à
cette mascarade ne connaissent pas le
dossier. Cette vidéo s’ouvre avec Edwy
Plenel et se ferme avec Edwy Plenel !
Ils disent « du monde entier » alors que
l’on devine qu’ils résident en Europe en
particulier en France ! Parmi les
intervenants on trouve entre la France
l’Italie et l’Espagne, des africains du
Soudan, du Tchad, du Togo, du Niger, de
Sierra Léone, du Zimbabwe et des arabes
de Jordanie, de Bahreïn, du Maroc, des
Algériens de France, un argentin et deux
Coréens du sud ! En tout « 24 »
personnes au lieu de 29, car 5 sont en
double ! Une « action-cinéma », criée
dans la langue de chacun, montée « en
laboratoire » par Plenel et ses amis
pour lui donner un semblant de «
réaction internationale » ! Ces «
journalistes » se sont ingérés, sur
commande, dans une affaire de justice
d’un pays souverain !
- Le Parisien : La
presse libre et indépendante algérienne
perd l'une de ses figures. Le
journaliste opposant au régime Khaled
Drareni a été condamné ce lundi à trois
ans de prison ferme en première
instance. … le directeur du site
d'information en ligne Casbah Tribune,
qui est aussi correspondant en Algérie
pour la chaîne de télévision française
Tv5 Monde et pour l'ONG Reporters sans
frontières (RSF)
- TV5MONDE
« s'étonne et s'indigne de ce jugement
très lourd. Il sanctionne un journaliste
reconnu qui a toujours réalisé son
métier en toute indépendance et au nom
du droit à informer.…TV5MONDE, chaîne de
la Francophonie qui en porte les
valeurs, est engagée dans le comité de
soutien qui demande la libération sans
attendre de son correspondant. La
liberté de la presse dont Khaled Drareni
est l’un des portes étendards …
correspondant de TV5MONDE et de
Reporters Sans Frontières, doit être
libéré sans attendre. »
- L’avocat
Nouredine Benissad (Président de la
Ligue algérienne des droits de l'Homme
(LADDH): « C'est un verdict très lourd
pour Khaled Drareni. Trois ans ‘ferme’.
On est surpris. Le dossier est vide ».
« Les poursuites étaient infondées. Cela
relève du travail de journaliste »
- Pierre Laurent,
Sénateur de Paris, Vice-Président de la
commission des affaires étrangères, de
la défense et des forces armées a envoyé
une lettre à l’ambassadeur d’Algérie. Il
est écrit « …Pour toutes ces raisons je
ne peux que partager la demande de mise
en liberté de Monsieur Khaled Drareni et
de tous ceux qui, en Algérie comme
ailleurs, font l’objet de poursuites
liées à la mise en œuvre pacifique de
leur liberté d’expression…. bien vouloir
transmettre ma lettre aux autorités de
votre pays.…
A l’opposé :
- Hani : « Il est
correspondant à tv5 monde…pourquoi tv5
monde utilise un activiste politique
comme correspondant ? … il n’y a qu’en
Algérie où le correspondant est un
indigène, en Tunisie ou au Maroc par
exemple ce sont des français de souche.
Je ne crois pas que ce soit innocent
d’arrière-pensées politiques … Je pense
qu’ils l’ont utilisé et qu’il s’est
senti au-dessus du régime en pensant, à
tort, qu’ils n’oseraient pas l’inculper,
comme si c’était un diplomate ou un
ressortissant étranger, mais ce n’est
qu’un simple journaliste. »
- Amir Safi : «
…M. Drareni...a tweeté pour appeler ou
relayer des appels aux « Hirakistes »
pour sortir du cadre des manifestations
du vendredi et même de manifester la
nuit … si demain le correspondant d’un
journal algérien en France fait un tweet
pour encourager les gilets jaunes à
manifester hors du cadre des
manifestations autorisées, voilà ce qui
va se passer : S’il est de nationalité
algérienne, il sera …mis dans le premier
avion pour Alger. S’il est français …
il tombera sous le coup de la loi, à
savoir l’article 431-9 du Code Pénal
français, qui punit de 6 mois
d’emprisonnement et de 7500 euros
d’amende …Pour M. Drareni, les autorités
ont été plus que bienveillantes …il a
reçu … 4 avertissements …M. Drareni
prend la mansuétude pour de la faiblesse
et il remet le couvert. Cette fois- ci
il est … placé sous contrôle judiciaire,
et accusé, d’incitation à attroupement
non armé. …Pour le 2ème chef
d’inculpation, il porte sur des appels à
ne pas participer aux élections …un
correspondant d’une chaîne étrangère qui
appelle à ne pas participer aux
élections ? ….M. Drareni a vraiment cru
…que la justice est incapable de le
punir parce que soutenu par RSF, TV5 ou
France 24 et quelques hurluberlus. Il a
pensé pouvoir impunément surfer sur la
vague du hirak en alternant les
casquettes du hirakiste militant, du
journaliste « indépendant », ou du
correspondant de chaînes de TV
étrangères…
- Nacer : Il
bossait pour TV5, RSF et france24 … en
se rendant régulièrement à l'ambassade
de France … Les médias français tantôt
le présente comme victime de la "liberté
d'expression" tantôt comme victime en
tant qu'activiste du Hirak! Faut choisir
! La justice a sûrement un dossier
solide sur lui !...Ce n'est pas un
hasard si des personnalités Françaises
(dont un sénateur) prennent sa défense
avec ce chahut (uniquement lui ?)
Nous souhaitons à
Drareni, malgré ses graves incartades
graves, une suite de jugement plus
clément qui, s’il a lieu, ne sera
certainement pas grâce aux
pseudo-pressions stériles des milieux
hostiles à l’Algérie organisés, autour
de ce « Comité De Soutien » (érigé par
RSF) des plus équivoques, qui accablent
plus Drareni qu’ils ne lui rendent
service ! Il n’est pas normal que l’on
veuille prétendre aider quelqu’un,
poursuivi en justice, en utilisant des
qualificatifs vexants comme « relâcher
immédiatement », « sans
conditions », « sans attendre »,
« justice aux ordres », « persécution
judiciaire » et autres ! Est-ce des
choses sensées qui incitent à la
clémence, si cette possibilité existe ?
Ces « milieux » sont des fossoyeurs qui
accablent plus qu’ils n’assistent. Ils
vivent aux dépens, du malheur des
autres, par opportunisme, si ce n’est
pas eux qui le suscitent ; en faisant en
sorte que leur malheur dure le plus tard
possible pour s’en servir, car ils
savent qu’ils sont indignes de
confiance ! Leurs agitations arrogantes,
leurs manières effrontées, pernicieuses
et vexantes, n’auront, ils le savent,
aucun effet en Algérie !
Sur la réaction de
M. Fethi Ghares, chef du Mouvement
Démocratique et Social (MDS) :
Il devrait
s’informer avant de balancer, à
l'aveuglette, une telle assimilation de
personne. M. K. Drareni n’est ni Ben
Mhidi, ni son alter-égo, ni son héritier
! L’idéologie, la politique, la
philosophie, l’engagement, les principes
de Ben M’hidi (assassiné par l’armée
coloniale) est antinomique avec la
mission de Reporter Sans Frontières
(RSF) (qui emploie M. Drareni) dont
Robert Ménard est l’un des principaux
fondateurs !
Un Ménard (né à
Oran) qui assume le financement de RSF
par des ONG dont la NED ; qui partage
l’engagement de son père dans l’OAS ;
qui publie en 2012 (avec Thierry
Rolando) un livre intitulé « Vive
l'Algérie française » ; un Robert
Ménard, maire, qui déclare, en
débaptisant une rue de Béziers pour le
nom d’un nostalgique :
« l'Algérie, notre
paradis à nous, comme disait et dit
toujours ma mère ». « Oser dire que la
guerre d'Algérie s'est terminée le 19
mars, ce n'est pas seulement un
mensonge, c'est une ignominie, une
insulte à la mémoire de tous [jeunes du
contingent, harkis] …L'Algérie, ce n'est
pas ce qu'un Benjamin Stora ne cesse
d'écrire », « Ils ont voulu hier
l'Algérie algérienne. Ils ne veulent pas
aujourd'hui de la France française »,
« Non, je ne veux plus que nous soyons
dans la repentance… a conclu l'élu,
achevant sous les acclamations « Algérie
française ». « Le Chant des Africains », rengaine
militaire reprise par les partisans de
l'Algérie française.
Il se peut que K.
Drareni ne sache pas pour quel fondateur
de RSF il travaille…quoique ! Il peut
toutefois bénéficier d’une indulgence,
mais pas pour un responsable d’un parti
politique algérien légal qui se déclare
anti-colonialiste, anti impérialiste, de
la gauche socialiste, qui forme de
futurs cadres politiques !
K. Drareni un « Larbi
Ben M’hidi » ? Possible, dans les
mêmes circonstances et conditions du
martyr !
F. Ghares, un
responsable d’un parti de gauche qui
ignore des faits historiques et récents
d’importances qui contredisent ses
principes idéologiques est grave ! Il
peut être perçu, aujourd’hui, comme
piètre et impénitent leader qui ne peut
faire dans le progrès et l’innovation !
A.D
Le sommaire d'Amar Djerrad
Le dossier
Algérie
Les dernières mises à jour
|