BDSF34
Les Nations Unies publient la liste des
compagnies profitant des crimes de
guerre israéliens
Ali Abunimah

Une excavatrice fabriquée par JCB est
utilisée par les autorités israéliennes
d’occupation pour
détruire une maison
palestinienne, dans le quartier de
Sheikh
Jarrah à Jérusalem-Est, en 2011.
La compagnie britannique figure dans la
base de données des Nations Unies,
publiée le 12 février, des compagnies
qui travaillent dans les colonies
israéliennes.
Mahfouz Abu
Turk APA
images
Jeudi 13 février 2020
Ali Abunimah
Droits et reddition de comptes 12
février 2020
Mercredi, les
Nations Unies ont finalement publié leur
base de données des compagnies
impliquées dans les colonies
israéliennes de Cisjordanie occupée, y
compris Jérusalem-Est et les Hauteurs du
Golan en Syrie.
La publication de
la base de données arrive après des
années de délais inexpliqués, qui
ont poussé les organisations de défense
des droits humains à exprimer
l’inquiétude que les Nations Unies
succombent à la
pression politique pour supprimer
l’information.
Les colonies
d’Israël en territoire occupé sont
illégales selon le droit international
et leur construction est un
crime de guerre qui fait
l’objet d’une enquête de la Cour
pénale internationale.
Le
rapport publié par le bureau du
Haut-Commissaire pour les droits de
l’homme des Nations Unies liste 112
compagnies impliquées dans certaines
activités dans les colonies, comme la
fourniture d’équipements et de matériaux
pour la construction ou la démolition de
maisons, la surveillance et la sécurité,
le transport et la maintenance, la
pollution et la décharge de déchets, et
l’utilisation de ressources naturelles
telles que l’eau et la terre.
Le Comité national
de Boycott, désinvestissement et
sanctions, groupe de pilotage pour la
campagne palestinienne BDS, a
salué la publication de la base de
données qui a eu lieu « malgré
l’intimidation du [Président Donald]
Trump et du gouvernement
d’extrême-droite d’Israël ».
Il a ajouté que
« ces compagnies doivent rendre des
comptes, y compris par des boycotts
stratégiques et des campagnes de
désinvestissements ».
Israël a réagi
rageusement à la publication de la
liste.
Gilad Erdan, le
ministre des affaires stratégiques du
pays,
a affirmé qu’elle « prouve une fois
de plus l’antisémitisme permanent et la
haine d’Israël de la part des Nations
Unies ».
Incapable de
défendre ses violations du droit
international, Israël diffame maintenant
régulièrement comme antisémites même les
plus modérées de ses critiques.
Des enseignes
bien connues
La base de données
inclut des compagnies israéliennes et
des enseignes internationales bien
connues comme les compagnies de voyage
Airbnb,
Booking.com et
TripAdvisor, le fabriquant
d’équipement de construction
JCB, la société immobilière
Re/Max, le fabriquant de trains
Alstom, le géant américain de
l’alimentaire General Mills et la
compagnie d’électronique
Motorola.
General Mills
possède des dizaines de
marques familières dans les supermarchés
dont Häagen-Dazs, Yoplait et Cheerios.
Sur la liste figure
aussi
Mayer’s Cars and Trucks, agent
israélien du fabriquant d’équipement
basé en Suède
Volvo. Mais Volvo lui-même n’est pas
sur la liste.
Volvo fournit des
équipements pour
détruire des propriétés palestiniennes,
des camions pour
transporter des déchets dans des
décharges illégales et
des bus blindés pour les colonies.
Un absent notable
de la liste est
Caterpillar, longtemps la
cible des militants pour sa vente
d’équipements de construction utilisés
par Israël afin de bâtir des colonies et
de détruire des maisons palestiniennes.
Son agent
israélien, Israel Tractors and
Equipment, n’apparaît non plus sur la
liste, malgré le
rôle documenté de Caterpillar dans
l’expansion coloniale et la fourniture
de l’armée israélienne en bulldozers qui
sont
utilisés comme armes.
Le Comité national
BDS
a pointé d’autres omissions majeures
:
G4S, les compagnies
Hewlett-Packard,
Hyundai Heavy Industries,
HeidelbergCement,
Cemex et le fabriquant d’armes
israélien
Elbit Systems.
Les compagnies
israéliennes qui sont sur la liste des
Nations Unies incluent des
banques importantes qui
financent le vol de la terre
palestinienne, et la compagnie
nationale d’eau en Israël,
Mekorot, qui pille l’eau
palestinienne.
La chaîne de
supermarchés israélienne Shufersal, qui
possède des magasins et des chaînes de
distribution dans les colonies, est
aussi sur la liste.
C’est remarquable
car que plusieurs ambassades de l’Union
européenne ont organisé des
promotions conjointes des produits
de leurs pays avec cette compagnie, bien
que Shufersal soit un profiteur
colonial. L’Union européenne affirme
s’opposer aux colonies israéliennes.
Pression
israélienne
La base des Nations
Unies devait originellement être publiée
il y a trois ans.
Israël et les
Etats-Unis ont été déterminés à stopper
sa publication, craignant qu’elle puisse
fournir un stimulant majeur aux efforts
pour faire rendre des comptes à Israël
et pour forcer les compagnies à arrêter
d’aider Israël dans ses violations des
droits palestiniens.
Israël prévoyait de
« faire tout son possible pour s’assurer
que cette liste ne voit pas le jour »,
a dit en 2017 Danny Danon,
l’ambassadeur du pays auprès des Nations
Unies.
La base de données
n’est clairement pas complète et elle
est seulement limitée aux entreprises
impliquées dans des activités spécifiées
dans le mandat du Conseil des droits de
l’homme des Nations Unies.
Comme ses auteurs
le reconnaissent, la « base de données
ne couvre pas toute l’activité
commerciale liée aux colonies et ne
s’étend pas à l’activité commerciale
plus large dans les territoires
palestiniens occupés qui peut soulever
des inquiétudes pour les droits
humains ».
Un exemple du type
d’activités qui n’est pas couvert par la
base de données est l’investissement
dans des entreprises impliquées dans des
crimes israéliens.
L’assureur basé en
France
Axa, par exemple, est sous pression
des militants pour désinvestir des
fabriquants d’armes israéliens et des
banques qui financent les colonies. Axa
n’est pas inclus dans la base de données
des Nations Unies.
Cependant, les
militants voient la publication de la
base de données comme une première étape
importante et un outil pour pousser à la
reddition de comptes.
Human Rights
Watch, une des organisations qui
avait
critiqué les Nations Unies parce
qu’elles avaient retardé la publication
à de multiples reprises, a salué la
publication de la base de données.
« La publication
longtemps attendue de la base de données
des Nations Unies sur le commerce
colonial devrait être un avertissement
pour toutes les compagnies : faire des
affaires avec des colonies illégales,
c’est aider à commettre des crimes de
guerre », a déclaré Bruno Stagno, le
directeur exécutif adjoint pour la
défense des droits du groupe.
« La base de
données marque un progrès décisif dans
l’effort mondial pour s’assurer que les
entreprises mettent fin à toute
complicité avec les violations des
droits et respectent le droit
international. »
Il est prévu que
les Nations Unies mettent la liste à
jour annuellement.
Ali Abunimah,
cofondateur de The Electronic
Intifada, est l’auteur de The
Battle for Justice in Palestine,
paru chez Haymarket Books. Il a aussi
écrit : One Country: A Bold Proposal
to end the Israeli-Palestinian Impasse.
Les opinions exprimées sont les siennes
seules.
https://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/un-publishes-list-firms-profiting-israeli-warcrimes?fbclid=IwAR2HXLZ1KsMvy6qTgJGVYAi3dE3aWJZD8vjIWXNr8hMd3gNPonyqmPCkqhY
Trad. CG. pour La
Campagne BDS France Montpellier
Le
dossier BDS
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