La Russie en
2013 aura donc connu une hausse
naturelle de population,
le nombre de naissances dépassant celui
des décès, et ce pour la première fois
depuis 1991.
Décembre 2013 aura vu
157.904 naissances contre 152.066 en
décembre 2012, soit 5.838 naissances en
plus, et 157.641 décès, contre 159.239
en décembre 2012 soit 1.598 décès en
moins. Au final en décembre 2013, la
population russe aura donc augmenté
naturellement de 263 habitants contre
une baisse de 7.173 en décembre 2012.
Sur l’année 2013, le pays
aura connu 1.901.182 naissances contre
1.896.263 l’année dernière, soit 4.919
naissances en plus, et 1.878.269 décès
contre 1.898.836 l’année dernière, soit
20.657 décès en moins. La population a
donc naturellement augmenté de 22.913
habitants, un record bien inattendu et
imprévu, même pour les démographes les
plus optimistes.
Brève synthèse de
l’évolution démographique russe de 1992
à nos jours
Pour la première fois
depuis 1991 donc, la population
n’augmente plus que via l’immigration,
ce qui était le cas depuis 2009. Les
chiffres de l’immigration sont connus
uniquement pour les 11 premiers mois de
l’année et 271.828 personnes sont
devenues résidentes temporaires ou
permanentes ou bien des citoyens de la
fédération de Russie.
Ce taux migratoire légal et
permanent est du reste assez stable et
maitrisé que l’on en juge aux chiffres
ci-dessous:
Année Migrations
2000 +213.610
2001 + 72.284
2002 + 77.927
2003 + 35.126
2004 + 39.632
2005 +107.432
2006 +132.319
2007 +239.943
2008 +242.106
2009 +247.449
2010 +158.078
2011 +319.071
2012 +249.930
2013 +271.828
(sur 11 mois)
Prévisions et
ajustements
On y voit plus clair
désormais dans la nouvelle matrice des
pronostics démographiques
pour 2030 de l’Etat russe qui comprend
trois scénarios : un scénario bas
envisageant une population de
131.862.200 personnes en 2030 (la
précédente prévision de 2006 envisageait
128.000.000 habitants en 2030), un
scénario médian envisageant une
population de 141.612.000 personnes en
2030 (contre 139.372.000 habitants en
2030 pour la précédente prévision de
2006) et un scénario haut envisageant
une population de 151.229.100 habitants
en 2030, contre 148.000.000 en 2030
selon la précédente prévision de 2006.
Le scénario haut
envisageait également une
population de 143.793.700 habitants au
1ier janvier 2014 mais via une hausse
naturelle de population de 76.400
personnes et une immigration de 360.400
personnes. Avec une population de
143.657.134 habitants au 1ier janvier
2014 obtenue par une hausse naturelle de
population de 22.913 habitants, et une
immigration de 271.828 sur 11 mois, la
Russie semble donc pour l’instant plutôt
se diriger vers le scénario haut.
Et après ?
Le taux de fécondité est
passé de 1,195 enfants / femme en 2000 à
1,69 enfants / femme en 2012 et sans
doute autour d’1,75 en 2013. Fait
intéressant, ce taux est repassé au
dessus de 2 enfants / femmes dans les
campagnes russes pour la première fois
depuis 1995 : 2,056 en 2011, 2,215 en
2012 et sans encore doute plus en 2013,
les chiffres n’étant pas encore
disponibles.
La
baisse des avortements, le
recul de l’âge du premier enfant, ainsi
que la hausse du taux de fécondité
devraient donc sans doute permettre à la
Russie de voir se maintenir un nombre de
naissances assez élevé pour la prochaine
année. L’année 2014 devrait par
conséquent sans doute voir une nouvelle
hausse naturelle de population si aucun
cataclysme climatique (du type incendies
de 2010 par exemple) ne vient bousculer
les tendances en cours d’établissement.
Pour expliquer cette
hausse imprévisible du nombre de
naissances, on peut aussi imaginer que
la tendance culturelle de faire des
enfants, incitée par une forte et
intelligente propagande de l’Etat russe
depuis quelques années a démontré son
efficacité et pourrait continuer à
produire des effets positifs, peut-être
même au delà de toutes les prévisions.
Si la bataille pour 2013
est gagnée, cela ne signifie pas pour
autant que les problèmes sont réglés
bien entendu.
La
pyramide des âges russes
ne laisse pas de doute à ce sujet. Si en
2010, les 20-25 ans étaient 11.840.532,
les 25-30 ans 11.615.850 et les 30-35
ans 10.540.290, à titre comparatif, en
2020, les 20-25 ans seront 6.242.375,
les 25-30 ans 7.736.651 et les 30-35 ans
11.446.098.
Ces trois classes d’âges
représentaient en 2010 31.093.033
habitants contre 25.425.024 en 2020.
Le volume de naissance que
ces trois classes d’âges seront en état
de produire sera donc inévitablement
plus faible.
A l’horizon 2015, le
nombre de naissances devrait
sérieusement commencer à rediminuer
jusqu'à l’horizon 2030-2035, soit le
moment où les nombreuses naissances des
années post 2005 arriveront à leur 25
ans et donc en gros en âge de se
reproduire. Cette baisse plausible des
naissances pour la période 2015-2030
devrait cependant s’accompagner d’une
baisse forte de la mortalité comme c’est
le cas depuis 2010, de façon soutenue.
La population ne devrait ainsi pas trop
diminuer, grâce à l’immigration mais
aussi à l’espérance de vie qui augmente
considérablement (64 ans en 2003, 67 ans
en 2007 et 70 ans en 2012), entrainant
dans les années qui viennent un
vieillissement de la population.
La question de
l’immigration est à ce titre
fondamentale. L’évolution de la Russie
devrait reposer en partie sur une
immigration qui, pour être choisie et
non déstabilisante, nécessite que la
Russie soit un pays attractif et donc à
forte croissance. La solution du
problème démographique russe réside
donc dans la croissance
comme j’ai tenté de le démontrer en 2011
dans une brève note pour l’Iris.
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