Libye
Qui sont les forces se battant
pour le gouvernement Sarraj en Libye?
Alaeddin Saleh
Jeudi 2 juillet 2020
Le dernier changement de marée dans le
conflit libyen s'est terminé par les
forces fidèles au gouvernement d'union
national (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj
qui ont repoussé l'armée nationale
libyenne (ANL) et établi leur contrôle
sur Tripoli et les environs de la
capitale libyenne. La couverture de ces
développements dans les médias
occidentaux a été façonnée à l’air de la
justice rétablie par les forces
légitimes. Ce récit est-il faux et
quelles sont exactement ces forces
ostensiblement légitimes?
Tout d'abord, les récents succès obtenus
par le GNA n'ont été rendus possibles
que par le soutien militaire apporté par
la Turquie, qui a fourni à Sarraj des
drones, des conseillers militaires et
des combattants syriens recrutés parmi
ses milices supplétives connus pour
leurs tendances criminelles.
Contrairement au récit imposé par
l'Occident décrivant les milices du GNA
comme une armée régulière légitime, ces
forces ne sont guère plus qu'une bande
de criminels et d'éléments radicaux
financés par les services de
renseignements turcs.
Dans cette optique
il est logique que les forces du GNA
recourent à tous les moyens, y compris
ceux explicitement interdits par le
droit international humanitaire. Les
partisans du GNA ont cependant choisi
d'ignorer ces crimes en fermant les yeux
sur les violations des conventions de
Genève commises à la fois par les
combattants et leurs partisans.
La découverte des
preuves de ces crimes ne présente aucune
difficulté, car les combattants font peu
d'efforts pour les cacher. En fait, ils
documentent souvent leurs propres
atrocités sans le savoir. L'exemple le
plus révélateur est peut-être la vidéo
publiée sur la page Facebook officielle
d'une milice nommée Tripoli Protection
Force. La vidéo présente des membres
armés du groupe dans un véhicule portant
les symboles du Croissant-Rouge. Le raid
montré sur la vidéo s'est terminé par la
capture d'un certain nombre de personnes
qui ont été rapidement déclarées agents
de l'ANL. La vidéo est toujours en
ligne.
Lorsque les
militants du GNA ne sont pas occupés à
conduire des véhicules médicaux, ils se
livrent à la torture de civils tels que
ces travailleurs égyptiens qui ont été
violemment battus et maltraités par les
combattants. Les ressortissants
égyptiens travaillaient à Tarhuna avant
que la ville ne soit capturée par les
milices fidèles au GNA.
L'ONU a exprimé sa
profonde préoccupation concernant la
détention et la torture d'Égyptiens à
Tarhuna, exhortant les autorités de
Tripoli à enquêter sur l'incident. À son
tour, l'Égypte a affirmé qu'elle
ouvrirait une enquête indépendante,
soulignant qu'elle était prête à réagir
fermement à l'agression du GNA.
Ces exemples ne
sont qu'une petite partie des violations
commises par les milices du GNA. Malgré
l'appui qu'elle reçoit de l'ONU et de
ses soutiens étrangers, le GNA ne pourra
pas contribuer à une Libye plus sûre et
stable, à moins qu'il n'abandonne les
radicaux qui ne respectent pas la loi.
Cela a longtemps été évident pour tout
le monde sauf les alliés du GNA à
l'étranger.
Alaeddin Saleh
est un journaliste libyen avec une
longue expérience professionnelle en
matière de l'étude et la couverture
médiatique de la Libye et de la région
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