Al-Ahednews
Le duo «Argent et sabre» dans
les politiques d’agression saoudiennes
Akil Cheikh Hussein
Photo:
D.R.
Mardi 12 mai 2015
Le Royaume saoudite et autres régimes du
Golfe dilapident les richesses des
arabes et des Musulmans et s'engagent
directement dans des actions d'agression
au service des projets
israélo-américains visant à détruire la
région. Pourtant, cela n'empêchera pas
Washington de les abandonner et de les
laisser tomber comme des produits
jetables.
Le roi saoudien Salman Ibn Abdelaziz a
ordonné au mois de janvier dernier de
verser un salaire de deux mois à tous
les fonctionnaires, civils et
militaires, dans le secteur public
saoudien. Un «geste de générosité» parmi
d'autres gestes semblables que les
gouverneurs du Royaume sont habitués d'y
combler les Saoudiens et les
non-Saoudiens.
Beaucoup d'institutions privées du
Royaume ont décidé de suivre l'exemple
du roi en versant, de leur côté, un
salaire de deux mois à tous les
fonctionnaires du secteur privé.
Ce genre de mesures qu'on présente en
tant qu'expression de la générosité dans
laquelle les Arabes sont réputés n'a
rien à voir avec la générosité qui est
supposée faire du bien aux pauvres
plutôt qu'aux riches et aux faibles
plutôt qu'aux puissants. Mais ce n'est
pas le cas du geste royal saoudien car
il ne touche que des catégories sociales
favorisées puisqu'il exclut 25 % des
habitants du Royaume qui vivent sous le
seuil de la pauvreté dans un pays dont
le produit intérieur brut atteint mille
milliards de dollars par an.
Générosité ou subornation ?
En d'autres termes, cette générosité qui
touche des catégories sociales pesantes
-du point de vue du rôle qu'elles jouent
dans le soutien à l'ordre social et
politique peu respectueux des concepts
de justice et d'équité- devient une
sorte de subornation destinée à rallier
des partisans et à renforcer leur
engagement au service du régime
inéquitable : C'est dans le même esprit
que le roi Salman a ordonné de verser le
salaire d'un mois à tous les éléments
des forces armées et des appareils
sécuritaires saoudiens. Cet ordre a été
donné le 27 avril dernier, c'est-à-dire
trois jours après le début de
l'agression saoudienne contre le Yémen,
et au moment où les forces de sécurité
saoudiennes exerçaient leur barbarie en
réprimant les manifestations qui étaient
sorties dans la région orientale pour
condamner cette agression. Le plus
important est que cette donation est
intervenue au milieu d'informations
affirmant qu'ayant peur d'éventuelles
confrontations avec les forces qui
défendent la liberté, l'indépendance et
l'unité du Yémen, plus de dix-mille
soldats saoudiens ont déserté leurs
postes sur les frontières avec ce pays.
Au delà des dépenses monstrueuses et
honteuses sur toutes les sortes des
plaisirs personnels, l'argent saoudien
et d'autres pays du Golfe est employé
dans l'achat des partisans y compris les
forces de l'ordre dont la tâche est de
réprimer les revendications populaires
justes à l'intérieur de ces pays. Il est
également dépensé pour dresser les
terroristes ayant pour mission la
déstabilisation des pays visés par le
projet israélo-américain dans la région.
Mais aussi pour encadrer les forces
noires qui servent les intérêts de
l'empire partout dans le monde, pour
assurer la couverture financière des
guerres d'agression américaines et de
celles menées directement par le Royaume
saoudite comme à Bahreïn et au Yémen.
Ignorance absolue
C'est le duo «argent et sabre» qui a le
plus souvent déterminé le sort des
peuples et qui a dépassé, à l'ère
saoudienne, les limites du raisonnable
du fait de sa fonction destructrice et
de ses dimensions immorales et
inhumaines. Surtout qu'il représente un
modèle sans pareil d'ignorance absolue :
Les pharaons et les despotes du passé, y
compris ceux qui ont contrôlé le monde
arabe et islamique sous les noms des
califes et des sultans, utilisaient
l'argent et la violence pour servir
leurs propres intérêts et pour
consolider leur pouvoir et leur
indépendance vis-à-vis des puissances
étrangères. Quant aux Saoudiens et
autres monarques du Golfe, ils
dilapident les richesses des Arabes et
des Musulmans et écrasent les opposants
et tous ceux qui défendent une cause
juste rien que pour servir les intérêts
des forces impérialistes étrangères qui
ne leur vouent aucun respect et
n'hésitent point de les abandonner et de
les laisser tomber comme des produits
jetables.
De ce fait, leur statut n'est en rien
différent de celui des «walis» et des
hommes de main désignés avec des
conditions comme celles qui ont été
imposées aux pays du Golfe du temps où
ils constituaient officiellement des
«protectorats» britanniques. Ou comme
celles acceptées par le fondateur du
Royaume saoudite, Abdelaziz, lorsqu'il a
promis en 1915, au représentant de la
«Grande Bretagne», Percy Cooks,
«d'accorder la Palestine aux pauvres
Juifs...». Ou comme celles qu'il a
acceptées en 1945 lorsqu'il a conclu
avec le président des États-Unis,
Franklin Roosevelt, le Pacte du Quincy,
une alliance stratégique qui en échange
du pétrole saoudien, engage les
États-Unis à protéger militairement la
dynastie des Saoud, Pacte qui est
toujours en vigueur étant donné
l'application copieuse par les saoudiens
de tous les dictats américains.
Accorder la Palestine aux Juifs, et
utiliser le pétrole comme arme au
service des intérêts israélo-américains
impliquant la destruction du monde arabe
et islamique à laquelle on assiste de
nos jours, font également partie des
gestes de générosité qui ne protègeront
pas le régime saoudien lorsque
l'opportunisme des Etats-Unis et de
l'entité sioniste exiger d'ajouter ce
régime à la liste des innombrables
régimes abandonnés par Washington en
dépit de tous les services rendus.
Source : Al-Ahednews
Le sommaire d'Akil Cheikh Hussein
Le dossier
Yémen
Les dernières mises à jour
|