Alahed
Bruit suspect au sujet des refugiés
syriens en Europe
Akil Cheikh Hussein
Jeudi 10 septembre 2015
L'intense campagne de
provocation médiatique au sujet des
réfugiés syriens en Europe vise à
préparer le terrain à de nouvelles
formes d'agression contre la Syrie. Mais
elle ne conduira pas à des résultats
différents de ceux qui ont résulté de la
permanente agression qui se déroule
contre la Syrie depuis 5 ans.
Il est d'ores et déjà
possible de dire que le problème des
réfugiés qui, tout au long des sept
dernières décennies, fut
presqu'exclusivement un problème
palestinien, a reculé pour occuper
l'arrière fond de la scène du fait que
dans des conditions où - dans un monde
visé par les projets des puissances
impérialistes et hégémoniques
occidentales- d'autres problèmes de
réfugiés concurrencent pour occuper le
devant de la scène.
Rien que ces quelques
derniers jours, et dans un contexte
dominé par ce qu'on appelle «immigration
clandestine» et «illégale», vers
l'Europe à travers la Méditerranée, le
mouvement migratoire syrien a occupé la
première place, bien avant celui qui se
déroulait et se déroule toujours à
partir des côtes libyennes.
Problème européen ?
Et dans les conditions du
grand bruit au sujet des réfugiés
syriens, ou plutôt du problème vécu par
l'Europe à cause des réfugiés syriens,
les photos de l'enfant syrien mort noyé
dont le corps a échoué sur la côte
turque après le naufrage d'une barque
qui le transportait vers le havre de
paix européen avec d'autres membres de
sa famille, ont fait leur apparition sur
les premières pages de la presse et des
autres médias partout dans le monde.
Certes, beaucoup de monde
ont été fortement secoués par cet
événement tragique. Pourtant,
l'affliction n'a pas tardé à reculer
pour donner lieu à une campagne centrée
sur la cause des réfugiés syriens, mais
sous l'angle de ses répercussions au
niveau de la situation en Europe.
L'événement émouvant n'a
pas été investi de façon à faciliter la
solution de ce problème des réfugiés
syriens à partir d'une solution à
apporter au problème syrien lui-même et
qui répondrait plus aux intérêts de la
Syrie, de son peuple et des peuples de
la région. Bien au contraire, il a été
investi de façon qui s'oppose carrément
à un tel souci.
Que dire des
autres enfants ?
Le jour même où les média
diffusaient généreusement les photos de
l'enfant syrien mort noyé, aucun média,
à l'exception d'un nombre
particulièrement réduit de réseaux
sociaux, ne s'est intéressé à cet enfant
yéménite déchiqueté par une bombe
saoudite qui n'a laissé de sa tête et de
son visage qu'un lambeau de chair
ensanglantée et roulée dans la
poussière.
Le même jour a, de toute
évidence, témoigné de l'assassinat de
beaucoup d'autres enfants en Syrie et
partout dans la région allant
d'Afghanistan et du Pakistan jusqu'au
Nigéria en passant par l'Irak, la Syrie,
le Liban, la Palestine, la Libye et la
Somalie, par le bombardement américain,
israélien ou saoudien, ou par les
attentats-suicides et les égorgements
perpétrés par les groupes terroristes
manipulés par le projet
israélo-américano-saoudien.
Plus d'un million d'enfants
sont tués en Irak depuis le début de
l'invasion américaine commencée en 1991.
Le chiffre s'élève à des dizaines de
millions si on ajoute les nombre des
enfants tués par les guerres d'agression
menées contre les autres peuples de la
région.
Tous ces enfants, et
d'autres millions d'êtres humains plus
âgés tués par ses guerres n'ont jamais
attiré un intérêt semblable à celui de
la mort de cet enfant syrien. Même
l'intérêt porté à cet enfant n'était
qu'un prélude à une intense campagne
médiatique qui, avant de brandir les
solutions que la guerre contre la Syrie
n'a pas pu imposer tout au long de ces
dernières années, a insisté sur les
«épreuves» de l'Europe dévastée par les
flots de réfugiés syriens.
Des positions extrêmement
divergentes ont été prises en Europe
concernant ce problème de réfugiés
syriens. Les plus négatives sont celles
dont les tenants ont appelé à fermer les
frontières ou même à bombarder leurs
bateaux et à les faire couler avant leur
arrivée aux côtes européennes. Pour
justifier ce genre de mesures on a
entendu parler de menace pour la
zone Schengen et même pour l'identité
chrétienne de l'Europe.
Les positions les plus
accueillantes sont celles exprimées par
des déclarations affirmant que certaines
personnes sont prêtes à recevoir des
réfugiés chez eux, dans leurs propres
maisons.
Bien de propositions ont
également fait jour. L'une d'elle ouvre
une plaie dans la mémoire : Louer une
île grecque et en faire, parait-il, un
foyer national pour les réfugiés
syriens…. Ou un Etat syrien en exil… ou
même en n'importe quelle chose
susceptible de vider la Syrie de son
peuple. Dans quel but ? Les ennemis de
la Syrie, Arabes et non-Arabes rêvent
qu'elle soit occupée et vendue à des
multinationales spécialisées par la
vente d'habitat, puis de la coloniser
par des acquéreurs dont les conditions
financières leur permettent d'émigrer
loin des déserts ou des zones couvertes
de neiges et envahies par le froid.
Quant aux armées arabes
qui, d'après John Kerry, sont prêtes à
intervenir militairement sur le sol
syrien, ou aux raids aériens que des
avions français comptent effectuer en
Syrie, ils sont sans doute censés
déblayer le chemin devant les
multinationales en question.
L'idée de coloniser la
Syrie (certains rapports affirment que
12 millions de Syriens ont déjà quitté
leur pays) s'appuie sur le succès des
hordes sionistes dans la colonisation de
la Palestine par la force des massacres
qui ne sont pas terminés par la mort du
bébé palestinien brûlé vif.
Mais cette idée ne prend
pas en compte le fait que ce succès
n'était possible que dans des conditions
où personne ne soutenait la cause
palestinienne. Des conditions devenues
caduque de nos jours : Celui qui gère la
situation politique dans la région est
maintenant l'axe de la Résistance, axe
puissant et solide autour de la Syrie
qui ne tardera pas à appeler vers elle
ses poussins pourchassés partout dans le
monde, et à redevenir plus forte et plus
splendide qu'auparavant.
Source : Al-Ahednews
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