Al-Ahednews
L’accord sur le nucléaire iranien, un
grand pas vers la victoire de l’Axe de
la Résistance
Akil Cheikh Hussein
Photo:
D.R.
Vendredi 10 avril 2015
Grand
événement historique. Plus de 36 ans
pendant lesquels des efforts effrénés
ont été déployés pour renverser le
régime de la révolution islamique en
Iran, dont 13 ans destinés à des
négociations visant initialement à
priver l'Iran de son programme nucléaire
pacifique aboutissent à un résultat
situé aux antipodes des objectifs
escomptés par les Occidentaux.
Les grandes lignes d'un accord définitif
sur la poursuite du programme nucléaire
iranien sous sa forme acceptée par le
groupe 5+1 étant fixée, le diable qui se
cache dans les détails encore
controversés ne parait pas en mesure de
stopper l'évolution de ce processus vers
son objectif final.
Car tout obstacle sérieux qui
perturberait cette évolution ne fera que
provoquer un retour à la case départ,
c'est-à-dire à la situation non désirée
par le président américain, Barak Obama.
C'est-à-dire aux hostilités ouvertes et
à la guerre froide pouvant se muter à
tout instant en guerre chaude entre
l'Iran, d'une part, et les Etats-Unis et
leurs alliés régionaux et
internationaux, d'autre part.
Washington poursuit sa politique
d'agression
Ce désir américain d'éviter la guerre
n'est pas issu d'un réveil d'une raison
magnanime ou de la conscience morale.
Washington poursuit en effet sa
politique d'agression sous des formes
variées partout dans le monde. De
l'Amérique latine jusqu'au Yémen en
passant par l'Afrique, l'Europe de l'Est
et la région pacifique… Même son option
pour la paix avec l'Iran se réduit au
seul dossier nucléaire, alors que se
poursuit sa conduite agressive à
l'encontre de Téhéran à partir des
considérations traditionnelles pour
lesquelles l'Iran serait un pays qui
soutient le terrorisme et ne respecte
pas les droits de l'homme.
La raison principale qui explique le
désir d'Obama de voir aboutir les
négociations sur le dossier nucléaire
iranien est l'échec flagrant des
politiques américaines en vue de
renverser la République islamique:
Interventions directes (l'aventure ratée
dans le désert de Tabas), soutien au
terrorisme et tentatives pour
déstabiliser l'Iran de l'intérieur,
guerre par procuration menée par le
régime de Saddam Hussein, tentatives
pour éliminer les alliés de l'Iran dans
la région, sanctions, guerre économique
en poussant l'Arabie saoudite à brader
les prix du pétrole… Même l'invasion de
l'Irak et de l'Afghanistan avoisinant
l'Iran de l'est et de l'ouest était un
prélude avorté à l'invasion de l'Iran.
En dépit de tout cela, l'Iran n'a pas
seulement résisté. Il a en plus réalisé
de grands sauts sur tous les plans du
développement économique, social,
scientifique et culturel. Sa politique
extérieure a réalisé d'éclatants succès
à travers des alliances nouées dans la
région et ailleurs dans le monde. Mais
surtout à travers les victoires
remportées face à l'ennemi israélien par
les factions de la Résistance au Liban
et à Gaza, et la résistance de la Syrie,
du Liban, de l'Irak et du Yémen face aux
tentatives de démantèlement et de
destruction.
D'où, le progrès effectué jusqu'à
présent sur le plan des négociations au
sujet du nucléaire iranien se présente
comme une tentative américaine pour
limiter les dégâts dans le contexte de
la nouvelle stratégie américaine visant
à ne pas s'engager dans de nouvelles
guerres dans la région. Mais tout en
tenant à lancer des guerres par
procuration ouvertes -pour le compte du
projet hégémonique israélo-américain-
par des parties comme les régimes arabes
vassaux et les organisations terroristes
takfiri.
Alors que ceux qui se sentent lésés par
la signature de l'accord craignent une
telle évolution en raison des grands
acquis qu'il assurera à l'Iran et qui
ont permis à certains d'accuser Obama de
chiisme, la question qui se pose est la
suivante: Comment cette entreprise
d'Obama qui a fait éclater des
désaccords assez graves à l'intérieur
des Etats-Unis et entre les Etats-Unis
et tous leurs alliés, pourrait-elle
aider Washington à sortir de sa crise
dans la région ou à y récupérer sa place
en tant que puissance hégémonique
suprême?
La confrontation se poursuit…
sous d'autres formes
Dans ses interventions publiques au
sujet de l'accord, le président Obama ne
peut pas dissiper les craintes des
opposants en leur faisant comprendre que
sa stratégie est une autre forme de la
guerre que mènent Washington et ses
alliés contre l'Iran et l'Axe de la
Résistance qui pourrait réussir là où
toutes les autres ont échoué. Un tel
aveu peut saper toute cette stratégie.
Il se contente donc, primo, de souligner
le «manque de confiance», ce qui veut
dire que l'hostilité américaine de
principe envers l'Iran est toujours
active, et secundo, que l'accord
empêchera l'Iran de fabriquer une arme
nucléaire, ce qui serait selon lui une
grande victoire pour les Etats-Unis et
leurs alliés.
Il est clair donc que la signature de
l'accord intervient comme une nouvelle
étape de la guerre soft ayant pour but
de réaliser ce que la guerre dure n'a
pas pu réaliser. Pourtant, les aspects
accumulés jusqu'à présent de l'échec de
cette nouvelle stratégie prouvent que le
nouveau pari américain vise à sauver ce
qui est possible de sauver en matière
d'intérêts américains en comptant sur
les forces qui montent en puissance dans
la région. Mais en tenant à embourber
les outils et les alliés régionaux dans
des guerres ratées d'avance dont le but
ultime est d'améliorer les conditions de
négociations dans les étapes à venir
avec l'Axe de la Résistance,
c'est-à-dire avec la seule partie qui a
prouvé sa capacité de construire
l'avenir.
Source: french.alahednews
Le sommaire d'Akil Cheikh Hussein
Les dernières mises à jour
|