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Parti antisioniste
Pas de solution pour
le sionisme
Yahia Gouasmi
Samedi 1er mai 2010
Au
cours de son histoire, le sionisme a toujours eu une grande
capacité de dissimulation. Son arme favorite est le double
langage. Dès son origine, il a su tromper une partie non
négligeable de l'opinion, surtout en Europe, par un langage
« humaniste », « socialiste », « pacifiste ».
Cette tâche est habituellement confiée à ceux que l’on appelle
« sionistes de gauche » ou « Juifs pour la Paix ». Généralement
intellectuels (universitaires, journalistes, écrivains, etc.),
ils gravitent autour et au-dedans des partis de gauche (PS, PC,
Verts, NPA) avec une double mission :
-
Donner une image acceptable du sionisme et d’Israël, en
propageant l’illusion d’un sionisme « humaniste », « ouvert au
dialogue ». Condamner les « excès » d’Israël sans, bien-sûr,
jamais remettre en cause le principe idéologique de cette entité
et les conditions de la colonisation de la Palestine
(spoliations de terres, expulsions massives de populations
palestiniennes, massacres de civils, etc.).
-
Monter la garde dans les médias et l’Université, en faisant la
chasse aux vrais antisionistes. La méthode la plus courante
consistant à les accuser « d’antisémitisme », ce qui vaut, dans
la France actuelle, mise au placard en attendant le procès.
Cette catégorie de sionistes, toujours présente, est surtout
mise à contribution quand Israël et son lobby le plus connu
(CRIF et partis politiques inconditionnels du sionisme comme
l’UMPS) sont en difficulté face à l’opinion française. Quand
l’image d’Israël est trop dégradée – à tel point que des
parlementaires « amis d’Israël » se disent « déboussolés » (cf.
notre article « L’indéfendable
sionisme ») – alors apparaît la race des seigneurs,
professionnels de la pétition et invités permanents des
colloques. Tel est le sens d’un « Appel à la raison » paru dans
Le Monde et Libération du 28 avril et qui sera
présenté à Bruxelles, le 3 mai prochain, lors d’une « importante
réunion du Parlement Européen ».
Que nous disent leurs auteurs ?
« Quels que soient nos itinéraires, le lien à l’état d’Israël
fait partie de notre identité. L’avenir et la sécurité de cet
état auquel nous sommes indéfectiblement attachés nous
préoccupe ». Le cadre est posé, crûment : bien qu’ils soient
Français, l’état sioniste fait partie de leur identité ! Et
selon eux, cet état est « à nouveau, en danger », à cause de la
politique d’occupation et de colonisation (qu’ils nomment
« poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et
dans les quartiers arabes de Jérusalem Est »). Pourquoi cette
politique met-elle Israël en danger ? Parce qu’elle
« alimente un processus de délégitimation inacceptable d’Israël
en tant qu’état ».
Résumons : pour ces sionistes, il n’y a pas de colonisation mais
un processus ininterrompu d’implantations en Cisjordanie, et
cette colonisation, brutale, cynique… en un mot trop voyante,
délégitime Israël, ce qui est « inacceptable » à leurs yeux.
D’où cet « Appel à la raison » (et non à la Justice), autour du
principe de « deux peuples, deux états ». Car, selon eux, « il y
a urgence » sinon Israël sera confronté à une alternative
désastreuse : « soit devenir un état où les Juifs seraient
minoritaires dans leur propre pays », soit (nous résumons) un
régime de guerre civile permanente. L’aveu est de taille !
Pour ces sionistes, la création d’un état palestinien a surtout
pour but, d’empêcher les « Juifs » de devenir
minoritaires dans « leur pays ». Cet état palestinien,
s’il voit le jour, sera quelque chose qui se situe entre les
réserves pour Indiens aux USA et les Bantoustans pour Noirs dans
l’Afrique du Sud du temps de l’Apartheid. Mais selon nos
pétitionnaires, ils pourraient avoir une autre utilité :
empêcher les « Juifs » de devenir minoritaires en Israël.
Prépare t’on l’opinion à une expulsion massive de Palestiniens
d’Israël vers ce pseudo-état palestinien ? Va-t-on vers un
Israël ethniquement homogène ? Y aura-t-il une nouvelle
Naqba pour les Palestiniens ? L’état palestinien sera-t-il
un immense camp de réfugiés ? Toutes ces questions se
posent quand on connaît l’hypocrisie des « sionistes pour
la Paix ». Et l’Appel se conclut par un appel à la solidarité de
la Diaspora afin d’œuvrer à la survie d’Israël...
Pour rendre crédible l’opération, les sionistes « pour la paix »
ont besoin de leurs frères jumeaux, les sionistes dits de
droite. Ceux-ci n’ont pas tardé à réagir par un contre-appel,
accusant les premiers d’affaiblir Israël. Ce contre-appel est
signé, entre autres, par des islamophobes notoires et des
Identitaires (extrême droite anti musulmane). Ainsi, la symétrie
est parfaite, la boucle est bouclée et la communauté juive de
France n’a plus qu’à se laisser enfermer dans ce faux débat.
C’est la même méthode utilisée en politique : nous enfermer dans
un bipartisme dont le lobby sioniste a fourni et continue à
tenir la clef.
Nous nous sommes attardés sur ces « intellectuels juifs pour la
Paix » car leur rôle va au-delà de cette pétition. Ils font le
lien entre le lobby sioniste, l’Université et certains de ces
partis politiques (PCF, Verts) qui se disent amis du peuple
palestinien et qui votent, à l’unanimité, au Conseil Municipal
de Paris pour qu’une esplanade soit maculée du nom de Ben
Gourion.
Enfin, cette agitation qui règne au sein du lobby sioniste est
de bon augure. Elle signifie que la peur et la démoralisation
gagnent, chaque jour, du terrain. D’où la nécessité de ressortir
les « sionistes pour la Paix » et autres charlatans.
Il devient de plus en plus difficile de défendre le sionisme en
France !
Pour notre part, nous allons tout faire pour que cela continue !
Le Président,
Yahia Gouasmi.
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