|
El-Watan
La
conférence d’Annapolis sur le Proche-orient
Un projet voué à l’échec ?
T. Hocine 
Les
Palestiniens soulignent clairement qu’un échec de cette réunion,
prévue d’ici la fin de l’année aux Etats-Unis, pourrait déclencher
frustrations et violences.
Tout semble fait pour que le projet du président américain de
conférence de paix pour le proche-orient ne se tienne pas, ou
alors échoue tout simplement. L’enjeu paraît clair, surtout
pour Israël qui s’est fait une règle de ne jamais souscrire à
des engagements internationaux, surtout quand ceux-ci comportent
des échéances précises. Ainsi en a-t-il été des accords d’Oslo,
ou encore plus près de nous, de la Feuille de route élaborée
par le Quartette, et qui prévoyait la création d’un Etat
palestinien pour 2005. Une perspective perdue de vue. Mais cette
fois, il est clairement souligné par les Palestiniens notamment,
qu’un échec de cette réunion prévue d’ici la fin de l’année
aux Etats-Unis pourrait déclencher frustrations et violences.
C’est ce qu’a déclaré le chef de l’équipe des négociateurs
palestiniens, Ahmed Qoreï, celui-la même qui avait négocié les
accords d’Oslo avant d’occuper le poste de premier ministre
palestinien. Il a, par ailleurs, annoncé le prochain déploiement,
à Naplouse, d’une force palestinienne chargée d’assurer la sécurité
dans cette ville du nord de la Cisjordanie. Le transfert par Israël
du maintien de la sécurité dans les grandes villes
palestiniennes de Cisjordanie à l’Autorité palestinienne fait
partie des dossiers en discussion entre Israéliens et
Palestiniens. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le
Premier ministre israélien, Ehud Olmert, ont chargé des équipes
de négociateurs d’élaborer un document conjoint sur les
contours d’un règlement pour le présenter à la réunion
internationale voulue par les Etats-Unis, et prévue d’ici la
fin de l’année à Annapolis, près de Washington. Ce document
doit aborder les questions-clés du conflit : les frontières
du futur Etat palestinien, le sort des réfugiés palestiniens,
des colonies juives et d’El Qods. Quant au souverain jordanien,
il a prévenu que cette réunion sera un échec à moins que de
« sérieux efforts » soient déployés pour satisfaire
toutes les parties. « J’entends que nos frères
palestiniens ne sont pas très optimistes sur les progrès obtenus
jusqu’à présent », a déclaré le monarque. « A
moins que de sérieux efforts soient déployés afin d’obtenir
un accord qui satisfasse les Palestiniens, le monde arabe et le
monde islamique. alors, je pense que la conférence pourrait ne
pas être couronnée de succès », a ajouté le roi. Les
Etats-Unis tentent d’organiser une réunion internationale qui
devrait se tenir cet automne à Annapolis, dans le Maryland, et
qui servirait de base à des négociations pour parvenir à un
accord sur la création d’un Etat palestinien. Les Palestiniens
ont, en tout cas, mis en garde contre l’éventualité de l’échec,
et averti qu’il n’était pas question d’y aller à
n’importe quel prix. Ils ont alors pointé du doigt Israël qui
accentue sa politique de répression, et qui montre à vrai dire
peu d’empressement, sinon aucun, à s’asseoir à la table des
négociations. Car, c’est bien de cela qu’il s’agit pour les
Palestiniens, et c’est précisément cela que refuse Israël.
Droits de reproduction et de diffusion réservés
© El Watan 2006
 |