Un intellectuel syrien dément les
allégations des médias dominants
Chère Silvia,
Je suis resté (avec toute notre
région : le centre du pays) coupé du
monde depuis le 7 juin, et pour des
raisons incompréhensibles. Je me
sentais comme incarcéré dans un camp
de détention...Pour ce qui est des
causes, on a dit qu’on changeait les
lignes...
Dans tous les cas, quand j’ai
entendu ce matin le son qui annonce
l’ouverture d’ "Outlook", je me suis
dit, et avec quelle joie, que
j’allais trouver, au moins, un
message de toi. A toi de considérer
le reste...
C’est une période terrible au plein
sens du mot. J’ai perdu la faculté
d’entrevoir, ou d’anticiper. Que
faire ? Je n’arrive pas à travailler
ou à lire, plus de 4 heures sur 24.
Et quel travail !...
Je ne peux que répéter ce que je
t’avais déjà dit. Des meutes et des
meutes de bêtes féroces, de chiens
enragés de partout et qui se jettent
toutes en même temps sur la Syrie...
Je n’aurais jamais cru que la
France, qui a crié haut et fort
"NON" contre Bush et Blair avant
l’invasion de l’Irak, fin 2002,
puisse devenir un jour un pays de
vrais valets de l’impérialisme
américain, comme le sont ces
polichinelles de Sarkozy ou de
Juppé...
Il y a eu dès le début, depuis
maintenant 3 mois, des centaines de
victimes, entre civils et
militaires ; mais ce ne sont, en
aucune façon, des dizaines de
milliers...
Voilà où nous en sommes. Je suis
très triste pour mon pays dont le
sort se décide ailleurs. Mais je
reste ici. Et je ne lève pas l’arme
contre un régime que je n’ai jamais
aimé, qui a été une terre fertile
pour la corruption, mais qui me
paraît maintenant, sincère pour
faire des changements dans tous les
domaines. Qu’on lui donne une
chance...
Cordialement.
Un
intellectuel syrien
[signature requise
par l’auteur]
21 juin 2011.