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Opinion
Le prisonnier Ahmad Saïd Sabbah résiste contre sa
déportation
Jeudi 22 avril 2010
Le prisonnier Ahmad Said Sabbah a
récemment été libéré, mais les autorités de l'occupation l'ont
immédiatement déporté vers la bande de Gaza, en application du
décret militaire 1560 récemment adopté par l'occupant sioniste,
décret qui autorise l'occupant à déporter tout Palestinien
vivant en Cisjordanie. Sa famille vit à Tulkarm. Dès sa
libération de prison, Ahmad Sabbah a fait une conférence de
presse et a déclaré refuser sa déportation. Il est toujours au
barrage de Beit Hanoun, au nord de la bande de Gaza. et a décidé
d'y rester jusqu'à ce qu'il lui soit permis de retourner à
Tulkarm.
Dès la parution du décret militaire de
la déportation, pas une force politique, palestinienne ou
arabe, n'a hésité à protester contre cette mesure inique.
Sur le plan international, également les Nations-Unies et plusieurs pays
européens, sans mentionner les pays du Tiers-monde, ont
condamné ce décret, surtout parce qu'il est en contradiction
avec les accords d'Oslo qui accorde une pseudo-souveraineté
à l'Autorité palestinienne sur la Cisjordanie, visée par le
décret.
Il est vrai qu'il ne s'agit pas de la
première déportation, mais c'est la première après le
décret. Les autorités sionistes ont déporté, avant
l'intifada, et tout au long de l'Intifada, des centaines de
personnes, accusées d'être des personnalités résistantes.
Les occupants ont déporté, sous la bénédiction de l'Europe
et du Quartet, les combattants et défenseurs de l'Eglise de
la Nativité de Bethlehem, certains vers des capitales
européennes, et d'autres vers la bande de Gaza.
Au cours de la première Intifada, les
sionistes ont déporté 415 Palestiniens, la plupart des
cadres du Hamas et du Jihad islamique, vers le Liban. Mais
la ferme résolution des militants ainsi que la décision du
Liban de ne pas accepter cette déportation ont créé une
crise interne israélienne importante. Les déportés se sont
installés dans une zone située entre la Palestine occupée et
le Liban, appelée Marj el-Zouhour. De Marj al-Zouhour, la
résistance palestinienne parviendra au monde entier et le
défi palestinien à la déportation aura gain de cause: les
déportés reviennent au pays, même si certains dirigeants,
comme le martyr Abdel Aziz Rantissi réintègrera la prison
sioniste.
Aujourd'hui, plus de quinze ans après Marj
al-Zouhour, un Palestinien, nouvellement libéré de prison,
refuse sa déportation et déclare refuser l'application du décret
militaire 1650.
Il s'agit d'un acte concret, et non
d'une déclaration de presse ou d'un communiqué.
Nous devons soutenir la résistance à
la déportation de Ahmad Saïd abbah, nous devons nous
mobiliser et réclamer la suppression du décret de la
déporation.
Nous devons agir et non pas faire la
différence entre la déportation vers les pays arabes et la
déportation vers Gaza, comme font certains régimes arabes,
la Jordanie, par exemple, qui a déclaré nettement qu'elle
refusait la déportation des Palestiniens vers la Jordanie.
Nous devons réclamer le retour du
prisonnier Ahmad Saïd Sabbah en Cisjordanie, à Tulkarm, où
l'attend sa famille, comme nous devons réclamer le retour de
tous les déportés de l'Eglise de la Nativité de Bethlehem,
qu'ils soient actuellement à Gaza ou en Europe.
Ecrivons aux officiels en France,
ministère des Affaires Etrangères, par exemple, écrivons aux
Nations-Unies, faisons une campagne de presse pour soutenir
les déportés et réclamer leur retour immédiat au pays.em>
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