Opinion
Sheikh Khodr Adnan
contre l'humiliation et l'arbitraire de
la détention administrative
Rim
al Khatib
Sheikh
Khodr Adnan
Dimanche 22 janvier
2012 Sheikh Khodr Adnan, dirigeant
politique du mouvement du Jihad
islamique en Cisjordanie, mène une
grève de la faim contre sa détention
depuis plus de 35 jours. Il vient
d’être emmené, pour la deuxième
fois, à ce qui tient lieu d’hôpital
dans la prison de Ramlé, en
Palestine occupée. Arrêté le 17 décembre dernier, à Arrabe, dans la province de Jénin,
il refuse toute nourriture et
observe le silence, en protestation
contre son humiliation et la
brutalité des instructeurs
sionistes, lors du premier
interrogatoire qui a eu lieu le 18
décembre. C’est la première fois
qu’un dirigeant politique
palestinien mène une grève de la
faim et observe le silence en signe
de refus de la détention
administrative, mesure arbitraire de
l’occupant qui essaie de faire taire
toute voix résistante et même toute
voix appelant à l’unité
palestinienne. C’est ainsi par
exemple que sont détenus les
responsables politiques Hussam Khadr,
du Fateh (Camp Balata, Nablus),
sheikh Bassam Saadi, du mouvement du
Jihad islamique (camp Jénin), et
depuis hier, l’arrestation à nouveau
du président du conseil législatif
palestinien, Abdel Aziz Dweik. Des comités de solidarité avec les
prisonniers, à Gaza et dans l’exil
se mettent en place pour soutenir la
lutte du dirigeant prisonnier. Le
président de Nadi al-assir, en
Cisjordanie, a déclaré que
l’arrestation du dirigeant Khodr
Adnan est « politique », puisqu’elle
vise les dirigeants et symboles de
la résistance du peuple palestinien.
Il a mis en garde contre
l’accentuation de la répression et
des mesures humiliantes que
l’occupant a adopté depuis la
libération des prisonniers, en
octobre dernier, dans une tentative
désespérée de contrôler la situation
et par vengeance envers les
prisonniers. C’est contre ces mesures et
pratiques humiliantes que le
prisonnier dirigeant Khodr Adnan a
décidé de lutter, affirmant que « la
dignité est plus importante que la
faim » et qu’il poursuivra son
combat, sa grève de la faim,
jusqu’au bout. Le tribunal sioniste
a répondu à la grève par des mesures
punitives, en empêchant les visites
familiales pendant trois mois et en
resserrant ses menottes. Alors qu’il
souffre de l’estomac et du dos, les
instructeurs et les geôliers ont
intentionnellement utilisé des
moyens de torture aggravant ses
douleurs, et se sont mis à insulter
les membres de sa famille et
notamment son épouse, sa sœur et ses
enfants. Lors des interrogatoires,
il fut installé dans une position
inconfortable pour accentuer la
douleur, mais sheikh Khodr Adnan a
riposté en refusant de répondre et
de leur adresser la parole. C’est le
seul moyen qu’il a pour protester
contre leur ignoble traitement.
Il est alors enfermé dans une
cellule individuelle, après avoir
été transporté à la prison de Ramlé,
suite à la détérioration de sa santé
et son refus de se soumettre à des
analyses médicales. Dans sa cellule
minuscule infestée de cafards, il
assiste à la rage et la colère des
gardiens qui cognent contre sa
porte, et entend leurs insultes et
menaces « Nous parviendrons à te
casser », crient-ils en tambourinant
contre la porte. Le directeur de la prison intervient
et menace, en bloquant l’ouverture
supérieure de la porte, pour
empêcher l’air de circuler, et le 8
janvier, le tribunal prononce la
détention administrative à partir de
« dossiers secrets », ce qui
signifie l’arbitraire le plus total. C’est la huitième fois que sheikh
Khodr Adnan est arrêté et mis en
détention administrative. Il a passé
plus de 5 ans en prison, la dernière
fois étant une période de six mois
en 2008. Age de 33 ans, il est
diplômé en mathématiques
économiques, et s’était inscrit à
une maîtrise à l’université de Bir
Zeit, mais a dû arrêter ses études
depuis que l’occupant le poursuit. L’association de la solidarité
internationale avec les prisonniers
a fermement dénoncé l’arrestation et
la torture physique et morale subie
par sheikh Khodr Adnan.
Une grève pour la dignité des
prisonniers
Sheikh Khodr Adnan mène une grève de
la faim et s’abstient de parler aux
geôliers et aux instructeurs de
l’occupation, tout comme il refuse
de se soumettre aux analyses
médicales. Il a déclaré à
l’association Nadi al-Assir, alors
qu’il se trouvait à la prison de
Ramlé, qu’il réclame le respect et
qu’à chaque mesure insultante de
l’occupant, il accentuera sa lutte.
Le mouvement du Jihad islamique en
Palestine, qui se mobilise depuis le
début de la grève, pour soutenir la
lutte de leur responsable politique,
a publié plusieurs communiqués,
appelant au soutien de la lutte du
prisonnier dirigeant Khodr Adnan,
qui est la lutte de tous les
prisonniers, de tous les
Palestiniens menacés par la
détention administrative et
l’humiliation dans les salles
d’interrogatoire et dans les
cellules. Le mouvement du Jihad
islamique affirme que « sheikh Khodr
Adnan mène une grève de la faim pour
défendre tous les détenus
administratifs, il cherche à briser
le mur du silence qui entoure cette
forme de détention arbitraire qui
menace tout le peuple palestinien
sous occupation ». Il réclame un
large mouvement de solidarité avec
le dirigeant détenu et l’attention
des médias internationaux sur les
conditions de détention dans les
prisons de l’occupation.
Ce n’est pas la première fois que sheikh Khodr Adnan mène la grève de
la faim contre la détention
administrative et les mesures
barbares de l’occupant. Il avait
déjà mené une grève de la faim de 28
jours dans la prison de Kfaryouna,
pour protester contre son isolement,
tout comme il avait mené une grève
de la faim en 1999 et 2010 dans les
prisons de l’Autorité palestinienne,
pour protester contre les poursuites
politiques menées par les services
sécuritaires palestiniens qui
agissent pour le compte des
autorités sionistes.
Solidarité avec le dirigeant
prisonnier Khodr Adnan !
Liberté et dignité pour tous les
prisonniers palestiniens et arabes
dans les geôles de l’occupation !
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