En bref
Libye :
l'OTAN a bloqué pendant 18 jours la médiation de l'Union
africaine
Lundi 11 avril 2011 Une délégation de l’Union africaine est
parvenue, dimanche 10 avril 2011, à rencontrer le colonel
Mouammar Kadhafi à Tripoli. À l’issue des entretiens, le chef de
la délégation, le président sud-africain Jacob Zuma, a indiqué à
la presse que la « feuille de route » permettant la sortie de
crise avait été acceptée par le « Frère Guide ».
La délégation, composée —outre du secrétaire général Jean
Ping— des présidents sud-africain, malien (Amadou Toumani
Touré), mauritanien (Mohamed Ould Abdel Aziz) et congolais
(Denis Sassou Nguesso), est alors partie pour Benghazi afin d’y
rencontrer le Conseil national de transition.
La « feuille de route » a été rédigée par le Comité ad hoc de
l’Union africaine le 19 mars à Nouackchott, soit le jour même du
début des opérations militaires de la coalition.
Elle a été adoptée le 23 mars par le Conseil Paix et Sécurité de
l’Union africaine.
Depuis cette date, l’Union africaine tente désespérément de se
rendre à Tripoli pour conclure avec le colonel Kadhafi, mais
s’en trouve empêchée par la coalition. Il aura fallu de
nombreuses démarches diplomatiques, dont la saisine du
secrétaire général des Nations Unies pour qu’il se coordonne
avec l’OTAN, afin qu’un couloir aérien soit ouvert pour la
délégation de l’UA.
Les dirigeants occidentaux n’ont eu de cesse d’expliquer à
leurs opinions publiques que les opérations militaires étaient
soutenues par l’Union africaine, tandis que de son côté l’UA
dénonçait le recours à la force, boycottait les sommets
organisés par à la coalition à
Paris (19 mars) et à
Londres (29 mars), et accusait l’OTAN d’avoir outrepassé le
mandat des Nations Unies. La coalition a en réalité
bloqué les négociations et procédé à 18 jours de bombardements
sauvages. Comme cela était malheureusement prévisible, les
conseillers occidentaux des rebelles libyen les poussent
actuellement à rejeter la « feuille de route ». Le Conseil
national de transition exige donc comme préalable à toute
« négociation »… la capitulation du colonel Kadhafi.
Le sommaire du Réseau Voltaire
Le dossier Libye
Dernières mises à
jour
|