Controverse
Syrie : A propos
de François Burgat, de son dépit
amoureux d’Oumma.com et de René Naba, de
ses vapeurs et de ses humeurs
René Naba
Conférence
de François Burgat au «Centre du Roi
Faysal sur les sciences islamiques»
(Arabie saoudite) sur le Thème «Les
conceptions occidentales des mouvements
islamiques».
Vendredi 21 juin
2013
Paris- Sous d’autres cieux où la Liberté
d’opinion et d’expression est sacrée,
pareils borborygmes se seraient dissipés
dans les remugles des fosses
nauséabondes de la médiocrité et de la
haine rance.
Mais nous sommes en France, le pays des
Droits de l’homme certes, mais aussi du
Code Noir de l’esclavage et surtout du
Code de l’indigénat. Il nous incombe
donc de renvoyer nos détracteurs à leurs
vilénies.
D’une manière répétitive, François
Burgat, tantôt sur son mur de
lamentation Facebook, tantôt par tweeter
de ses serviles laudateurs anonymes,
qatarologues à la petite semaine, nous
gratifie, tour à tour, d’amabilités du
genre mauvais génie du site oumma,
souteneur des dictateurs, voire pire,
insulte suprême, un «nationaliste pro
Hezbollah (Tahar Houhou), sans compter
la pitoyable prestation de son comparse
intellectualoide sur le site de
Médiapart.
I- Clarifications
méthodologiques préalables
La rigueur consiste à procéder à une
analyse concrète d’une situation
concrète, non à moduler ses prises de
position en fonction des sources de sa
subsistance ou de sa configuration
matrimoniale ou encore des dividendes
espérées de ses sollicitations
empressées auprès de sa tutelle pour une
prolongation de sa durée d’activité.
A – A propos de la Syrie
La France, qui a procédé à
l’équarrissage de la Syrie, n’est pas
légitime pour décréter le système
politique du pays anciennement sous son
mandat. De même que la Turquie,
bénéficiaire du démantèlement de la
Syrie (Alexandrette), d’autant plus
impérativement que Place Taqsim a
apporté la preuve de la face hideuse de
l’autoritarisme néo-ottoman erdoganien.
Une universitaire syrienne, ayant émargé
sur le budget de l’Etat syrien tout au
long de sa scolarité du fait des
responsabilités de son père au sein de
la haute administration syrienne, et
porteuse de la nationalité française,
c’est-à-dire de l’ancien pouvoir
mandataire, n’a pas qualité à prendre la
tête de l’opposition à son pays
d’origine, sauf à renoncer à sa
nationalité française, à démissionner de
ses fonctions et surtout à son salaire
français. Imaginons le tollé qu’aurait
suscité un français boursier de l’Etat
français, qui aurait opté pour la
nationalité syrienne et pour prendre
depuis Damas la tête de l’opposition
française pour engager une guerre de
libération de la Corse, de la Bretagne
ou du Pays basque.
Et puis ma foi, s’il est impératif
d’armer l’opposition syrienne, selon les
exigences de Laurent Fabius, pour
établir un équilibre des forces et
exiger le retour immédiat des réfugiés
syriens, il est non moins impératif
d’armer les Palestiniens pour rétablir
un équilibre des forces avec les
Israéliens et exiger le retour des
réfugiés palestiniens expulsés depuis un
demi-siècle de leur patrie.
Une révolution qui bénéficie du soutien
de la totalité des pétromonarchies parmi
les plus rétrogrades et les plus
répressives du Monde fait problème. La
condamnation de la dictature syrienne
doit être aussi ferme que la
condamnation des pétromonarchies toutes
aussi autoritaires, népotiques que le
régime syrien.
L’Otan, l’adversaire le plus résolu aux
aspirations du Monde arabe,
particulièrement les Etats-Unis, le
protecteur d’Israël, ne sauraient être
un partenaire fiable dans l’avènement de
la démocratie dans le Monde arabe.
B- Souteneur de la dictature syrienne
L’auteur de ces lignes a eu l’honneur de
figurer parmi les intervenants majeurs
au colloque de l’opposition démocratique
syrienne à Genève les 29 et 30 janvier
2013. Un honneur ressenti comme un
privilège et un devoir en ce que qu’il
constituait une forme de reconnaissance
de la rigueur intellectuelle et
militante à l’unique intervenant
d’origine libanaise au titre d’expert.
M. Thomas Pierret et son mentor
peuvent-il expliquer comment un
laudateur du régime syrien peut-il être
invité à un congrès de l’opposition
démocratique, dont le plus grand tort
est de ne pas émarger sur le budget du
Qatar, ni d’être encadré par la DGSE et
les autres services occidentaux.
Ci-joint le texte de mon intervention.
http://www.renenaba.com/la-fabrication-de-la-violence-et-du-sectarisme-dans-les-medias/
Ancien correspondant de guerre au bureau
régional de l’AFP à Beyrouth, puis
responsable du monde arabo musulman au
service diplomatique de l’AFP,
journaliste de terrain non un
bureaucrate de la communication, par
ailleurs auteur d’un ouvrage «Média et
démocratie, la captation de
l’imaginaire, un enjeu du XXI me siècle
(Golias 2012), l’auteur considère de son
devoir de déconstruire le discours
dominant de la pensée occidentale,
particulièrement les manigances de
l’ancien pouvoir colonial, parallèlement
aux dénonciations des tares du régime
syrien. De combattre le discours
disjonctif occidental en même temps que
la confusion mentale arabe. Un impératif
catégorique.
C- Le Hezbollah
Hezbollah inspire la crainte à Israël et
a débarrassé le Liban du chancre aérien
représenté par les raids massifs de
l’aviation israélienne contre le sud
Liban. Beaucoup au Liban, pas uniquement
de chiites, lui en sont reconnaissant de
cet exploit, de les avoir libérés de
l’enfer.
Invincible à ce jour, artisan de deux
dégagements militaires israéliens du
Liban sans négociation ni traité de
paix, ferme soutien du Hamas face aux
offensive israéliennes, de surcroit,
dernier intervenant sur le champ de
bataille syrien après les escouades de
djihadistes de Tchétchénie à la Tunisie
en passant par la Belgique le Kosovo et
la France, de même que les Moudjahidines
Khalq, formation de l’opposition
iranienne islamo marxiste, le Hezbollah
demeure, n’en déplaise aux esprits
chagrins, le phénomène majeur
politico-militaire de l’histoire arabe
contemporaine. Beaucoup lui savent gré.
Libre aux autres de le déplorer.
En comparaison, le Hamas, unique
mouvement de libération nationale de
confession sunnite, a déserté la Syrie
après 16 ans d’hospitalité, par
alignement sectaire, pour installer son
QG à Doha à 35 kms de la base du Centcom,
la plus importante base du tiers monde
des Etats-Unis, le protecteur d’Israël,
la caution de tous les assassinats
extrajudiciaires des pères fondateurs du
mouvement palestinien.
Beaucoup lui savent gré de ce
repositionnement. Mais en juger de la
fureur de la branche militaire du
mouvement, beaucoup le déplore
fortement.
D-Nationalisme
Dans une zone gangrénée par le
sectarisme, le nationalisme se présente
comme le contraire du chauvinisme, un
dépassement des profonds clivages
ethnico-religieux.
Il n’est en rien déshonorant
d’appartenir au courant nationaliste
arabe qui a permis à l’Egypte sous
Nasser de récupérer le canal de Suez, à
l’Algérie de mener une guerre de
libération nationale victorieuse contre
la France coloniale, aux autres Etats
arabes d’accéder à leur indépendance en
même temps qu’à leurs richesses
pétrolières, aux Palestiniens de
propulser sur la scène internationale la
légitimité de la revendication nationale
palestinienne. Enfin dernier, et non le
moindre, de débarrasser le Monde arabe
des bases étrangères (Bizerte, Mers el
Kébir), une comparaison édifiante par
rapport avec la dizaine de bases
atlantistes qui verrouillent de nos
jours le Monde arabe (Abou Dhabi,
Bahreïn, Qatar, Koweït, Massirah, etc).
Mais le fait est que je ne suis affilié
à aucun parti, encore moins à une
quelconque coterie microcosmique. Plus
simplement, et sans fausse modestie,
citoyen français, laïc et démocrate, à
l’ancrage solidement établi à gauche,
éprouvant une profonde répulsion à
l’égard d’une conception communautariste
de la vie publique nationale, libre de
toute attache partisane ou
institutionnelle, ayant effectué
l’essentiel de sa carrière
journalistique sur le terrain, je ne
suis adossé, de surcroît, contrairement
à mes censeurs à aucune instance
communautaire ou bureaucratique, tant
pour ma substance intellectuelle que
pour ma subsistance matérielle.
Cela peut paraître, de prime abord,
singulier, mais, n’en déplaise aux
détracteurs de la profession, il existe
encore en France des journalistes qui ne
pratiquent ni le journalisme de
révérence ni le journalisme de
connivence, mais plus simplement un
journalisme d’impertinence, une mission
qui consiste parfois, non sans courage,
à aller à contre-courant de la pensée de
convenance. Je leur dénie donc tout rôle
prescripteur d’autant plus
vigoureusement que sous couvert
d’expertise, s’opère par suggestion et
insinuation, une délation subliminale.
Un procédé abject. Dans une zone
gangrénée par le sectarisme, le
nationalisme se présente comme le
contraire du chauvinisme, un dépassement
des profonds clivages ethnico-religieux.
E- A propos de ma production
Alors que les procès d’intention, de
tous bords, en tous genres, fleurissent
dans les médias français, je souhaite
apporter les précisions suivantes aux
lecteurs du site
Primo: Je suis le propre producteur de
mes papiers et le fournisseur exclusif
de mon site www.renenaba.com. Beaucoup
de mes papiers sont repris, à titre
gracieux, dans les grands sites avec mon
consentement, particulièrement
Mondialisation.ca (Canada), Tlaxcala et
rebelion.org (Espagne pour les locuteurs
hispaniques d’Europe et du continent
latino américain), Oumma.com (pour la
France), Al Andalus pour le Maghreb,
Izuba.Info, pour l’Afrique, enfin
Palestine-Solidarite.org, ainsi que le
site citoyen libanais www.libnanews.com,
édité depuis Beyrouth pour le lectorat
francophone du Moyen orient, dont je
revendique comme un honneur la tâche
d’accompagner son développement pour le
plus grand bénéfice du débat pluraliste
au sein de mon pays d’origine.
III-Sur le fond de la controverse et ma
réponse à l’armada de stakhanovistes de
l’intoxication
Dans un texte en date du 12 juin 2013
paru sur votre site sous le titre
«Oumma.com et la Syrie: quelques
chiffres 12 juin 2013 par Thomas
Pierret, l’auteur de l’article a pris la
liberté de me mettre en cause sans
prendre la précaution de s’informer de
la véracité de ses informations.
Ci-joint le texte en question… « Plus
d’un tiers des textes adoptant des
thèses proches du discours officiel
syrien sont écrits par un seul et même
auteur, René Naba, dont les critiques
mesurées du système Assad sont
systématiquement assorties d’une
exaltation de ses vertus nationalistes
et d’une mise en exergue des complots
qataro-israélo-atlantistes qui le
menacent, un effet de contraste qui
suggère que le pouvoir syrien ne serait
finalement qu’un moindre mal ».
Primo: Sauf erreur ou omission de ma
part, j’ai consacré à la bataille de
Syrie onze (11) papiers en 30 mois de
conflit, soit en moyenne un papier
par trimestre. Sur ce total, quatre
contiennent de robustes critiques contre
le régime syrien, quatre autres de
critiques non moins virulentes à
l’opposition off-shore commanditée par
le Qatar, deux papiers aux
orientalistes et autres intellectuels
médiatiques; un texte enfin porte sur
mon intervention au congrès de
l’opposition démocratique syrienne, dont
je m’honore de partager le combat. Le
score, convenons-en, est dérisoire face
à l’importance de l’évènement, face à
l’imposante armada des stakhanovistes de
l’intoxication, les zélés laudateurs des
libérateurs de la Syrie sur le modèle de
la Libye, selon le schéma atlantiste.
Pour une étude comparative qui réponde
aux critères de l’honnêteté, il importe
de comparer ce chiffre avec la
production des blogs des faux nez de
l’administration française dans la
presse de référence parisienne notamment
Ignace Leverrier (pseudonyme d’un ancien
diplomate français en poste à Damas,
Wladimir Glassman (Al Kazzaz en arabe).
Deuxio: M. Pierret et son mentor
seraient avisés de prendre connaissance
de la teneur des papiers suivants, d’une
rare virulence critique à l’égard du
pouvoir baasiste avant de s’exercer à
lancer des anathèmes….En espérant que
ceux dont il se fait le maladroit
porte-parole et le désastreux avocat
aient été aussi rigoureux dans leur
critique à l’égard de l’alliance
rétrograde islamo atlantiste que je ne
l’ai été avec ceux dont ils m’attribuent
à tort des sympathies.
http://www.renenaba.com/syrie-algerie-raison-detat-ou-deraison-detat/
http://www.renenaba.com/la-revolution-arabe-par-dela-ses-lignes-narratives/
http://www.renenaba.com/la-credibilite-de-lopposition-syrienne-a-lepreuve-du-parrainage-franco-turc/
http://www.renenaba.com/assef-chawkat-un-personnage-encombrant-le-boulet-du-regime-alaouite/
Le dérapage de M. Pierret s’explique
sans doute par la critique non moins
virulente des supplétifs de
l’administration française, propulsés
aux postes de responsabilité de
l’opposition off-shore syrienne dans une
tragique méprise du profond sentiment
nationaliste syrien, qui explique les
déboires de la France en Syrie. Mais là,
c’est au tricheur d’être puni pas son
pourfendeur.
http://www.renenaba.com/la-controverse-a-propos-de-basma-kodmani/
http://www.renenaba.com/la-bataille-de-syrie-et-la-capture-par-liran-dun-drone-americain-sophistique/
http://www.renenaba.com/syrie-opposition-un-paravent-kurde-a-la-tete-de-lopposition-off-shore/
http://www.renenaba.com/un-paravent-kurde-a-la-tete-de-lopposition-off-shore-2/
Papier à propos des orientalistes et des
intellectuels médiatiques
http://www.renenaba.com/des-dangers-dune-lecture-occidentaliste-des-soulevements-dans-le-monde-arabe/
http://www.renenaba.com/a-propos-des-combats-de-syrie-de-la-passivite-syrienne-face-a-israel-et-de-son-interpretation-academique/
Au-delà de cette comptabilité se pose la
problématique du devoir des binationaux
franco-arabes face aux convulsions du
Monde arabe. L’attaque oblique menée par
l’intellectuel français François Burgat
contre le site oumma.com, via un journal
algérien, a surpris bon nombre
d’observateurs en ce qu’elle a manqué
d’élégance. Par sa violence, elle est
apparue comme d’une grande perfidie pour
quiconque connait les liens d’amitié et
l’hospitalité dont l’universitaire a
constamment bénéficié dans les colonnes
du site. François Burgat aurait été plus
avisé d’adresser directement une lettre
critique à la direction d’oumma avec
droit de réponse pour ceux qui conteste
son analyse. Le principe même du débat
démocratique.
http://lequotidienalgerie.org/2013/06/09/oumma-com-un-site-sous-influence
Empruntant le procédé de l’attaque
oblique, la marque des personnes à qui
fait défaut l’élégance du courage,
François Burgat se dévoie et se
dévoile. Il manque aux règles les plus
élémentaires de la courtoisie et de la
confraternité, de même qu’aux règles de
la loyauté dans le combat politique.
Sans doute saisi par la panique qui
s’empare des cercles atlantistes devant
les revers consécutifs de ses protégés
de l’opposition syrienne off-shore, qui
s’est distinguée dernièrement par son
cannibalisme et sa prédation sexuelle
des pubères syriennes. Un comportement
indigne d’un universitaire supposé être
de renom. François Burgat reproche à
Oumma ce que précisément il lui est
reproché: son alignement inconditionnel
et absolu aux thèses islamo atlantistes,
sans la moindre tolérance pour une
opinion divergente.
IV – Le devoir des binationaux franco
arabes face aux convulsions du monde
arabe
Entre François Burgat et nous, il existe
toutefois une différence d’échelle, ce
que semble ignorer l’universitaire, mais
qu’il m’importe de lui préciser par
l’occasion ainsi offerte. Quand le
Liban, l’Algérie, la Syrie, l’Irak, la
Libye, sont ravagés par la guerre
civile, l’universitaire se borne à
conjecturer, à l’abri du besoin, du gite
et du couvert.
A vérifier dans l’irréalité des chiffres
et des lettres, la validité de ses
hypothèses, quand nous, binationaux
d’une double culture, pâtissons dans
la chair de notre chair, les déchirures
de notre pays d’origine, le pays
de nos ancêtres, de nos familles et de
nos amis. De nos souvenirs. Avec en
perspective un nouvel exode. Une
nouvelle errance.
Trente mois de conflits, 93.000 morts,
près d’un million de déplacés autant de
réfugiés, n’ont pas pour autant affectés
le niveau de vie de François Burgat, ni
ses rémunérations, ni celles des bi
nationaux franco syriens membres de
l’opposition offshore.
Pour François Burgat et son ombre portée
Thomas Pierret, qui pratique à mon égard
une forme pitoyable de délation
subliminale, le poids des mots c’est le
sens de la formule avec le confort
matériel en plus. Pour nous, le poids
des mots est le prix du sang.
L’amitié ne saurait se limiter à du
copinage. Elle n’implique pas la
complaisance, mais une exigence de
qualité et la loyauté dans le combat et
la critique. La déontologie le commande.
Le libre exercice de l’esprit critique
est un des fondements de la démocratie
et le principe de l’égalité des armes
dans un débat, un impératif de survie de
la démocratie.
Dans cet ordre d’idées, la fonction d’un
bi national n’est pas d’être le
porte-voix de son pays d’accueil, ni son
porte-serviette, mais d’assumer avec
vigueur la fonction d’interface exigeant
et critique. Un garde-fou à des
débordements préjudiciables du pays
d’origine et du pays d’accueil. Dans
l’intérêt bien compris des deux camps,
le partenariat binational se doit de se
faire, sur un pied d’égalité et non sur
un rapport de subordination de l’ancien
colonisé, le faisant apparaître comme le
supplétif de son ancien colonisateur. De
la même manière, le devoir d’un
intellectuel progressiste est de faire
conjuguer Islam et progressisme et non
de provoquer l’abdication intellectuelle
des progressistes devant un islamisme
basique, invariablement placé sous les
fourches caudines israélo-américaines.
Le Monde arabe se doit de se libérer de
la tutelle de l’Otan et de l’Islam
wahhabite pour gagner le respect des
autres partenaires de la scène
internationale. Songeons à la piteuse
prestation du prédicateur Youssef Al
Qaradawi implorant les Etats Unis
d’Amérique de bombarder la Syrie, un
pays qui a soutenu trois guerres contre
Israël, et le Mufti de l’université Al
Azhar quêter un blanc-seing du pape
François pour décréter « l’Islam une
religion de Paix », pour mesurer les
dérives mentales qui affligent la classe
politico religieuse du monde arabe.
Il appartient aux Musulmans et aux
Arabes, leurs dignitaires, leurs
dirigeants, leurs amis, y compris les
contestataires en leur sein, de faire le
ménage, de purger de leurs rangs les
trafiquants de religion et de mettre un
terme à cette prolifération
invraisemblable de mécréants. Une tâche
qui relève de notre devoir et de notre
responsabilité morale, non d’une faveur
octroyée par les occidentalistes
paternalistes.
V – Burgat Burka
Oumma n’est pas un site exclusivement
algérien, quand bien même son directeur
est d’origine algérienne, mais un site
francophone de l’espace européen de
dimension arabo-musulmane. Assigner une
personne à ses origines ethnico
religieuses est le propre même d’un
comportement ethniciste et raciste.
Un comble pour un universitaire qui se
targue d’être spécialiste de
l’islam. Ainsi donc, selon cette
logique, le français Burgat devrait se
contenter de fourrer son nez dans les
affaires françaises, nombreuses et
nauséabondes, et cesser de se mêler des
affaires arabes, surtout lorsqu’on songe
à sa déplorable méprise sur la Libye.
Toute affaire cessante, il lui incombe
de nous expliquer notamment en quoi
« Après la chute de Kadhafi, la marche
des modérés vers le pouvoir » a été
amorcée, thèse identique à celle de BHL,
le parrain originel de l’opposition
off-shore syrienne- alors que les deux
faits majeurs de la Libye post Kadhafi
auront été deux attentats contre deux
pays occidentaux libérateurs de la Libye
(l’assassinat de l’ambassadeur américain
à Benghazi et l’attentat contre
l’ambassade de France à Tripoli) et la
déstabilisation du Mali par les
organisations caritatives du Qatar du
type Ansar eddine
http://www.atlantico.fr/decryptage/mouammar-kadhafi-libye-islamistes-167316.html
Son aveuglement lui vaut d’ailleurs dans
certains cercles intellectuels le
qualificatif de «Burka Burgat», en signe
de dérision à son alignement
inconditionnel aux Frères Musulmans,
particulièrement son ami Tariq Ramadan,
le néo-prédicateur du Qatar.
In fine, en 40 ans de carrière
professionnelle haut de gamme, nul ne
s‘est hasardé à me dicter ma conduite,
pas même mes employeurs.
L’animosité de François Burgat à mon
égard proviendrait-elle du fait que j’ai
démasqué la supercherie de l’attelage de
l’opposition offshore sur la base de
binationaux franco syriens, faux nez de
l’administration française; une
imposture qui a considérablement affecté
le cours de la révolution syrienne et
dont les acteurs en portent une lourde
responsabilité?
Est-il fondé pour autant de baver sur
ses contestataires. S’imagine-t-il
infaillible? Omniscient? Très
franchement, François Burgat,
réveillez-vous de votre sommeil
dogmatique, dégagez-vous, et votre
basse-cour, de votre posture post
coloniale, reprenez vos esprits, prenez
enfin conscience du fait le code de
l’Indigénat a été aboli depuis un
demi-siècle.
Esprit libre, je n’ai de compte à rendre
qu’à ma conscience exigeante, en
fidélité à mes convictions, nullement
évolutives en fonction de vos vapeurs et
de vos humeurs.
Pour sa peine, François Burgat
mériterait le poste d’ambassadeur de
France au Qatar, question de pouvoir
débattre, à loisir, théologie, avec ses
prédicateurs préférés. Ou alors, en sus
d’un budget de 2 millions d’euros pour
une recherche sur la transition dans le
monde arabe, lui épargner sa mise à la
retraite immédiate -son cauchemar- en
lui octroyant une prolongation de sa
période d’activité de cinq ans.
Chiche Laurent Fabius, vous qui n’êtes
plus à une bourde près.
Références
Pour aller plus loin sur ce thème : http://www.renenaba.com/voeux-2013-we-shall-never-surrender/
Pour une déconstruction du discours de
François Burgat
http://www.renenaba.com/le-qatar-une-metaphore-de-la-france-en-phase-de-collapsus/
Et de son poulain
http://www.renenaba.com/a-propos-des-combats-de-syrie-de-la-passivite-syrienne-face-a-israel-et-de-son-interpretation-academique/
Tous droits réservés
© René Naba • 2013
Reçu pour publication
Droit de réponse de François
Burgat
NON, RENE NABA, LES ATTENTATS DE
BENGHAZI ET TRIPOLI CONTRE DES
DIPLOMATES AMERICAIN ET FRANCAIS NE SONT
PAS “LES
DEUX FAITS MAJEURS DE LA LIBYE
POST-KADHAFI”
“Toute affaire cessante, il (...)
incombe (à
François Burgat)
de nous expliquer notamment en quoi «apres
la chute de Kadhafi, la marche des
modérés vers le pouvoir a été amorcée”
thèse identique à celle de BHL, parrain
originel de l’opposition off-shore
syrienne- alors que les deux faits
majeurs de la Libye post-Kadhafi auront
été deux attentats contre deux pays
occidentaux libérateurs de la Libye
(l’assassinat de l’ambassadeur américain
à Benghazi et l’attentat contre
l’ambassade de France à Tripoli) et la
déstabilisation du Mali par les
organisations caritatives du Qatar du
type Ansar eddine”.
Toute affaire cessante, je vous réponds,
cher René Naba. Pardonnez-moi de vous
décevoir une nouvelle fois : "Burgat
Burka" (après vous avoir seulement dit
que votre suspicion maladive à l’égard
des forces politiques qui sortent des
urnes arabes démontre que votre logiciel
nationaliste est dangereusement périmé)
n’adoptera pas la même tonalité
injurieuse que vous. Limité par
l’illégitimité de ma naissance, qui me
prive (à tout jamais !) de la
respectabilité de votre bi-nationalité,
je ne puis me refaire ! Cela ne m'a
jamais empêché toutefois de reconnaître
la noblesse des combats que vous avez
menés, et que j’ai très longtemps fait
miens. C'est donc un bien étrange
procédé tout de même que de m’assimiler
à un pion de la diplomatie française,
sachant avec quelle virulence je m’en
suis si souvent et si radicalement
démarqué, tout au long de ma carrière,
en Palestine ou ailleurs dans le monde
arabe, au point d’être la cible - et la
victime (ils m’ont fait priver, du jour
au lendemain, comme vous, du poste où
je venais d’être nommé) des plus
virulentes officines sionistes.
Il est vrai qu’en prenant des raccourcis
on arrive plus vite à son but. Quel est
celui que vous prenez, où réside le
coeur de notre désaccord ? C’est en fait
vous qui le soulignez en me demandant
d’y répondre “toute affaire cessante”.
Eh bien, toute affaire cessante, je vous
redis très sereinement ma conviction
profonde que les forces politiques qui
sont sorties des urnes arabes au
lendemain des printemps sont des forces
modérées,
y compris en Libye. Si condamnables
soient-ils, les deux attentats contre
des diplomates occidentaux ne peuvent
honnêtement être présentés comme “les
deux faits majeurs de la Libye
post-Kadhafi” ! Pas plus d’ailleurs que
les interractions de la crise malienne
avec de nombreuses forces régionales,
Algérie incluse ! Et ils ne peuvent donc
entamer mon intime conviction. Je
m'étonne dès lors que vous pensiez
pouvoir tirer argument d’une vilaine
caricature de la transition libyenne
pour brandir l’éternel chiffon rouge du
danger islamiste dont seuls les bons
vieux régimes connus (de vous)
pourraient protéger le monde ! C’est
bien contre cette rhétorique insidieuse
et erronée que je me mobilise. Pour
fonder la connaissance qui me permet de
la contredire très rationellement, il
m’a fallu effectivement m’entretenir (et
donc poser en photo) aux côtés de ces
innombrables “barbus” par la vue
desquels vous espérez me discréditer.
C’est bien cette rhétorique insidieuse
qui sert- en dernière instance - en
freinant tout soutien international
efficace de l’opposition, à proroger
l’ordre étatique syrien que vous estimez
seul à même de satisfaire les exigences
de dignité des peuples de la région.
Un point encore : si, après avoir eu-
pourquoi affecter de l’ignorer ?!- de
très “francs” échanges avec la rédaction
d’Oumma (que je n’ai donc aucunement
“frappée en traître”) j’ai décidé de
sonner l’alarme, c’est qu’un Rubicon
avait été piteusement franchi : Oumma
avait conservé un étrange silence
approbateur - aux antipodes de sa ligne
éditoriale passée - face à la contre
offensive du DRS dans l’affaire des
moines de Tibhirine. Vous avez un passé
de militant ? Moi aussi, fut-il plus
modeste et bien moins médiatique que le
vôtre. Pour préparer en 2004 mon
audition par la Cour d’assises spéciale
de Paris dans l’affaire du métro Saint
Michel, l’une des plus graves
manipulations du DRS, ou pour défendre
des dirigeants du FIS algérien (oui !
j'assume...d’autant plus fièrement que
pour ce faire, on ne se bousculait pas
!) des accusations fabriquées contre eux
de Washington jusqu’en Nouvelle Zélande,
j’ai passé de très nombreuses heures
plongé dans des dossiers brûlants, au
service de causes dont je ne tolère pas,
surtout peut-être quand on s'appelle
"Oumma", que l’on piétine la mémoire.
Le sommaire de René Naba
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