Otan contre Syrie
Des avions de l'Otan à Iskenderun
Philip Giraldi
"Des
membres d'al-Qaëda infiltrés en Syrie
via le village libanais d'Ersal",
affirme une source libanaise - Photo:
Sana
Jeudi 22 décembre
2011
(revue de presse : The American
Conservative – 19/12/11)
Les Américains devraient se faire
du souci à propos des événements en
Syrie, surtout s’ils envisagent de
déclencher, comme en Libye, une guerre
qui ne dira pas son nom, mais qui sera
bien plus terrible encore. La secrétaire
d’Etat, Hillary Clinton, a d’ailleurs
appelé au changement de régime et prédit
une guerre, il y a quelques semaines.
Et, cela est plus que probable si le
régime de Bachar al-Assad, laïc et
nationaliste, continue de mettre face à
face les sunnites contre les chiites, et
contre les Alaouites… Les chrétiens
syriens seront quant à eux pris entre
deux feux. L’ironie du sort veut que de
nombreux chrétiens à Damas sont des
Irakiens qui ont fui l’Irak
après avoir fait l’expérience de
la guerre de libération de leur pays.
L’Otan est déjà engagé
clandestinement dans le conflit en Syrie
avec pour fondé de pouvoir des
Etats-Unis, la Turquie. Le ministre des
Affaires étrangères turc a admis,
publiquement, que son pays était prêt à
envahir dès qu’un accord serait trouvé
avec les alliés occidentaux.
L’intervention se ferait sur des
principes humanitaires, pour défendre la
population civile, ce même principe de «
responsabilité de protéger » invoqué
dans l’affaire libyenne. Des sources
turques suggèrent que cette intervention
prendrait la forme d’une zone-tampon le
long de la frontière turco-syrienne et
ensuite s’étendrait … Alep, la ville la
plus grande de Syrie et la plus
cosmopolite serait la cerise sur le
gâteau pour les forces de libération.
Des avions de
l’OTAN à Iskenderun
Des avions de guerre de l’Otan,
sans signe de reconnaissance, sont
arrivés sur les bases militaires turques
près de Iskenderun à la frontière
syrienne, déchargeant des armes
provenant des arsenaux de Kadhafi ainsi
que des volontaires du Conseil National
de Transition libyen qui savent comment
lancer des volontaires contre des
soldats entraînés, comme ils l’ont
montré avec l’armée de Kadhafi.
Iskenderun est aussi le siège de l’Armée
Syrienne Libre, le bras armé du Conseil
National Syrien. Les forces spéciales
françaises et britanniques entraînent
les rebelles syriens tandis que la CIA
et les unités des Forces Spéciales US
fournissent le matériel de communication
et le renseignement afin que les
rebelles évitent les grosses
concentrations de soldats syriens.
Les analystes de la CIA sont
sceptiques quant à la marche vers la
guerre. Les rapports des Nations unies
faisant état de 3500 morts tués par les
forces militaires syriennes proviennent
d’informations des rebelles et non
jamais été corroborées. La CIA refuse de
les prendre en considération. De la même
manière, les défections en masse de
soldats et les batailles féroces entre
déserteurs et soldats loyaux sont une
pure fabrication, car, de source
indépendante, peu de soldats ont
déserté. Les déclarations du
gouvernement syrien selon lesquelles il
a été attaqué par des rebelles armés,
entraînés et financés par des
gouvernements étrangers sont plus
proches de la vérité.
Aux Etats-Unis, de nombreux amis
d’Israël sont dans les fourgons du
changement de régime, persuadés qu’une
Syrie affaiblie, divisée par la guerre
civile, ne présente aucun danger pour
Tel-Aviv (…).
Traduction : Xavière Jardez -
Sous-titre: AFI-Flash
Philip Giraldi est ancien officier de
la CIA. Il dirige le Council for the
National Interest (Conseil pour
l’Intérêt
National), une fondation chargée
de promouvoir la politique américaine au
Proche-Orient en dehors de toutes
pressions étrangères, donc y compris –
et surtout - israéliennes.
Source :
http://www.theamericanconservative.com/blog/nato-vs-syria/
« U.S. Congress controlled by AIPAC »:
Philip Giraldi au Congrès des Etats-Unis
(vidéo : 2’35)
http://thepassionateattachment.com/2011/05/25/council-for-the-national-interest-u-s-congress-controlled-by-aipac/
© G. Munier/X.Jardez
Publié le 22 décembre 2011 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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