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Opinion
Le lobby sioniste torpille le plan Baker-Hamilton
Mardi 31 mai 2011
• Un coup de force pour
protéger un dangereux secret
• Nouvel élan pour la cause palestinienne
La tendance générale
Le lobby sioniste torpille le plan Baker-Hamilton
Lorsque le projet des néoconservateurs a échoué sous les coups
de boutoirs des résistances irakienne, libanaise et
palestinienne, l’establishment US a décidé de réagir pour
empêcher l’effondrement total de l’empire, en créant une
commission bipartisane appelée Baker-Hamilton. Cette commission
a publié une série de recommandations basées sur deux
principes : la conclusion d’arrangements avec la Syrie et l’Iran
pour assurer un retrait honorable d’Irak, et contraindre Israël
à accepter un plan de paix reposant sur la création d’un État
palestinien en Cisjordanie et Gaza et sur la restitution du
Golan à la Syrie.
Après l’élection de Barack Obama, beaucoup ont cru, à tort, que
le nouveau président états-unien mettrait immédiatement en œuvre
les recommandations de la commission Baker-Hamilton.
On peut déduire, après le discours d’Obama devant l’AIPAC et les
politiques agressives de Washington à l’égard de Téhéran et de
Damas, que le lobby sioniste, sous la direction de Benyamin
Netanyahu, a achevé son coup d’État contre la tendance
Baker-Hamilton. Le Premier ministre israélien a réussi à pousser
les États-Unis à adopter des politiques offensives, au service
de l’État hébreu, dans le but d’enterrer définitivement la paix
juste et globale en refusant le droit au retour des réfugiés
palestiniens et en consacrant le fait accompli né de la
colonisation à outrance de la Cisjordanie et de la judaïsation
de Jérusalem. Ces nouvelles réalités sapent les fondements même
du futur État palestinien. Les pressions exercées sur la Syrie
et l’Iran visent à soumettre ces deux pays, les seuls qui ont
encore une politique indépendante vis-à-vis de l’Occident dans
la région, à l’hégémonie israélienne. Le même sort est réservé
aux mouvements de résistance libanais et palestiniens.
Lors des élections de mi-mandat, en novembre 2010, le lobby
sioniste a prouvé ses capacités à influer sur les politiques de
la Maison-Blanche concernant la colonisation et la judaïsation,
dans ce qui pouvait être considéré comme la première manche de
la confrontation entre l’État hébreu et l’administration US. À
la veille du début de la campagne électorale présidentielle, le
congrès de l’AIPAC est venu asséner le coup de grâce aux
recommandations de la commission Baker-Hamilton. Barack Obama,
les membres de son administration et les élus du Congrès, se
sont honteusement soumis à la volonté d’Israël. Tous les paris
et illusions de certains arabes sur la possibilité de libérer
les États-Unis de l’influence israélienne se sont effondrés. À
défaut de processus de paix, Obama dirige une opération de
fusion stratégique entre les USA et Israël, et tous les pays de
la région sont sommés de se soumettre à ses impératifs.
La demande formulée par le secrétaire à la Défense, Robert
Gates, dernier gardien des recommandations du groupe
Baker-Hamilton —il faisait lui-même partie de cette commission—
de proroger le délai de présence des troupes états-uniennes en
Irak, plante le dernier clou dans le cercueil de cette fameuse
initiative, qui visait à contenir les conséquences
catastrophiques de l’échec des néoconservateurs au
« Moyen-Orient élargi ».
Le nouveau pari des États-Unis est construit sur une alliance
avec les Frères musulmans. Mais les événements en Égypte
montrent que la nouvelle génération de militants de cette
confrérie, ainsi que le mouvement révolutionnaire dans son
ensemble, vivent un éveil politique qui s’articule autour de la
question de la Palestine. Le refus de la direction des Frères de
participer à la manifestation du 27 mai marque le début du
divorce entre la confrérie et la jeunesse révolutionnaire, y
compris une partie de sa base. La vieille garde des Frères
préfère, visiblement, conclure des arrangements avec les
généraux du Conseil militaire suprême, alliés du Pentagone.
Entre la fusion stratégique avec Israël, la fièvre
révolutionnaire des jeunes en Égypte, et l’échec manifeste du
complot contre la Syrie, les États-Unis vont vivre des moments
difficiles au Moyen-Orient. D’autant plus difficiles qu’un
mouvement déterminé, comprenant des sunnites et des chiites,
hostiles au maintien des GI’s en Irak, commence à voir le jour.
La tendance au Liban
Un coup de force pour protéger un dangereux secret
L’occupation par les Forces de sécurité intérieure (FSI) manu
militari d’un bâtiment appartenant au ministère des
Télécommunications, et l’interdiction faite au ministre
concerné, Charbel Nahas, de pénétrer dans l’immeuble,
constituent un coup de force et un comportement digne des
milices qui ont semé haine, mort et destruction, pendant la
guerre civile. Pour un camp qui prétend depuis des années
vouloir édifier un État, en opposition au Hezbollah, accusé de
gérer un « État dans l’État », la coalition du 14-Mars a montré
que ses agissements sont en contradiction totale avec ses
slogans. Sans la moindre honte, scrupule ou regret, le directeur
général des FSI, le général Achraf Rifi, a ouvertement
outrepassé les ordres que lui avaient pourtant donnés son
supérieur hiérarchique et ministre de tutelle, le ministre de
l’Intérieur Ziyad Baroud.
Le directeur
général des Forces de sécurité intérieures libanaises (FSI),
le
général Achraf Rifi
Fonctionnaire de première catégorie et, en principe, commis
de l’État, Achraf Rifi a agi comme un chef de milice de la pire
espèce, allant jusqu’à mettre en doute le nationalisme d’un
ministre au-dessus de tout soupçon, Charbel Nahas, et à se
vanter de hauts faits imaginaires qui, du reste, font partie des
devoirs que lui impose sa fonction. Croyant effrayer son
interlocuteur, il lui a rappelé comment il a affronté le groupe
intégriste sunnite Fateh al-Islam et son chef Chaker el-Absi.
Alors que tout le monde sait que c’est l’Armée libanaise qui a
éradiqué ce groupuscule au prix de 170 morts dans ses rangs,
pendant que Rifi entretenait des contacts avec l’entourage d’el-Absi,
comme en attestent des enregistrements sonores que tous les
Libanais ont eu l’occasion d’écouter. Les FSI sont même
soupçonnées d’avoir laissé s’enfuir les principaux chefs du
groupe, dont ce même Chaker el-Absi.
Faisant fi de toute logique et foulant du pied les lois et la
Constitution, le 14-Mars et son chef, le Premier ministre chargé
d’expédier les affaires courantes —Saad Hariri, qui passe le
plus clair de son temps à l’étranger—, ont offert un soutien
total à Achraf Rifi. Le ministre de l’Intérieur Ziyad Baroud,
bien qu’il ne fasse pas partie du camp politique de Charbel
Nahas, a pourtant reconnu que le général Rifi avait désobéi aux
ordres, en refusant de retirer les agents des FSI du bâtiment en
question.
L’insubordination de général Rifi et son comportement qui a
frôlé l’hystérie, suscitent de nombreuses interrogations.
Pourquoi tant d’acharnement à défendre un bâtiment et le second
étage qui, en théorie, contient des équipements offerts par la
Chine en 2006 et que le ministre Nahas voulait lui remettre afin
qu’elle les modernisent et les adaptent aux nouvelles normes en
vigueur ?
Achraf Rifi et son complice Abdel Menhem Youssef, l’obscur
directeur général de l’entretien et de la compagnie publique de
téléphone Ogero au ministère des Télécommunications, étaient-ils
en train d’utiliser les équipements chinois pour des objectifs
secrets, comme par exemple assurer des lignes téléphoniques aux
insurgés syriens le long du littoral et dans le Nord de la
Syrie ? Y a-t-il un lien entre ce mystérieux et illégal 3ème
réseau de cellulaire et les réseaux d’espionnage israéliens
démantelés ces trois dernières années ? S’agit-il, tout
simplement, de l’exploitation illégale de 50 000 lignes
téléphoniques pour des raisons financières ?
Pour que le général Rifi se permette un tel comportement, il
faut que les enjeux, quels qu’ils soient, en vaillent vraiment
la peine.
Malgré toutes les tentatives d’étouffer l’affaire, le général
Michel Aoun —l’autorité de référence politique du ministre Nahas—
est déterminé à aller jusqu’au bout. Le Hezbollah le soutient.
Les jours qui viennent seront peut-être porteurs de réponses qui
risquent de surprendre et de choquer une grande partie des
Libanais.
La tendance dans le monde arabe
Nouvel élan pour la cause palestinienne
La victoire de la Résistance libanaise en l’an 2000, qui a
contraint Israël à se retirer du territoire libanais sans
contrepartie politique, a constitué une source d’inspiration
pour les Palestiniens. Les efforts frénétiques de l’Occident
visant à réduire le conflit à sa dimension
israélo-palestinienne, en lui ôtant sa dimension arabe, ont
échoué. Les réalités ont prouvé l’impossibilité d’isoler les uns
des autres les volets de l’étau dans les pays directement
concernés par le conflit avec Israël. Pendant des décennies, la
Syrie a résisté aux blocus et aux pressions destinés à briser
ses relations avec les mouvements de résistance dans le but de
la pousser à la reddition en acceptant des compromis au
détriment de ses droits nationaux dans le Golan.
Entre temps, les Palestiniens ont réussi à libérer Gaza en
obligeant le « dur » Ariel Sharon à s’enfuir de la bande. Ils
ont également réussi à défendre l’étroit territoire face aux
agressions israéliennes et aux énormes pressions occidentales,
conduites par les États-Unis, qui ont honteusement foulé aux
pieds leurs principes démocratiques en refusant de reconnaitre
la victoire du Hamas aux élections de en janvier 2006,
surveillées par des observateurs venus d’Europe et d’Amérique.
Les nouvelles situations issues des révolutions au Moyen-Orient
montrent que les peuples arabes, notamment en Égypte et en
Jordanie, restent attachés à leur cause centrale, celle de la
Palestine. En dépit de la signature des accords de paix de Camp
David et de Wadi Araba, ces peuples ont refusé toute
normalisation avec une entité qui a spolié la terre des
Palestiniens.
La détermination des États-Unis et de l’Europe à imposer
l’hégémonie israélienne s’illustre dans l’adoption du projet
d’« État juif », qui passe obligatoirement par le refus du
retour des réfugiés palestiniens, la liquidation de la présence
palestinienne en Cisjordanie, l’accentuation des pressions sur
les arabes des territoires de 1948, et la judaïsation de
Jérusalem.
L’occupation israélienne a pratiquement torpillé les fondements
du projet des deux États et l’a transformé en slogan creux que
les Palestiniens ne sont même pas autorisé à concrétiser
symboliquement aux Nations unies à cause de la menace de
sanctions et de représailles de Washington.
L’éveil des Palestiniens qui s’est manifesté lors de la marche
du retour du 15 mai, et l’effervescence populaire en Jordanie et
en Égypte autour de la Palestine, présagent que la lutte des
Palestiniens va connaitre un nouvel élan à la lumière des
réalités consacrées par les victoires de la Résistance libanaise
en l’an 2000 et en 2006.
Discours, déclarations et communiqués
Sayyed Hassan Nasrallah, secrétaire général
du Hezbollah
Extraits du discours prononcé à l’occasion du 11ème anniversaire
de la libération du Sud du Liban.
« Les positions du Hezbollah concernant les révoltes arabes
sont claires : elles reposent d’abord sur la position du régime
par rapport à la cause arabe centrale, à savoir la Palestine, sa
position par rapport à la Résistance, et, enfin, sur la capacité
du régime à procéder à des réformes. Les régimes égyptien et
tunisien étaient imperméables aux revendications de leurs
peuples. De plus, ils étaient à la solde de la politique
américano-israélienne. En Syrie, il s’agit d’un régime ami,
protégeant la cause palestinienne et la Résistance, opposé aux
plans américano-israéliens dans la région, et le président
Bachar el-Assad souhaite réellement procéder à des réformes. Il
faut donc l’appuyer. Il faut se souvenir des sacrifices syriens
consentis au Liban, notamment lorsque la Syrie a empêché la
partition du Liban. Les États-Unis veulent confisquer les
révolutions arabes et ils tentent ouvertement de les acheter à
coups de milliards de dollars (…) Nous ne sommes pas concernés
pour participer à des combats en dehors du Liban, et si jamais
nous devions le faire, ce serait la tête haute et au vu et au su
de tout le monde. Concernant
les accusations contre le Hezbollah lancées par le président
Obama au cours du Forum politique de l’AIPAC, la position
états-unienne n’est pas nouvelle, mais c’est le fait que le
président américain la dise aussi clairement qui l’est. Il l’a
fait pour satisfaire les sionistes et il s’agit, en quelque
sorte, d’une préparation de l’acte d’accusation du TSL. Je
remercie d’ailleurs le président Obama pour sa déclaration parce
qu’il a confirmé les soupçons formulés par le Hezbollah depuis
des mois. Il a donc divulgué le contenu de l’acte d’accusation
du TSL, alors que le juge Fransen et le procureur Bellemare font
semblant de dire qu’il est secret. Les accusations d’Obama
montrent effectivement que l’acte d’accusation est politisé et
que les États-uniens y jouent un rôle. Si l’accusation est
portée par un homme juste, il faut s’en inquiéter, mais si elle
l’est par ceux qui accomplissent des assassinats, elle n’a
aucune valeur. Il ne faut pas oublier que le registre
états-unien en matière d’assassinats politiques est riche et
pour n’en citer qu’un, il faut se rappeler la voiture piégée
placée à Bir el-Abed pour assassiner sayyed Mohammad Hussein
Fadlallah en 1985, attentat qui avait fait une centaine de
morts. Le président états-unien ne s’est pas contenté d’accuser,
il a aussi jugé et condamné (…) Sur le plan interne, on ne peut
accuser la nouvelle majorité d’être responsable du retard dans
la formation du gouvernement, car il y a en fait trois parties :
le président de la République, le Premier ministre désigné et la
nouvelle majorité. La véritable raison du retard réside dans les
conditions et les exigences US posées aux responsables. Mais le
Hezbollah n’a pas la moindre intention d’exercer des pressions
sur un de ses alliés, car, au final, nous atteindrons l’objectif
fixé. En outre, nous rejetons toute idée d’un gouvernement de
technocrates. Le gouvernement au Liban doit être politique (…)
Nul, au Liban ou ailleurs, ne pourra prendre nos armes.
Le Premier ministre israélien qui a évoqué devant le Congrès US
le cas de 12 000 missiles entre les mains du Hezbollah, doit
mettre à jour ses informations, car il y en a bien plus (…)
Après les discours d’Obama et de Netanyahu, les Palestiniens
n’ont qu’une seule possibilité, recourir à la résistance. La
Ligue arabe doit retirer l’initiative de paix arabe présentée en
2002 qui n’a plus de raison d’être. Les illusions sont désormais
tombées et les dirigeants arabes qui disaient à leurs
populations qu’aux États-Unis, les démocrates sont différents
des républicains sont démentis par les faits : tous ont pour
principal souci dans la région la sécurité et la protection des
intérêts d’Israël (…) Depuis le 25 mai 2000, l’ère des défaites
arabes est révolue et celle des victoires a commencé. La peur a
changé de camp ; désormais, elle est du côté d’Israël qui est
bien plus faible qu’on ne le croit. »
Nabih Berry, président du Parlement
Extraits de déclarations devant ses visiteurs, dont l’ancien
Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin
« Les révolutions égyptienne et tunisienne passent encore par
une période de test. La jeunesse égyptienne qui a offert l’un
des exemples les plus nobles des révolutions (...) Les
États-uniens tentent de contenir et d’endiguer ces révolutions.
Dans les pays qui ont une politique qui lui convient, Washington
tente de retarder et de circonscrire les mouvements de révolte.
Les États-uniens ne veulent qu’un processus de réforme dans la
forme. Il faut rester sur ses gardes face à l’exploitation
américaine des développements en Égypte, où les citoyens n’ont
toujours pas obtenu les résultats escomptés de la révolution (…)
Le Liban devrait soutenir le régime syrien parce que cela est
d’abord dans son intérêt. De plus, l’alternative est connue, les
islamistes. Attention à l’effondrement de la mosaïque
confessionnelle syrienne si le régime actuel tombe. Cette
mosaïque est semblable à la mosaïque libanaise, même si cette
dernière est régie par des règles précises et un certain
équilibre. Si, pour le Liban, la France est la porte de
l’Occident, la Syrie est pour lui la porte de l’Orient. »
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires
étrangères
Communiqué
« La Russie est opposée à une discussion sur le problème
syrien au Conseil de Sécurité des Nations unies. M. Lavrov a
fait cette déclaration lors d’une conversation téléphonique avec
son homologue syrien Walid al-Moallem. M. Lavrov a déclaré que
la Russie maintiendrait sa position concernant la question
syrienne. Au cours de l’entretien, le chef de la diplomatie
syrienne a informé M. Lavrov des mesures prises par les
autorités syriennes en faveur des réformes politiques nationales
et du rétablissement de l’harmonie nationale, ajoute le
communiqué. »
Ali Fayyad, député du Hezbollah
« L’enlèvement des touristes estoniens, les tentatives
d’impliquer le Liban dans les troubles en Syrie, l’invasion de
l’immeuble des Télécoms par les FSI, et le récent crime contre
la FINUL, font partie d’un même contexte qui vise la nouvelle
majorité, ses tentatives pour former un nouveau gouvernement et
son rôle dans la gestion du pays. L’enjeu de l’escalade est
d’embarrasser la nouvelle majorité et montrer qu’elle amène
chaos et tensions. »
Communiqué du Hezbollah
« Après le très grave conflit survenu autour du ministère des
Télécommunications, et la rébellion des services de
renseignement qui en ont occupé le siège, comme si l’État se
retournait contre lui-même, le Hezbollah estime que le citoyen
libanais est en droit d’être informé de ce qui se passe dans son
pays, et de savoir si l’État est gouverné par des services de
sécurité officiels, ou par des groupuscules et des îlots
sécuritaires qui obéissent à certains responsables politiques
plutôt qu’aux instances officielles. Le Hezbollah juge que
l’incident révèle qu’un grand danger guette le Liban, à savoir,
un coup d’État qui menace de saper les institutions et de les
vider de leur sens constitutionnel au profit de personnes qui se
prétendent loyales au pays mais qui, en fait, œuvrent à le
détruire.
Le Hezbollah s’étonne du fait qu’on empêche un ministre
d’exercer ses fonctions dans son propre ministère, et considère
que la désobéissance aux ordres du ministre de l’Intérieur, dont
ont fait preuve certaines factions, nous amène à nous demander
si le troisième réseau de communication est utilisé pour des
gains matériels, pour des complots, ou alors, si ce réseau est
utilisé par le 14-Mars, en dehors des institutions de l’État.
De plus, les réactions agressives du 14-Mars, qui vont à
l’encontre de toute logique constitutionnelle ou légale, ne font
qu’alimenter les interrogations et rendent les réponses de plus
en plus urgentes, surtout que l’on remarque que ce sont ceux qui
parlent de revenir à la logique de l’État qui le sapent et
détruisent ses institutions, compte tenu du récent incident
autour des télécommunications.
Il est de plus en plus clair pour tous de voir quel est le camp
qui œuvre contre l’État et quel autre veut l’édifier. Le
Hezbollah dénonce les graves manœuvres miliciennes et en appelle
aux responsables concernés afin que des mesures radicales soient
prises, pour protéger le droit du citoyen et sa sécurité. »
Réactions après l’attentat contre un convoi italien
de la FINUL
Michel Sleiman (Président de la République)
« Cette attaque criminelle vise à déstabiliser la sécurité au
Liban. Les instances compétentes doivent ouvrir une enquête pour
identifier les auteurs de cet acte et les déférer devant la
justice. »
Nabih Berry (Président du Parlement)
« C’est une attaque criminelle et un crime terroriste. Il
faut identifier les auteurs de ce crime et les sanctionner. Le
vide politique offre l’opportunité aux criminels de cibler la
sécurité dans le but de semer le chaos. »
Hezbollah
« Nous condamnons l’attentat contre un convoi du contingent
italien de la Finul qui est un acte criminel. Les instances
compétentes doivent ouvrir une enquête pour en identifier les
auteurs. »
Marwan Hamadé (Député proche du 14-Mars)
« L’explosion contre la patrouille italienne est une étape
supplémentaire dans la série de complots fomentés contre le
Liban et ses relations internationales. Ce genre de messages
envoyés via le Liban et au détriment de son peuple ne passe
plus. Il s’agit d’une vaine tentative de ramener le Liban aux
années 80, à l’ère de l’enlèvement des otages et des voitures
piégées. »
Nouhad Machnouk (Député du Bloc Hariri)
« Certains analystes politiques libanais avaient menacé
depuis des mois que les forces onusiennes seraient les otages
des forces de facto au Liban. Cette explosion ne modifiera pas
l’attitude de la communauté internationale, le droit du peuple
syrien à la liberté et à la justice et le développement des
manifestations en Syrie. L’attentat menace la paix au Liban et
la résolution 1701 qui a assuré le calme et la paix à l’issue de
l’agression israélienne en 2006. »
Presse
Al Moustaqbal (Quotidien libanais
appartenant à la famille Hariri, 27 mai 2011)
C’est probablement la dixième fois que le ministre sortant des
Télécommunications, Charbel Nahas, est impliqué dans la
transformation du secteur des télécoms en une arène pour les
conflits, la politique revancharde, la dérogation aux lois, et
l’atteinte à la productivité. Le ministre Nahas a tenté de
mettre la main sur le troisième réseau de télécommunications et
de le sortir du giron de la légalité sans aucune justification
légale.
As Safir (Quotidien libanais proche de la
nouvelle majorité, 27 mai 2011)
Le ministre sortant de l’Intérieur, Ziyad Baroud, a brandi
l’arme de la démission d’un gouvernement démissionnaire après
l’affrontement entre le ministre sortant des Télécommunications
Charbel Nahas et le service de renseignement des Forces de
sécurité intérieure (FSI). Certains ont interprété la démarche
du ministre Baroud comme une manière de se dérober à sa
responsabilité, mais en réalité, le ministre faisait ainsi son
deuil de la dernière chance de voir un minimum d’État édifié.
Une image bien triste et bien laide. Le vide du pouvoir permet
de piétiner les lignes rouges sans que personne ne demande des
comptes. L’occupation du bâtiment relevant du ministère des
Télécoms est l’un des épisodes de la mainmise, manu militari,
sur les biens publics, à travers l’abus de pouvoir. Les FSI sont
devenues partie prenante des clivages politiques en cours, et
ont donné d’elles-mêmes l’image d’une milice, ce qui constitue
un affront à cette institution, à son histoire et à son rôle
national.
As Safir (25 mai 2011)
Sami Kleib
L’histoire du conflit arabo-israélien retiendra que seul le
Hezbollah a réussi à modifier l’équation idéologique et
psychologique du mythe de l’armée de défense israélienne
invincible (…) Il a pu ébranler la doctrine sioniste elle-même,
ainsi que la certitude militaire sur laquelle comptait le peuple
israélien depuis 1947. Pourquoi le Hezbollah a-t-il pu vaincre
Israël malgré tous ses moyens militaires ? La raison est toute
simple : cette victoire est particulièrement due à des
combattants qui se sont appuyés sur leur religion et leur foi en
leur terre, en plus de l’entraînement militaire nécessaire pour
relever le défi. Même si la Résistance est islamique, elle a des
partisans au sein des autres communautés religieuses. Quant au
Hezbollah, il est appelé, après les révolutions arabes, à
proposer une nouvelle lecture de la réalité arabe et du rôle
qu’il peut y jouer, et il n’y aura aucune honte à inclure dans
cette lecture une certaine autocritique pour évoluer.
An Nahar (Quotidien libanais proche du
14-Mars, édition du 25 mai 2011)
Rosanna Bou Mounsef
La situation gouvernementale semble au point mort dans l’attente
des résultats des développements régionaux. La crise en Syrie a
plus d’impact qu’on le croit sur la situation libanaise. Elle
rééquilibre les rapports des forces entre les deux principaux
camps politiques ; un équilibre malmené depuis la chute du
gouvernement Hariri. Des sources du 8-Mars interprètent la
visite du secrétaire d’État adjoint US chargé des Affaires du
Proche-Orient, Jeffrey Feltman au Liban sous cet angle-là,
d’autant que certains avaient cru que l’arrivée au pouvoir du
8-Mars écarterait les États-uniens de la scène. L’équilibre
rétabli annule la possibilité de former un gouvernement
monochrome, qui serait en plus dépourvu de la couverture
politique régionale d’habitude assurée par la Syrie.
Al Hayat (Quotidien saoudien édité à
Londres, 26 mai 2011)
Paris, Randa Takieddine
Des sources proches de la majorité et du Hezbollah imputent le
retard gouvernemental à des interventions régionales et à des
pressions occidentales sur le premier ministre désigné Najib
Mikati en ce qui concerne la clause sur le TSL dans la
déclaration ministérielle du prochain gouvernement. Des raisons
internes ont également entravé le processus, même si le nœud du
portefeuille de l’Intérieur a été résolu. La cause principale
demeure toutefois externe, à savoir les pressions occidentales
liées au TSL.
Les sources expliquent que lorsque M. Mikati a été désigné pour
former le gouvernement, il a été convenu entre lui, la nouvelle
majorité et le Hezbollah, de gérer la situation après la
parution de l’acte d’accusation comme le souhaitait la nouvelle
majorité. L’acte d’accusation serait donc ignoré sur le plan
local et ne serait pas appliqué. Le Hezbollah aiderait Mikati à
élaborer une déclaration ministérielle qui ne le mettrait pas
dans l’embarras sur le plan international. Cependant, Mikati n’a
pas pu résister aux pressions du secrétaire d’État adjoint
Jeffrey Feltman qui l’a mis dans une situation encore plus
embarrassante.
Sur le dossier syrien, les sources indiquent que la situation en
Syrie s’est aggravée en raison de l’intervention de groupes
salafistes qui se sont infiltrés en Syrie à partir de l’Irak.
Les sources reconnaissent la nécessité d’engager des réformes,
mais insistent sur la responsabilité des groupes salafistes dans
le massacre de soldats syriens. Elles estiment que la chute
potentielle du régime syrien risque d’entraîner une guerre
confessionnelle qui s’étendrait au Liban. Les groupes salafistes
et les forces occidentales qui sont derrière eux, en particulier
les États-Unis, peuvent faire la même chose au Liban. La
situation sera extrêmement dangereuse dans la région si la
situation se dégrade en Syrie parce que les tensions
confessionnelles sont exacerbées partout.
Al Akhbar (Quotidien libanais proche de la
nouvelle majorité, 27 mai 2011)
Ibrahim el-Amine
La responsabilité de la rébellion des Forces de sécurité
intérieure (FSI) contre le ministre des Télécommunications
Charbel Nahas incombe à l’enfant Saad Hariri qui n’arrive pas à
accepter le fait qu’il soit sorti du pouvoir. La bataille des
Télécoms intéresse Saad Hariri pour des raisons variées :
privées d’abord, liées notamment à la privatisation du secteur
et l’intérêt commercial qu’il peut en tirer, mais surtout pour
des raisons liées à la mainmise sur les biens de l’État, comme
l’histoire de son père avec [le groupe immobilier] Solidere. Le
comportement milicien manifesté par les bandes armées des FSI
bénéficie toutefois d’une couverture politique qui va au-delà de
Saad Hariri. De qui vient cette couverture ? De l’Arabie
saoudite ? Des États-Unis ? Au moment où la majorité est occupée
par les calculs gouvernementaux et les citoyens ploient sous le
joug des crises économiques et politiques consécutives, Saad
Hariri lâche ses gangs pour fermer les routes et établir des
périmètres de sécurité dans tout Beyrouth. Il est temps de faire
tomber ces gangs !
Al Akhbar (22 mai 2011)
Ibrahim el-Amine
Le président Bachar el-Assad a refusé des deals proposés par des
émissaires arabes et étrangers, qui lui proposaient de dissoudre
le parti Baas au pouvoir et d’écarter les personnalités touchées
par les sanctions occidentales, de retirer l’armée de la rue et
de lancer les réformes, d’accepter de s’engager dans des
négociations directes intensives avec Israël, qui déboucheraient
sur la signature d’un accord de paix en vertu duquel Israël se
retirerait du Golan sous certaines conditions. L’Occident
offrirait ainsi un prétexte à Assad pour rompre son alliance
avec le Hezbollah et le Hamas et fermer ce volet des relations
syro-iraniennes.
En contrepartie, les dirigeants de la plupart des pays arabes
alliés de l’Occident ainsi que l’UE et les États-Unis offriront
des aides financières de plus de 20 milliards de dollars pour
aider Assad à lancer un processus de développement de grande
envergure. Ces aides permettraient en outre à la Syrie de ne
plus compter sur le soutien économique iranien.
Le président Assad a rejeté ces propositions. Il a affirmé à des
émissaires arabes qu’il ne renoncera pas à l’alliance avec
l’Iran et les forces de la Résistance, et qu’il souhaite engager
les réformes mais suivant son propre programme.
Evénements
Irak
• Des milliers d’Irakiens ont défilé à Bagdad pour exiger la
fin de l’occupation US et dénoncer une possible extension de sa
présence dans ce pays à l’initiative du leader chiite Moqtada
Sadr. « Non, non à l’occupation ! Non, non à Israël »,
scandaient les manifestants alors que d’autres brûlaient des
drapeaux des États-Unis et d’Israël.
• L’armée du Mahdi, relevant du courant sadriste, a organisé
une parade à la même occasion.
Moqtada Sadr avait menacé d’une reprise des opérations
militaires contre les forces de l’occupation si elles ne
partaient pas à la date convenue, en décembre.
Huit ans après l’invasion du pays, l’armée états-unienne compte
encore 45 000 hommes en Irak, qui devraient être partis à la fin
de cette année. Cependant, Washington tente d’y maintenir 20 000
soldats sous prétexte de protéger son ambassade à Bagdad et ses
consulats dans les provinces irakiennes.
Iran
• L’Iran a rejeté les accusations « sans fondement » du
dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique
(AIEA) sur un possible aspect militaire de son programme
nucléaire.
« Dans ce rapport, on fait allusion aux mêmes questions
répétitives et fatigantes, basées sur des accusations et
spéculations sans fondement concernant certaines activités à
objectif militaire », a déclaré Ali Asghar Soltanié,
représentant de l’Iran à l’AIEA, cité par l’agence officielle
Irna. « Sans nul doute, l’absence de preuves solides à l’appui
des accusations de l’AIEA porte atteinte à la position de
l’Agence », a ajouté M. Soltanié, affirmant que « le rapport
montre une nouvelle fois qu’après huit ans d’inspections il n’y
a aucun signe de déviation vers des objectifs militaires » dans
le programme nucléaire iranien.
L’AIEA dit avoir reçu depuis son dernier rapport en février
« des informations supplémentaires liées à de possibles
activités liées au nucléaire et non déclarées, qui sont en cours
d’évaluation.
Source
New Orient News (Liban)
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