Tendances de l'Orient - La Syrie
«Des oppositions»
sous perfusion atlantiste
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Orient News
Obsèques
de neuf martyrs de l'armée et de la
police - Photo: Sana
Mercredi 28 septembre
2011
Les divisions au sein «des oppositions»
syriennes ont atteint un degré tellement
dramatique que les opposants ont senti
le besoin impératif de donner à la
journée de mobilisation du 23 septembre
le nom du «vendredi de l’unité». Ces
opposants reconnaissent que ces
divisions sont provoquées par des luttes
de pouvoir et par les ingérences des
divers Etats qui les téléguident et qui
ont chacun créé son «comité», «conseil»
ou «rassemblement». Ces structures
naissent à un tel rythme que les Syriens
ont le tournis et n’arrivent plus à
adapter leurs «compteurs de comités».
La semaine dernière, les scandales liés
à l’opposition ont atteint un sommet
lorsque Haïtham el-Maleh a prétendu,
ouvertement sur les écrans de
télévision, qu’il était l’opposant le
plus en vue en Syrie. Alors que tout le
monde sait qu’il est à l’origine du
«Conseil» créé à Istanbul sous le
parrainage des services de renseignement
turcs et des Frères musulmans, il a
dénigré à partir du Caire ce même
conseil. Il a assuré que l’opposition
syrienne souffre d’une lutte de pouvoir,
tandis qu’un autre opposant, Burhane
Ghalioune, a parlé de disputes autour de
«la peau de l’ours avant de l’avoir
tué».
Ce même Haïtham el-Maleh a poussé le
ridicule à son comble en appelant sur
al-Jazeera
à une intervention militaire étrangère
pour renverser le régime syrien, avant
de rejeter sur
al-Arabiya
toute attaque extérieure, à cause du
tollé provoqué par ses précédents
propos. Décidément, c’est un bien triste
modèle de cohérence, de sérieux, de
crédibilité et de patriotisme que
proposent au peuple syrien les
opposants.
Scandales également du côté des chaines
satellitaires arabes qui pratiquent
ouvertement la propagande et la
désinformation. Celles-ci continuent de
parler de «grandes manifestations»,
alors que l’Agence France presse a
interviewé des opposants sur les raisons
de la baisse de la mobilisation. Le 23
septembre, pas plus de 4000 personnes
ont manifesté dans toute la Syrie.
Al-Jazeera
a ainsi diffusé des images attribuées à
des manifestations anti-régime en Syrie,
alors que les manifestants portaient des
pancartes dénonçant la famine en
Somalie. Pressé de montrer des images de
manifestants introuvables, le
réalisateur a puisé au hasard dans ses
archives, ne faisant pas attention que
les banderoles permettraient de révéler
sa mauvaise plaisanterie.
Toujours sur
al-Jazeera,
la présentatrice a eu en direct un
accrochage avec un «témoin oculaire» qui
prétendait parler de la région de Homs.
N’arrivant pas à lui arracher ce qu’elle
souhaitait sur les «manifestations
monstres» et sur «la répression
sanglante», elle a haussé le ton contre
lui et a interrompu la conversation
téléphonique. Un vrai scandale à
inscrire dans les annales du
«journalisme professionnel». Autre
scandale, les confusions géographiques
qui montrent à quel point les chaines de
télévisions manquent de crédibilité. Des
localités situées dans un gouvernorat
sont présentées comme faisant partie
d’une autre région; des habitants
apprennent par les médias que des
manifestations géantes se déroulent dans
leur village, alors qu’ils n’ont rien vu
etc…
Alors que la mobilisation a baissé, les
actes terroristes contre la police, les
véhicules et les postes militaires se
poursuivent, avec les encouragements des
puissances occidentales et de la
Turquie. Des armes, de l’argent, du
matériel de communication électronique,
sont introduits en Syrie illégalement en
provenance des pays voisins. Ankara
s’est joint aux pays ayant imposé des
sanctions contre la Syrie, et a commencé
par des actes de piratage contre des
navires se dirigeant vers ce pays.
Pendant ce temps, les très démocratiques
pétromonarchies du Golfe poursuivent
leurs pressions politiques et
diplomatiques et invitent à un
renforcement des sanctions
internationales et à un isolement de la
Syrie.
Il semble que le plan de déstabilisation
de la Syrie, orchestré par les
Etats-Unis et exécuté par la Turquie et
les pétromonarchies, va se poursuivre
pendant des mois. Mais en parallèle, le
pays va continuer à défendre son unité
et sa stabilité et à appliquer les
réformes politiques mises sur les rails
par le président Bachar al-Assad.
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