Tendances au Moyen-Orient
Les Frères
musulmans et le plan de protection
d'Israël
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Orient News
Burhan Ghalioun
Lundi 12 décembre
2011
Ce n’est plus un secret, les événements
qui secouent la région du Moyen-Orient
ont pour but de protéger Israël des
graves répercussions de la défaite du
projet américain en Irak. Et tout ce que
fait l’alliance occidentale, conduite
par les Etats-Unis, dans la cadre dudit
«Printemps arabe», s’inscrit dans ce
cadre.
Le deal conclu entre les Etats-Unis et
la Confrérie des Frères musulmans a été
dévoilé au Caire par le secrétaire
d’Etat adjoint américain pour les
Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman, qui n’a fait que confirmer ce
que les observateurs avaient déjà deviné
en analysant les déclarations des chefs
du mouvement islamiste dans plusieurs
pays arabes et musulmans. Sont venus
ensuite s’inscrire dans ce même cadre
les déclarations du président du Conseil
national syrien d’Istanbul, Burhan
Ghalioun, qui a fait tomber le masque en
affirmant que l’opposition
s’emploierait, si elle accède au
pouvoir, à rompre les liens avec l’Iran
et les mouvements de résistance libanais
et palestinien. M. Ghalioun a rejeté la
lutte armée pour libérer le Golan
occupé, qui doit se faire, selon lui, à
travers la négociation. Mais il y a plus
grave encore: les dirigeants des Frères
musulmans syriens ont révélé leurs
vraies intentions en affirmant que s’ils
prenaient le pouvoir, ils enverraient
l’armée syrienne au Liban pour combattre
le Hezbollah. C’est-à-dire qu’ils se
porteraient volontaires pour la mission
qu’Israël avait échoué à accomplir en
2006, malgré le soutien d’une trentaine
de pays arabes et occidentaux.
Ces prises de positions de mouvements et
de personnalités qui prétendent
représenter «la légitimité populaire»
s’inscrivent parfaitement dans le cadre
des politiques américaines dont le but
principal est de protéger l’Etat hébreu.
Et ce n’est pas un hasard. Cela confirme
ce que nous écrivons dans ce bulletin
depuis plus de sept mois. D’ailleurs,
les centres de recherches occidentaux
sont de plus en plus nombreux à le
signaler et l’ancien ministre français
des Affaires étrangères, Hubert Védrine,
l’a clairement dit lors d’une conférence
donnée à Beyrouth la semaine dernière:
«Les Etats-Unis soutiennent les Frères
musulmans», avait-il dit. Cela explique
en grande partie la méfiance du
patriarche maronite Mgr Béchara Raï à
l’égard du «Printemps arabe», qui risque
de se solder, selon lui, par un
morcellement du Proche-Orient en entités
confessionnelles, ce qui servirait les
intérêts d’Israël, et fait planer de
sérieuses menaces sur la présence des
chrétiens et des autres minorités
religieuses dans cette région.
Le blanc seing à l’arrivée des
islamistes au pouvoir en Tunisie, en
Libye et, maintenant, en Egypte, devrait
convaincre ceux qui doutent encore des
réelles intentions de l’Occident, mené
par les Etats-Unis.
La tentative de détruire l’Etat national
syrien et de morceler le pays constitue
l’une des principales pièces de ce
puzzle que l’Occident tente de
rassembler. C’est pour cela qu’il ferme
les yeux sur les crimes commis en Syrie
par les groupes armés extrémistes,
auxquels il accole maintenant
l’étiquette de «déserteurs», moins
répugnante aux yeux de l’opinion
publiques occidentale que salafistes ou
extrémistes musulmans.
Dominée par les Etats-Unis, inconsciente
des répercussions qu’elle risque de
subir, l’Europe déroule le tapis rouge à
cette mouvance islamiste, considérée il
y a peu comme un grave danger.
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