Tendances de l'Orient - La Syrie
Les visiteurs de
Damas:
le régime est solide et Bachar al-Assad
est populaire
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Orient News
Lundi 10 octobre
2011
Les visiteurs libanais et étrangers de
la capitale syrienne estiment que le
pouvoir damascène tient bon face aux
pressions et aux actes terroristes et
qu’il n’est pas près d’être renversé.
Pour l’anecdote, certains vont même
jusqu’à dire que ceux qui réclament le
départ de Bachar al-Assad, notamment les
présidents français, Nicolas Sarkozy, et
américain, Barak Obama, pourraient
partir avant lui, balayés par la colère
des électeurs lors des présidentielles
prévues en 2012 dans les deux pays.
Ces visiteurs, qui se sont rendus à
Damas ces dix derniers jours, ont pu
constater par eux-mêmes que le régime
reste solide et solidaire, avec toutes
ses institutions administratives,
militaires et sécuritaires, ainsi que
diplomatiques. Six mois après le début
de la crise, les opposants ne sont
toujours pas parvenus à occuper une
ville qui servirait de tête de pont à
une intervention étrangère, en dépit de
l’importance de l’appui américain,
européen, turc et des pétromonarchies.
L’armée reste soudée derrière le
président Assad et les désertions de
certains officiers subalternes,
encouragés par l’étranger, ne
constituent aucun danger réel.
Rejoignant les groupes extrémistes
armés, ils arrivent tout au plus à
prendre le contrôle de certains
quartiers d’où ils sont très vite
délogés par la troupe. Celle-ci procède
de manière systématique à travers des
opérations spéciales et ponctuelles,
dans le but d’éviter de lourdes pertes
civiles et d’importantes destructions,
ce qui risquerait de provoquer la colère
de la population. C’est ce qui explique
les bilans civils relativement léger
lors des opérations militaires et celui
relativement élevés dans les rangs de
l’armée.
Le contrôle du terrain par les troupes
légales et le pouvoir central empêche la
crise de glisser vers la guerre civile
et l’affrontement confessionnel, pour
lequel les pétromonarchies, la Turquie
et l’Occident travaille d’arrache-pied.
L’ambassadeur de France à Damas, Eric
Chevallier, qui a effectué récemment une
courte visite à Beyrouth, a confié à ses
interlocuteurs que le président Assad,
encore très fort sur le plan militaire,
bénéficie aussi d’une large popularité
parmi son peuple. C’est ce qui rendrait
son renversement difficile voire
impossible. L’ambassadeur a rapporté à
ces interlocuteurs libanais que
l’Occident est gêné par la question
syrienne, et certains États commencent à
croire que les positions occidentales
ont peut-être été improvisées et prises
à la hâte.
L’objectif de l’Occident est de pousser
les régimes arabes à partager le pouvoir
avec les Frères musulmans, dans une
tentative de se réconcilier avec
l’Islam surtout après la mort d’Oussama
Ben Laden. En Égypte, la Confrérie
devrait, selon les pronostics les moins
optimistes, remporter quelque 25% des
sièges. Même chose en Tunisie. En
revanche, Bachar al-Assad a rejeté tous
les conseils turcs et autres d’inclure
les Frères musulmans au Parlement et au
gouvernement, estimant que si les
membres de cette organisation devaient
arriver au pouvoir, ce serait par le
biais des élections. En même temps, il a
réaffirmé sa détermination à lancer le
processus de réformes politiques et
constitutionnelles qui pourrait
permettre une meilleure représentation
de la population syrienne dans les
différents niveaux du pouvoir. Si le
Premier ministre turc semble déterminé à
couper les ponts avec le régime syrien,
de plus en plus de chancelleries
européennes se demandent si la décision
de faire chuter le régime a été
réellement prise. Certains analystes
estiment plutôt qu’après avoir décidé
d’en finir avec le régime de Bachar al-Assad,
pour affaiblir l’Iran et le camp de la
Résistance, l’administration américaine
aurait donné un coup de frein à son
action, d’abord à cause de la solidité
du régime syrien, mais aussi en raison
de l’étendue et de la gravité des
conséquences de la situation en Syrie
sur l’ensemble du Moyen-Orient.
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