Tendances de l'Orient
L'Occident contre
les réformes
New Orient News
Bashar al-Assad - Photo: Sana
Mercredi 8 juin 2011
La semaine dernière, le président Bachar el-Assad
a pris des décisions d’une importance
sans précédent dans le
but de satisfaire des revendications populaires sur les plans
humanitaires et politiques. Il a décrété une amnistie générale,
incluant les Frères musulmans, et ordonné la restitution des
terres et des biens appartenant à des membres de cette
confrérie, confisqués dans les années 80 du siècle dernier, et
la levée des interdictions d’entrer sur le territoire, frappant
un grand nombre d’opposants. Le jour même, des centaines de
détenus étaient libérés. 450 autres ont été relaxés dimanche 5
juin. Il a également créé une commission du dialogue national,
présidé par M. Farouk al-Charaa, vice-président de la
République, et comprenant des personnalités indépendantes,
reconnu pour leur crédibilité et leur compétence. Au cours d’une
réunion dimanche, la commission a affirmé que les portes du
dialogue sont ouvertes à toutes les personnalités et les forces
politiques nationales à l'intérieur et à l'extérieur. La
commission a abordé un ensemble de mécanismes et de propositions
destinées à élargir la base des contacts, et s'est félicité de
toutes les idées aboutissant au renforcement du processus de
réforme politique. En parallèle, de nombreuses mesures
améliorant les conditions de vie des citoyens ont été prises
dans les domaines économique et social.
La réponse à ce train de réforme a été une
escalade sans précédent sur le terrain, vendredi 3 juin,
caractérisé par des attaques contre les symboles de l’Etat,
notamment à Hama. Cette ville n’avait pratiquement pas été
touchée, ces dernières semaines, par les troubles. Et les
mesures d’amnistie et de restitution des biens la concernent en
premier lieu. Au lieu de célébrer la satisfaction d’une grande
partie de ses revendications, la ville a été le théâtre de
violences inouïes, qui ont fait des dizaines de morts et de
blessés dans les rangs des civils et des forces de l’ordre. Des
groupes de casseurs ont incendié les sièges du gouvernorat, du
palais de justice et de la télévision, des commissariats de
police et d’autres bâtiments publics. Il est clair que les
bandes extrémistes soutenues et manipulées par les Etats-Unis et
certains pays européens, ont reçu des instructions de semer
chaos et destruction pour empêcher que les mesures prises par le
président Bachar el-Assad ne créent une dynamique susceptible de
ramener le calme dans le pays et de faire échouer le complot
dont est victime la Syrie, depuis près de trois mois.
Pour ceux qui doutent encore de l’existence de
ce complot américain, la revue Foreign Affairs publie
dans sa dernière édition un long rapport signé par Mara Karlin
et Andrew Tabler, proposant une série de mesures pour une longue
bataille contre la Syrie dans le but de renverser le président
Assad pour le remplacer par un gouvernement pro-occidental
répondant aux exigences américaines. Parmi ces mesures figurent
les idées suivantes:
-Renforcer les sanctions économiques contre les
responsables syriens et élargir la liste établie par les
Etats-Unis et l’Europe et tenter de l’imposer à d’autres pays.
-Prendre des sanctions contre la Banque
commerciale de Syrie, qui disposent de 20 milliards de dollars
en devises fortes, placés en Europe à court terme.
-Renforcer la coordination avec la Turquie et
l’Europe au sujet de la Syrie et convaincre le nouveau pouvoir
égyptien et l’Arabie saoudite de s’engager dans cette bataille
aux côtés des Etats-Unis.
-Cacher les aides apportées à certains groupes
opposants de la gauche syrienne et aux Frères musulmans, et
mettre en avant le soutien offert aux opposants «libéraux».
-Elargir l’infrastructure informatique et les
proxys qui permettent de véhiculer les images et les photos
prises en Syrie. Des sociétés israéliennes ont déjà procédé à ce
genre de mesures ces derniers temps.
Face à cette conspiration, le gouvernement
syrien s’active sur deux niveaux. Le premier consiste à
éradiquer les groupes extrémistes, terroristes et takfiris qui
sèment la mort et la destruction.
Le deuxième la poursuite des réformes profondes et
graduelles, afin de préserver la stabilité du pays.
C’est la position que défend la Russie depuis le
début la crise. Le ministre russe des Affaires étrangères,
Sergueï Lavrov, a affirmé que les événements actuels en Syrie
sont une affaire intérieure, et que n'importe quelle ingérence
étrangère à cet effet contribuera à l'aggravation de la
situation. Dans une
conférence de presse tenue dimanche dans la ville d'Odessa en
Ukraine, M. Lavrov a exprimé l'inquiétude de son pays devant les
tentatives de nombre de pays étrangers de s'ingérer dans les
affaires intérieures de la Syrie et de politiser les événements
y produits. M. Lavrov a indiqué que la communauté internationale
ne doit pas s'ingérer dans les événements en Syrie mais œuvrer
pour y rétablir le calme.
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