Tendances de
l'Orient - La Syrie
Les «oppositions»
peinent à mobiliser la rue
New
Orient News
Hama - 500.000 manifestants, selon
l'AFP [1]
©
photo Pierre PICCININ- HAMA (15
juillet 2011)
Mardi 2 août 2011
Le vendredi 29 juillet,
la mobilisation contre le régime dans
les villes syriennes était
remarquablement faible, malgré
l’énormité des moyens médiatiques mis en
place pour inciter les gens à descendre
dans la rue. Même si certains médias
tendancieux parlent de «centaines de
milliers de manifestants», le chiffre
réel ne dépassait pas les 50
mille dans l’ensemble de la Syrie.
Reconnaissant la
faiblesse de la participation populaire,
certains opposants ont attribué cette
désaffection par le déploiement massif
de l’armée et des forces de sécurité qui
ont quadrillé, selon eux, le pays. Mais
cette explication contredit ce que ces
mêmes opposants ne cessent de répéter
depuis le début du mouvement de
contestation sur la «chute du mur de la
peur». Effectivement, les Syriens n’ont
plus peur. Et s’ils ne descendent pas en
masse dans les villes du pays, par
millions, comme cela s’est produit en
Tunisie, en Egypte et au Yémen, c’est
qu’ils ne sont pas convaincus de
l’aventure dans laquelle certains
présumés opposants, qui prêchent la
haine interconfessionnelle (comme le
cheikh Adnane al-Ahrour), ou qui
supplient l’Otan d’envahir leur pays
–comme les participants à la rencontre
de Saint-Germain, parrainée par
Bernard-Henry Levy- veulent les
entrainer.
La majorité des Syriens
souhaitent des réformes, plus de liberté
et davantage de démocratie. Cependant,
ils sont conscients que ce changement ne
peut pas venir d’extrémistes qui
massacrent 120 militaires et policiers à
Jisr al-Choughour, sabotent une voie
ferrée dans le but de tuer 500
voyageurs, ou, encore, détruisent aux
explosifs un oléoduc, dans la région de
Homs.
Après que le gouvernement syrien ait
approuvé la loi sur le multipartisme, la
nouvelle loi électorale et une refonte
des médias, les réformes sont sur les
rails. La poursuite des actes de
violences n’est plus justifiée que par
la volonté de faire plier le régime sur
des dossiers régionaux, concernant
l’occupation américaine de l’Irak, ses
relations avec l’Iran et son soutien aux
résistances libanaise et palestinienne.
Dans ce contexte, le général, Leonid
Ivashov, président de l'Académie russe
des sciences géopolitiques, a indiqué
que ce qui se passe en Syrie est une
campagne d’envergure exécutée par le
Mossad et les pays d'Occident, en
particulier les Etats-Unis et la France,
dans le but de démembrer le pays en
raison de sa politique indépendante, de
son soutien à la résistance contre
Israël et de ses relations étroites avec
l'Iran.
Selon le général Ivashov les Etats-Unis
exécutent actuellement la 3ème étape de
leur plan de déstabilisation de la
Syrie, consistant à faire passer le
cours des événements du stade de la
contestation politique à celui des actes
de sabotage. La 2ème étape du plan
visait à provoquer des confrontations
armées avec les forces de l'ordre, alors
que la 1ére étape avait focalisé sur le
financement et l'armement des groupes
extrémistes, en plus du lancement d'une
vaste campagne médiatique.
Face à ce plan de
déstabilisation qui ne cache plus ses
objectifs, le pouvoir syrien ne pouvait
rester les bras croisés. Il a accéléré
les réformes et a décidé de faire face
aux groupes armés qui tentent de prendre
le contrôle des villes. C’est dans ce
cadre que s’inscrit l’entrée de l’armée
dans les villes de Hama et de Bou Kamal,
où les insurgés se sont employés à
détruire tous les symboles de l’Etat.
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