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Al Manar
Affrontements entre alliés à Beyrouth: une partie tierce
soupçonnée
Nada Raad
Photo: Al-Manar TV
Jeudi 26 août 2010
Le Hezbollah a inhumé ses deux
martyrs tombés mardi dernier au cours des affrontements à Bourj
Abou Haydar à Beyrouth, tout comme l’a fait l’Association Al
Machari (al Ahbache) avec son membre d’origine kurde.
Sur le terrain, la situation est retournée à la normale, mais
les multiples interrogations sur les dessous de l’incident
demeurent sans réponses.
Le Hezbollah et les Ahbache, deux alliés politiques à fond, ont
affirmé que leurs liens ne seront pas affectés par un incident
« isolé » qui a éclaté pour des raisons «banales».
En effet, il s’agit bien d’un incident isolé : Un membre du
Hezbollah est venu garer sa voiture près du bureau d’Al Ahbache,
quelques minutes avant l’appel à la prière du soir. Une
échauffourée a éclaté entre des membres d’Al Ahbache et celui du
Hezbollah, à la suite de laquelle ce dernier est allé se
plaindre auprès du coordinateur sécuritaire au Hezbollah
Mohammad Fawwaz qui s’est précipité pour résoudre pacifiquement
le différend.
Mais avant d’arriver devant le bureau en question, un
franc-tireur a ouvert le feu en sa direction, le tuant sur le
coup avec son compagnon.
C’est ainsi que la situation a dégénéré, des francs-tireurs
appartenant à une partie tierce se sont déployés sur les toits
des immeubles, et les tirs de feu des mitrailleuses et les
explosions des roquettes RPG ont retenti dans la région toute la
soirée de mardi.
Les journalistes et témoins sur place ont mis l’accent sur
l’intensité des tirs dirigés vers la région proche de la mosquée
d’Al Ahbache, soulignant que les tirs de feu aveugles se
poursuivaient même au cours de la réunion entre les
représentants des deux parties et de l’armée libanaise au
département des renseignements à Beyrouth.
Ces tirs se sont ensuite étendus vers d’autres quartiers de la
région, comme à Nwayré, Mazraa, Ras Nabeh, dans le but d’attiser
encore plus les tensions.
Selon le quotidien libanais Assafir, des membres appartenant au
Courant du Futur se sont déployés en masse pendant les
affrontements dans les rues de « Aicha Bakkar, la rue Jadidé, et
dans d’autres régions, reflétant que ces derniers étaient en
état de vigilance organisée ».
Après les incidents sur le terrain est venu le tour de la classe
politique pour s’exprimer, évidemment, chacune à sa façon, alors
que certaines parties ont immédiatement repris leur guerre
médiatique contre l’arme de la résistance !
Les premiers concernés, le Hezbollah et les Ahbache ont tenu à
assurer que ce qui s’est passé était complètement séparé de la
politique, et que la dégénération de la situation n’était pas
liée aux tensions confessionnelles, surtout que ce genre de
différends est fréquent et qu’il se résoud immédiatement.
Le chef du bloc parlementaire de la résistance, le député
Mohammad Raad, a quant à lui, estimé que « l’incident a dévoilé
des scénarios et des expérimentations », soulignant que « Dieu a
peut-être voulu avertir tout le monde des dangers de se
précipiter vers les conflits ».
Pour le chef du parti « AlIttihad » Abdel Rahim Mrad, chef
sunnite allié au Hezbollah et Al Ahbache, « la durée des combats
laissent penser à l’intervention d’une partie tierce, surtout
après les informations sur des rassemblements armés d’autres
partis politiques dans des quartiers plus éloignés, et sur la
mise à feu de la mosquée d’Al Ahbache par deux personnes qui y
ont pénétré calmement à la fin des affrontements et y ont versé
de l’essence, ce qui démontre qu’il s’agit d’un acte prémédité.
De plus, le Hezbollah ne peut en aucun cas bruler une mosquée.
De toute façon, la formation d’une commission d’enquête
conjointe est une bonne décision, au moment où l’orchestre est
toujours prêt et a tout de suite commencé ses provocations
contre la résistance sous prétexte de retirer les armes des
milices de Beyrouth ».
Justement au sujet « des armes des milices », le ministre des
Phalanges Sélim Sayegh s’est demandé sur « les raisons de la
présence des armes du Hezbollah dans les rues de Beyrouth, tout
comme les armes d’Al Ahbache ».
D’autres partis des forces du 14 mars ont appelé à
transformer Beyrouth en une ville démilitarisée, suscitant la
colère du ministre de l’énergie Joubrane Bassil qui s’est
demandé si les armes sont permises dans d’autres villes du pays!
En tout cas, la police militaire libanaise a entamé son enquête.
Avce pour but essentiel de dévoiler l'identité des parties qui
ont dépêché leurs francs-tireurs au lieu de l'incident, afin
d'éviter la répétition de ce genre d'affrontements, de plus en
plus prévus au Liban .
Droits d'auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 27 août 2010
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