Opinion
La Françafrique et
l'ordre néocolonial
Mohamed Bouhamidi
Mercredi 4 avril 2012 Réaliser et faire payer le sale
boulot par les futures victimes SUR SLATE AFRIQUE, le média
sioniste créé pour trouver des
Africains qui disent la parole de
l’OTAN avec la « séduction » de la
couleur locale et sous camouflage
indigène, un chroniqueur algérien
vient de poser la question que ne
peuvent poser, pour l’instant,
certains pays : Pourquoi
l’Algérie n’intervient-elle pas au
Mali pour stabiliser la situation ?
Ce chroniqueur a défendu
l’intervention de l’OTAN en Libye et
il est obligé de concéder un peu à
l’Algérie que le Mali est un dommage
collatéral de la démolition de la
Libye, mais pour prévenir tout
rappel de l’écrasante responsabilité
de l’OTAN tout en la
dédouanant par le rappel perfide que
Kadhafi a beaucoup ennuyé notre pays
avec ses idées sur les
Touareg. Au même moment ou presque, Alain
Juppé déclare à partir du Sénégal
que la France ne peut intervenir
militairement mais serait prête à
apporter son soutien logistique.
D’une part, personne ne voit ce que
pourraient faire, sans le soutien
français, les armées africaines de
la CEDEAO sous le contrôle étroit de
la « Coloniale » et des accords
secrets qui ont accompagné le
passage de l’Union française aux
indépendances de beaucoup de pays de
la région. Conçues pour le maintien
de l’ordre néocolonial de la Françafrique, elles ont été
calibrées pour la pérennité de
l’ordre néocolonial et pour les
coups d’Etat au profit de Total.
Pourquoi la France n’intervient-elle
pas ? Le chroniqueur vous donne la
réponse : elle serait accusée de
néocolonialisme ! Traduisez : c’est
à cause des sales bêtes attardées
sur les notions de colonialisme
qu’on empêche la France de faire son
œuvre utile de défense de la
démocratie et de l’unité du Mali.
Sommes-nous au début d’une campagne
de pressions sur l’Algérie pour
l’amener à intervenir dans les
sables mouvants du nord du Mali, et
dans quels buts et finalement au
profit de quelle puissance étrangère
? Car, figurez vous qu’au même
moment, les journalistes mainstream
se sont brusquement réveillés à la
nullité militaire de la CEDEAO et
notent que seul le Nigeria possède
une armée capable de s’engager loin
de ses frontières, et qui l’a déjà
fait. Le Nigeria possède aussi
l’argent pour s’aventurer vers les
frontières maliennes. L’Algérie
également i et vous pouvez vous
attendre à trouver plus souvent ce
type de raisonnement dans la presse
meanstream. Comme le Nigeria,
l’Algérie dispose de la structure
militaire et de l’argent à gogo.
Ce serait alors «tout à fait
naturel» qu’elle apporte sa
contribution à la stabilité de la
région. Et patati ! et patata !
Cependant, la manœuvre des
inspirateurs véritables de Slate
Afrique cache mal ses
vrais objectifs. Le Nigeria serait
chargé de stabiliser le sud du Mali
et l’Algérie le nord de ce pays pour
le compte des Etats-Unis qui
viennent, par Qatar et Ançar Dine
interposés, s’assurer de récolter
les fruits du « chaos créateur » qui
devrait remodeler la région MENA. Ce
serait faire coup double. D’une
part, utiliser les moyens de notre
pays et le forcer à entrer dans la
division internationale du travail
pour la réalisation des nouveaux
plans U.S. en direction de
l’Afrique. D’autre part, envoyer
notre armée dans une opération qui
lui brisera les reins, la
débossèlera dans l’identification de
ses ennemis et de ses urgences, tout
en ruinant et en divisant le pays en
attendant l’estocade que nous
annonce déjà le Congrès mondial
amazigh avec son appel à
l’autodétermination des Berbères
d’Algérie. Le Nigeria au sud,
l’Algérie au nord, c’est comme
réaliser la partition du Mali en
minimisant les risques et en faisant
casquer les futures victimes. Vous
ne trouvez pas ?
Alger le 03 04 2012
Mohamed Bouhamidi
Publié sur
Le Jeune Indépendant
Le dossier Afrique noire
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