La Voix de
la Russie
La Russie,
véritable prix Nobel de la paix 2013 ?
Mikhail
Gamandiy-Egorov
© Photo :
Flickr.com/Matt Wootton/cc-by-nc-sa 3.0
Jeudi 17 octobre 2013
On a appris récemment que le prix Nobel
de la paix de l’année 2013 a été décerné
à l’Organisation pour l’interdiction des
armes chimiques (OIAC). D’un côté cela
nous rassure. Au moins cette fois-ci, ce
ne sera pas les « faiseurs de paix
» Barack Obama ou l’Union
européenne, respectivement nominés en
2009 et 2012, mais bien un organisme qui
on espère aura un rôle positif dans la
mission que s’est fixée la Russie, ainsi
que d’autres pays dont la Chine, afin
d’empêcher une escalade du conflit
syrien. Néanmoins, on peut se demander
pourquoi la Russie n’a pas été nominée à
ce prestigieux prix…
En effet la question de la nomination du
prix Nobel de la paix de cette année a
été vivement discutée durant les
dernières semaines. Beaucoup plus en
tout cas que pour les autres catégories
de nominés. Peut-être pour la simple
raison que le monde était très récemment
au bord d’une nouvelle et grande guerre.
Tout présageait même à un certain moment
l’inévitabilité d’un tel scénario.
Pourtant, le scénario catastrophe a été
évité de justesse. Et heureusement pour
nous – pour toute l’humanité.
Les vives discussions concernaient donc
les acteurs principaux en faveur de la
paix cette année. Beaucoup ont parlé du
président russe Vladimir Poutine. Il est
indéniable que le président de la
Fédération de Russie a joué un rôle clé
dans la solution pacifique face à «
l’inévitabilité » de la guerre qui se
profilait. D’autres avaient mentionné
Sergueï Lavrov, le ministre russe des
Affaires étrangères. Une candidature
tout à fait pertinente compte tenu du
travail de très longue haleine qu’il a
du faire pour essayer ne serait-ce que
pour un peu raisonner les « partenaires
» occidentaux. Un travail réalisé avec
brio, non sans mentionner Vitali
Tchourkine, l’ambassadeur permanent de
la Russie auprès de l’ONU, ainsi que
tous les autres diplomates qui ont
contribué à ce que la guerre soit
évitée.
Néanmoins, aucune personnalité
mentionnée ci-dessus n'aura été nominée.
Trop difficile ? On doit imaginer que
oui. Vraisemblablement beaucoup plus
difficile en tout cas que de nominer
Barack Obama, président d’un pays
responsable des pires crimes contre
l’humanité et qui a préféré oublier
toutes ses promesses de « paix » faites
au monde. Si le comité du Prix Nobel
avait tellement de difficulté à nominer
un haut responsable russe, pourquoi ne
pas avoir nominé tout simplement un pays
? En l’occurrence la Russie. Trop
compliqué aussi ? Probablement que oui.
Toujours préférable de nominer une
organisation comme l’Union européenne
qui doit être certainement fière de sa
participation dans la tragédie libyenne
qui se faufile de « mieux en mieux »
chaque jour qui passe, depuis la chute
du colonel Kadhafi. Et qui doit
certainement se « réjouir » pour le
drame humain qui se déroule aux larges
de ses frontières du Sud, surtout autour
de la petite île italienne de Lampedusa…
Tous de vrais « pacifiques » quand tu
nous tiens.
Le plus intéressant, c’est que le choix
de nominer Poutine en tant que leader
politique ou la Russie en tant que pays
a été largement soutenu par une bonne
partie de l’opinion publique
occidentale. Une campagne a même été
menée dans plusieurs capitales et
grandes villes européennes et ailleurs,
où l’on pouvait voir des graffitis à
l’effigie du président russe et en gage
de remerciement pour sa contribution à
l'arrêt du chaos total tant espéré par
certains va-t-en-guerre. En ce qui
concerne l’opinion publique russe, on
pouvait lire l’effet de surprise pour le
manque de reconnaissance du rôle de la
Russie, pour que justement, une
organisation comme l’OIAC puisse mener à
bien sa mission en Syrie. Un rôle
décisif, il faut tout de même l’avouer.
Le ministère russe des Affaires
étrangères a tout de même salué
l’attribution du Prix Nobel à l’OIAC à
travers un communiqué publié sur son
site. On peut effectivement se réjouir
de ne pas voir de nouveau Obama, voire
encore Fabius, Hollande et compagnie
être nominés pour leurs rôles de grands
« pacifistes ». Néanmoins, il y a tout
de même de quoi être triste. Lorsqu’on
sait qu’Obama porte le même prix qu’une
aussi grande personnalité que Nelson
Mandela…
© 2005—2013
La Voix de la Russie
Publié le 18 octobre 2013
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