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Il réaffirme l’option d’un
État palestinien et la fin de la colonisation
Barak Obama fait pression sur
Natanyahu
Merzak Tigrine
Photo Al Manar
Samedi 30 mai 2009
Rappelant
l’avoir bien expliqué au Premier ministre israélien lors de son
récent séjour à Washington, le président des États-Unis a
plaidé, en recevant pour la première fois Mahmoud Abbas jeudi,
pour la création d’un État palestinien tout en demandant à
Israël de mettre fin à la colonisation.
Bien qu’il se soit
abstenu de fixer des échéances, en raison, semble-t-il, des
réalités politiques auxquelles fait face le nouveau gouvernement
israélien, Barack Obama a renouvelé jeudi, à l’occasion de
l’audience qu’il a accordée au président de l’Autorité
palestinienne, son appel pour la création d’un État palestinien
ainsi que la fin de la politique de colonisation israélienne.
Le président américain a donc fait une fois de plus pression sur
Israël pour atteindre ces deux objectifs, même s’il n’a pas fixé
de délais pour cela, contrairement à Mahmoud Abbas, qui a
insisté sur l'urgence de progrès pour résoudre le conflit
israélo-palestinien, en déclarant que “le temps est un facteur
essentiel”.
Il y a lieu de relever cependant que le président US n’a pas
totalement omis le facteur temps si l’on se fie à ses propos :
“Je pense que nous n'avons pas un moment à perdre dans l'effort
de résolution du conflit, mais je ne prends pas non plus mes
décisions en me fondant simplement sur des discussions que nous
avons eues la semaine passée, parce que, de toute évidence, M.
Netanyahu doit régler ces questions au sein de son propre
gouvernement, de sa propre coalition.”
Contrairement à son prédécesseur George Bush, lequel quand il
avait présidé à un effort de relance du processus de paix fin
2007, s'était donné jusqu'à la fin de son mandat en janvier 2009
pour voir un accord entre Israéliens et Palestiniens, Barack
Obama a refusé de s'enfermer dans un calendrier artificiel de
résolution du conflit. Par ailleurs, il a affirmé que chacune
des deux parties en conflit a des obligations à honorer dans ce
cadre.
Il faut dire qu’au vu des relations privilégiées existant entre
les États-Unis et l’État hébreu, le patron de la Maison-Blanche
n’avait guère les coudées franches pour acculer Tel-Aviv. Il
n’en demeure pas mois, qu’il a rappelé : “Je crois fermement à
une solution à deux États”, avec un État palestinien qui
coexisterait avec Israël. Plus ferme sur la question de
colonisation, Obama a souligné avoir été “très clair quant à la
nécessité d'arrêter la colonisation” quand il a reçu le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu le 18 mai dernier à la
Maison-Blanche.
Il confirme donc être en désaccord avec le chef du gouvernement
israélien sur ces deux points. Ceci étant, Benjamin Netanyahu,
qui a longtemps refusé d'entendre parler d'État palestinien, et
s'est bien gardé de l'évoquer lors de la rencontre avec Obama
malgré la pression américaine, il a pour la première fois parlé
d'un “État palestinien” dimanche dernier, tout en exprimant
toutefois des “réserves”.
Il demeure par contre opposé à l’arrêt total de la colonisation.
Mettant à profit sa présence à Washington, le président de
l’Autorité palestinienne a annoncé avoir remis au président
américain Barack Obama, lors de leur rencontre jeudi, un
document contenant des idées pour la relance du processus de
paix israélo-palestinien. Il indiquera à ce sujet que “ce
document ne sort pas du cadre de la Feuille de route et de
l'Initiative de paix arabe. Il contient des idées pour la mise
en place de mécanismes d'application de ces deux plans”.
Selon le négociateur palestinien Saëb Erakat “le président Obama
a promis d'étudier ce document”.
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Publié le 30 mai 2009 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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